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Critiques de Raphaëlle Bacqué (206)
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Richie

Il n'a pas un physique de jeune premier, pourtant il séduit les hommes, les femmes, les jeunes et les vieux, les puissants et les petits, les hétérosexuels comme les homosexuels. Il est intelligent, mégalomane, excessif, transgressif et dépressif, irascible et charmeur, novateur et tyrannique. Le jour il gère son école sans partage, Science Po est son enfant, sa chose dont il élargit sans cesse l'influence, la nuit il est autre, il ne se refuse aucun excès, jusqu'à se perdre et ne plus savoir qui il est.



Richie est la biographie passionnante de Richard Descoings, un homme hors norme, remarquablement écrite par Raphaëlle Bacqué, une journaliste rigoureuse qui ne fait pas dans le sensationnel mais revient sur notre histoire politique récente pour nous montrer l'envers du décor du pouvoir.
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Richie

Je ne ferai pas un long commentaire à propos de cette biographie lue d'une traite,avec passion. Madame Raphaëlle Bacqué nous révèle, à travers un portrait saisissant, acéré, parfaitement documenté, le visage d'un homme : Richard Descoings , à la double personnalité, d'un côté , le jour, un énarque fourmillant d'idées nouvelles, passionné d'éducation, réformateur et innovant, nommé directeur de Sciences Po à seulement 38 ans, brillant, mais aussi tyrannique, injuste, monarque irascible, despote, dépressif, à la gestion dispendieuse.......

De l'autre , la nuit,une plongée dans les nuits branchées parisiennes avec ses excès, son homosexualité, ses dérapages, ses folies, son besoin irrépressible d'être aimé....

Une personnalité atypique et une plongée angoissante dans les années sida....

Un récit incroyablement riche et interessant oú l'on ressent les dérives du pouvoir oú les apparences et l'argent restent les maîtres....

Une lecture fluide et prenante, un portrait fourmillant d'anecdotes qui se lit comme un roman !

Une trajectoire surprenante , de l'ascension fulgurante, flamboyante , à la chute brutale et à la fin tragique qui reflète les contradictions de notre époque avec ses faux semblants, ses hypocrisies et ses mensonges !
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Kaiser Karl

Le talent de Raphaëlle Bacqué , journaliste au monde n’est plus à démontrer. J’avais lu avec intérêt « Richie » , la passionnante biographie de Richard Descoings, ancien directeur de Sciences PO, son portrait dans les allées du pouvoir ....



Ce livre prêté depuis mon immobilisation m'intriguait.



Mais qui était vraiment Karl Lagerfeld ?



C’est une enquête fouillée de Hambourg à New- York, de Paris à Monaco , des ateliers de couture aux boites de nuit :

Un document qui reconstitue avec brio et minutie les époques que ce couturier hors norme, singulier, a traversées .



Arrivé à Paris en 1952 , à l’âge de 19ans, celui- ci s’occupe à recomposer son passé : une conversation futile, légère , virevoltante et érudite avec Christoph von Wehe, reconstituée 60 ans plus tard,...

Karl L. Laissait planer l’idée qu’il avait des origines aristocratiques hollandaises, suédoises même ..

C’est le tout début des écrans de fumée dont il deviendra un expert ...



Dans le Paris de l’époque , on dit encore «  Les Boches », les Schleus ou les Fritz .



Le conflit s’est à peine estompé et l’Occupation reste un souvenir à vif ...Hôtel Majestic, haut - lieu du commandement allemand, Lutetia , Ritz celui de la LUftwaffe..

Karl s’essaie , lui, déjà à être un citoyen du monde



Il apprend l’argot : maîtrise les jeux de mots, les traits d’esprit en quelques années ...



Lit Proust, Hugo, Dumas, Colette et de la poésie , dévore les codes et Les snobisme de la capitale ..Drôle , cultivé, d’une élégance absolue , grâce à son père, se fournit chez les meilleurs faiseurs .



Sa formule « Je ne me souviens de rien.Mon truc c’est de brûler tout et de recommencer à zéro . »

Quelle meilleure fuite devant la tragédie que la mode, la beauté et la futilité !







C’est un travailleur acharné ,bourreau de travail il crayonne, croque des silhouettes, exige des autres la discipline qu’il s’inflige à lui - même, rejette la cohorte d’amis d’hier, attentionné, ombrageux, possessif, âpre, froid et secret , il entretient son amant Jacques de Bascher, qui ne travaille pas.

Celui - ci mélange drogues, alcool , pilules——-destructeur et morbide —-toujours entre fêtes , mondanités et ivresse.

Lagerfeld vit avec Jacques pulsions et fantasmes par procuration . Le sexe ne l’intéresse pas...



Lui sobre, monacal, ne fait que payer et financer les excès et les outrances vestimentaires de Jacques ...



L’auteur décrit l’envers du décor les nuits branchées au Palace et au Sept , les fêtes déjantées des années 70 puis celles rutilantes des années 80.

Mais l’insouciance générale disparaît : liberté sexuelle drogue et homosexualités laissent place aux années sida effroyables et la liste épouvantable, sa cohorte de morts....



Karl craint par le milieu, ne succombe jamais, mène une vie professionnelle frénétique .



Sa rivalité avec Saint Laurent , le mépris affiché par Bergé le stimulent ....

Raphaëlle Bacqué conte un monde où l’argent brille à chaque détour.

Le lecteur est effaré devant ce monde tumultueux , frénétique , superficiel , brillant de mille feux trompeurs , dégoulinant d’argent.

Elle dissèque l’entourage de Karl L , son immense fortune ,sa passion pour les résidences de luxe, les étoffes rares , ses liens avec les industriels du luxe....

C’est seulement maintenant que les témoins parlent ....délivrent leurs souvenirs ...

Cet homme Connu partout , ayant survécu aux modes , riche, est mort parfaitement seul.



Que restera t- il de lui ? Des robes ? Un style ? Des dessins ? La légende d’une Vie ?

Un livre - document lu en une journée .

Merci à Reine pour le prêt ..
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Richie

J'ai lu hier soir les 280 courtes pages de Richie d'une traite

3 raisons d'en conseiller la lecture

1. Un livre bien troussé voire un véritable page turner par une journaliste du Monde qui sait ce qu'écrire veut dire

2. Une histoire qui revisite les lieux où je vis et où je travaille - même si la vie de Richie fut dix fois plus ébouriffante que la mienne

3. Un portrait finalement très bienveillant de l'ancien directeur de Sciences Po loin de l'étalage voyeuriste contre lequel ses amis m'avaient mis en garde
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Le dernier mort de Mitterrand

Biographie ou Essai ? Difficile à dire, un peu des deux...

J'ai lu ce livre d'une traite, dans le train avec plaisir.

Je me souviens très bien de ce suicide qui avait, à l'époque fait couler beaucoup d'encre et, notamment, sur l'interrogation sur la réalité d'un suicide ou, pourquoi pas, un assassinat. Par la suite, il est vrai, les suppositions se sont arrêtées car un meurtre à l'Elysée c'est dur à avaler.

Mitterrans était très malade, les courtisans l'abandonnaient, il était en plein problème des écoutes et Grossouvre n'était plus l'ami indispensable qu'il avait été, ce dont il souffrait comme souffraient tous ceux qui se définissaient comme l'ami du Président. Mitterrand n'avait pas d'ami ou vraiment peu.

Mitterrand en séducteur séduisant autant les femmes que les hommes, par jeu, par besoin, on ne saura jamais, cependant il aura profité de Grossouvre pour sa campagne et pour d'autres faveurs comme habiter avec les Pingeot, à sa convenance, dans la résidence provinciale de Grossouvre. Autant dire le Château.

C'est ce que prétend l'auteure.

Grossouvre avait aussi un second foyer, hébergé comme celui de Mitterrans dans un immeuble de la République près du ministère des affaires étrangères.

C'est de notre argent que l'on parle.

Ce livre ne révèle pas grand chose que l'on ne sache déjà, était-ce le but? Je ne crois pas. En revanche nous faire connaître un peu mieux Grossouvre, indéniablement et, par là même, un pan de Mitterrand et ses amitiés. C'est réussi, enfin, assez réussi.

Pour le verbe et le style, comme dit plus haut, agréables sur toute la ligne, mais ne pas oublier que l'on a à faire ici avec une journaliste et donc, style, prosodie, verbe, phrase et construction forcément journalistiques.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La communauté

Avec La Communauté, les deux journalistes Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin raconte l'évolution de la ville de Trappes dans les Yvelines, noyau populaire au sein de communes plus riches.



La ville fut très longtemps dirigée par un maire communiste, jusqu'à la fin du XXème siècle où un élu socialiste emporte la place.

Ville de cheminots puis lieu où l'on rassembla les travailleurs immigrés que la France coloniale allait chercher dans ses possessions du Maghreb pour travailler dans les mines ou dans les industries automobiles. Puis vinrent d'autres exilés, issus d'Afrique de l'Ouest ou encore des départements d'outremer, venus chercher en métropole un avenir économique plus florissants.



A travers de courts chapitres, on suit l'évolution de Trappes des années 1960 à 2017. Les journalistes appuient sur quelques célébrités issues de cette banlieue, comme Jamel Debbouzze, Omar Sy ou encore Nicolas Anelka. S'il n'est pas inintéressant de se pencher sur les enfants de Trappes qui ont réussi à sortir du lot, l'intérêt majeur de l'essai est de constater le passage de générations visant la discrétion et l'assimilation à celles d'après prises entre délinquance, chômage de masse puis emprise religieuse.



Trappes est un exemple parmi d'autres de cités où le fondamentalisme religieux s'est immiscé jusqu'à phagocyter la vie de la municipalité. On passe d'un esprit communautaire à un esprit communautariste, avec l'arrivée d'anciens partisans du GIA algérien et d'adeptes du wahhabisme. Trappes est d'ailleurs une des banlieues les plus pourvoyeuses en volontaires pour le djihad auprès du groupe Daesh.



Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin montrent les répercussions de cette emprise sur le quotidien avec la multiplication des femmes portant le voile voire le niqab, sur la vie scolaire où l'enseignement est remis en cause selon les préceptes de certains imams, sur la vie politique de la ville qu'on sent dépassée par les événements.



Étude d'un microcosme qu'on peut élargir au macrocosme français voire européen (des comparaisons avec Moellenbeck en Belgique sont établies) qui se révèle inquiétante quant à la possibilité de trouver des solutions durables pour recréer un vouloir-vivre ensemble.

Si le constat des auteures est préoccupant, elles ne sombrent pas dans le sensationnalisme et mettent en avant les figures qui, de l'intérieur, s'efforcent de ramener paix sociale et rationalité à l'image de l'islamologue de Trappes Rachid Benzine qui prône une lecture tolérante du Coran et des hadiths.



L'essai n'étant pas très long, certaines parties sont survolées qui auraient mérité qu'on s'y arrête plus longuement. Il est donc utile de poursuivre la réflexion avec d'autres ouvrages.
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La communauté

Deux journalistes du « Monde » ont mené une enquête sérieuse et complète sur la ville de Trappes.

Enquête qui a un côté très agréable car commençant presque comme un roman.

On y découvre Jamel Debbouze, Omar Sy, la Fouine, Anelka, Sophie Aram….. originaires de Trappes, et bien sûr les habitants anonymes

Années 60, première vague de migrants recrutés par le gouvernement français

Années 80, délinquance, trafic de drogue, prostitution, bandes organisées. La première génération semble sans espoir. Heureusement, des animateurs fabuleux tentent de sauver tous ces gamins paumés.

Années 90, l’Islam prend une tournure inquiétante, le phénomène de radicalisation est en route, restreignant la liberté des femmes et recrutant de futurs djihadistes.

Trappes a toujours eu une vocation de ville qui accueille.

10000 habitants au départ, puis en 1973 14000 nouveaux venus des bidonvilles de Nanterre, des migrants actuellement……

Et malgré tout cela, la solidarité entre habitants reste forte.

Bravo à Raphaëlle Bacqué et à Ariane Chemin qui ont réalisé cette solide étude très enrichissante.

Elles ont su rester concrètes, objectives et bienveillantes et nous font voir d’un autre œil cette population cosmopolite et la dérive alarmante amenée par le salafisme, le wahhabisme et toutes les mouvances musulmanes intégristes..

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Richie

Il a été pendant douze ans, de 1996 à 2012, le directeur de la vénérable institution de Sciences Po. Richard Descoings, que ses étudiants de Sciences Po surnommaient affectueusement "Richie" n'avait pourtant pas, a priori, le profil type pour diriger cette institution séculaire.

Son parcours, classique pour les études: Sciences Po, l'ENA, le Conseil d'Etat, son passage au ministère du Budget, le préparaient certes à cette fonction mais sa personnalité et ses engagements ont marqué fortement ses choix et orientations pendant ces douze années où il a dirigé l'école de la rue Saint Guillaume.

Homosexuel militant, il participe aux belles soirées des années Palace, et fréquente les boîtes de nuit à la mode pendant les années 80.

Il est aussi très actif auprès de l'association Aides pendant ces années, pour aider les malades atteints du Sida qui commence à sévir à ce moment.

Il va insuffler un vent nouveau dès sa prise de fonction à Sciences Po. Il nourrit une grande ambition pour cette école qu'il veut vraiment ancrer dans la mondialisation. Son but sera de faire de Sciences Po une sorte de Harvard à la française.

Pour cela, il faut réformer les modes d'admission des élèves, ouvrir l'enseignement aux jeunes des banlieues (ce qui va véritablement être révolutionnaire..) et préparer les futures élites à la mondialisation.

Vaste programme.

Sous sa houlette, la vénérable école gagne en popularité et en visibilité, à tel point que la revue Business Week le classe parmi les 25 stars de l'Europe à l'avant-garde du changement.

Oui mais son style et son comportement trop autoritaire, ses manières trop familières avec ses étudiants déplaisent fortement à certains,

Il fait de sa femme, Nadia Marik, sa principale adjointe, ce qui n'est pas du goût de tout le monde.

Sa trajectoire brillante se finit brutalement par une mort mystérieuse dans un hôtel de New York..

Une personnalité étonnante, dont la journaliste Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, nous montre avec beaucoup de finesse et de brio le côté ombre et le côté lumière.

Une excellente biographie qui nous entraîne dans le monde de la politique et des affaires dans les années 80 à 2012.

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Une affaire très française

Ayant suivi la carrière de Gérard Depardieu depuis ses années de gloire au cinéma, il me fallut un certain temps, comme beaucoup de Français, pour comprendre la portée de sa déchéance. Je savais bien entendu qu’il était porté sur la bouteille, qu’il râlait beaucoup, copinait avec des despotes, mais son comportement à l’encontre de ses partenaires féminines et des femmes en général a longtemps été tu, soi-disant par respect envers le « grand acteur français ». Pourtant, cela faisait pas mal de temps déjà que les metteurs en scène de premier plan se passaient de ses services et qu’il tournait bon nombre de navets. Lui-même se désintéressait depuis longtemps du 7e art, tournant surtout pour l’argent.



Il fallait qu’il provoque un scandale me#too hexagonal pour que son mythe explose. Triste fin de carrière, mais juste retour des choses.

L’essai des deux journalistes du Monde est sérieux, sobre, bien documenté et aussi objectif, les auteurs n’omettant ni le talent ni la gentillesse de l’acteur envers les techniciens sur les plateaux de cinéma en début de carrière, vertus qu’il perdit avec le temps. Ses relations houleuses avec son fils Guillaume, étouffé par ce père égoïste, sont également bien documentées, ainsi que la triste fin de Guillaume, auquel la chance n’a pas souri.

Une bonne lecture, à la fois biographie et réquisitoire.
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Richie

« C'est un des traits de caractère de Richard que d'anticiper les effets du désamour. Toujours, il préférera rompre avant l'autre. »



Et c'est peut-être ce qui s'est produit un soir d'avril 2012 à Manhattan, une dernière révérence avant l'heure, pour ce haut fonctionnaire, dont la « soif d'être aimé n'est jamais étanchée. »



J'ai particulièrement apprécié ce livre, l'écriture de Raphaëlle Bacqué est vive, dynamique et honnête. Elle rend compte et donne son ressenti toujours argumenté.



« Le roi Richard vit comme un grand chef un peu fêlé, un nabab exigeant, un enfant perdu. »



C'est exactement l'impression qui a dominé cette lecture et résume pour moi ce personnage. L'auteur a choisi de ne pas beaucoup exploré l'enfance de R. Descoings pour centrer le livre sur l'activité de ce dernier du sortir de l'ENA jusqu'à la fin de sa vie. J'ai ainsi découvert son parcours professionnel et associatif, ce dernier que je ne connaissais pas du tout.



Elle développe bien le caractère ambivalent du personnage. « Richard aime les hommes et a épousé une femme, appartient aux grands corps et veut dynamiter l'État, pousse à une ouverture internationale quand lui-même est si français, fait une psychanalyse sans voir la folie autour de lui. Quel beau sujet d'étude pour un intellectuel comme lui ! »



Une lecture qui souligne les liens d'amitiés qui existent dans les hautes sphères de l'État, les rouages et la mécanique institutionnels qui ne sont pas écrits dans la constitution et qui cependant font et défont des politiques.
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Les Strauss-Kahn

En ouvrant ce livre, je craignais de tomber sur un livre dit people, et la couverture ne me rassurait pas. Toutefois, ce livre, si il nous plonge dans l'intimité de DSK et de Anne SInclair, n'est pas une simple narration tantôt caustique ou indignée de la vie privée d'un homme.

Ce livre est un livre d'analyse politique ( mais en aucun cas de sciences politiques ) : sa ligne directrice est de montrer comment la vie privée de Dominique Strauss Kahn a pu expliquer son comportement politique.

Au delà du destin d'un homme, c'est un peu une analyse un brin morale des élites françaises et de cette gauche caviar affairiste qui est opérée par les deux journalistes.

Ce livre nous montre les ressorts de la vie politique : ambition, énergie, charisme...leur absence ou leur excès font chuter la carrière politique d'un homme : DSK est tombé par son arrogance et son addiction à la domination sexuelle qui l'ont mené à sa perte politique, mais a aussi manqué de constance dans lea recherche du pouvoir en jouant au lion qui ne doit se montrer que s'il est désiré.

C'est aussi le constat effarant de l'impunité totale d'un homme qui aidé de ses courtisans, communicants et le Tout Paris longtemps compréhensif a pu abuser de nombreuses victimes.



Ce livre permet de bien appréhender la personnalité d'un homme complexe et de décrypter son réseau de pouvoir, tout en ne tombant pas dans une admiration déplacée par la restitution des frasques d'un homme, cela sans jugement moral excessif. Un livre solide et équilibré.
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Richie

Cette biographie de Richard Descoings écrite par la journaliste Raphaëlle Bacqué est passionnante et se lit comme un roman.

Il faut dire que la vie de l'emblématique directeur de Sciences Po est particulièrement romanesque, jusqu'à sa fin à la fois tragique et mystérieuse.

Plus que les zones d'ombre de l'homme privé, je retiendrai surtout de ce livre très intéressant sa volonté de réforme.
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Richie

Une lecture passionnante pour tous ceux qui s'intéressent aux couloirs du pouvoir. Une enquête minutieuse sur la personnalité et la vie tumultueuse du directeur de Sciences Po, Richard Descoings dit Richie...le Tout Paris et le monde politique l'adoraient et pourtant cet homme s'autorisait toutes les transgressions de toute nature...ce livre est édifiant sur l'influence d'une élite homosexuelle dans les allées du pouvoir et sa lecture nous éclaire parfaitement sur certaines nominations ou carrières politiques...On connaît la fin, mais la vie de cet homme est un véritable thriller. A lire...
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Kaiser Karl

A la lecture de ce livre j'ai ressenti l'investissement total de R.Bacqué pour essayer de percer à jour le mystérieux Mr Lagerfeld.

Bien documenté et agréablement écrit, cette bio rapporte de nombreux témoignages, parfois hésitants, recueillis dans la galaxie du Kaiser. Cet homme était craint, cela se ressent.

J'en retiens qu'après une vie tumultueuse au siècle dernier, le styliste qui était un bourreau de travail avait une vie quasi janséniste, mais entouré de splendeurs.

Son amitié partagée avec YSL aurait pu persister si un Adonis sulfureux ne s'était installé entre eux, Jacques de Bascher, entre Swann et Dorian Gray.

Karl n'est devenu le premier qu'à la mort d'Yves St Laurent.

K.L n'aimait que la jeunesse et la beauté, il avait crée sa propre marionnette pour cacher :avec ses mitaines les" fleurs de cimetière"qui lui grêlaient les mains et avec son col cassé, il cachait un cou flétri.Une volonté de fer, 40 kgsperdus en peu de temps et jamais repris, tout cela pour pouvoir renter dans les costumes Dior de Slimane. C'était son élégance.

Cet homme, allemand, avait des blessures d'enfance très certainement ;c'est peut-être ce qui l'a amené à s'inventer des vies parfois différentes, racontées sur toute la planète.

Il reste tout de même mystérieux, il a su se préserver malgré la gloire qui l'a accompagnée jusqu'au bout.

Reste aussi que la quantité d'argent disponible et générée par la Mode est proprement hallucinante.

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Richie

Pari réussi pour cette biographie qui se lit comme un (bon) roman ! L'intérêt ne réside pas tant dans la description du personnage très décadent de Richard Descoings mais dans le tournant spectaculaire qu'il a fait prendre à Sciences Po, d'une école bourgeoise et franco-française légèrement compassée à un établissement international d'excellence également ouvert aux élèves défavorisés.

Evitant adroitement le propos racoleur, Raphaëlle Bacqué parvient à donner une image semble-t-il assez objective d'un homme ambigu et voué à tous les excès dans sa vie privée, sans pour autant tomber dans le sordide ; pour un peu on le trouverait presque sympathique !

L'autre intérêt de cet ouvrage est de montrer la collusion incroyable qui existe parmi tous ces puissants qui nous gouvernent, et qui feraient à peu près n'importe quoi pouvoir continuer ! Pas vraiment joli-joli…



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Richie

Lorsque j’appris la mort prématurée de Richard Descoings, et comme bien d’autres anciens de Sciences Po, j’ai pleuré. Pourtant, je ne le connaissais pas puisque ma scolarité dans cette prestigieuse école s’était achevée en 1966 … Mais j’avais suivi avec beaucoup d’intérêt son action innovatrice et réformatrice qui fit en peu d’années de cette maison, symbole un peu compassé de l’endogamie des élites, l’un des établissements d’enseignement supérieur parmi les meilleurs au monde.



Cette biographie acérée, furieusement bien écrite, documentée, sans complaisance, qui « balance » pas mal de leaders de notre microcosme économico-politique, m’a beaucoup appris sur le système dans lequel nous avons été éduqués (nous et nos enfants !) et surtout sur le personnage extraordinaire que fut cet homme exceptionnel, dans le bien comme dans le mal.



Un garçon doué et travailleur acharné, habitué à dissimuler ses capacités puisqu'il sortit 10ème de sa promotion de l’ENA - donc au Conseil d’Etat et dans la « botte » - alors qu’il n’avait jamais suscité le moindre intérêt parmi ses brillants condisciples, homosexuel et bipolaire, s’affichant à gauche, vivant en couple pendant 11 ans avec un haut fonctionnaire et cependant amoureux et marié à Nadia Marik, une femme ouvertement militante de droite …



Entre carrière dans les cabinets ministériels et travail bénévole à l’association AIDES dès 1985, entre folles nuits au Palace et les couloirs du Conseil d’Etat, Richard Descoings vit avec Guillaume Pepy mais s’affiche avec Diane de Beauvau qui le tire vers les profondeurs, hante les boîtes de nuit et les bars de la rue Sainte Anne, abuse de tout : alcool, cocaïne, ecstasy … qui lui permettent de tenir le coup dans les réunions de la haute fonction publique.



C’est un homme pressé, il sait qu’il a peu de temps pour vivre toutes ses vies.



Homme des cabinets mitterrandiens, il est nommé à la Direction de Sciences Pô par Alain Juppé, sur le conseil de Michel Pébereau, le grand banquier centriste, et adoubé par le professeur René Rémond (mon idole !) à 38 ans seulement. Cela fait dix ans qu’il s’y prépare : son ambition est de faire de la rue Saint Guillaume le Harvard à la française, et il va y parvenir.



Il tient ses collaborateurs sous l’emprise de son intelligence et de son charme magnétique, mais ne peut s’empêcher de flirter avec ses étudiants, sur les réseaux sociaux, lui dont la silhouette élancée se différencie si peu de ces jeunes gens aux yeux de biche.



Il est le premier – et à vrai dire pour l’instant le seul – à mettre en œuvre une forme de discrimination positive permettant aux excellents élèves des lycées des quartiers difficiles d’intégrer l’école sans passer par le tamis d’un concours d’entrée socialement discriminant et grâce à des cours de culture générale accélérés et des bourses d’études. Il faut une loi pour entériner une telle réforme, elle sera votée en 2001.



Ensuite il rencontre Nadia Marik, énarque comme lui mais passée par l’entreprise, en fait sa principale collaboratrice (« la Tsarine ») et l’épouse … Nul ne saurait dire lequel des deux époux se montre le plus despotique. Richard Descoings travaille comme un forcené et continue ses folles échappées … Il se consume de moins en moins discrètement …



Aucun romancier n’aurait osé concevoir la trajectoire d’un tel personnage que l’on retrouve mort à 53 ans d’une crise cardiaque dans une chambre d’hôtel de New York, après une nuit passée avec deux jeunes escort boys et pas mal d’alcool …



Mieux qu’un roman, le livre se lit d’une traite, on en connaît bien entendu la fin, mais c’est l’itinéraire qui fascine et interpelle … comme Richie, l’homme aux deux visages qui voulait mettre pleinement deux vies dans la même seringue et aura accompli dans sa courte vie des prodiges dans un monde particulièrement allergique à toute forme de réforme. Comme le déclarait méchamment Alain Finkielkraut – toujours à propos pour proférer des vacheries – son ouverture aux gamins des banlieues, c’était « des barbaresques que l’empire aurait décidé de romaniser ». Monsieur Finkielkraut, je vous emm….. !

R.I.P. Richard Descoings ...


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Richie

Intriguée et curieuse d'en savoir un peu plus sur l'étrange personne qu'était Richard Descoings, je craignais malgré tout, en abordant ce livre, de tomber sur un récit crapoteux. Il n'en est rien et je félicite l'auteure Raphaëlle Bacqué qui n'est pas tombée dans la vulgarité ou le voyeurisme.



Son enquête, menée auprès de ceux qui ont connu et fréquenté RD (Richie) à titre professionnel ou privé, relate les faits objectivement sans insister avec outrance sur les aspects les plus ambigus et dévoyés de ce spécimen typique de pervers narcissique.

On découvre un homme terriblement ambitieux non seulement pour lui mais aussi pour l'école qu'il dirige et pour laquelle il déploie toute son énergie à développer la qualité de l'enseignement et le prestige à travers le monde des universités. Ses intentions louables pilotées par un esprit réformiste et progressiste le conduisent au succès et à une immense popularité dans la sphère éducative et auprès de ses élèves. Dépassé par sa réussite et devenu mégalomane, il tombe dans les excès en tous genres : dérives financières, abus de pourvoir, rapport dictatorial avec ses collaborateurs et pernicieux avec ses élèves. Sa vie privée devient contestable de même que sa gestion des fonds publics ou récoltés selon la méthode américaine.

Récit instructif qui lève un peu le voile sur le fonctionnement de nos institutions, le système du cooptage et des réseaux où la politique et la finance mènent le bal. Le mot de la fin, je le laisse à l'Express qui parle "d'élite en perdition" car c'est bien ainsi que je l'ai perçu.
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Richie

Est-on surpris qu'au poste qu'occupait Richie , certes brillant personnage , mais tout de même , profondément caractériel , corrupteur , gaspilleur de l'argent public , mégalomane , ni la psychiatrie ni la cour des comptes n'ai mis fin à sa carrière ? Le pouvoir politique semble le reconnaître comme l'un des siens , en conclurons nous que qui se ressemble s'assemble ?
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Pas évident d’être enfant de « grand patron » dans la finance ou l’industrie.

Pas à plaindre , même si apprendre tout jeune qu’un jour on risque de devenir un »requin » n’est pas de tout repos.

Une douzaine de familles milliardaires sont épinglées par nos 2 journalistes qui ne sortent jamais leurs griffes. Comment organiser les successions de grandes entreprises ? Chez LVMH il y a 5 enfants de 2 lits différents, tout va bien paraît il...Mais c’est le plus (toutes les qualités requises) qui sera désigné. Chez Lagardère, un seul enfant mal préparé : naufrage.

Chez les Mulliez , une cellule spéciale pour surveiller les cousins et leurs paquets d’actions.

Bref, pas facile de transmettre le travail de toute une vie et surtout de faire confiance.

Agréable lecture.
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider ont co-écrit cet ouvrage agréable à lire et bien intéressant.

Douze chapitres relativement courts nous font entrer dans douze familles puissantes du monde industriel ou commercial.

Si ces familles ont en commun d'avoir eu un ancêtre fondateur particulièrement en phase avec une époque où les affaires marchaient bien, elles ont évolué de façons diverses selon la formation, la personnalité, le nombre des héritiers, et leur mode relationnel.

Lecture intéressante, agréable. Le travail de recherche effectué par les deux auteures est à saluer.
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