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Critiques de Pier Maria Pasinetti (10)
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De Venise à Venise

Grosse déception et abandon à la page 48 (sur 462) de ce roman qui pourtant s'avérait prometteur selon la quatrième de couverture, "En toile de fond, les années 20 et la montée du fascisme". Pléthore de personnages dont l'auteur détaille une partie de l'arbre généalogique de façon très brouillonne, passant d'une famille à l'autre, sans repère chronologique, un chapitre entier sur les gencives et les dents (l'un des protagonistes est dentiste), un style qui se veut littéraire mais tourne en rond, c'est confus avec beaucoup de retour sur des évènements déjà évoqués, bref un roman qui promettait et qui a fait plouf dans le Grand Canal de Venise.

Ciao Venezia....
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De Venise à Venise

Dans ce roman situé à Venise à la fin des années 1920, très exactement dans le quartier de Dorsoduro - qui donne son nom au livre en italien - Pasinetti fait œuvre de mémorialiste, à travers le regard aigu d'un enfant "précoce compliqué", le narrateur Giorgio, mais surtout pour fixer par la magie de la littérature, d'une façon quasi proustienne, toute une galerie de personnages des familles bourgeoises et patriciennes de Venise, tout un "entre-soi" représenté essentiellement par les habitants du palazzo Bialevski, un Vénitien d'adoption, parmi lesquels la famille d'Alvise Balmarin, le dentiste cultivé aux idées larges, et celle de Silvio Tolotta Pelz, son ami d'enfance plus attiré par l'idéologie dominante, mais aussi plus largement tout un ensemble de familles "benestanti", où les rapports entre adultes et adolescents, entre amis et parents, ne sont jamais dramatiques, mais marqués d'une complicité et d'une compréhension nées de la proximité géographique, historique et sociale.

Le roman tourne autour de la figure lumineuse de l'adolescente Giovanna, de ses treize à ses seize ans, et de tous les jeunes, garçons et filles, qui vont se faire à la vie adulte, partageant celle de leurs parents, subissant rarement leurs foudres - comme Annibale, ce gamin malicieux, gai et doué d'un véritable talent "d'histrion", victime des gifles de son père -, se fréquentant très librement, découvrant les plaisirs de l'amour physique, faisant leurs apprentissages, sur fond de fascisme mussolinien.

Car Mussolini a pris un pouvoir de plus en plus autoritaire, et ceux que l'idéologie du régime attire, sont dépeints avec une légère commisération comme les plus médiocres, rustres, opportunistes ou ratés, qui trouvent dans l'idéologie fasciste un remède au peu d'estime qu'ils ont d'eux-mêmes. Mais libéraux ou fascisants, tous restent d'abord Vénitiens, et continuent à coexister de façon à la fois mondaine et simple, comme de vieilles connaissances. Même les déprédations, agressions ou autres vandalismes sont ramenées à leur juste proportion : dérisoire.

Un beau roman, qui fixe pour l'éternité quelques années d'adolescence dans une ville et un milieu pleins de charme. On reste amoureux pour longtemps de Giovanna et de tous les personnages attachants qui gravitent autour d'elle.

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De Venise à Venise

En 1925, un enfant vit le fascisme s'installant à Venise. Subtile et passionnante découverte littéraire.



Décédé en 2006, deux fois finaliste du prestigieux prix Campiello (en 1968 et en 1983), Pier Maria Pasinetti publie son roman "Dorsoduro" en 1983.



La lecture de ce roman pourtant relativement court (350 pages) permet de comprendre pourquoi Pasinetti fut souvent surnommé le "Proust vénitien". Par dizaines de touches subtiles, l'auteur nous fait suivre le fourmillement d'observations et de sentiments d'un narrateur écrivant en 1980 les souvenirs de quelques mois de ses douze ans à Venise, dans les années 1925, au moment où le fascisme s'installe soigneusement en Italie, passé le coup de force initial, les lois liberticides se succédant rapidement les unes aux autres, avec l'assentiment soulagé d'une large part de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie...



Dans un palais du "sestier" de Dorsoduro cohabitent trois familles, fort différentes les unes des autres (celles d'un magistrat volontiers fascisant, d'un dentiste "apolitique" et d'un riche noble excentrique légèrement socialisant), mais souvent liées par leur jeunesse commune. C'est par l'intrication de leurs relations, de leurs amitiés, de leurs complicités, de leurs distances comme de leurs proximités, en particulier à travers celles de leurs enfants, adolescents et jeunes adultes des deux sexes, que Pasinetti nous trace un exceptionnel portrait de Venise, d'une époque historique et d'un âge humain.



"Un long silence. Du seul fait de se trouver là, assis l'un en face de l'autre comme tant d'autres fois, Alvise Balmarin et Remigio Berg sont ravis, ils jouissent du délassement que leur procurent des conversations lentes et répétitives. Depuis la nuit des temps Remigio Berg et Edoardo Bialevski sont des amis pour Alvise, autrement dit des personnes avec qui les silences deviennent éloquents et même les paroles les plus superflues sont savourées. "Et que t'a dit Silvio ?"

"Ben... Il a parlé."

"De quoi ?"

"De choses. Du Vatican. Du corporatisme aussi. De la doctrine du corporatisme. A son avis, du fait que je suis professeur d'histoire avec des titres universitaires, je devrais faire un cours à Padoue. Un cours sur la doctrine du corporatisme fasciste." Berg à ce point commence à s'animer, se délectant à mettre en scène, à mimer, plaisir qu'un peu tout le monde aimait à prendre à Dorsoduro dirais-je. " "Tu dois t'engager, Berg", me fait-il avec ce petit sourire qu'il arbore comme s'il t'offrait un peit cadeau, "n'oublie pas Berg que, dans l'ensemble, tu n'es pas une figure très claire. Je ne te vois pas engagé, Berg. Engagé dans le temps où tu vis." "



Une passionnante découverte, riche du charme supplémentaire qui s'attache à l'intimité de Venise, sans décorum et sans flonflons grandiloquents.

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De Venise à Venise

C'est un livre foisonnant sur Venise dans la veine d'un Marcel Proust.



Dans un palace vénitien croulant, nous avons les allées et venues de personnages dans le vent de l'Histoire des années 20-30 et la montée du fascisme.

Il y a tant de personnages que je me suis un peu perdue avec la filiation des uns et des autres.

C'est l'histoire d'une famille vénitienne jusqu'au décès de leur fille, touchée par la grippe espagnole. Le ballet des personnages laisse un discours parfois ironique, parfois très caustique, par moments ennuyeux.

Bon livre car profond de signification.
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De Venise à Venise

Grandeur et décadence de la noblesse vénitienne, des années 20 aux années 80, à travers la destinée de 3 familles vivant dans un même palazzo. L’auteur jette un regard désabusé, voire mme caricatural, sur un monde en perte de vitesse, superficiel... ...

Très bien écrit, pratiquement sans dialogue, ce roman de P.M. Pasinetti n’est pas d’un abord facile. Il y a, également, dans ce bouquin, une dénonciation du fascisme.



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De Venise à Venise

"Il est presque superflu de rappeler que Venise, et le Sestiere de Dorsoduro en particulier, ont toujours eu coutume d'accueillir un pot-pourri bigarré de gens et de situations de toutes provenances, et de les assimiler".



Ainsi est Venise, ville-joyau posée sur son écrin couleur de mer. A Venise, rien n'est tout à fait pareil. Il y a toujours un décalage entre ce qui se prépare à Venise, dans Dorsoduro en particulier, et à Rome. Si dans la capitale tout fini par passer aux oubliettes, à Dordosuro tout refait toujours surface, deux jours ou deux ans plus tard. Mais chaque chose ou événement réapparaît ou se réalise. Il en est ainsi des conversations entre les habitants de Dorsoduro. Elles sont interminables, et reviennent sans cesse.



Il en est ainsi des Rumeurs. A Dorsoduro, elles ont toute leur place. Elles n'épargnent rien, ni - surtout - personne. Et à Dorsoduro, plus qu'ailleurs, elles ont du grain à moudre. A commencer par les habitants du palais Bialievski où vivent de vieilles familles vénitiennes : les Balmarin, les Tolotta Pelz et Bialevski, maître des lieux.
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Rouge vénitien

Rouge Venitien est un livre etonnant, fort , intemporel quelque part.

S'il nous livre les tribulations de 2 familles des années 38 39 et avec elles, evoque les evenements politiques, il dépeint surtout et d'abord les ames humaines qui malgré le temps ne changent pas ...

Ce livre sans violence frontale nous montre l'arrivée de la guerre à travers les yeux de gens qui la subiront sans vraiment y participer et sans en être completement victimes. Les yeux de la plupart des gens... Ainsi les choses sont diffuses, elles arrivent inéluctablement mais n'occupent pas toute la place.

C'est un des meilleurs ouvrages que j'ai lu... en 45 ans de lecture.

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De Venise à Venise

Amoureux de sa ville natale, l’ écrivain italien Pasinetti, disparu en 2006, situe son roman, comme ses précédents livres, au cœur de Venise, dans le quartier de Dorsoduro.

Dans les années 20, et, le début du fascisme italien, le narrateur, jeune garçon, à l’ époque, raconte, avec nostalgie et humour, la vie de familles bourgeoises, logées dans un vieux palais.

Le roman est foisonnant, touffu. le lecteur se perd dans la galerie des nombreux portraits dessinés par l’ auteur.

Cependant, un charme, sans aucun doute vénitien, se dégage de ce long récit et certaines passages évoquent des images de Visconti ou des pages de Thomas Mann.
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De Venise à Venise

« De Venise à Venise » de P.M. Pasinetti . Pour les personnages de ce roman , le centre du monde , de leur monde , est un palazzo du quartier de Dorsoduro à Venise. Les vieilles familles qui y logent vers 1920 entrecroisent leurs destins , leurs amours et leurs deuils autour de la « madonnelle » profane qu’est la ravissante Giovanna Balmarin. Ces souvenirs égrenés tendrement par les survivants constituent une « Recherche du temps perdu » à la vénitienne , pleine de charme et de mélancolie , non sans laisser entrevoir les sombres traces de la montée du fascisme. Ce qui peut sembler n’être que la chronique de vies bourgeoises et étroites rejoint en fait l’universel , l’âge des amours enfantines et de la découverte de la mort.
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De Venise à Venise

Je n'aime pas critiquer un livre que je n'ai pu terminer mais j'ai lu sur Babelio plusieurs avis de lecteurs ayant abandonné leur lecture. Je me joins à eux totalement. J'attendais beaucoup de ce livre, Venise, l'Italie, une époque....et j'ai essayé de reprendre ma lecture après un 1er abandon. Mais non le décrochage a été très rapide, perdu quasi immédiatement entre les personnages que l'on n'arrive pas à visualiser, à mémoriser. Dès lors tout parait sans beaucoup d'intérêt. J'ai un certain regret car je continue de penser que j'ai manqué quelque chose...
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