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Citations de Pierre Chaine (25)


A quoi bon ces descriptions malsaines puisqu'elles n'ont pas le pouvoir de supprimer les guerres? Ces tableaux sont douloureux s'ils évoquent en nous des visions vécues. Ils sont inutiles s'ils s'adressent à l'imagination des curieux: rien ne pourra jamais donner la sensation d'un champ de bataille à celui qui n'en a pas vu.
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C'est que le cousin Ernest voulait sa part d'épopée. Pour rien au monde, il n'aurait renoncé à la satisfaction de pouvoir dire : " Mon cousin le poilu..., mon cousin qui est en Argonne" et peut-être un jour : "Mon cousin qui est tombé au Champ d'Honneur !" Ah, ce jour-là, on ne manquerait pas de mettre le cousin dans le journal.
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Combien ont cru cimenter par le sang une amitié profonde (...) !
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Donc, si Verdun fut sauvé, ce fut un peu grâce à moi, le rat, dont les cris donnèrent l'éveil aux défenseurs de notre tranchée.
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Le pinard, le galon et l'amour semblent donc être les trois stades du bonheur militaire.
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Chacun des arrivants s'extasiait sur l'embonpoint et sur la bonne mine de Juvenet.
"Quelle santé ! La guerre ne vous a pas fait maigrir !"
"ça te réussit, la tranchée !" etc.
Lui s'excusait de son mieux de ne pas se présenter les joues caves et les yeux cernés.

NDL : au début du XXè les critères de santé et d'esthétique étaient différents de maintenant.
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La grande différence entre les hommes et les rats, c'est que ces derniers ne se battent jamais que volontairement et par goût, tandis que je n'ai jamais rencontré aucun homme qui fît la guerre pour son plaisir. Chacun d'eux paraissait céder à la nécessité, aussi bien parmi les agresseurs que chez les autres. Il faut donc supposer que ceux qui veulent la guerre ne sont pas ceux qui la font. Le chef-d'oeuvre de l'organisation consiste alors par faire accomplir par la collectivité ce à quoi chacun de ses membres répugne le plus.
C'est pourquoi il est nécessaire qu'il y ait dans une nation une certaine masse d'individus qui soient dispensés d'exposer leur vie, afin qu'ils soient mieux excités à poursuivre la victoire par l'assurance d'en risquer seulement le profit. Ils gardent ainsi l'esprit libre pour suggérer les mesures les plus sanglantes et pour en exiger l'exécution. Trop près du danger, ils pourraient être enclin à moins d'énergie.
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Ce fut la corvée de jus qui me découvrit. L'homme qui marchait en tête poussa un cri de surprise :

-- Hé ! Bernard ! regarde s'il est pépère, celui-là !
Et du bout de son brodequin, il envoya rouler ma cage loin devant lui.
--C'est la nasse à Juvenet, répondit Bernard.
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Qui donc aurait pu se douter que nous traversions une forêt, si les cartes n'avaient pas donné la dénomination de bois à ces déserts pétrifiés où quelques souches noircies demeuraient les seuls vestiges des anciens ombrages ?
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Restés seuls, notre première impression fut celle d'un isolement terrible. Murés entre deux zones de mort, nous nous sentions déjà retranchés des vivants.
Seuls, quelques coureurs nous reliaient avec l'arrière. Mais une si grande distance nous séparait des réserves qu'il ne fallait compter sur aucun secours de leur part.
Notre principale ressource consistait dans les fusées-signaux dont le lancement déclenchait les tirs de barrage à quelques mètres devant notre nez, ce qui supposait une confiance absolue dans la précision et dans la justesse de notre artillerie.
Le jour ne vint pas dissiper l'oppression qui nous étreignait. Sa clarté livide précisa au contraire la nudité et les convulsions du champ de bataille. Combien regrettaient les tranchées où le foisonnement des rats n'étaient que l'indice du confort et de la sécurité!
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"Ruy Blas 38" est une pièce aimable, spirituelle, d'une ironie nuancée, dont la satire sans méchanceté peut se réclamer du S.H. de notre cher Lucien Descaves, ce qui lui assure une chance de plus d'obtenir le succès qu'elle mérite.
(A l'occasion de la répétition générale, Georges Le Cardonnel écrit dans le "Journal")
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La guerre n'est pour l"historien qu'un synchronisme de mouvements et de dates ; pour les chefs elle représente un formidable labeur et pour le profane un intéressant spectacle. Mais pour le soldat qui combat dans le rang, la guerre n'est qu'un long tête-à-tête avec la mort.
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Pierre Chaine
Mais Juvenet était un excellent tireur, sûr de son arme comme de lui-même et je l'ai toujours soupçonné d'avoir manqué le but exprès.
Cette manifestation de l'esprit offensif lui paraissait peu glorieuse. Il lui semblait que pour avoir le droit de tuer il fallait soi-même courir un risque équivalent.
En vain lui répétait-on que l'agression allemande nous avait mis une fois pour toutes en état de légitime défense, il ne pouvait s'empêcher d'appliquer à chaque cas en particulier les règles de l'honnêteté et de l'honneur.
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Pour le soldat quicombat dans le rang,la guerre n'est qu'un long tete a tete avec la mort.
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A chaque rat rencontré, son coeur ne lui dit pas que c'est peut-être moi.

NDL : Le rat Ferdinand est séparé du deuxième classe Juvenet. Le rat le retrouve, le reconnait, mais Juvenet ne reconnait pas "son" rat et le pourchasse !
Tiens, Winston Smith (1984), qui a la phobie des rats, devrait lire ce livre, paru antérieurement, en 1917 ! Mais il est Anglais, et la France n'est pas en Océania, et de toutes façons, Winston est devenu abruti grâce au conditionnement d'O'Brien.
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Mais ce sont là des réflexions qu'on ne peut dégager des faits qu'à tête reposée et seulement après qu'on est sorti de la fournaise. Lorsque tout gicle, tout pète, tout tremble autour de soi, on ne s'arrête pas à calculer le pourcentage de coups heureux, mais on guette de minute en minute, de seconde en seconde l'obus qui doit vous tomber dessus, bien qu'on sache cependant que celui-là on ne l'entendra pas.
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Par réaction après la crise que nous venions de traverser, il se produisit une détente morale qui nous fit omettre les plus élémentaires précautions. Nous goûtions sans arrière-pensée la joie de vivre et la douceur de la liberté.
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je sais bien que nous autres rats nous ne mourrons pas; il nous faut nous contenter de crever. mais la grossièreté du terme n'enlève rien au prix que nous estimons nous-mêmes notre vie, et la mienne ma toujours paru plus précieuse que celle de quiconque par la seule raison que c'est la mienne.
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la seule vie à laquelle nous tenions, c'est notre vie terrestre parce que nous sentons obscurément qu'une autre peu lui succéder, mais non pas la continuer.
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Le château du comte Mariassy, à Sandor Puszta, 60 kilomètres de Budapest.
Le château se trouve au milieu d'une propriété de 6000 arpents. Il est entouré d'un imposant vieux parc de 40 arpents.
Depuis des siècles vivent entre ces épaisses murailles jaunes des seigneurs de la noblesse hongroise, des comtes et des comtesses possédant une grosse fortune et une belle apparence. L'actuel possesseur du château est le président du conseil des ministres, comte Albert Marissy, le chef du parti conservateur.
La scène représente l'immense hall. A gauche, une porte donne accès dans l'appartement du président du conseil. droite, les pièces du service et les autres chambres de l'habitation. Au fond, une galerie d'où l'on descend par trois marches dans le hall.
C'est par un après-midi d'été.
Au lever du rideau, Klari, la femme de chambre, suit avec intérêt le travail d'un technicien, qui installe un microphone au milieu du hall. L'homme avec de petits tournevis et de minuscules clés, met au point l'appareil, qui est supporté par une tige d'acier...
(lever de rideau de l'acte premier de la pièce parue dans "La petite illustration" en septembre 1938)
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