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Critiques de Paul Willems (6)
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Blessures

L’été brûle. Il consume les corps. Il tranche dans le vif. L’incendie couve sous la peau puis explose.



« Blessures » est un huis-clos, un jeu de massacre entre le feu et les hommes, une confrontation entre la nature explosive de certains et la fraicheur de quelques autres.



Ce petit village enferré entre bois et champs crève de chaleur. Maria, la patronne de café, y règne en femelle vindicative et dominante flanquée de son mari à l’agonie et de sa fille Irène, jeune animal frêle et hors du monde. Tout à côté, il y a Suzanne la douce, la vive, garde-barrière à la place de son père devenu handicapé. Sa maison est un havre de paix, où Léonie la maman officie en silence et où Léopold le papa contemple son petit jardin croulant sous les roses. Enfin, Oskar le charretier, tout entier centré sur ses besoins et son désir de richesse, et Jean, le solitaire dont les yeux débordent : ces deux-là fréquentent assidûment le café de la Maria. Ah ! Et puis Nicolas « Le Pointu », l’amoureux de Suzanne ! Ne l’oublions surtout pas, celui-là, un jeune fermier dur à la tâche, fils de la grosse Caroline.



Et voilà, les pions sont en place, le jeu du feu et de la mort peut commencer.

La canicule provoque un incendie ; tous les habitants du village le combattent comme ils peuvent. Et à la fin de la journée, c’est le soulagement intense dans les eaux de la petite rivière. Tous s’y précipitent. Suzanne aussi... Elle tombe et s’entaille profondément la joue sur un outil caché dans la vase. Evénement qui provoque la chute des corps et des cœurs. Evénement fatal qui ouvre une brèche où s’engouffrent tout à la fois la méchanceté, la pitié, la honte et le désespoir.

En l’espace de quelques mois, les pions se déplacent et redessinent le jeu de la vie et de la mort. La tragédie est en route.





Paul Willems, auteur belge, a écrit ce livre en 1945. A coups de descriptions fortement chargées de symboles, il nous livre une histoire torrentueuse et violente, collée à la Nature et aux instincts primitifs. La vie déborde puisque la mort talonne. Les âmes décortiquées une à une se livrent à coups de petites phrases au style exubérant. Celles-ci plantent leurs crocs dans le cerveau, et on ne peut s’en défaire qu’en lisant jusqu’au bout ce drame où Eros et Thanatos se déchainent.



Fastueux, démoniaque.

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La Cathédrale de brume

Il n'y a pas de magie dans la prose et le théâtre de Willems, il y a là simplement dit avec des mots de tous les jours, tout ce que nous n'avons pas vu, pas voulu voir. Ce titre me hante encore : "Elle disait dormir pour mourir" Rien de fantastique, rien que du vécu.

C'est aussi, dans ses mots, l'insidieuse logique enfantine qui vous enveloppe comme cette brume apte à bâtir une cathédrale. Toute en poésie, sa prose déterre pour nous un réel plus signifiant, plus véridique que celui que nous nous obstinons à confronter.

D'ailleurs la Cathédrale de Brumes existe, je l'ai vue non pas aux confins de mon imaginaiton mais calfeutrée parmi ces amas de sable des Fladres occidentales, je l'ai vue s'évaporer alors que je m'en approchais. Toutes les cathédrales ne sont-elles pas de brumes quand le brouillard ou le temps qui passe s'en emparent.

La lecture de Willems est un lent éblouissement dans la simple contemplation de notre quotidien quand on ose le regarder avec tendresse.
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Lire, écrire

Un livre en deux parties, une consacrée à la lecture et une à l’écriture.

Les plus belles pages à mon goût sont consacrées à la lecture. C’est superbe et il est difficile de ne pas transformer ce billet en une longue page de citations choisies.



Dans ces pages pleines de lumières Paul Willems nous fait cadeau, car c’est un cadeau, de sa façon de lire, lire au lit, un grand classique, mais surtout lire en train

« Voilà plus de trente ans que je prends tous les jours l’omnibus à Hove, près d’Anvers, et que je descends à Bruxelles. Quarante minutes de solitude protégée par la foule des voyageurs et rythmée par les roues sur les rails »

Il ne parle avec personne car « Tous les matins je glisse un livre dans ma serviette. À ce geste, je sens déjà monter en moi la joie de la lecture. »

Quand il lit il se transporte loin et peut par l’imagination « aller au bois de Boulogne où Odette de Crécy passe au grand trot de ses chevaux. »

Mais le lieu plébiscité c’est la bibliothèque du domaine de sa famille, Missembourg , sa mère a écrit sur ce domaine, son étang, ses bois. Dans la bibliothèque « le temps est immobile » Là Paul Willems lit « les pieds aux chenets » et tente de retrouver « les traces du temps » qui ont été déposé entre les pages, languettes de papier jauni, trèfles à quatre feuilles ou encore « ces fleurs cueillies un soir d’été, et qui laissent une auréole jaune sur la page »



La seconde partie s’attache à l’écriture et on y retrouve les mêmes thèmes que chez Claude-Edmonde Magny.

La douleur de l’enfantement n’est pas absente « Ce n’est pas la page blanche qui donne le vertige, c’est la page noircie, souillée de mots. »

Le thème de l’effort permanent que Willems se retrouve chez ses écrivains préférés

« L’effort est immense. Les plus grands écrivains y ont sacrifié leur vie. Balzac et Proust ont succombé au travail. Kleist, Nerval et Artaud se sont suicidés. D’autres se sont systématiquement détruits comme Rimbaud »



Le doute ici aussi « L’acte d’écrire est dangereux parce qu’il fait douter de soi. » mais pour autant écrire est un acte vers lequel on est poussé par une force irrépressible un acte « mû par le désir, la peur, l’inquiétude, la joie, la colère ou par la nostalgie de l’horizon »

En cinquante pages Paul Willems nous livre son paradis et son enfer ! Ami lecteur si tu as aimé les pages de Proust sur la lecture, ce livre est pour toi


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Il pleut dans ma maison

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Pièce de théâtre au Rideau de Bruxelles vu dans les années 80.







J'ai été marqué par le décor et la dynamique de parole.



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La ville à voile

Fortune faite, Josty, pivot de La Ville à voile, revient à Anvers, cité ou plutôt nef aux toits cargués de voiles, tant elle a été conçue pour la navigation. Face à l’évolution du port, à ceux qui voient dans sa nostalgie mélancolique une source de gains, tout sera désenchantement.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Tout est réel ici.

Lu il y a bien longtemps. Une belle écriture. Une belle recherche. Mais plaisir de lecture moyen.
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