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Critiques de Philippe Collin (205)
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Le voyage de Marcel Grob

La littérature sur la seconde guerre mondiale est déjà abondante. Une énième bande dessinée ne m'attirait pas particulièrement mais il faut bien dire que j'aime sortir de ma zone de confort et aller fouiller dans la bibliothèque de mon père, inconditionnel de la BD. Mais j'ai appris des choses, et c'est bien là le principal. La lecture sert à se cultiver. Et cette bande dessinée en est bien la preuve.



Marcel Grob est alsacien. A 17 ans, il rejoignit la Waffen SS, la branche militaire la plus importante de la SS, le 28 juin 1944, quelques semaines après le débarquement des Alliés, afin de protéger sa famille des nazis. Il participa à l'un des massacres les plus tragiques perpétrés par la Waffen SS : le massacre de Marzabotto (28-29 septembre 1944) qui fit près de 770 morts. Blessé, il échappa à la mort plusieurs fois et doit sa survie à un officier français qui le rapatria en tant que blessé de guerre à Mulhouse.



C'est en tout cas un résumé concis de ce que raconte Marcel Grob dans cette bande dessinée. Faisant face à un juge d'instruction, il doit se défendre, à 83 ans, contre l'accusation de criminel de guerre. Durant toute l'histoire, le lecteur est confronté à cette frontière perméable entre victime et criminel. Marcel Grob est-il un "Malgré-nous", enrôlé dans la Waffen SS pour éviter la mort à sa famille, des Français, ou un traître ayant combattu avec l'ennemi ? A l'aube de sa mort, Marcel Grob se remémore ses jeunes années, son engagement, son amitié naissante avec un officier SS et admet finalement volontiers sa traîtrise tout en posant la fatidique question : qu'auriez-vous fait à ma place ?



Au final, ça amène à réfléchir même si les histoires de ce type sont nombreuses. En revanche, je n'ai pas du tout accroché au graphisme. Je n'ai pas compris les changements de tons d'une page à l'autre et j'ai parfois eu du mal à identifier les différents personnages tant leurs traits se ressemblaient.
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Le voyage de Marcel Grob

Le voyage de Marcel Grob est une BD qui nous invite à juger un "malgré nous" dont je ne n'avais jamais entendu parler. Ce focus sur une des multiples histoires abominables de la seconde guerre mondiale s'effectue sur le jeune Marcel Grob qui sera engagé de force dans les troupes militaires SS. Si sa présence sur certaines scènes d'horreur de la fin de la guerre semble certaine, quel rôle jouera-t-il ? Les informations collectées par l'auteur seront elles suffisantes pour nous permettre de décider de la responsabilité ou de la culpabilité de ce jeune homme et de ses semblables, dans un contexte où les réfractaires étaient abattus et leurs familles déportées ?



Le jugement m'intéresse peu au final, le plus important est la connaissance de cette histoire et une nouvelle fois l'occasion de se questionner sur qui nous sommes en se demandant qui nous aurions été...
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Le voyage de Marcel Grob

Lorsque j'ai vu sur la sélection de la médiathèque ce livre, je l'ai d'emblée réservé car l'auteur est journaliste sur France Inter & j'apprécie beaucoup son humour de même que le contenu de ses émissions.



Justement il avait parlé avec beaucoup d'émotion de son oncle: un **Malgré nous**ce qu'il avait découvert je crois qu'après son décès.

Le roman commence lors de ses derniers instants & se termine à sa mort

Très peu de texte, des illustrations très fortes & intenses



Une réussite complète
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Le voyage de Marcel Grob

Un récit historique suffisamment puissant qui aurait pu être raconté en noir et blanc. Mais l'utilisation de la couleur amplifie l'impact de l'histoire. Le jeu des couleurs marque les deux temporalités, l'enquête de 2009 et le récit de Marcel Grob à partir de 1944. Légèrement plus coloré, 2009 est aussi marqué par des couleurs en aplat, tandis que l'illustration de la guerre passe par différents camaïeux et une utilisation des couleurs plus diluée. Un dossier historique, agrémenté de sources littéraires et filmographiques, est une conclusion intéressante à l'ouvrage.
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La patrie des frères Werner

Il s'agit d'un roman graphique traité superbement dans des dégradés de couleurs permettant de repérer les raccourcis de scénario. Trois moments de la vie de deux jeunes allemands rescapés du chaos : mai 1945, Juin 1956 et juin 1974.



Deux frères adolescents, Konrad et Andreas (le narrateur), orphelins juifs survivants du nazisme et de l'assaut final. Des « enfants-loups » se débrouillant pour rester en vie au milieu des milliers de tonnes de décombres de Berlin ravagé, occupé par les soviétiques.



Recrutés tous les deux par la STASI, la police secrète est-allemande, ils sont formés - formatés - puis séparés par leur mission respective pendant 12 ans. Konrad en infiltration en RFA, Andreas travaillant aussi sous couverture en tant que kinésithérapeute de l'équipe de football de la RDA, chargé de prévenir toute fuite à l'Ouest.



Quand Konrad remplit loyalement sa mission de parfaite taupe en faveur des communistes, Andreas, hanté par sa judéité, éprouve des doutes sur son patriotisme socialiste. En juin 1974, ils ont enfin l'occasion de se retrouver : ce sera lors du match de coupe du monde qui se tient à Hambourg, le choc de l'Est contre l'Ouest, le match de la guerre froide.



Une tranche d'histoire du sport avec en vedettes des joueurs que les vieux aficionados du foot connaissent par coeur : Franz Beckenbauer, Paul Breitner, Jürgen Sparwasser …



Un monde totalement inconnu pour moi mais un scénario bien construit, étayé par une solide documentation. J'ai apprécié particulièrement certains détails allusifs perceptibles seulement à la seconde lecture comme les techniques de traçage des joueurs grâce à leurs odeurs corporelles, le champ de mines devant la ligne-frontière, la caisse de boisson gazeuse destinée à rapatrier un candidat à l'évasion...



Et surtout les développements historiques donnés à la fin de l'ouvrage.

J'en saurai désormais davantage sur l'histoire du football allemand … car pour ce qui est de celle de l'Allemagne, je me souviens très bien de mes séjours répétés à partir de 1962, y compris dans Berlin coupé en deux.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La patrie des frères Werner

C'est un roman graphique très intéressant que nous proposent Philippe Collin et Sébastien Goethals, le duo à la base de "Le voyage de Marcel Grob" vendu à plus de 100 000 exemplaires.



Un dossier historique de Fabien Archambault le complète à merveille.



Nous allons à travers le destin de deux frères revivre 30 ans d'histoire de l'Allemagne; de la fin de la guerre le 8 mai 1945 jusqu'en juin 1974.



Tout commence à Berlin le 8 mai 1945, Andreas et Konrad Werner sont orphelins de parents juifs exterminés durant la guerre, tout ce qui compte c'est qu'ils restent ensemble et ne soient pas séparés. Apeurés de la victoire soviétique, ils quittent Berlin vers Leipzig.



Le 6 mars 1953 Staline vient de mourir et les temps sont de plus en plus difficiles.



Un concours de circonstances fait que pour échapper aux camps de rééducation, ils rejoignent la STASI, c'est ce qui leur permet de rester ensemble. Ont-ils vraiment le choix ? La Stasi protège le peuple allemand, pour le bien du genre humain, c'est le gardien du socialisme, de la révolution , c'est du moins ce que l'on leur enfonce dans le crâne, Konrad en est plus convaincu que son frère Andreas.



La vie continue, le mur se dresse à Berlin quinze ans après la guerre, le 13 août 1961. Il sépare les peuples, les familles. Konrad et Andréas font désormais partie des meilleurs éléments de la Stasi. En juin 1974, la dixième coupe du monde de foot arrive en pleine guerre froide. Les deux Allemagne vont s'affronter dans un match de demi-finale. Il faut à tout prix prouver la supériorité du régime socialiste sur le monde capitaliste. Les deux frères y joueront un rôle.. Ce match sera l'affrontement du peuple allemand.



Un très beau roman graphique historique qui nous parle avec beaucoup de justesse des "Wolfskinder", les enfants-loups au destin tragique. Très bon scénario complété par un dossier historique. Le dessin est très expressif en "monochromie", les tons sont bien adaptés aux différents moments du récit.



Les thèmes abordés ; liens familiaux, guerre froide, soumission à un état, à une idéologie, espionnage, et foot.



Un album que je vous recommande, tout ce que j'aime, prendre du plaisir en apprenant des choses.



Ma note : 9.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Le voyage de Marcel Grob

Le genre historique n'est pas mon genre de prédilection. C'est donc avec un certain étonnement que j'ai finalement emprunté cet ouvrage à la médiathèque. Pourtant, je ne regrette aucunement cet emprunt.



Le voyage de Marcel Grob est une lecture utile. Cette oeuvre aborde la guerre par un biais qui est rarement évoqué (ou du moins mis en avant). Le ton est dur mais nécessaire. Le lecteur est amené à réfléchir sur la question.

Le message est fort et intense. On ne ressort pas de cette lecture indemne.



Je ne vais pas vous en dire plus. Cette bande dessinée doit être découverte par vous-mêmes.
Lien : https://psycheedelik-unehist..
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Le voyage de Marcel Grob

Une bande dessinée intéressante sur les "malgré moi", ces jeunes alsaciens enrôlés de force dans la SS. Un sujet pas simple à traiter mais justement abordée. Un récit poignant qui suscite de nombreuses interrogations et questions. Les pages documentaires sont appréciables. Même si le sujet m'a fortement intéressé, je n'ai pas aimé les dessins ni le choix des couleurs pour la partie au temps présent. C'est toutefois une BD à découvrir!
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Le voyage de Marcel Grob

J'ai entendu l'auteur parler de cette histoire sur France Inter, ça m'a vraiment donné envie de découvrir cet aspect peu connu de la seconde guerre mondiale. Et j'ai beaucoup aimé ! Ce qui m'a plu ce sont les dessins, mais bien évidemment l'histoire du grand-oncle de l'auteur. Le dossier historique en fin d'ouvrage permet d'en apprendre davantage.
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
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Le Barman du Ritz

Passionnant e tout point. Se lit comme un polar.



Philippe Collin choisit un récit chronologique, une chronique quotidienne des entrées, des rencontres et des sorties du Ritz.

À cette chronique se mêlent des lignes ou des pages d'un journal fictif de Frank Meir, le spécialiste des cocktails.



Il voit et entend les personnes les plus diverses qui viennent y passer leur soirée : d'abord bourgeois de la haute société, artistes variés, écrivains, acteurs, actrices...Puis chefs militaires allemands. Goering s'installe pour un temps ds une suite.

Plus tard y viendront boire collaborateurs enrichis ds tous leurs trafics, femmes à la recherche d'aventures...

Le barman entend, voit les rapprochements, aident ds l'ombre...

Par son journal ph Collin imagine ses états d'âme, ses peurs, son mépris de lui-même qqfois, ses sentiments amoureux....

Le Ritz est comme une forteresse qui rebondit ds chaque situation grâce à sa réputation : les Allemands s'en vont, les qqs employés qui restent craignent l'épuration.. mais arrivent ''le grand Hemingway'' et la fête reprend !
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Le Barman du Ritz

Aujourd’hui je vais évoquer Le barman du Ritz premier roman épatant de Philippe Collin.

Le protagoniste du Barman du Ritz s’appelle Frank Meier et durant plusieurs années il règne sur le bar du palace parisien. A ses côtés son second Georges et son jeune protégé Luciano, un gamin juif italien qui se fait passer pour suisse. C’est l’histoire romancée de Meier que raconte avec brio Philippe Collin. L’essentiel du roman se déroule à Paris entre 1940 et 1944. C’est la période tourmentée de la seconde guerre mondiale, de l’installation dans la capitale des nazis qui font du Ritz un de leur lieu de villégiature et leur quartier général. Malgré les événements la propriétaire, la vieille veuve Ritz tient à ce que son établissement garde son rang et face front à l’adversité. Elle remplace le directeur qu’elle garde en seconde ligne en raison de son origine. Jamais l’hôtel ne va fermer, le bar reste ouvert chaque soir. Sous l’Occupation le Ritz continue à divertir et à offrir à la clientèle huppée un large choix de cocktails, de vins et de spiritueux. Et peu importe le prix à payer pour l’approvisionnement quotidien. Se croisent ici en soirée des dignitaires du régime hitlérien (d’ailleurs un complot sera ourdi contre le Führer avec la complicité discrète du Ritz) et des vedettes françaises : Gabriel Chanel et Sacha Guitry sont parmi les plus réguliers clients. A la Libération les parisiens s’en souviendront. Frank Meier a alors une cinquantaine d’années et pendant toute la guerre il va cacher le secret intime de sa judéité. Comme il l’écrit dans son journal (toutes les phrases rédigées en italiques dans le roman) il est un barman juif et autrichien. Issu d’une famille modeste, né à la fin du dix-neuvième siècle il émigre aux Etats-Unis où il devient barman réputé et croise notamment Hemingway. Après ces années en Amérique son parcours le conduit en France où il s’engage aux côtés de la Nation et combat lors du premier conflit mondial. Il devient français, a un fils Jean-Jacques dont il s’occupe peu, et intègre le Ritz avec le titre de barman titulaire. Il acquiert notoriété et petite fortune, son ascension sociale est époustouflante. Il n’a pas son pareil dans l’invention et la confection des cocktails. A partir de juin 1940 et de l’arrivée des Allemands au Ritz chaque jour il est en danger. Il est secrètement amoureux de Blanche Auzello, la femme du directeur écarté, accro à l’opium et juive. Elle sera arrêtée plusieurs fois et torturée par la Gestapo. Meier a une place singulière, son bar est au cœur des discussions, des échanges feutrés, c’est le dernier lieu où la fête s’invite. Il contribue grâce à ses relations à fournir des faux-papiers, à dissimuler des résistants mais constamment l’ambiguïté demeure. Le lecteur est plongé dans le Paris occupé et assiste aux combines, aux arrangements, aux dénonciations. Longtemps Meier reste fidèle à Pétain, le vainqueur de Verdun, il est aveuglé par ses souvenirs de soldat et refuse de reconnaitre la réalité du nazisme. Le roman est un crescendo constant avec un suspens et une inquiétude pour les personnages qui sont menacés, impliqués ; les secrets sont légion, il est difficile de savoir qui joue exactement quel jeu et quel sera l’avenir de chacun après la victoire (en 1944 après le débarquement des Alliés le retournement de Mme Ritz est immédiat). Ce roman met formidablement en scène le palace mythique de la place Vendôme.

Le barman du Ritz est une véritable immersion réaliste dans l’hôtel et son bar. Les personnages et les lieux sont fascinants. Philippe Collin s’est documenté et parvient parfaitement à décrire l’Occupation et à montrer une des facettes de la guerre, avec la vie qui continue à Paris presque comme si de rien n’était. C’est fascinant et le destin de Frank Meier et des autres personnages est absolument incroyable. La littérature est ici un biais pour témoigner de l’histoire (l’iconographie en fin d’ouvrage pour en quelques mots préciser ce que sont devenus les protagonistes est très pertinente) et incarner ces années noires. Et puisqu’il s’agit d’un palace parisien une résonance inéluctable s’établit avec Hôtel Lutétia de Pierre Assouline qui évoque ces mêmes années.

Voilà, je vous ai donc parlé du barman du Ritz de Philippe Collin paru aux éditions Albin Michel.
Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Le voyage de Marcel Grob

Dans cet ouvrage, Philippe Collin et Sébastien Goethals traitent du sujet épineux des « Malgré-nous », ces français alsaciens, lorrains ou mosellans, mais nés Allemands, incorporés de force dans les troupes du régime nazi.

Rappel historique important, l’Alsace, enjeu de taille entre les deux pays sur les deux conflits mondiaux, et ses habitants ont une histoire spécifique. En effet, les natifs de la région, avant 1870 et après 1918, étaient et sont français, ceux nés dans ce laps de temps étaient… allemands.



C’était le cas de Marcel Grob, grand oncle de Philippe Collin.



Avec pudeur, mais également noirceur, l’auteur raconte le parcours de ces hommes, de ces adolescents, qui n’avaient pas choisi et qui malgré eux, ont participé aux horreurs de la guerre.

Une dichotomie incarnée par le traitement au cordeau du massacre du petit village italien de Marzabotto en 1944, qui fit 770 victimes, toutes civiles, auquel Marcel Grob participa et qui le répugna au plus haut point.



C’est poignant, c’est dur, la dimension humaine (quelques soient les personnages) est omniprésente, mais la finesse de l'auteur est de ne jamais nous imposer de défendre ou de condamner ces "Malgré-nous", mais de nous expliquer et de nous interroger.



Le dossier historique réalisé par Christian Ingrao, spécialiste de l’histoire du nazisme, est très précieux pour nous éclairer en fin de livre.
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Le voyage de Marcel Grob

Le voyage de Marcel Grob retrace la vie, ou plutôt une douloureuse période de la vie du grand-oncle de Philippe Collins, scénariste de ce roman graphique.

Marcel était alsacien et a été enrôlé dans la Waffen SS, comme des milliers d'autres jeunes alsaciens, les « Malgré-nous ».

Ou il était engagé volontaire ?

C'est ce que nous allons découvrir à travers la lecture de cet ouvrage.



L'histoire nous est contée en 3 époques (ou peut-être 2?) et 3 lieux différents.

Juin 1944 : Marcel, âgé de 17 ans, et deux de ses camarades se rendent en Allemagne où ils ont été convoqués pour intégrer la Waffen SS. En chemin, ils voient des soldats allemands arrêter une famille dont le fils a pris le maquis par refus d'intégrer l'armée allemande.



Octobre 2009 : Marcel est mourant, sa femme est à son chevet



Période et lieu indéterminés : Marcel est convoqué devant un jeune juge d'instruction assisté d'une greffière qui essaient de lui faire avouer qu'il s'est engagé volontairement parmi les SS



Contrairement à d'autres lecteurs, j'ai apprécie le dessin et la mise en couleur réalisés par Sébastien Goethals. Un seul reproche : les 3 jeunes ne sont pas assez reconnaissables, cela entraîne des confusions, gêne la lecture et enlève de la clarté à l'histoire.



Le sujet est d'une importance capitale, il fallait absolument nous raconter l'histoire de Marcel Grob. J'apprécie que ce soit tiré d'une histoire vraie et également que le livre soit dédié à toute la jeunesse d'Europe.



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Le Fantôme de Philippe Pétain

La figure de Pétain et le régime de Vichy sont réapparus au cours de la campagne de la dernière élection présidentielle. Cet essai, issu d’une série de podcast, propose par le biais d’entretiens avec 12 historiens de dresser un état de l’art sur le personnage de Philippe Pétain. De sa naissance à sa condamnation à mort à la Libération, en passant par son rôle pendant la première guerre mondiale mais surtout la seconde, c’est tout un personnage qui s’éclaire et qui dévoile toutes ses facettes. Un personnage qui, s’il était mort en 1938 ou avant, figurerait en bonne place dans notre panthéon national. Mais il y eut la guerre et le régime de Vichy.



La présentation du livre sous forme d’entretiens, entrecoupés de dossiers iconographiques, rend l’ensemble très dynamique et agréable à parcourir. Chaque historien apporte ses connaissances propres, mais aussi sa vision et sa sensibilité. Cela permet d’aboutir à un portrait et une analyse globale du personnage. Cette synthèse donne d’ailleurs envie de creuser dans certaines directions pour approfondir la réflexion.



Un livre passionnant qui apporte toutes les cartes pour se faire son idée sur ce personnage central de l’histoire de France du 20ème siècle dont la trace perdure jusqu’à nos jours.
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Le Fantôme de Philippe Pétain

Voilà un ouvrage didactique qui ne survole pas son sujet. Le travail de Philippe Collin avec 12 historiens nous livrent un nuancier des personnalités de cet épisode dramatique de notre pays.

Même si Philippe Pétain n'a pas maitrisé tous les tenants,; il est bien responsable de l'aboutissement de ce gouvernement.

Comme il est dit au cours de l'entretien les francais de 1940 étaient maréchalistes pour la paix. Les pétainistes accepteront la collaboration et les mesures antisémites.

L'après guerre avec le mythe de l'épée (De Gaulle) et du bouclier (Pétain) créera cette confusion, tout cela piloté par la droite nationaliste.

La gauche n'est pas exclue et participe à la réécriture de l'histoire.

Ce livre nous explique au fond que les politiques de tous bords qui manipulent l'histoire à des fins électoraux empoisonnent le débat. Laissons l'histoire aux universitaires.
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Le voyage de Marcel Grob

Le voyage de Marcel Grob de Philippe Collin et Sébastien Goethals est une bande dessinée qui réussit parfaitement son pari de faire découvrir aux jeunes générations l’histoire des « malgré-nous » d’Alsace-Lorraine pendant la guerre. Bien que le personnage de Marcel Grob soit fictif, on s’identifie à lui et on se met dans la peau d’une personne ayant réellement vécu des événement de ce genre pendant la guerre.



Les dessins de Sébastien Goethals aident le lecteur à ressentir les émotions des différents personnages par le soin apporté aux traits du visage, mais aussi par l’emploi d’un code couleur particulier. Le présent est représenté dans des tons chaleureux allant de l’orangé, aux teintes de rouge. Le passé est quant à lui représenté dans des coloris clairs : blanc, gris, vert. Les scènes de guerres sont quant à elles colorées de rouge.

Ces différentes palettes de couleur permettent au lecteur de s’immerger dans l’action et de comprendre facilement à quelle époque de l’histoire de Marcel ils se trouvent. Certaines scènes du passé semblent surgir d’un rêve du fait de leur représentation en noir et blanc ou en gris. Cette manière qu’à eu l’auteur d’utiliser ces couleurs est peut-être une façon de montrer aux lecteurs les scènes de vies qui sont les moins présentes à l’esprit de Marcel Grob. Ce sont les combats et surtout le massacre de Marzabotto qui nous sautent aux yeux. Ces évènements sont sans doute ceux qui ont le plus hanté la vie de Marcel Grob après la guerre. Ils constituent également les faits que le juge désire le plus comprendre. Ceux dont est accusé Marcel.



Cette bande dessinée nous pose la question de savoir ce que nous aurions fait à la place de Marcel. Est-il coupable oui ou non ? S’est-il engagé volontairement dans la Waffen SS ou bien était-il un « malgré-nous » comme il le prétend tout au long de l’histoire ? Le personnage du juge est celui qui interroge le lecteur car il nous fait nous demander à nous aussi de juger Marcel Grob.

Nous comprenons avec cette histoire qu’il est bien complexe de se faire un avis tranché sur la question. Marcel désirait sauver sa vie et n’avait pas le choix. Il devait s’engager en tant que SS sinon sa famille risquait des représailles. Lors du massacre il a essayé d’éviter d’y participer mais il était sous la surveillance de ses supérieurs et ne pas répondre aux ordres l’aurait trainé vers la cour martiale. Aurait-il dû se sacrifier ? L’aurions-nous fait à sa place ?



Cette œuvre nous montre bien qu’il est difficile de se prononcer sur ces faits autant d’années après la guerre. Le sort des « malgré-nous » ne devait sans doute pas être enviable après la guerre puisqu’ils étaient considérés comme des traitres et des collabos ennemis.

A travers le personnage de Marcel Grob, nous voyons bien que ces faits ont hantés ces gens bien après le conflit mondial.



Le personnage de Müller illustre tout à fait ceci puisqu’il est passé d’une recrue motivée à aider les Allemands à gagner la guerre à un homme torturé désirant fuir son régiment pour ne plus participer aux horreurs de cette guerre. Ce personnage a été profondément marqué par le massacre des civils de Marzabotto.

Le voyage de Marcel Grob est d’ailleurs un hommage à ces gens puisque cette histoire méconnue en grande partie en France est mise en lumière dans ce livre. Ce massacre n’est pas sans rappeler celui d’Oradour-sur-Glane en France.



J’ai apprécié cette lecture car elle traite d’un sujet qui est rarement abordé, même pendant les commémorations de cette guerre. Le sort des « malgré-nous » semble être encore de nos jours un sujet tabou. J’ai trouvé que le personnage du juge était dur avec Marcel, mais nous comprenons mieux à la fin du livre pourquoi il agit ainsi. Cette histoire nous fait également nous demander si à notre époque il est encore pertinent de juger les crimes de guerre nazis et les survivants du conflit. Bien entendu, les victimes méritent toute réparation mais la question de la moralité se pose lorsqu’on voit que les accusés ont plus de 80 ans. Se souviennent-ils encore des faits ? Que faire d’eux s’ils sont reconnus coupables puisqu’à cet âge une peine de prison est souvent compliquée.



Le dossier historique à la fin de la bande dessinée est un bon complément à l’histoire puisqu’il apporte des éléments sur la création de la Waffen SS et sur le sort des « malgré-nous ».

Ce livre est une leçon d’histoire mais également un ouvrage qui pousse le lecteur vers une réflexion plus philosophique sur ces faits de guerre.
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Le voyage de Marcel Grob

Ce que nous savons de Marcel



BD saluée par la critique, certainement présente sous de nombreux sapins en même temps que les désolantes histoires d'Esther par Sattouf ou les énièmes gribouillis de Sfar, "Le voyage de Marcel Grob" en impose.

Comment dire le moindre mal d'un ouvrage traitant du sort des "Malgré nous" et des drames vécus par les Alsaciens enrôlés de force, y compris dans les rangs des Waffen SS ?

Pourtant, cette BD traine en longueur (par exemple, 6 pages sur un entretien entre Grobb et un Oberführer à propos de foot !) et surtout, débute et finit par une idée assez ridicule, celle d'un tribunal secret appelé à juger les anciens SS.

Le dessin est parfois convenable (mention spéciale pour la superbe couverture), mais trop souvent malhabile.

Reste le cahier spécial rédigé en fin d'ouvrage par Christian Ingrao, un spécialiste de l'histoire du nazisme. Les 12 pages sont intéressantes et détaillées, mais rédigées dans un style parfois risible : "violence paroxystique" et "habitus de violence" p 187, "école du paroxysme" p 188, "habitus paroxystiques" p 189, "expérience paroxystique" p190...sans parler d'une phrase incompréhensible à propos du comportement de la Wehrmacht/SS.



Un beau sujet, mais pas assez soigné à mon goût. On est loin du paroxystique pour le coup...
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La patrie des frères Werner

L'Ex-Stasi, reste décidément une pilule dure à avaler.

Après le "Le voyage de Marcel Grob", Philippe Collin et Sébastien Goethals, remettent le couvert, permettant à l'éditeur de ressortir son sticker France Inter pour le promouvoir.



Après les "malgré nous", voici le destin des "Wolfskinder", ces enfants orphelins que la guerre et l'invasion soviétique ont jetés à la rue.

Recueillis de force et élevés par la Stasi, 2 frères Andreas et Konrad Werner grandissent à l'Est, se trouvent séparés par leurs missions respectives, l'un restant en RDA, l'autre infiltrant les voisins de l'Ouest.

On imagine la souffrance des jeunes Werner.

Ils vont pourtant se retrouver en juin 1974, lors de la Coupe du Monde, alors que les 2 Allemagnes doivent s'affronter. Enjeu sportif faible, mais au niveau politique, c'est une autre paire de crampons.



Très beau récit qui met bien en valeur les idéologies ennemies et la difficulté à s'en extraire, y compris quand parlent les liens du sang.



En fin d'album, on peut trouver sur une douzaine de pages, un dossier historique rédigé par un historien, Fabien Archambault, plutôt bien fait, donnant par exemple un éclairage intéressant sur les basses manœuvres de l'Ouest, qui rappellera à ceux qui ont connu cette époque, toute son absurdité. Il apprendra aussi aux enfants, qu'un jour un mur a été érigé dans un pays, pour empêcher des gens de...sortir !



L'album serait donc recommandable sans réserves si la faiblesse du dessin n'était pas aussi criante. Sébastien Goethals apparait en progrès par rapport au "Voyage de Marcel Grob", mais son trait reste quand même très maladroit, en particulier quand les personnages sont censés être en mouvement.

Et que dire de la composition qui frôle parfois le n'importe quoi (comme sur cette p 104 où des cases inutiles -un bloc d'air-conditionné ! échouent à donner du rythme).
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Le voyage de Marcel Grob

Sans doute avez-vous déjà entendu parler des « malgré-nous », ces Alsaciens enrôles de force dans l’armée allemande. C’est ici l’histoire d’un d’entre eux, Marcel Grob, le grand-oncle de Philippe Collin, qui nous est racontée.



Au moment où commence l’histoire, Marcel Grob a 89 ans et un juge d’instruction l’interroge. A-t-il vraiment été forcé ou s’est-il engagé au côté des Allemands de son plein gré ? Si au départ le vieil homme nie avoir participé à la guerre, il est bien obligé de dévoiler le passé. Un passé sur lequel on comprend aisément qu’il ait eu envie de poser un mouchoir, d’oublier. Et pourtant, il n’avait rien demandé…



Il savait que s’il ne rejoignait pas l’ennemi, c’est sa famille qui allait en souffrir. Il n’a donc pas déserté et a combattu du côté allemand, toujours en sachant que son coeur et sa loyauté allaient de l’autre côté du front.



C’est un récit très émouvant, car Marcel et les autres garçons qui l’accompagnent sont très jeunes. Rien ne prépare à ça, encore moins quand on ne combat pas contre son ennemi. Le massacre auquel il a assisté en Italie est une tragédie dont on ne se remet jamais.



Le voyage de Marcel Grob est passionnant, poignant, éclairant. La seule chose qui m’a profondément agacée, c’est l’attitude du juge, qui juge justement. Il pousse Marcel dans ses retranchements en l’accablant de reproches sans même lui donner d’abord l’opportunité de s’expliquer. Mais ce n’est même pas un bémol.



Un dossier historique vient étoffer les explications données au cours du récit. C’est intéressant mais l’album est suffisamment parlant pour témoigner du rôle des « malgré-nous ».
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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La patrie des frères Werner

Deux ans après leur succès avec « Le voyage de Marcel Grob » (120 000 exemplaires vendus), le duo Collin - Goethals récidive et nous propose « la patrie des frères Werner ». On franchit le Rhin et ce deuxième opus commence là où le premier s’arrêtait : à la fin de la seconde guerre mondiale. La couverture de ce nouvel album reprend la maquette du premier : même typographie, avec le titre placé en bandeau sur le tiers inférieur. Même reprise d’une légende avec une date de la couleur du titre : au « JUIN 1944, un jeune français de 17 ans est enrôlé dans la Waffen SS » fait écho le « JUIN 1974 : orphelins de guerre, deux espions communistes se retrouvent pour el match de l’Est contre l’Ouest » et même attitude enfin de Marcel et d’Andreas tous deux de trois quarts. Il me semble qu’il y a donc une volonté affichée de la part des auteurs non pas de surfer sur une recette éprouvée mais de construire ces œuvres en miroir voire en diptyque : après avoir montré une jeunesse prise en otage par la machine nazie, les auteurs vont raconter comment le communisme a également façonné une jeunesse perdue.



Dans « Le voyage », la période contemporaine était en couleurs et les souvenirs au lavis. Ici toute la bande dessinée est au lavis et chaque séquence est réalisée dans différentes palettes toutes en bichromie oscillant entre l’ocre rouge ou rosé, le sépia, le jaune, le gris vert et le gris bleuté. Sébastien Goethals est assisté pour ce faire par Horne Perreard et c’est très réussi. La mise en page est classique et oscille entre 6 et 9 cases donc reste plutôt aérée même si l’on ne compte qu’une pleine page. On y retrouve les gouttières et il n’y a pas d’incrustations mais des cases bien délimitées. Contrairement à l’ouvrage précédent, il n’y a pas d’analepses mais un récit linéaire et chacune des séquences est souvent datée de surcroît ce qui favorise grandement la lisibilité.



La narration est donc très fluide. C’est nécessaire pour une histoire aussi complexe. On a à la fois un récit historique, une histoire familiale, une tranche d’histoire du sport et un récit d’espionnage. « Le voyage de Marcel Grob » était basé sur des faits réels (la biographie du grand-oncle du scénariste), ici on a un mélange : le match de foot et les joueurs sont bien sûr authentiques mais les frères Werner sont inventés. Le récit évite le didactisme tout en étant prenant puisqu’il est effectué à hauteur d’homme et mélange la grande Histoire à des destins individuels. Collin est chroniqueur de « l’œil du tigre » et il parvient à rendre palpitant un match de foot (sport que je déteste !) grâce à un exposé très clair de tous les enjeux géopolitiques.

On a la chronique d’un double destin. Et la mise à mal des liens du sang par idéologie. Ainsi la relation des frères Werner est comme une métaphore de la destinée des deux Allemagnes. Les dialogues sonnent justes et de nombreuses pages muettes sont elles aussi très efficaces (la découverte émerveillée par Andreas de sa chambre d’hôtel fort commune qu’il juge très luxueuse est évocatrice du dénuement qui règne en RDA).





Le graphisme est élégant, la mise en page aussi bien que très classique. Goethals a gagné en fluidité : ses personnages sont moins figés. Les cadrages pour le match de foot sont innovants. J’ai beaucoup aimé le surdécoupage et le ralenti de l’action au moment du but fatidique de la RDA. En revanche je trouve que les personnages féminins sont très souvent ratés : Steffi Herzog ou la prostituée de Hambourg sont « hommasses ». La directrice de l’hôtel ne se ressemble plus d’une case à l’autre. Les traits de Konrad et Andreas adultes sont aussi fluctuants ce qui peut parfois nuire à la lisibilité. Les personnages d’après nature (les joueurs), les héros enfantins et les regards sont eux réussis et expressifs.



Collin a réussi à donner toute la complexité des relations fraternelles et c’est le point fort de cet album. Les caractères sont bien typés avec l’aîné réfléchi et avide de reconnaissance (qui se trouve un père de substitution avec Gronau et surinvestit la mère patrie) tandis que le cadet, plus chien fou, met en doute « au nom du père », la doctrine de la RDA (qui occulte sa judéité et ne reconnaît pas le massacre de ses parents). J’ai beaucoup aimé l’utilisation de l’épisode historique des « enfants-loups » pour créer le lien indissociable entre les deux frères. Leur relation est au cœur de l’histoire et crée des enjeux dramatiques et des conflits de loyauté. Il n’y a pas de manichéisme même dans l’histoire amoureuse qui va lier Steffi et Andreas. L’épilogue de 1992 lie encore une fois superbement la destinée des héros et des sœurs ennemies que sont RFA et RDA en montrant le match de la réconciliation. La boucle est bouclée : tous les thèmes historique, intime et sportif sont à nouveau liés dans un scénario maîtrisé. Un bel album !

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