Lorsqu'il se trouva sur le trottoir, une pluie fine, persistante, pareille à de l'eau pulvérisée, et si ténue, si ténue qu'elle tombait à peine, de sorte qu'il était difficile de reconnaître si elle venait d'en haut ou si elle s'élevait de la terre; une pluie impalpable, telles des molécules d'air liquéfiées, ouatait le boulevard d'un brouillard que les becs de gaz avaient peine à percer. Mauri de Noirof, la tête un peu étourdie, s'aventura au hasard, s'arrêta, tournoya sur les talons, reprit sa marche biscornue, ayant un souvenir confus de la chose qu'il venait de commettre pour la première fois.
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Petit plaisir décadent, pour amateur de provocation vintage, millésime 1891.
Une sotie placée quelque part entre l'À rebours de Huysmans (pour le transhumanisme) et Les onze mille verges d'Apollinaire (mais dans une obscénité plus tranquille et avec plus de variété dans le propos), avec une pointe de Jarry, voire un soupçon de Mirbeau. En tous cas une sotie réussie, légère. Il ne fait pas trop lui en demander, mais elle le fait bien.
Il est probable que l'auteur anonyme ait été quelque peu en froid avec la hiérarchie catholique de son époque. Une ambiance farcesque en contrepoint avec le Jean Barois de Roger Martin du Gard et son récit de la crise du modernisme.
Reste une question obsédante : à quoi la grenouille sert-elle ?
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Pour celles qui comme moi aiment les tutus et ce qu'il y a en dessous. Un extrait croustillant dans la revue finissante Amer. Comme un avant goût, lorsqu'on y met la langue.
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