De manière inhabituelle, je me suis laissée guider, pour acheter ce livre... par le traducteur, Jean-Maie Saint-Lu, que j'admire tant dans ses prouesses lorsqu'il rend non seulement intelligible mais surtout tellement attachante la prose d'un de mes auteurs favoris, Javier Marìas.
L'on sent bien ce qui a pu le séduire ici. C'est une belle recherche littéraire. Mais comme dans le seul autre livre lu de cet auteur, « Enfants dans le temps », que j'avais commenté par un premier tiers magistral, souffle qui ne s'était pas retrouver ensuite, ici, il y a des tas de bonnes idées mais, le tout reste un peu confus, lent et, tout en se lisant sans peine, on reste sur sa faim, ce qui empêche d'y voir un coup de coeur ou un livre à recommander.
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- Envoyez-moi un médecin, s'il vous plaît, j'ai perdu connaissance.
Perdre connaissance. Analysé froidement, le langage est terrifiant.
Il faut écrire et raconter comme si le futur n'existait pas, comme si nul lecteur ne pouvait avoir accès aux pages ni aux histoires. Il faut écrire et raconter comme si le destin ultime de ce qu'on écrit et raconte n'était pas d'être lu, ni d'être écouté. Car sinon, il y aura toujours un instant pour l'imposture.
Nés à la vie sans l'avoir désiré ni demandé, nous continuons à vivre bien que, dans la plupart des cas, ce que nous trouverons n'en vaille ni la peine ni l'effort.
Nous vivons comme nous rêvons - seuls.
Observée pendant un temps suffisamment long, n'importe quelle chose finit par se transformer en évènement. Le simple cours du temps change la nature du banal en transcendantal. (page 121)
Payot - Marque Page - Ricardo Menéndez Salmon - La nuit féroce