Aerçu de l'album "Histoire merveilleuse d'un tigre amoureux" de Shen Qifeng, traduit et adapté par Chun-Liang Yeh, illustré ar Agata Kawa.
Paru aux éditions HongFei en janvier 2022
"Dans le pays de Quinchuan, au centre de la Chine, vit une jeune femme nommée Huo Xiaoying. Comme son prénom le suggère, elle est aussi ravissante qu'une fleur de printemps."
Xiaoying conduit le tigre dans sa chambre. Tout près de son lit de brocart, elle prépare pour lui un matelas couvert de douce fourrure de lièvre. Ils mangent à la même table et dorment dans la même pièce. Chaque matin, lorsque Xiaoying fait sa toilette, le tigre se tient derrière elle et la regarde avec tendresse. La nuit venue, il ne se couche que lorsque Xiaoying rejoint le pays des rêves. Il lui arrive de ne pas dormir, de peur que son ronflement ne dérange le sommeil tranquille de sa bien-aimée.
"J'ai fait le vœu d'épouser celui qui vengerait mon père, et l'éducation que j'ai reçue m'interdit de renier ma parole. Maintenant que je suis comblée de joie de pouvoir enfin accomplir ma promesse, je souffre de vous ôter l'espoir de me prendre comme épouse et de partager ma couche. Mais, si vous accordez toujours du crédit à ma parole, je demeurerai auprès de vous jusqu'à la fin de notre vie, comme les hommes et les femmes unis par le mariage." Les mots de Xiaoying font briller les yeux du tigre. Il hoche la tête trois fois et accepte sa proposition, plein de joie.
Ne te méprends pas, ma chère Yin ! Pan n’était pas un homme frivole. Il était tout simplement un homme ORDINAIRE. Voyons, tu le sais bien : dès qu’un homme s’éloigne, ne serait-ce que de trois mètres, de la chambre de brocart de son épouse, c’est comme s’il était au bout du monde. Or, à moins d’être un saint, qui peut vivre toute sa vie sans quitter la cahmbre conjugale ? Et puis, même s’il a fait ça, on ne peut pas se fâcher avec un mort. Ecoute-moi bien ma chère cousine : oublie cette histoire et repose-toi.