La escritora argentina Pola Olaixarac nos habla de cinco y más libros que le gustaron y que recomienda leer.
Elle adorait voler; à mesure que l'appareil s'élevait, ses pensées rejoignait une étendue plane et spongieuse de nuages. Elle aimait se sentir retenue dans un océan aérien, inaccessible, abandonnée à ses propres dispositifs électroniques, à la fois libre et prisonnière.
Sa veste Blade Runner au col en peau de mouton semblait moelleuse à souhait, prête à bêler tendrement à la moindre caresse, pourtant aucun agneau n'avait souffert pour habiller cet homme.
Le faisceau lumineux rasant de son ordinateur éclairait ses fesses semblables à de paisibles collines.
Le ciel renvoyait des reflets métalliques, la charge électrique d'un orage qui couvait au loin.
Le paradis avait l'aspect d'un lac suédois sous un soleil doux, blanc et cotonneux, une étoile lointaine et élégante considérant avec clémence la vie qui se déroulait en ce bas monde.
Les corps nus de Katrina et Seija, les nymphes walkyriennes, se découpaient contre le paysage idyllique en renvoyant des reflets blancs. Le soleil déclinait dans une interminable agonie pâle et les baignait de lueurs spectrales.
Ce médicament la rendait juste un peu plus lente et donc, pensait-elle, plus élégante.
Sa main se posa contre un vieux tronc où elle enfonça les ongles jusqu'à éprouver des pulsions douloureuses.
Sur son blog figuraient une liste actualisée d’astuces pour partager des softs piratés ainsi qu’une intéressante collection de pornographie macabre, non qu’il éprouvât des penchants jouissifs pour la guerilla informatique ou pour l’abus systématique de femmes enceintes, mais parce que son esprit, contaminé par les obsessions propres à une insurmontable estime de soi, avait compris que le chemin d’accès à l’empathie contemporaine est pavé de l’usage intelligent et glamoureux de la cruauté.
Les conifères et les prairies se succédaient, et tout à coup se dressaient au bord de la route des formations rocheuses d'un brun tirant sur le roux et le crème, qui faisaient songer à des cascades de gâteau marbré.