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4/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Plainfaing , 1902
Mort(e) à : Nancy , 1987
Biographie :

Raymond Ruyer (Plainfaing dans les Vosges, 1902 - Nancy, 1987) est un penseur et philosophe français du XXe siècle. Formé à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, ce montagnard vosgien tôt orphelin de père qui cache sous un aspect austère une grande espièglerie d'éternel étudiant appliqué est devenu, à son retour de guerre et de captivité, professeur de philosophie à l'université de Nancy.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Ils [les gnostiques] conseillent plutôt à leurs jeunes adeptes : « Soyez employés ou, si vous vivez en Europe, soyez fonctionnaires – et « fonctionnez honnêtement ». Gagnez d’abord votre vie, et gagnez-la régulièrement. Ne fuyez que les métiers à soucis et responsabilités « horizontales », qui obligent à des efforts incessants de navigation, de louvoiement, d’offensive et de défensive.
« Fuyez aussi les pouvoirs et les métiers à pouvoir, surtout s’ils rapportent honneurs et argent. […] cherchez les métiers où l’on n’a affaire qu’à un public sans visage, ou à un public au renouvellement statistique obligé, non au public qu’il faut attirer et auquel il faut plaire à tout prix. Ne fuyez pas les métiers monotones et sans aventures. Vous n’en serez que plus libres pour chercher les aventures « verticales » comme Jacob Böhme rapetassant les souliers des habitants de Görlitz – en évitant, mieux que l’artisan philosophe, de vous rendre suspect à l’opinion. […]
Ne vous laissez pas impressionner par ceux qui vous diront : « Vous êtes de pauvres dupes. Vous laissez faire les Pouvoirs. Vous préparez des générations d’esclaves dociles. » Car c’est le contraire qui est vrai. C’est l’activisme politisé qui prépare la ruée vers l’esclavage. C’est au contraire le travail modeste et limité dans sa sphère qui affranchit, et qui fait les vrais hommes libres.
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La nouvelle Gnose radicalise la thèse gnostique, l'Esprit ne trouve pas la Matière comme opposant, il la constitue, il en est l'étoffe (stuff), la seule étoffe. La Matière, les corps matériels n'en sont que l'apparence (pour un autre esprit) ou le sous-produit par effet de multiplicité désordonnée.
L'univers n'est fait que de formes conscientes d'elles-mêmes et d'interactions de ces formes par l’information mutuelle.
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Le Vertical enveloppe tout le monde physique. Il participe à ce monde physique, il l’anime. Il paraît passer incessamment par la « fente » étroite du maintenant. En réalité, il fait le « maintenant », toujours nouveau, des êtres individuels, dont la persistance n’est pas une simple inertie.
Il fait leur consistance, et leur persistance, en ce qu’il est donneur de sens.
Par cette participation au Vertical, les être ne décrivent pas seulement des lignes-traces dans l’espace-temps, ils vivent, en incarnant et actualisant les idées, les thèmes, mnémiques ou originaux, du monde vertical. Par la participation au Vertical, les êtres individuels font plus que fonctionner, ils se comportent et ils agissent. […]
La vie est la contribution même du Vertical à l’Horizontal. Elle est ainsi plus que fonctionnement, elle est comportement et action sensée. C’est lorsque le Vertical passe mal que le vivant redevient machine, et n’est plus vraiment dans la durée vitale, mais répète seulement des mouvements ou bégaie, ou radote, avant de se détraquer et de tomber en poussière.
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La prétention si caractéristique de notre époque, de se passer de normes ou de valeurs indépendantes de la volonté, est plus affichée que réalisée. L’homme n’est pas tant contraint d’être libre que d’être sensé, et il n’est libre que dans la mesure où il est sensé et agit avec sens.
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Pour la science « orthodoxe », la vie apparaît à partir de combinaisons chimiques, la conscience à partir de circulations nerveuses qui, en elles-mêmes, n’ont absolument rien de commun avec ce que l’homme, comme être vivant et conscient, éprouve être d’une façon immédiate.

Mais que gagne-t-on en intelligibilité à cette nouvelle politique ? La satisfaction obtenue est tout aussi illusoire, que l’on explique par le semblable, mythiquement, ou par le « tout différent », magiquement. Qu’un être vivant et conscient soit expliqué par un grand Être, vivant et conscient, ou qu’il soit expliqué par un jeu d’atomes qui n’ont absolument aucun caractère de vie ou de conscience, dans l’un comme dans l’autre cas, on pose tout simplement une existence miraculeuse reposant, soit sur une préexistence mythique, soit sur une apparition magique.
(…)
L’Homme théomorphe des existentialistes est un Dieu négatif, anti-créant, qui au lieu de faire apparaître l’être dans le néant, par opération magique, fait apparaître le néant créateur dans l’être, par une opération non moins magique. Mais on voit mal en quoi la métaphore du creux dans le plein est supérieure à celle du plein dans le creux.

On est toujours dans la métaphore, la magie, et même – car les extrêmes se touchent et s’impliquent – dans la mythologie. De même que le Dieu mythologique créé magiquement en prononçant un mot, la magie pure retourne à la mythologie : « L’Un respirait sans souffle, enfermé dans le Vide. Accédant à l’Être, il prit alors naissance par le pouvoir de la chaleur(1). » La philosophie existentialiste ressemble à une traduction « en négatif » de cet hymne védique : « L’En soi était enfermé dans le Plein. Le Pour soi, la Conscience humaine, prit alors naissance par le pouvoir du Néant. »

Heidegger a inventé un vocabulaire imposant, sorte de théogonie abstraite, où les diverses formes grammaticales du verbe « être » remplacent le Chaos, Chronos, Zeus, et Gaia.

(1) Atharva Véda, X, 129. (pp. 10-12)
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Attendre sur place, vivre sur place, ne pas bouger, ou bien bouger, chercher sa vie en se déplaçant, conquérir des espaces nouveaux et finir par se déplacer sur toute la surface de la terre. « Il végète », dit avec mépris l’aventurier, déraciné, du paysan enraciné.
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Un sourd de naissance, mais qui aurait toujours vécu en compagnie de musiciens, finirait par comprendre que les partitions musicales sont les symboles de quelque chose, dont l’essence intime est radicalement différente, mais dont la structure est la même. Il pourrait faire la mathématique de la musique, puisque la mathématique de la musique entendue est la même que la musique de la partition écrite. « C’est comme cela que nous connaissons la nature : nous savons en lire les partitions, mais nous n’entendons pas sa musique. »
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Les habitants nomades du désert, des steppes, des grands espaces presque vides, sont souvent des « verticalistes » malgré l’horizontalité de leur milieu terrestre. Tandis que les habitants sédentaires et compressés des villes et de leurs tours aux multiples étages, ne sont pas des verticalistes. Ils vivent dans l’horizontal des communications de masse et dans les préoccupations des échanges terrestres.
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Dans la lignée abstraite Moi-Dieu, il n’y a pas de direction privilégiée. Jean-Paul, lui, reste dans le cosmos astronomique concret. Il ne le simplifie pas, mais il le transfigure. En quoi il est gnostique plutôt que mystique.
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[…] la première singularité de Néo-finalisme est bien d’être une théologie rationnelle, point culminant de la métaphysique spéciale.
Corrélativement, cela signifie aussi que cette pensée est une ontothéologie, avec toutefois une inflexion notable, comme nous le verrons. Si l’on définit simplement l’ontothéologie comme le remplacement de l’ouverture à l’Etre par la position d’un étant suprême, alors incontestablement Ruyer, par son indifférence à la « question de l’être », construit une métaphysique qu’on peut dire de type ontothéologique.

[Préface Fabrice Colonna]
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