Philippe Tome

Ce troisième tome est dans la même veine que les deux précédents avec quand même une propension aux situations osées comme le prouve la couverture sur laquelle le Petit Spirou et Suzette jouent au docteur !

Toujours autant de bons gags avec des personnages maintenant installés comme grand-papy, l'abbé Langelusse, M. Mégot, les copains... Mentions spéciales pour grand-papy qui joue au cheval avec bébé Spirou sur les épaules, et pour l'abbé qui emmène ses ouailles en plein brouillard dans un couvent très particulier !

L'apparition d'un nouveau cuistot (très noir africain !) à l'école permet également d'aborder le racisme (colonialiste).

Bref, on a toujours plaisir à lire et à relire sans lassitude cet album ainsi que les précédents.

Les histoires du petit Spirou sont pour moi excellentes et Les gags sont drôles. On y découvre Spirou avec ses copains toujours prêt à faire des bétises en tout genre et on ne s'en lasse pas. Une bd indémodable et qui peut être lu par toute la famille de 7 à 77 ans.

Parmi les nombreuses critiques lapidaires de ma folle jeunesse que je rêvais de rectifier, Machine qui rêve occupe une place de choix. de manière plus large, elle possède une place très particulière dans ma bibliothèque mentale. Si on me l'a parfois décrite comme le meilleur Spirou, j'ai pour ma part été beaucoup plus mitigé.

Enfant, j'avais détesté. Pas spécialement en raison de mon jeune âge : cette couverture singulière, tranchant avec tous les autres albums de la série, était fascinante par son éclairage, sa noirceur et son réalisme. Alors, assombrir Spirou, pourquoi pas ? Mais Tome & Janry l'avaient fait à un point tel qu'il était difficile de retrouver l'esprit général de la série. Où est la "patte Spirou" ? Spip fait de la figuration quand il aurait pu balancer quelques répliques acerbes. Les gags se font rares quand Franquin les faisait pleuvoir même dans ses pires accès de misanthropie. J'ai d'ailleurs souvent été agacé que ses héritiers veuillent à tout prix créer une romance entre Spirou et Seccotine, à la base un simple personnage comique. Tout ça pour arriver à une question qui sent le déjà-vu : Spirou est-il un Réplicant ?

Adulte, je trouve ça très bon, au moins pas mal du tout. Passée la frustration de voir mourir son héros (symboliquement voire littéralement) , il faut bien reconnaître que tout n'était pas si mauvais. Tome & Janry se permettent l'apparition d'une ou deux "tronches" comme Franquin aimait en faire surgir ; si la rupture se fait sentir avec cette éradication de l'héroï-comique au profit d'une tonalité quasi-nihiliste, Tome & Janry n'ont jamais non plus été des tendres envers leurs personnages ; enfin, une très bonne analyse du hors-série de Beaux-Arts Magazine consacré à Spirou explique que Seccotine était plus qu'un personnage humoristique, car avant-gardiste : que dire de cette journaliste qui, loin de se contenter d'être une simple pipelette, double les voitures en moto et vit telle une femme parfaitement émancipée ?

Et surtout, surtout, l'album ne ment pas sur la marchandise. Il est superbe. Les éclairages néo-noirs en font un polar magnifique à suivre, maîtrisant le suspense avec ses nombreux non-dits et ses temps de silence inquiétant. Pour moi qui aime l'audace et la prise de risque, j'aurais été bien ingrat de ne pas reconnaître cette qualité. À une heure où Disney et consorts se perdent dans des remakes Young Adult se voulant plus darks ou au moins plus matures, il est bon de repenser à la Machine qui rêve, qui elle au moins s'assume totalement en tant que polar adulte et nous délivre une fable sombre sur les dérives technologiques.

Grand chef-d'oeuvre ou album malade, je n'ai toujours pas su trancher ; ce qui est sûr, c'est que je lirai Luna fatale, l'autre album de Spirou destiné aux adultes, avec grand intérêt.

Première participation à une masse critique et je suis plutôt content de ma lecture. Content mais frustré, ce tome est une toute petite intro a un univers qui se promet bien sale et violent...



C'est sombre à souhait et glauque d'autant, cru dans la représentation des tueries et des sévices psychologiques subies par tous les personnages rencontrés.



Ni naïf ni putassier, les grands thèmes chers aux dystopies bien sanglantes sont ici exploités. Des illusions aux rêves brisés, de la propagande heurtant avec fracas la réalité pour la pulvériser, jusqu'aux masses grouillantes excitées par la violence spectacle et tenues en laisse par la peur même de participer à ce spectacle... Tout y est pour créer une ambiance anxiogène au possible.



Mais cela reste une introduction partielle, parce qu'à trop se concentrer sur la représentation visuelle de la violence, le scénario prend (beaucoup trop) son temps pour démarrer. Ce serait génial si j'avais directement la suite sous la patte tant forte est l'envie d'y aller, mais avec les délais classiques de parution des BD, je doute me souvenir assez des quelques éléments distillés pour raccrocher avec un tel enthousiasme.



Visuellement, c'est très, très beau, il n'y a rien à redire là dessus. La ménagerie anthropomorphe est magistralement diverse et bien exécutée. Certains animaux sont dérangeants à souhait (mention spéciale pour les Girafes docteurs de la Mort) et les décors œuvrent parfaitement à l'élaboration de l'esprit grandiose, grandiloquent et outrancier du pays de An-Ahm , tout souillé qu'il est de ces milliers de rêves brisés, de la lente invasion de la pourriture de sa corruption et de sa propre déliquescence programmée.



Vivement la suite ?

Les quelques opus de Spirou, réalisés par Tome et Janry n'était pas à la hauteur de ceux de Franquin, mais les deux auteurs ont trouvé leur marques avec le petit Spirou, dont les frasques avec ses copains annoncent Titeuf, en plus méchant je trouve. Méchant avec les profs (j'ai eu personnellement un prof de gym qui ressemblait exactement à Mégot), et plus généralement avec les adultes, dans un style pas franchement politiquement correct ! Très années 60, et vraiment drôle !

Le plus 'léger' de la série : un oncle de Soda, pasteur authentique, vient en visite à New York et insiste pour accompagner celui-ci à sa soi-disant chapelle… Le trio Bab's, Linda et Soda combine alors quelque chose pour jouer la comédie au tonton. Evidemment, cela tourne mal, et les péripéties s'enchainent gaiement ! Une belle brochette de personnages, un texte plein d'humour, du rythme et de l'action, bref, un bon épisode !

Soda raconte ses débuts à New York, avant son entrée dans la police… le logement miteux, la faune minable - sans compter une voisine plutôt jolie. Il y a aussi un écrivain, qui embauche Soda pour l'aider à écrire, avant de 'déménager'. Ambiance, humour, suspens, et de l'action, toujours très bien illustrée par les dessins. Plusieurs mauvais bougres, quelques flics désabusés, et une machine à écrire un peu spéciale… inquiétante, même !

J'ai découvert Le petit Spirou à ses débuts, en 1990. Chaque année, c'était un réel bonheur de découvrir un nouveau tome. Qu'est-ce que j'ai pu me marrer ! 10 ans d'un rendez vous immanquable... Et ma vie d'adulte a pris le dessus... J'ai abandonné mon petit Spirou pendant quelques années... 15 ans... Pfiouu !!! Je n'en reviens pas moi même ! Mais il était toujours au fond de mon coeur et mes 10 tomes en bonne position dans ma bibliothèque ! C'est pourquoi, j'ai décidé de compléter ma collection lors de la sortie de ce 17 ème album en faisant l'acquisition de celui-ci et du précédent.

Le tome 16 m'a un peu déçue... Je n'ai pas retrouvé l'humour des débuts et je me suis dit que la série s'était franchement épuisée...

Tout le monde te regarde ! fête donc les 25 ans du petit Spirou. Et d'ailleurs, il a vraiment cet âge dans les dernières planches !

Ce tome m'a plu nettement plus que le précédent. L'idée de le faire grandir pour quelques histoires est excellente ! J'ai passé un bon moment ! Même si j'ai l'impression que Le petit Spirou arrive à la fin de ses aventures...

Soda est une bande dessinée policière (et humoristique à ses moments) apparue en 1985 dans les pages du magazine Spirou. Sur des scénarios de Philippe Tome, d'abord sous le crayon de Luc Warnant (jusqu'en 1989) puis de l'excellent Bruno Gazzotti, les enquêtes se sont suivies jusqu'au douzième tome, en 2005. La série semble définitivement bouclée pour la simple raison que Gazzotti s'est embarqué dans la passionnante série « Seuls ».

Aujourd'hui, voilà le grand retour de Solomon David (d'où le surnom de Soda) avec Dan Verlinden comme dessinateur qui respecte le cadre des albums précédents tout en parvenant insidieusement à imposer sa patte.

L'amorce des aventures de Soda est simple. « On m'appelle SODA, mais mon vrai nom, c'est Solomon. David Elliot Hanneth Solomon. Si elle savait, ma mère vous dirait sans doute que je suis policier, mais à New York, il n'y a pas de policiers, juste des flics. De toute façon, elle ne sait pas, ça l'inquièterait, elle m'a toujours cru pasteur... Depuis (...), elle habite avec moi ; elle ne sort jamais et ne lit pas les journaux qui sont pleins de violence. C'est pas plus mal : les types que j'arrête sont parfois un peu morts... »

Nous sommes pourtant plutôt sur une histoire policière que sur une suite de quiproquos jouant sur les ressorts (essoufflés, à mon avis) de la double personnalité. Non, ce qui fait tout le poids de cet album est d'intégrer plusieurs éléments mythiques de Big Apple : les petits dealers, le métro aérien, les squats artistiques, les Twin Towers, le 11 septembre... et d'en faire un tout cohérent. Devenu plus « adulte », l'humour s'est fait bien plus noir qu'auparavant. Par contre, le rythme des péripéties de Soda est encore plus échevelé que dans les précédentes aventures. Si bien qu'une relecture est nécessaire pour pouvoir en apprécier toutes les subtilités.

Petite anecdote : j'ai bien ri quand, à la page 33, face au visage grimaçant de Jack Nicholson dans « Shining », j'ai trouvé une citation littérale du désormais tristement célèbre Christ de Borja restauré par une octogénaire. Mais ce n'est pas la seule bonne surprise de cet album, clos par un historique de la série, et cela augure beaucoup de bonnes choses pour la suite.

Le petit Spirou est toujours aux prises avec ses profs, l'abbé Langélusse, et ses interrogations sur la vie.... la sexualité en particulier.

Et moi j'ai toujours autant de plaisir à lire cette B.D. fine et si bien analysée. On croirait que Tome et Janry ont toujours 5 ou 8 ans quand ils écrivent ou dessinent.

C'est un vrai régal, un moment de plaisir, avec un sourire permanent pendant qu'on lit.

Plaisir....

Un second tome toujours tres enlevé qui présente la particularité de revenir sur certains évenements relatés dans le premier et qui explique cette animosité-flirtant avec la haine-entre les deux protagonistes que sont Martha et Joe .



En refermant le premier tome , l'on avait plutot tendance à se ranger du coté de Joe qui , journalierement , devait subir les remontrances de sa femme acariatre ! En refermant le deuxieme , ce sentiment d'empathie a disparu pour laisser place à un certain degout . L'on apprend que Telenko est le seul et unique responsable de l'infirmité de sa femme en ayant eu , un jour de beuverie coutumiere , l'excellente idée de faire coup double en voiture à savoir tuer une gamine qui poursuivait etourdiment son ballon et laisser Martha infirme à vie et orpheline d'une carriere de danseuse qui s'annonçait brillante . De plus , c'est presque ouvertement qu'il la trompe régulierement , légitimant encore plus cette envie pressante de le voir disparaitre à jamais et enfin payer sa dette de sang !

Joe a un flingue , Martha un couteau et tous deux revent d'etre le dernier survivant de ce couple terrible , un remake de la Guerre des Roses , version BD !

Un jeu du chat et de la souris ou le role de chasseur et de proie convient aux deux bélligérants ! Une guerre non déclarée ponctuée par des saillies verbales à l'humour décapant ! Et toujours un graphisme énorme mis en valeur par un encrage de toute beauté !



Un deuxieme tome tout simplement jubilatoire !

Il était temps que je la sorte de ma PAL celle-ci. Petite BD 400% jeunesse, le Petit Spirou ne déçoit pas quand on recherche une lecture simple, sympathique et drôle. Pour ce tome 19, on y retrouve Grand-Mamy perdant la mémoire mais cherchant l'amour, professeur Mégot et sa jeunesse et évidemment les farces et bêtises de notre invétéré petit bonhomme en rouge.

L'espièglerie du Petit Spirou est présent tout le long de cet album.



J'ai bien ri lorsque le petit spirou trouve l'excellente idée de mettre des aimants dans le maillot de monsieur Mégot pour que celui-ci essaie de défier plus facilement les lois de la gravité sur un taureau mécanique. 🤠



Vous l'aurez bien compris, les gags ne manqueront pas!



Alors si vous voulez connaître le nouveau compagnon poilu du petit spirou, voir grand-mère spirou en string ou assister à la conversion de monsieur Mégot en pharaon c'est le tome 14 "bien fait pour toi" qu'il faut lire....



Bon amusement et bonne lecture à tous! 😸

Cette intégrale regroupe les 3 tomes de cette histoire sordide, noire … un délice de tryptique ! Original par son scénario à 3 voix. 3 tomes et 3 narrateurs, 3 points de vues différents. Original aussi par sa puissance graphique en sépia avec des personnages marqués et marquants qui signent les débuts en BD de Ralph Meyer.

Si le tome 1 nous est conté par les yeux de Joe et le tome 2 par ceux de Martha (sa femme qu’il veut donc tuer), le tome 3 est une vraie surprise et conclut en beauté cette série impressionnante de noirceur et de maîtrise.

Je ne veux rien spoiler et je n’en dirai donc pas plus, mais je comprends mieux pourquoi on m’empressait de lire cette berceuse qui pourrait bien vous empêcher de dormir !

Rages est un récit inédit, mais pas récent, un conte futuriste qui n'est pas sans rappeler quelques épisodes de l'histoire contemporaine la plus récente...

Ce tome 1, bien que comptant 80 pages, est court !

Court en terme de narration est d'avancée dans l'histoire globale, c'est en fait plutôt une introduction à l'univers qui va servir de décor à l'intrigue globale, comme l'ont déjà souligné les critiques précédentes.

Un groupe d'aventuriers, réunis par un but commun, se retrouvent face au mur. Le Mur, celui de titane qui sépare le nord et le sud, deux entités politiques censées être bien différentes, l'une tyrannique et l'autre paradisiaque et démocratique.

Pas besoin des 80 pages pour se rendre compte que c'est faux, archi-faux, et même peut être encore pire en face ; car les survivants au franchissement du mur se retrouvent très vite dans une arène à la mode romaine, avec public assoiffé de sang et de meurtre en direct. Panes et ludes, la fin de ce régime est proche, la décadence avancée et la pourriture omniprésente à tous les étages de la société.

Finalement les plus humains ne sont pas ceux que l'on croit !



Les dessins m'ont beaucoup plu, sombres, organiques, vivant, tourmentés, ils collent parfaitement à l'ambiance de ce récit futuriste et apocalyptique très maîtrisé. Vite vite, la suite nous attend, la révélation finale de ce premier tome est insoutenable !

Je dois avouer que ce n'est pas mon album préféré. Peu de gags sont vraiment parvenus à me faire rire.

Les commentaires en bas de page sont un plus, mais pas toujours.

Les thèmes abordés sont modernes : la question de manger de la viande, Internet et YouTube,....

Je ne connaissais pas ce flic new-yorkais,faux pasteur pour rassurer sa maman, entourés de ses collègues tous caricaturaux. Cela aurait été bien dommage que je passe à côté... Histoires courtes et amusantes, pleines de coïncidences incroyables avec de très beaux dessins.

Passer le flambeau, ce n'est jamais évident. Tome troque Gazzotti contre Dan. Le dessin est clairement différent. La couverture ne laisse aucun doute. Moins bon enfant, moins second degré. Le dessin de Gazzotti avait un petit truc lisse qui permettait aux situations les plus atroces, aux événements les plus glauques de passer.



Ce n'est pas le cas avec Dan, dont le trait est plus dur. On a un Soda plus mâle, plus dur, plus déterminé, cela se voit dès les premières cases. Le dessin de manière générale est plus sombre également. Intransigeant. On sent que l'on ne rigole plus. C'est dommage, évidemment, car mes tomes préférés sont ceux où l'humour venait en contrepoint de situations dramatiques.



C'est dans la perspective de ce changement que j'interprète le recours au fond de page noir. Technique difficile, pas toujours très heureuse. Et personnellement, cela ne m'a pas convaincu. Par contre, la scène de poursuite dans le squat qui sert d'atelier à des artistes contemporains, c'est très bien mené. On retrouve les références cinématographiques de Soda.



De plus, à dessin noir, scénario noir de noir. 99% de noir comme le chocolat... Pas ou peu d'humour dans ce tome. On retrouve la théorie duu grand complot (abordée dans un des tomes précédents) développée dans le contexte plus large des dérives sécuritaires et du délitement d'un état de droit. Caméras, drones, mensonges d'Etat... la totale.



Innovation suprême, le tome se termine sur un hang-over, Mary, la maman de Soda est-elle morte? Dans le genre flippant, on ne fait pas mieux.



Impressions mitigées, donc, pour ce tome 13. de chouettes rebondissements. Un thème d'actualité. Des questionnements existentiels. Trop peu d'humour. Un climat inutilement lourd. Bref, qui vivra verra.

Dans cet épisode, Soda se trouve contraint par une organisation gouvernementale de se charger d'une mission peu agréable. La mise en scène est bonne, le scénario aussi, et pour une fois dans le registre sérieux (comme le 7 et le 13). Moi qui lis plutôt la série pour rire, là, pas vraiment, mais ça va, j'apprécie quand même cet album. Le sujet est traité sérieusement, et c'est vrai que certains énergumènes ne rigolent pas... attention à ne pas attraper le virus !

Une bande de criminels en fuite avec en otage une enfant en bas âge, une sympathique communauté de moines qui passent rapidement à l'action, cela fait de nombreux protagonistes. Linda est plus présente aussi dans cet épisode, qui est à la hauteur des précédents.