Citations de Paul C. Doherty (333)
Le bailli, trébuchant dans les ruelles, se dirigeait vers la place et « La Toison D’Or », la culpabilité perchée sur son épaule comme un gros corbeau.
Il eut l’impression d’être la proie des spectres et se souvint des paroles d’un prêcheur : comme des chiens affamés, les péchés commis par un homme pouvaient flairer la piste et le poursuivre en hurlant pendant des années.
Torches et lampes à l’huile faisaient danser les ombres et rendaient l’atmosphère encore plus sinistre.
La mort, reprit John Grimstone, est comme une cloche qui a pour rôle d’appeler les chrétiens à la prière. Mais les paresseux, après avoir ouï le premier Carillon, attendent le second et souvent, ils sont si engourdis par le sommeil qu’il ne l’entende point.
Le père John, prit une profonde inspiration et tenta d’ignorer les pesantes fumées de vin de la veille. Aujourd’hui, à quelques dimanches seulement du début de l’Avent, il parlerait de la mort, de cet imprévisible messager silencieux.
Touthmôsis vacilla et son menton se mit à trembler. Sa mâchoire se contracta tandis qu’il portait la main à sa gorge. Puis sa tête se renversa en arrière si brusquement que la double couronne rouge et blanche glissa pour aller se fracasser sur le sol. Hatchepsout se mit à crier et tendit les bras pour retenir son époux qui s’effondra contre elle, saisi de convulsions. Elle coucha doucement sur le sol son corps déjà rigide et vit ses yeux rouler dans leurs orbites. De l’écume moussa au coin de sa bouche peinte en rouge.
"Le vieux roi se meurt." Le vent s'emparait de la rumeur et la propageait le long de la Tamise. Les bateliers la murmuraient et les cogghes de mer au ventre rond l'emportaient sur la côte. Edouard déclinait ; le grand et blond vainqueur de la France, le nouvel Alexandre de l'Occident, se mourait.
Difficile d'être originale pour commenter ce roman de Paul Harding... Comme la plupart des autres, il est formidable !!!
Une fois encore, nous retrouvons frère Althestan dans sa paroisse de St Erconwald, suivant les pas de Sir John Cranston au travers d'une sombre enquête. Un mystérieux trésor disparu il y a 20 ans, des personnes disparues à l'époque, de nouvelles victimes 20 ans plus tard parsèment cette énigme.
Comme toujours, l'affaire est rondement menée par nos héros.
On s'amuse beaucoup à la lecture de cet ouvrage !!
— Un lieu hanté ! Un sol imbibé de sang ! Des maisons et des manoirs bâtis
sur la sueur des paysans ! Des cimetières emplis de cadavres dont les âmes
réclament vengeance à Dieu ! Un abîme de ténèbres à la terre assez fertile pour qu’y
fructifient un millier d’arbres de Judée !
C’est ainsi que le prêcheur qui parcourait les rues de Londres à l’automne 1380 avait
décrit la cité.
— La putain de Babylone ! avait-il tonné du haut de l’escalier de Cheapside. Le
repaire du Grand Dragon ! Les habitants n’ont-ils pas aperçu Satan et tous ses
séraphins déchus s’élevant comme de sombres nuées, des volutes de fumée, audessus
des champs de bataille spirituels, vers les cieux de la ville ?
Le prédicateur avait la bouche pleine de ces sentences bien senties. Ses
paroles avaient pourtant peu d’impact sur les Londoniens et moins encore sur les
hommes de la flotte royale, qui, revenant à peine de patrouiller en Manche et en mer
d’Irlande, avaient jeté l’ancre le long des différents quais de la Tamise. Les marins
pullulaient à terre, remplissant tavernes et rues de leurs cris rauques et de leurs
débordements. Dégoûté, le prêcheur avait ôté ses sandales et en avait secoué la
poussière pour bien montrer que sa tâche était achevée. Il voulait n’avoir plus rien à
faire avec la population de cette nouvelle Babylone.