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Citations de Ricardo Menéndez Salmón (28)


Le Mal, avec une majuscule. Un des mot les plus courts, un des plus longs voyages.
(...)
C'est le bien qui demande un pourquoi, une cause, un motif. C'est le bien qui, en fait, constitue la plus profonde des énigmes.
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- Envoyez-moi un médecin, s'il vous plaît, j'ai perdu connaissance.
Perdre connaissance. Analysé froidement, le langage est terrifiant.
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Quand je ferme la fenêtre, on n'entend passer que le silence.
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Vi la marca, dijo el hombre. Desde el umbral de mi casa. Usted es un lector, anadio. Un riente.
Traduction libre du contributeur: J'ai vu le signe, dit l'homme. Depuis le seuil de ma porte. Vous êtes un lecteur, ajouta-t'il. Un rieur.
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Nous vivons comme nous rêvons - seuls.
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Mais un corps peut-il démissionner de la réalité ? Face à l'agression du monde, face à la laideur du monde, fasse à l'horreur du monde, un corps peut-il se soustraire à ses fonctions, se refuser à être un corps, suspendre sa raison d'être, peut-il simplement abdiquer ; c'est-à-dire abdiquer son état de machine sensible ? Un corps peut-il dire : " Assez, je ne veux pas aller au-delà, c'est trop pour moi" ? Un corps peut-il s'oublier ?
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Suivirent d'autres journées de trêve, durant lesquelles Antares apprit à vivre avec le malheur et son contraire, qui n'est pas le bonheur, mais l'absence d'événements. Car de même que le contraire de l'amour n'est pas la haine, mais l'indifférence, celui de la peine n'est pas l'allégresse, mais le calme.
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Il pensa alors à une image trouvée dans un vieux roman : nous sommes des clowns qui dansent au bord de précipices.
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La douleur s'éteignant complétement, il se redressa. Il sentait une légère semblable à celle qu'il connut après avoir cassé le miroir d'un coup de poing. Les enfants s'approchaient en refermant un cercle et la petite fille le regardait avec ses yeux aveugles de statue. Il fit alors quelque chose d'inespéré.
Il rit.
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Nés à la vie sans l'avoir désiré ni demandé, nous continuons à vivre bien que, dans la plupart des cas, ce que nous trouverons n'en vaille ni la peine ni l'effort.
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Il faut écrire et raconter comme si le futur n'existait pas, comme si nul lecteur ne pouvait avoir accès aux pages ni aux histoires. Il faut écrire et raconter comme si le destin ultime de ce qu'on écrit et raconte n'était pas d'être lu, ni d'être écouté. Car sinon, il y aura toujours un instant pour l'imposture.
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Ce qui éloigne de façon décisive l’homme politique de l’écrivain, c’est leur relation inverse aux détails. La politique, par définition, est le règne de la négation du détail. George Walker Bush dit dans un micro ouvert : « Il faut en finir avec cette merde », et « cette merde », c’est le Liban, c’est le Hezbollah, la Syrie, c’est Israël, c’est la Palestine, c’est une histoire millénaire fondée sur l’intolérance religieuse et nourrie par des intérêts économiques qui portent préjudice à des millions de personnes.
La littérature, quant à elle, est par définition la fraternité du détail, une pratique déjà millénaire qui se nourrit du détail, un exercice exigeant qui trouve dans le détail sa récompense et sa raison profonde d’exister. Car l’écrivain, dans ce cas précis, doit plonger dans le détail et expliquer ce que diable incarne « cette merde », pourquoi cela sent si mauvais, qui l’a générée, qui la tolère et la permet, qui en a fait son mode de vie. L’écrivain est l’individu qui analyse « cette merde » abstraite que l’homme politique répand sur les cartes. Et c’est dans cette leçon d’eschatologie méticuleuse et parfois déplaisante, dans ce délicat processus d’exploration des détails qui font que « cette merde » est ce qu’elle est et pas autre chose, que l’écrivain trouve sa récompense essentielle : la dignité.
Pervertir la réalité au moyen du langage, parvenir à faire en sorte que le langage dise ce que la réalité nie, voilà l’une des conquêtes majeures du pouvoir. La politique devient ainsi l’art de déguiser le mensonge.
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Un coup de fusil résonne dans la salle de classe. Une crampe parcourt l’avant-bras d’Homero, qui lâche son crayon avec appréhension. En bas vers la rivière et là-haut vers les collines, dans l’immense caisse de résonance que forme la vallée, la détonation se réverbère comme un bourdonnement.
Sur la table, près du cahier à couverture bleue tout usé, entre l’équerre et le demi-carré, la règle, la boîte de craies, un cylindre de plomb et un cendrier plein de mégots, Homero a ouvert sa Longines à savonnette.
Il est onze heures et quart. Cela fait presque deux heures qu’il a commencé à écrire et c’est à peine s’il a pu accoucher de six paragraphes d’une beauté douteuse et d’une rigueur scientifique plus douteuse encore.
De l’autre côté du cahier, entre la bougie de spermaceti et une petite figurine en bois de santal qui représente une goélette à trois mâts, repose une édition in-octavo des Démons de Dostoïevski. Face à Homero, qui par moments sent le sommeil et le froid envahir chaque pore de sa peau, enfermée dans un humble cadre de pin verni, on peut voir la photo d’une femme.
Une deuxième détonation descend sur la classe comme une violente averse. Les coups de feu viennent du sud, d’un endroit situé entre le cœur du bois et Villa Atenas, la propriété d’Irizábal.
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Quand Platon conçut sa République parfaite, il plaida en faveur de l’expulsion des poètes. Le poète génère le désordre en ayant recours à un langage qui est par définition ambigu. Platon inaugurait ainsi une profession de foi qui perdure aujourd’hui : la méfiance que l’artiste inspire au puissant
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Pour se conformer à la tradition familiale et au souhait formel de son père tailleur, Kurt Crüwell devait reprendre son atelier de bonne réputation au numéro 64 de la Gütersloher Strasse dans la ville de Bielefeld, non loin du luxuriant Teutoburgerwald et à quelques pâtés de maisons seulement de l'endroit où des décennies plus tard, entre 1966 et 1968, Philip Johnson, architecte renommé de Cleveland, érigerait la fameuse Kunsthalle ; toutefois, le 1er septembre 1939, un événement traumatisant bien que prévisible compromit ses rêves paisibles de propriétaire - ainsi que son entrée dans la société petite-bourgeoise de Bielefeld - et rendit son destin bien moins paisible et infiniment plus hasardeux.
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« Mon Dieu, dit Zoe. Regarde ça. »
Nous sommes tellement habitués à ce que le téléviseur soit notre intermédiaire avec les événements extérieurs, notre messager et notre maître de cérémonie, le Big Brother qui voit tout, que, lorsque l’horreur pénètre dans notre maison à travers cet écran, elle nous semble aussi inopportune que celle qui nous assaille devant un grave carambolage ou lorsqu’on visite un pavillon pour schizophrènes. De fait, de nombreux adultes ne connaissent la mort qu’à travers le téléviseur, comme les esclaves de la caverne ne connaissaient les objets qu’à travers leur reflet sur le mur.
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À peine avais-je raccroché d’avec Uribesalgo, ma mère a téléphoné. A la deuxième sonnerie, j’ai entendu Zoe s’extirper du lit puis, debout à la porte du bureau, me demander la raison de tout ce bruit.
« Qu’allons-nous devenir, mon fils ? » disait au même moment ma mère, avec cette capacité qu’elle a de me laisser, chaque fois, bouchée bée face à son manque absolu de réalisme.
Je pouvais l’imaginer à l’autre bout de la ligne, déjà habillée, coiffée, parfumée et maquillée comme si elle était sur le point de recevoir de la visite, entortillant de ses doigts nerveux le fil du téléphone tout en surveillant d’un œil expert la température des œufs pochés, profondément ébranlée par ce qui venait d’arriver, mais, dans le même temps, déjà aveugle et surtout sourde à ce qui adviendrait les jours suivants.
Ma mère est l’une des personnes les plus contradictoires que je connaisse et, paradoxalement, elle est capable de concilier tout ce qui se passe autour d’elle dans une unité de sens indestructible.
Pour elle, comme pour n’importe quel croyant, les faits ne répondent pas à une relation de cause à effet, l’ici et le maintenant sont des entités immuables, aussi anciennes que le paradis de la Genèse, le fratricide de Caïn et le prépuce d’Onan, et il n’y a pas lieu de discuter autour de certains principes émanant d’une sagesse mystérieuse, des principes évidemment intangibles et incontestables, jamais rattachés à aucun texte moral, politique ou législatif propre à l’État, la communauté ou la famille, mais toujours réductibles, de son point de vue, à une genèse unique, une sorte d’herméneutique vénéneuse en vertu de laquelle elle parvient indéfectiblement, à la manière de l’esprit jésuite, à mettre la raison de son côté.
Il est incroyable, alors que nous n’avons plus le moindre doute sur ce qui est réellement arrivé ce jour-là, que ma mère, qui avait soutenu sans réserves ni hésitations l’attitude du gouvernement au pouvoir face à l’invasion de l’Irak, la même personne qui m’a demandé à ce moment-là, avec une angoisse théâtrale : « Qu’allons-nous devenir ? », s’obstine aujourd’hui à me répéter cette question chaque fois que quelque misérable fait trembler un coin de la planète avec une bombe fixée à sa ceinture.
Entre les faits et leur interprétation, il existe pour elle, comme pour beaucoup d’Espagnols, une brèche infranchissable, à la mesure exacte d’une idéologie déterminée, dans laquelle on ne peut que se précipiter, car la contourner – par l’argumentation – ou la combler – par l’expérience – sont choses impensables.
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Quand le premier train a explosé, déversant sur nos petites vies courageuses un flot de sang, de colère et de peur, j’étais assis devant ma vieille table en frêne d’Australie et je corrigeais un jeu d’épreuves des Démons de Fedor Dostoïevski.
Je m’appelle Vladimir – jeune, mon père était passionné par la révolution russe – et je suis correcteur. Et j’oserai affirmer que Fedor Dostoïevski est mon écrivain préféré. (Peut-être que dix ans plus tôt, quand j’avais vingt-cinq ans, j’aurais affirmé que mon écrivain préféré était Albert Camus, et probablement que dans dix ans, quand j’en aurai quarante-cinq, je pencherai plutôt pour Stendhal ou Platon.)
À 7 h 37 le jeudi 11 mars 2004, je me trouvais donc, tout frais, après avoir pris mon petit-déjeuner, une belle lumière d’hiver pénétrant par la fenêtre comme un trait de givre, en train de lire un jeu d’épreuves composées en caractère typographique bembo, corps 12, au moment où Alexeï Kirilov avoue à Piotr Verhovenski que « la peur est la malédiction de l’homme », quand le premier train a explosé et que soudain nos compteurs ont été remis à zéro.
Aujourd’hui, évidemment, alors que tant de choses sont arrivées depuis et que les émotions ont été passées au tamis de la réflexion, tout apparaît de façon moins confuse, plus aisée à comprendre, mais, durant les heures que décrit cette chronique, nous tous qui étions là (et je crois que tout le monde, d’une façon ou d’une autre, était là) avons senti que les temps heureux avaient touché à leur fin.
Bien sûr, les temps heureux s’approchaient de leur fin depuis déjà pas mal de printemps, et périodiquement, comme si nous avions besoin de corroborer l’idée subtile qu’Alexeï Kirilov exposait à Piotr Verhovenski pendant que les premières bombes transformaient l’acier des trains en lave brûlante et les os des victimes en poussière ; périodiquement, donc, bien sûr, nous sentons la nécessité de nous infliger les uns aux autres de quoi nous rappeler, sans laisser de place au doute, que, un beau jour, tout foutra le camp, tout simplement.
Nous les hommes, sans exception, noirs et blancs, heureux et tristes, intelligents et idiots, nous sommes ainsi : nous arborons des drapeaux que d’autres détestent, nous adorons des dieux qui offensent nos voisins, nous nous entourons de lois qui insultent ceux qui nous entourent. La conséquence est facile à déduire : de temps en temps, sous le soleil ou sous la neige, en démocratie ou sous l’égide de quelque fasciste déguisé en inspecteur des finances, nous venons écraser des avions sur des gratte-ciel, nous bombardons des pays déjà dénués de toute richesse et nous nous embarquons dans des croisades aussi atroces qu’injustes.
Quand le téléphone a sonné, aux environs de 8 h 50, j’avais mis de côté les pages lumineuses, fascinantes dans lesquelles Alexeï Kirilov expose les raisons de son suicide imminent, et j’étais sur le point d’allumer la première cigarette de la journée. À ce moment-là, évidemment, je ne savais encore rien, et c’est seulement a posteriori, aidé par mon bagage littéraire et mon inclination pour la fiction, que j’ai pu donner une forme artistique à cette première impression, que je n’eus en réalité que soixante-dix ou quatre-vingts minutes après cet instant où le premier train a imprégné l’air de Madrid d’une odeur de viscères.
« Tu es au courant ? »
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Là-bas, debout, sous la lune rouge sang de cet atroce mois de novembre, se tient le maître d’école avec son couteau de tueur d’abattoir à la ceinture, les pendeloques de jais cachées dans ses poches et sur les lèvres son misérable trésor de poètes, de guerriers et de consuls morts, qui frappe à la porte avec ses doigts raidis par le froid, les dents endolories à force de mâcher l’insipide fourrage des heures vides, et serré sous l’aisselle, comme si c’était un oiseau vivant, le livre avec les quatre règles, les six pronoms, les trois personnes du Verbe.
– C’est le pique-au-pot, crie à l’intérieur une voix de femme hispide, dont les muscles et les veines frisent la maturité.
L’infortuné maître d’école fait sa ronde quotidienne (hier avec les rabatteurs, demain avec les pêcheurs de l’étang, toujours avec la méfiance embusquée dans les yeux de chaque cicérone) pour dîner chez autrui, une fois devant chaque feu, d’où lui vient l’infâmant surnom qui l’accompagne depuis son Omaña natale, de l’autre côté de La Raya, traversée au début de l’automne à dos d’une jument presque moribonde, lent et exact dans son malheur comme un apatride dans le brouillard, distinguant à l’horizon les bergeries bondées de chèvres et les pâturages d’été captifs avec leur odeur de viande fumée et de pied de vacher, le corps plein d’une colère sourde envers le monde et ses ardeurs, noble dans sa tâche mais en même temps vaincu par cette oreille absente, qui ne point jamais, dans laquelle pouvoir déverser, comme une aimable vocation, le fatras de ses citations latines, de ses lois romaines, de sa trigonométrie apprise à coups de ceinture de cuir et d’espadrille de sparte dans une porcherie de la Babia voisine.
– Allez, pique-au-pot, l’aiguillonne le maître de maison. La nuit est rude.
– Homero, dit-il. Je m’appelle Homero. Pas pique-au-pot.
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En se réveillant, Labeche sent la chaleur des animaux qui imprègne sa peau comme un parfum antique. Dans les yeux profonds et doux des vaches les mouches dansent leur rituel secret. Le temps, dissous dans ce regard qui observe négligemment le cours du monde, semble avoir acquis la paresse du miel. La paix est un peu plus qu’un simple mot : la paix peut se respirer.
Un rayon de soleil tombe à l’aplomb sur la poitrine de Labeche, comme un javelot de pure lumière, et ouvre un cercle de blancheur, une monnaie d’or, presque, sur sa peau émaciée. Il y a au-dehors une rumeur d’eau, comme si une rivière léchait les pieds de l’étable. Et plus loin encore, au caprice du vent, on devine un chœur de rires.
Tandis qu’il mâchonne une tige desséchée et contemple un morceau de ciel à travers la toiture trouée, Labeche comprend qu’il a de nouveau rêvé du feu. Il n’est pas trop étonné de trouver un bidon d’essence près de ses vêtements. Et bien qu’il ne puisse se rappeler comment et quand il se l’est procuré, s’il l’a volé dans le camion de livraison dans lequel il est monté aux environs de Gijón ou s’il l’a pris dans l’un des greniers où il a dormi ces dernières semaines, sa présence catégorique lui inspire une joyeuse certitude : celle que la veille est le lieu où se réalisent les rêves.
Labeche se frotte la poitrine et les jambes avec une poignée d’herbe sèche, urine entre les pis d’une vache et s’habille lentement, religieusement presque. On dirait qu’il se prépare pour assister à un enterrement ou à un banquet.
Derrière cette vallée, de l’autre côté des montagnes qui se profilent comme une toile de granit, là où le soleil teinte maintenant les sommets de rouge comme si un titan était en train de se laver les mains, des mains tachées de sang, Labeche sait que s’élève un village au nom étrange, un nom qui n’a que peu ou rien à voir avec ceux des villages qui l’entourent, un nom qui semble aussi insolite quand on le lit sur les cartes que lorsqu’on l’entend dans la bouche des hommes et des femmes qui le prononcent.
Mais pour le moment Labeche n’a pas le temps de chercher à se rappeler le nom de ce bourg. Car ce qui est soudain urgent pour lui, c’est d’exécuter l’ordre de son rêve. Et donc, tandis qu’il effleure de son corps maigre le flanc tremblant des vaches, tandis qu’il bâille en montrant aux animaux muets sa bouche désormais presque vide de dents et sa longue langue tuméfiée, tandis qu’il trempe d’essence les jarrets de ces ruminants paisibles, indifférents et par là même sans méfiance, que l’odeur inconnue et pénétrante ne semble pas affecter, Labeche – obstiné, libre, innocent – a oublié que dès que tout commencera à brûler, dès que la couronne de feu vibrera dans l’air diaphane du matin comme le son d’une terrible trompette, il devra fuir en courant vers ce village au nom étrange qui s’élève de l’autre côté des montagnes.
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