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3.59/5 (sur 16 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) à : Buenos Aires , le 13/02/1886
Mort(e) à : Paris , le 08/10/1927
Biographie :

Ricardo Güiraldes (Buenos Aires, 13 février 1886 - Paris, 8 octobre 1927), est un romancier et poète argentin.
Son ouvrage le plus connu, le célébrissime roman Don Segundo Sombra, dont il commença la rédaction à Paris, et auquel il faut cependant se garder de réduire son œuvre, dépeint la vie rustique d’un gaucho ― équivalent approximatif du cow-boy américain ― dans la pampa argentine. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que cet écrivain, issu d’une riche famille aristocratique de Buenos Aires, grand voyageur cosmopolite pétri de littérature française moderne et une des figures de l’avant-gardisme argentin, ait campé d’une façon si saisissante un prototype de gaucho, noble, stoïque et généreux, mais jaloux de sa solitude et de son indépendance ; mais précisément, l’antagonisme entre vie campagnarde et vie intellectuelle citadine constitue un des leitmotivs de l’œuvre de Güiraldes.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Pendant que les deux hommes se saluaient avec les courtoisies d'usage, j'examinais le nouveau venu. Il n'était pas tellement grand, à la vérité ; mais s'il paraissait tel que je l'avais vu, il le devait purement à l'expression de force qui émanait de sa personne.
La poitrine était vaste, les jointures, osseuses comme celle d'un poulain, les pieds courts, avec une empeigne renflé en brioche, les mains épaisses et rageuses comme un râble de tatou. Sa peau rappelait celle des Indiens, ses yeux s'étiraient légèrement vers les tempes, petits. Pour mieux causer, il avait rejeté en arrière son chapeau à aile courte, découvrant une frange coupée comme du crin à la hauteur de ses sourcils.
Ses vêtements étaient ceux d'un gaucho pauvre. Une ceinture simple lui serrait la taille. La blouse courte se relevait un peu sur le manche de son couteau d'où pendait une cravache grossière et noircie par l'usage. Le long chiripa lui tombait jusqu'aux talons, et un simple mouchoir noir se nouait autour de son cou, les pointes séparées sur l'épaule. L'empeigne de ses espadrilles était fendue pour mieux contenir le pied charnu.
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J'aurais bien voulu être comme lui ! Je souffrais de tout, comme une eau sensible à la pente, au vent, au soleil et à la petite feuille de saule pleureur qui lui creuse le dos. Et j'avais aussi dans la tête des poissons, qui remuaient la queue et faisaient parfois clapoter légèrement les bords de mon âme.
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En silence, Valerio franchit le seuil ; il se dirigea vers un coin, où, à croupetons, il chaussa une paire de brillants éperons d'argent. Nous entourâmes ensuite le foyer, et le maté commença ses visites.
Chacun vivait pour soi, et ma joie, promptement, se fit grave, contenue. Un étranger nous aurait crus assombris par un malheur.
Ne pouvant parler, j'observais.
Tous mes semblaient plus grands, plus robustes ; on pressentait dans leurs yeux les routes du lendemain. De péons d'estancias, ils étaient passés hommes de la pampa. Ils avaient une âme de ressors, c'est-à-dire une âme d'horizons.
Leurs vêtements n'étaient pas ceux de la veille ; plus rustique, plus pratique, chaque objet de leur costume disait les mouvements à venir.
La rudesse de ces types silencieux me dominait et, soit timidité, soit respect, je laissai tomber mon menton sur ma poitrine, renfermant ainsi mon émotion.
Dehors, les chevaux hennissaient.
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Aux abords du bourg, à quelques centaines de mètres de la grand-place, le vieux pont tend son arche sur la rivière et unit les enclos à la campagne tranquille.
Ce jour-là, comme d'habitude, j'étais venu me cacher à l'ombre fraîche de la pierre, pour y pêcher quelques petits goujons que le patron de "La Blanqueada" m'échangerait contre des gourmandises, des cigarettes, ou quelques sous.
Je n'étais pas de mon humeur ordinaire ; taciturne, sauvage, je n'avais pas voulu me joindre à mes compagnons habituels de jeux et de baignade ; je préférais ne devoir sourire à personne, ni répéter les plaisanteries accoutumées.
La pêche même me semblait un geste superflu : je laissais le bouchon de ma ligne, emmené par le courant, s'échouer contre la berge.
Je pensais. Je pensais à mes quatorze ans de gosse abandonné, de "bâtard", comme on m'appelait sans doute par ici.
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Je crois que le goût de mon parrain pour la solitude me gagnait ; en tout cas, en me remémorant les épisodes de ma vie errante, ces moments de liberté dans la pampa me semblaient ce qu'il y avait de meilleur. Peu importait que ma pensée fût endolorie, trempée de pessimisme, comme reste trempée de sang la couverture qui a sucé la douleur d'une plaie de cheval.
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Immobile, je regardai s'éloigner, étrangement grandie contre l'horizon lumineux, cette silhouette de cheval et de cavalier. Il me sembla avoir vu un fantôme, une ombre, quelque chose qui passe, une idée plutôt qu'un être ; cela m'attirait avec la force d'une eau dont la profondeur absorbe le courant du fleuve.
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Mais, surtout et contre tout, don Segundo voulait sa liberté. C'était un esprit anarchique et solitaire, à qui la société continue des hommes finissait par infliger une invariable lassitude.
Comme action, il aimait surtout les déplacements perpétuels ; comme conversation, le soliloque.
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Il m'apprit aussi la résistance et l'énergie dans la lutte, le fatalisme à accepter sans bougonner les événements, à garder la force morale dans les aventures sentimentales, à me méfier des femmes et de la boisson, à être prudent à l'égard des étrangers, à me fier aux amis.
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Je pensais à don Segundo Sombra, qui, en passant par mon bourg, m'avait entraîné à sa suite, comme il aurait pu emporter une brindille des haies après sa cotte.
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