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Citations de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut (25)


Définition du pet en général : Le pet, que les Grecs nomment πσρδη´, les Latins, crepitus, l'ancien Saxon, purten ou furten, le haut Allemand, Fartzen, et l'Anglais, fart, est un composé de vents qui sortent tantôt avec bruit, et tantôt sourdement et sans en faire.
Il y a néanmoins des auteurs assez bornés et même assez téméraires pour soutenir avec absurdité, arrogance et opiniâtreté, malgré Calepino et tous les autres dictionnaires faits ou à faire, que le mot pet, proprement pris, c'est-à-dire dans son sens naturel, ne doit s'entendre que de celui qu'on lâche avec bruit ; et ils se fondent sur ce vers d'Horace qui ne suffit point pour donner l'idée complète du pet.
Nam disposa sonat quantum Vesica pepedi. (Sat. 8)
(" J'ai pété avec autant de tintamarre qu'en pourrait faire une vessie bien soufflée. ")
Mais qui ne sent pas qu'Horace, dans ce vers, a pris le mot pedere, péter, dans un sens générique ? Et qu'était-il besoin, pour faire entendre que le mot pedere signifie un son clair, qu'il se restreignît à expliquer l'espèce de pet qui éclate en sortant ? Saint-Évremond, cet agréable philosophe, avait une idée du pet bien différente de celle qu'en a prise le vulgaire : selon lui, c'était un soupir ; et il disait un jour à sa maîtresse devant laquelle il avait fait un pet :
" Mon cœur, outré de déplaisirs,
Était si gros de ses soupirs,
Voyant votre humeur si farouche,
Que l'un d'eux se voyant réduit
À n'oser sortir par la bouche,
Sortit par un autre conduit. "
Le pet est donc, en général, un vent renfermé dans le bas ventre, causé, comme les médecins le prétendent, par le débordement d'une pituite attiédie, qu'une chaleur faible a atténuée et détachée sans la dissoudre ; ou produite, selon les paysans et le vulgaire, par l'usage de quelques ingrédients venteux ou d'aliments de même nature. On peut encore le définir comme un air comprimé, qui, cherchant à s'échapper, parcourt les parties internes du corps, et sort enfin avec précipitation quand il trouve une issue que la bienséance empêche de nommer.
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Les pets des maîtres en fait d'armes sont terribles et [...] il ne fait pas bon de les sentir de trop près ; car comme ils sont toujours plastronnés, on dit qu'il ne faut les approcher que le fleuret à la main.
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C'est bien mal connaître le pet que de le croire si criminel et coupable de tant de grossièretés. Le vrai pet, ou pet clair, n'a point d'odeur, ou du moins si peu, qu'elle n'a pas assez de force pour traverser l'espace qui se trouve entre son embouchure et le nez des assistants. Le mot latin "crepitus", qui exprime le pet, ne signifie qu'un bruit sans odeur, mais on le confond ordinairement avec deux autres ventosités malfaisantes, dont l'une attriste l'odorat et se nomme vulgairement vesse, ou, si l'on veut, pet muet, ou "pet féminin", et l'autre qui présente le plus hideux spectacle, que l'on nomme pet épais, ou "pet de maçon". Voilà le faux principe sur lequel se fondent les ennemis du pet ; mais il est aisé de les confondre, en leur montrant que le vrai pet est réellement distingué des deux monstres dont on vient de donner une notion générale.
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Si le pet diphtongue est plus terrible que le tonnerre et s'il est constant que la foudre qui le suit a écrasé une infinité de personnes, a rendu sourds les uns et hébété les autres, il est donc hors de doute qu'un pet diphtongue, s'il ne foudroie pas, est capable non seulement de causer tous les accidents du tonnerre, mais encore de tuer sur le champ les gens faibles, d'un génie pusillanime et susceptibles de préjugés. Nous portons ce jugement en raison des ingrédients dont il est formé, et de l'extrême compression de l'air, qui, devenu libre, ébranle tellement en sortant les colonnes de l'air extérieur, qu'il peut détruire, déchirer et arracher en un clin d'œil les fibres les plus délicates du cerveau, donner suite à un mouvement de rotation rapide à la tête, la faire tourner sur les épaules comme une girouette, briser à la septième vertèbre l'étui de la moelle allongée et par cette destruction, donner la mort.

Des divisions du pet.
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Une assemblée brillante, depuis deux heures garde un silence plus morne que celui qui règne à la Grande-Chartreuse ; les uns se taisent par cérémonie, les autres par timidité, d'autres enfin par ignorance : l'on est prêt de se séparer sans avoir prononcé un mot. Un pet se fait entendre au travers d'un panier furieux ; aussitôt un murmure sourd prélude à une longue dissertation, que la critique dirige et que la plaisanterie assaisonne. C'est donc à ce pet que la société est redevable de la rupture d'un silence burlesque, et de la matière d'une conversation enjouée : le pet est donc également utile à la société en général.

Avantages des pets pour la société.
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Appliquons-nous donc, cher lecteur, à nous débarrasser aussitôt de toute envie de péter, de tous vents tranchants, du moindre malaise, enfin, causé par les vents et au risque de faire tapage, chers concitoyens, rendons-les promptement et lâchons-les, plutôt que de nous incommoder et de nous exposer à devenir hypocondriaques, mélancoliques, frénétiques et maniaques.

Des Effets Des Pets.
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Les pets muets, vulgairement appelés vesses, n'ont point de son et se forment d'une petite quantité de vents très humides. [...] Les vesses sont ou sèches ou foireuses. Les sèches sortent sans bruit et n'entraînent point avec elles de matière épaisse. Les foireuses, au contraire, sont composées d'un vent taciturne et obscur. Elles emportent toujours avec elles un peu de matière liquide ; les vesses ont la vélocité d'une flèche ou de la foudre, et sont insupportables à la société, par l'odeur fétide qu'elles rendent. [...]
J'ai lu quelque part qu'un diable du pays latin voulant un jour lâcher un pet, ne fit qu'une vesse foireuse dont il emberna ses culottes et que, maudissant la trahison de son derrière, il s'écria avec colère et indignation : " Nusquam tuta fides " (" Il n'y a donc plus de bonnes foi dans le monde ") !
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DU PET CLAIR : On l'appelle vulgairement " pet de demoiselle ", il n'alarme point les nez sensuels et n'est point indécent comme la vesse et le pet de maçon.
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DU PET ASPIRÉ : Le pet aspiré est un petit pet semi-vocal, composé d'une matière humide et obscure. Pour en donner l'idée et le goût, je ne saurais mieux le comparer qu'à un pet d'oie ; et peu importe que le calibre qui le produit soit large ou étroit ; il est si chétif qu'on sent bien qu'il n'est qu'un avorton. C'est le pet ordinaire " des boulangères ".
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Voilà les grands avantages que le pet procure à chaque particulier : qui peut après cela lui disputer son utilité, au moins particulière ? Si la vesse trouble l'économie de la société par sa nature malfaisante, le pet est son antidote, il la détruit et il est sûr de l'empêcher de paraître, dès qu'il a eu lui-même assez de force pour se faire un passage ; car il est évident et on ne peut en douter, pour peu qu'on examine les notions que nous avons données du pet et de la vesse, qu'on ne vesse que parce qu'on n'a pas voulu péter et, par conséquent, que partout où se trouvera le pet, la vesse n'aura point lieu.

Des effets des pets.
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PETS DE PAYSANNES : Pour répondre à certains mauvais plaisants qui ont perdu de réputation les pets de paysannes, on écrit des environs d'Orléans qu'ils sont très beaux et très bien faits. Quoique accommodés à la villageoise, qu'ils sont encore de fort bon goût, et l'on assure les voyageurs que c'est un véritable morceau pour eux et qu'ils pourront les avaler en toute sûreté comme des gobets à la courte queue. Les bergères de la vallée de Tempé, en Thessalie, nous donnent avis que leurs pets ont le véritable fumet du pet, c'est-à-dire qu'ils sentent le sauvageon, parce qu'ils sont produits dans un terrain où il ne croît que des aromates, comme le serpolet et la marjolaine, et qu'elles entendent qu'on distingue leurs pets de ceux des autres bergères qui prennent naissance dans un terroir inculte. La marque distinctive qu'elles enseignent pour les reconnaître et n'y être pas trompés, c'est de faire ce que l'on fait aux lapins pour être sûrs qu'ils sont de garenne, flairer au moule.

Quelques pets plaisants.
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ils se fondent sur ce vers d’Horace qui ne suffit point pour donner l’idée complète du pet.
Nam disposa sonat quantum Vesica pepedi. (Sat. 8)
(« J’ai pété avec autant de tintamarre qu’en pourrait faire une vessie bien soufflée. »)
Mais qui ne sent pas qu’Horace, dans ce vers, a pris le mot pedere, péter. Dans un sens générique ? Et qu’était-il besoin, pour faire entendre que le mot pedere signifie un son clair, qu’il se restreignît à expliquer l’espèce du pet qui éclate en sortant ? Saint-Évremond, cet agréable philosophe, avait une idée du pet bien différente de celle qu’en prise le vulgaire selon lui, c’était un soupir ; et il disait un jour à la maîtresse devant laquelle il avait fait un pet :
« Mon cœur, outré de déplaisirs, / Était si gros de ses soupirs, / Voyant votre humeur si farouche, / Que l’un d’eux se voyant réduit / À n’oser sortir par la bouche, / Sortit par un autre conduit. »
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Toutes ces causes sont produites par l'usage des raves, des aulx, des pois, des fèves, des navets et, en général, par tous les autres aliments venteux dont on connaît les vertus maléficientes et qui forment le son clair, successif et court par intervalles, que l'on entend lors de l'éruption du pet. Hélas ! Combien de poulets tués dans les œufs, combien de fœtus avortés ou étouffés dans le sein de leur mère, par la force de l'explosion ! Le diable même en a pris la fuite plus d'une fois.

Des divisions du pet.
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Les pets simples consistent dans un grand coup, seul et momentané. Priape les compare à des outres crevées : " displosa fonat quantûm vesica ". Ils le sont, lorsque la matière est composée de parties homogènes, lorsqu'elle est abondante, lorsque la fissure par où elle sort est assez large ou assez distendue, ou enfin lorsque le sujet qui les pousse est robuste et ne fait qu'un seul effort.
Les pets composés partent par plusieurs grands coups, et éclat par éclat : semblables à des vents continuels qui se succèdent les uns aux autres comme quinze ou vingt coups de fusil tirés de suite, et comme circulairement. On les nomme diphtongues, et l'on soutient qu'une personne d'une forte constitution en pourrait faire une vingtaine tout d'une tire.
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Ce n'est point par le son que le pet nous choque, disent-ils : s'il n'avait que des impromptus harmonieux, loin de nous offenser, il saurait nous plaire ; mais il est toujours suivi d'une odeur disgracieuse qui compose son essence, et qui afflige notre odorat : voilà en quoi il est coupable. Il ne s'est pas plutôt fait entendre, qu'il disperse des corpuscules infects qui troublent la sérénité de nos visages ; quelquefois même assez traître pour nous porter des coups qu'il ne nous a pas laissé prévoir, il vient nous attaquer en sourdine. Assez souvent précédé d'un bruit sourd, il se fait suivre de plus honteux satellites, et ne laisse jamais aucun doute sur sa mauvaise compagnie.
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Il ne faut pas mettre le rot dans la classe des vents coliquatifs, ni dans celle du murmure et du gazouillement du ventre, qui sont aussi des vents du même genre, et qui, grondant dans les intestins, tardent à se manifester et sont comme le prologue d'une comédie ou les avant-coureurs d'une tempête prochaine. Les filles et les femmes qui se serrent étroitement pour se dégager la taille, y sont particulièrement sujettes. Dans elles, selon Fernel, l'intestin que les médecins appellent cæcum, est si flatueux et si distendu, que les vents qu'il contient ne font pas un moindre combat dans la capacité du ventre, que n'en faisaient autrefois ceux qu'Éole retenait dans les cavernes de ses montagnes d'Éolie ; en sorte qu'on pourrait, à leur faveur, entreprendre un voyage de long cours sur mer, ou au moins faire tourner des moulins à vent.
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DU SEMI-VOCAL OU PETIT PET : Le petit pet, ou le semi-vocal, est celui qui sort avec moins de fracas que le grand, soit à cause de l'embouchure, ou de l'issue trop étroite du canal par où il s'exprime (comme sont ceux des demoiselles), soit à cause de la petite quantité de vents qui se trouvent renfermés dans les intestins. Ce pet se divise en clair, aspiré et moyen.
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Pisser sans péter, c'est aller à Dieppe sans voir la mer.
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Le pet est diphtongue lorsque l'orifice est bien large, que la matière est copieuse, les parties inégales, mêlées à la fois d'humeurs chaudes et ténues, froides et épaisses ; ou lorsque la matière ayant un foyer varié, elle est obligée de refluer dans différentes parties des intestins.
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Le pet diphtongue est un petit tonnerre de poche, que l'on trouve au besoin : sa vertu et sa salubrité sont actives et rétroactives ; il est d'un prix infini et a été reconnu pour tel dans l'antiquité la plus reculée ; de là le proverbe romain, qu'un gros pet vaut un talent.
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