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Critiques de Richard Malka (367)
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Le droit d'emmerder Dieu

Comme ça paraît bien loin, les effroyables attentats du 7 janvier 2015 contre le journal satirique Charlie Hebdo et l'hyper Cacher de la porte de Vincennes… Comme elle paraît loin la gigantesque vague d'émotion qui a suivi cette tuerie… Toutes ces marches républicaines à travers le territoire… le « Je suis Charlie » qui fleurissait un peu partout dans nos villes…

Richard Malka est là pour nous rafraichir la mémoire, le temps d'une plaidoirie publiée dans son intégralité. Celle qu'il ne put déclamer haut et fort pour cause de Covid au moment du procès des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher…

Ce livre m'a rappelé le souvenir cuisant d'une douleur diffuse, un moment de sidération, un temps arrêté où j'ai eu la sensation de perdre durant ces heures des êtres chers, quand bien même l'humour de Charlie Hebdo n'a jamais et ne sera jamais le mien…

Quel incroyable récit raconté avec verve et tendresse par Richard Malka ! Il part de loin pour nous faire comprendre comment on en est arrivé là… L'assassinat en 2004 de de Théo van Gogh, personnage peu recommandable, qui dénonçait le sexisme dans l'islam, ces imams Danois qui montent en épingle l'affaire des caricatures pour la transformer en crise internationale, voire en guerre de civilisation… Et Charlie-Hebdo avec son sens inné de l'irrévérence qui se met de la partie, entre dans cette danse macabre…

Tuer le juif, punir ce malheureux Hollande, surtout annihiler l'Autre, celui qui « est libre, libertaire, qui s'exprime sans entraves et, pire, qui rit de ceux dont la pensée totalitaire refuse la différence » : voilà la portée politique et philosophique de ces attentats.

Mais aussi porter un coup sévère à un peuple porteur d'un universalisme qui s'oppose frontalement à celui de l'islamisme radical.

Un universalisme malmené par les compromissions et les petites lâchetés de nos dirigeants et de nos intellectuels. Les nôtres aussi, car c'est bien nous qui portons ces gens là au pinacle… Toutes ces petites phrases qui cherchent à faire de l'islam une religion d'exception car elle est celle des nouveaux opprimés de la terre… le droit au blasphème remis progressivement en cause… le pape François, dix jours après les attentats, déclare que « si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision. » Mais qui tenaient les couteaux, dans cette histoire ?

Le Luron, Coluche, Desproges : au secours !

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Idiss (BD)

Adaptant Idiss, le livre que Robert Badinter a consacré à sa grand-mère, Richard Malka, pour le scénario, et Fred Bernard, pour les dessins, ont réussi un bel et émouvant album graphique.

Avec des dessins d’une délicatesse égale à leur beauté, cette histoire débute en Bessarabie, province ottomane conquise en 1812 par la Russie. Cela correspond à peu près, aujourd’hui, au territoire de la Moldavie. De nombreux Juifs s’y étaient réfugiés mais, à partir de 1840, la haine et l’antisémitisme les rattrapent.

Idiss est née en 1863. Elle vit dans un shtetel, village juif d’Europe centrale, et s’occupe de ses enfants pendant que Schulim se bat pour tsar.

Puisque je cite le mot shtetel, je dois féliciter Richard Malka pour ses notes de bas de page afin de donner la signification exacte des mots en yiddish comme goys, Bar-mitsva, pogroms, leiker (gâteau juif traditionnel, sorte de tarte au citron). Ceci, sans en abuser, bien sûr.

Les anecdotes sont révélatrices quant aux conditions de vie difficiles, surtout en l’absence du père qui revient enfin, cinq ans après. De ces retrouvailles naît une petite Chifra, en 1899, petite sœur d’Avroum et de Naftoul.

Si Schulim se met à travailler comme tailleur, il a, hélas, pris goût au jeu et perd beaucoup d’argent. Quand éclatent les premiers pogroms - explosions de violence, de pillages, de massacres en Russie, contre les Juifs, avec la complicité des autorités - on commence à parler de départ. Mais où : à Chicago, en Palestine, en France ?

C’est vers notre pays que les deux aînés partent. Idiss ne veut pas quitter son village mais un événement précipite le départ. Kichinev, Timisoara, Budapest, Vienne sont les étapes du parcours d’Idiss, Schulim et Chifra. Grâce à une organisation juive, les voilà à Paris. Idiss ne sait ni lire, ni écrire, ne parle que yiddish mais déborde d’affection pour ses enfants et compte toujours sur ses prières…

À l’école de la République, Chifra devient Charlotte et c’est elle qui, en 1928, donne naissance à Robert, après avoir épousé Simon Badinter.

La BD conte avec beaucoup de tendresse la vie de cette famille qui voit Schulim mourir à 56 ans d’un cancer de l’estomac pendant que le nazisme gagne du terrain en Allemagne.

Simon et Charlotte se sont mariés le 7 juin 1923, à Paris, et leur premier fils, Claude, est né en 1925. Simon réussit dans le commerce de la fourrure et la famille est aisée. Elle fait partie de la bourgeoisie juive de la capitale.

Léon Blum donne beaucoup d’espoir mais la bête immonde s’affirme de plus en plus. En mai 1940, la Belgique est envahie et les réfugiés affluent. La famille Badinter, avec Idiss, se replie sur Nantes puis revient à Paris où humiliations et privations augmentent. Idiss souffre à son tour d’un cancer de l’estomac.

Les commerces juifs sont liquidés. Le 14 mai 1941, 6 000 juifs étrangers sont raflés et internés. Comme Idiss est très malade et ne peut plus se déplacer, partir en zone libre est un vrai déchirement pour tous. Elle s’éteint le 19 avril 1942 et elle est enterrée à Bagneux, à côté de Schulim. Quant à Naftoul Rosenberg, il est dénoncé, arrêté, déporté à Auschwitz en 1942, dont il ne revient pas.

La mère de Simon Badinter est raflée par la police française le 24 septembre 1942 et, à 79 ans, meurt dans le convoi qui la conduit à Auschwitz-Birkenau.

Avroum Rosenberg, arrêté à Lyon en 1943, reste interné à Drancy jusqu’à la Libération. Enfin, Simon Badinter, le père de Robert, est arrêté le 9 février 1943 à Lyon, déporté à Sobibor, en Pologne, dont il n’est pas revenu.

Si j’ai tenu à noter le sort de ces quelques membres de la famille Badinter, c’est pour concrétiser ces quelques vies brisées par la barbarie nazie, avec la complicité du régime de Vichy, et penser à toutes celles et à tous ceux qui ont subi le même sort.

Un beau portrait de la grand-mère de Robert Badinter orne une page de ce superbe album recommandé à partir de douze ans et que la lecture de Idiss, biographie écrite par son petit-fils, ne peut que compléter.


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Le droit d'emmerder Dieu

Cet ouvrage de seulement 96 pages propose l’intégralité de la plaidoirie de l’avocat de Charlie Hebdo, prononcée en décembre 2020 lors du procès des attentats terroristes de janvier 2015 contre le journal satirique et contre l’hyper Cacher de la porte de Vincennes.



Richard Malka y remonte aux origines de notre liberté d’expression et de notre droit au blasphème, tout en revenant sur les événements qui ont transformé cette affaire des caricatures en crise internationale ayant embrasé l’entièreté du monde musulman. De l’assassinat du réalisateur néerlandais Theo van Gogh en 2004 aux fameuses caricatures du prophète publiées quelques mois plus tard par un journal danois, dans l’indifférence quasi-totale, jusqu’à ce que quelques imams danois viennent y ajouter des dessins sortis d’ailleurs et de leur contexte, mettant finalement le feu aux poudres…



L’auteur invite donc non seulement à comprendre la genèse de ce drame épouvantable, mais il dénonce ensuite l’attitude, voire la lâcheté quasi criminelle, de certains dirigeants, intellectuels et autres personnalités publiques (dont l’autrice Virginie Despentes), qui, face à cette menace terroriste, ont choisi de céder un peu de terrain, d’inviter à faire des compromis, à remettre en cause notre droit au blasphème, voire à carrément pointer du doigt ces belles personnes travaillant à Charlie Hebdo, mortes un crayon à la main en défendant notre liberté d’expression, les taxant de provocateurs, de racistes et d’islamophobes… et puis quoi… justifier leur assassinat ?



Une lecture nécessaire pour tous ceux qui sont Charlie ou qui, comme moi, l’étaient déjà avant les attentats, mais surtout pour ceux qui ne le sont pas encore, car comprendre est souvent le premier pas vers la lumière et ce petit texte puissant d’un homme menacé de mort invite à plus de compréhension, tout en revendiquant notre droit d’emmerder Dieu…peu importe lequel !



Lisez également : Philippe Lançon – Le Lambeau, Antoine Leiris – Vous n’aurez pas ma haine, Luz – Catharsis, Catherine Meurisse – La légèreté
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Le droit d'emmerder Dieu

« À nous de rire, d’aimer, de dessiner, de lire, de jouir de toutes nos libertés, de vivre la tête haute face à tous les fanatismes. »

Cette phrase imprimée sur le bandeau du livre que je viens de refermer, Le droit d’emmerder Dieu, est suffisamment éloquente et m’a encouragé à lire la totalité de la plaidoirie de Richard Malka, avocat de la personne morale Charlie Hebdo.

Richard Malka qui est aussi écrivain, met ici en lumière les idées que l’on a voulu assassiner et enterrer le 7 janvier 2015. Patiemment, à la fois émouvant et précis, il retrace l’histoire des caricatures sans oublier de refaire vivre celles et ceux qui ont été lâchement assassinés à Charlie Hebdo, sans oublier de rappeler l’odieux attentat de l’Hyper Cacher.

Son histoire des caricatures est à lire absolument pour balayer toutes les inepties entendues depuis leur publication par le Jyllands-Posten, journal danois, le 30 septembre 2005. Elles avaient été publiées aussi en Égypte le 17 octobre suivant, dans Al-Fagr, en plein ramadan sans la moindre réaction des autorités religieuses et gouvernementales. Ce n’est que deux mois après qu’une véritable escroquerie met le feu aux poudres. Des imams danois, soutenus par les Frères musulmans et les salafistes lancent véritablement la polémique en ajoutant trois caricatures venant des suprémacistes blancs américains, caricatures jamais publiées par le Jyllands-Posten.

La mystification puis la récupération politique permettent à l’Organisation de la conférence islamique de saisir l’ONU pour demander d’interdire le blasphème. Le monde cède devant l’obscurantisme. Chirac, Clinton, Annan appellent alors à plus de respect pour les sentiments religieux !

Chez nous, France soir publie les douze caricatures du journal danois puis Charlie Hebdo, sept jours plus tard. C’est alors qu’un engrenage infernal est lancé puis soutenu voire encouragé en France par hommes et femmes politiques de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, certaines, certains en responsabilité à des postes ministériels.

Richard Malka, dates et noms à l’appui démontre tout cela calmement et avec précision. Il n’oublie pas de faire l’histoire du blasphème, un délit supprimé en France dès 1791. La liberté de la presse sera acquise un peu plus tard, en 1881.

Richard Malka n’oublie pas de retracer l’histoire de Charlie, citant Cavanna, Choron, Coluche, Philippe Val, Cabu, Wolinski, Gébé, Renaud, Siné, Joan Sfar, Jul, Riad Sattouf, Catherine Meurisse, Caroline Fourest, Corcuff, Polac, Elsa Cayat, Honoré, Charb, Tignous, Bernard Maris… et j’ajouterai Philippe Lançon terriblement blessé lors de l’attentat. Chaque semaine, je le retrouve dans Charlie Hebdo. J’apprécie ce qu’il écrit et j’admire son courage.

Richard Malka parle aussi de religion et ses propos sont d’une évidence qu’il est nécessaire de rappeler sans cesse pour ne pas tomber dans l’obscurantisme.

Il démonte aussi l’affirmation « religion de paix » en rappelant les millions de morts causés par le fanatisme religieux, qu’il vienne de n’importe quelle religion : « Les religions ont structuré l’humanité en lui apportant une morale, mais elles peuvent aussi conduire au pire. »

Ce livre, ce document, ne compte que 91 pages mais il faut le lire et le relire si l’on veut que l’exactitude et la raison s’imposent enfin.

J’ajoute qu’une chronologie des événements, de 2004 à 2022 a été judicieusement ajoutée et qu’il est utile de s’y référer.

Depuis, un procès en appel a eu lieu, en octobre 2022, et Richard Malka a plaidé à nouveau et cette plaidoirie a été publiée le 4 janvier 2023, sous le titre : Traité sur l’intolérance (Grasset). À lire aussi !


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Traité sur l'intolérance

Après Le droit d’emmerder Dieu, plaidoirie prononcée lors du procès des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, en 2020, Richard Malka a dû argumenter à nouveau, deux ans plus tard, lors du procès en appel devant la cour d’assises spéciale de Paris. Il a intitulé cela Traité sur l’intolérance et c’est une nouvelle lecture enrichissante, à lire absolument puisque son texte a été publié.

En moins d’une centaine de pages, Richard Malka argumente, explique, revient en arrière, s’appuie sur les textes, sur le Coran en particulier, et cite quelques auteurs précieux, spécialistes de l’islam comme Jacqueline Chabbi, Gilles Kepel, Smaïn Laacher, Abdelwhahab Meddeb, Omar Youssef Souleimane, Adonis…

Cette plaidoirie du 17 octobre 2022 ne se résume pas. Il faudrait tout citer tellement c’est concis, précis et direct. En plus, Richard Malka ne refait pas la même chose que lors du premier procès. Il s’insurge d’abord contre « les beaux esprits du Collège de France » qui abandonnent les êtres humains à la terreur religieuse.

Ensuite, il remonte aux origines de l’islam, détaille l’opposition entre les mutazilistes et les hanbalites, au VIIIe siècle. Les uns agissent selon la raison, les autres, littéralistes, wahhabistes et salafistes exigent une obéissance complète au Coran qui, selon eux, est incréé, c’est-à-dire venu directement de Dieu.

Richard Malka, méthodiquement, démontre toute la stupidité du blasphème, une insulte créée de toutes pièces par les religions monothéistes. Pour l’islam, la première codification du blasphème date du XIIe siècle, en Andalousie. Or, avec le blasphème, on trahit le Coran. Dans la sourate 4, verset 140, il est demandé de ne pas écouter la raillerie, de s’en écarter et qu’Allah s’en chargera.

Combien de crimes, de tortures, de souffrances abominables infligées par des humains à d’autres êtres humains au nom d’une hypothétique idée de Dieu ?

Dans son analyse précise et patiente des versets du Coran posant problème, Richard Malka fait ressortir les contradictions, les actualisations imposées sans fondement. Tout cela est très instructif.

Enfin, moment essentiel de cette plaidoirie, Richard Malka s’adresse aux universitaires, aux intellectuels, aux artistes, aux créateurs, aux exploitants de salles de cinéma, aux diffuseurs, aux journalistes, aux juges administratifs, aux autorités politiques du monde musulman, à nos politiques, aux théologiens, « et à nous tous pour que l’on en finisse avec l’obligation de respecter les religions. »

Enfin, il ajoute : « Il y aura éternellement des dessinateurs ou des femmes cheveux au vent pour défier les totalitarismes. »


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Le droit d'emmerder Dieu

Ce livre est la publication intégrale de la plaidoirie de l’auteur, avocat de Charlie Hebdo, lors du procès des attentats de janvier 2015. Richard Malka y revient sur la genèse de la crise des caricatures, retraçant comment une manipulation mêlant vrais et faux dessins a entrepris d’enflammer les esprits dès 2006, comment la plupart des personnalités en vue, politiques et intellectuelles, ont aussitôt cédé du terrain dans des prises de position visant l’apaisement, et comment la réprobation générale a fait de Charlie Hebdo la cible désignée aux exactions que l’on connaît.





Dans une argumentation remontant aux apports fondamentaux des Encyclopédistes et de leur esprit critique au siècle des Lumières, l’auteur s’alarme de nos doutes et de nos compromissions face à la terreur, tandis qu’ils ouvrent la porte à la remise en cause d’acquis aussi essentiels que la liberté de penser, d’objecter, de s’exprimer. Renoncer à critiquer une religion, c’est accepter la mise au pas de la pensée et de la raison, prôner l’inaccessibilité de certaines idées au débat, laisser la conviction s’imposer par la force. Reconnaître la supériorité absolue d’une religion, c’est permettre l’intolérance autant que soumettre l’intelligence, c’est faire le lit de l’obscurantisme et du despotisme : une triste réalité où se débattent bien des peuples aujourd’hui privés de la plus élémentaire liberté, et qui ne devrait pouvoir prétendre mettre un pied dans le pays des Droits de l’Homme sans rencontrer une réaction catégorique, franche et massive.





Alors quand, au nom d’une certaine conception – toute humaine –, de la suprématie divine, les locaux d’un organisme de presse sont incendiés, ses rédacteurs assassinés, un professeur décapité, rester sans réaction, ou pire, céder à l’intimidation d’une quelconque façon, revient à accepter le ver dans le fruit, comme s’il n’allait pas finir par le dévorer tout entier. Une forme de lâcheté dont, appliquée à un autre contexte d’extrême intolérance, celui des années trente, on a vu l’exorbitant prix qu’elle peut mener à payer ensuite…





Richard Malka nous livre un texte pesé dans chacun de ses mots, aussi fulgurant dans son imparable argumentation que touchant dans sa tendresse manifeste pour ses amis de Charlie Hebdo, tués pour quelques traits de crayon symbolisant notre liberté face à l’oppression de l’obscurantisme. Un livre essentiel, à mettre entre toutes les mains, qui ne peut que forcer le respect pour cet homme menacé et contraint de vivre sous protection. Coup de coeur.


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Idiss (BD)

Richard Malka, scénariste et Fred Bernard, dessinateur et coloriste ont repris le récit que Robert Badinter avait écrit sur sa grand-mère maternelle Idiss et l'ont adapté en bande dessinée.

Nous faisons connaissance avec la jeune Idiss, en 1890, alors qu'elle vit dans un village juif en Bessarabie, ancienne province ottomane au bord de la mer noire devenue russe. Elle attend le retour de son mari, parti se battre pour le tsar. Elle tente avec peine de subvenir aux besoins de ses deux enfants et de ses beaux-parents. Quand son époux Schulim revient du front après 5 ans d'absence, c'est le bonheur des retrouvailles et un an plus tard naît la petite Chifra.

L'antisémitisme et les premiers pogroms contre la communauté juive poussent bientôt les gens à fuir. Et quand Schulim, poussé par la passion du jeu, se laisse entraîner dans une partie et perd 200 roubles, la seule solution possible est de vendre les biens de la famille pour rembourser la dette et d'émigrer vers ce pays qui accueille des milliers d'autres réfugiés d'Europe centrale : la France. En 1912, ils s'installent donc à Paris dans le quartier populaire du Marais et développent une activité de confection. « Les mois passèrent, Idiss s'adapta à son nouveau monde et la Bessarabie s'éloigna. L'essentiel restait sa famille. »

Chifra, la fille d'Idiss, va rencontrer et tomber amoureuse de Simon Badinter venu d'un village voisin du sien qui avait choisi lui aussi d'immigrer en France, avait débarqué à Marseille et avait rejoint Nancy et son université pour des études commerciales. « Il rêvait de socialisme, de laïcité, et vénérait Victor Hugo. » Ils auront deux enfants Claude en 1925 et Robert en 1928 chéris par leurs parents et leur grand-mère Idiss.

Ces années s'annonçaient pleines de promesses et de bonheur mais dès 1935, avec le 7e congrès du NSDAP au cours duquel Hitler annonce une « loi de protection du sang et de l'honneur allemands » prévoyant l'interdiction de tout mariage entre Juifs et citoyens de sang allemand, les choses basculent et peu à peu, la guerre semble inévitable.

Ce récit est donc un formidable hommage que rend Robert Badinter à sa grand-mère maternelle Idiss, Robert Badinter, ce grand homme du vingtième siècle à qui l'on doit entre autre l'abolition de la peine de mort.

Mais cette épopée, cette tragédie familiale, si elle est une biographie retraçant les origines familiales et la vie de Robert Badinter est aussi un formidable document sur cette période noire de l'histoire européenne et un véritable appel à la vigilance envers l'antisémitisme et toute dérive xénophobe, cette haine abjecte n'ayant malheureusement pas disparue.

L'album rend compte à la fois de la tendresse, de l'amour que partagent les différents personnages, de la droiture dont ils font preuve, de la chaleur qui règne dans cette famille, de la confiance qu'ils ont envers ce pays, la France, cette république laïque qui protège tout un chacun et par ailleurs des affres de la guerre, de l'Occupation, des lois anti-juives, de l'abomination de la Shoah.







Richard Malka, homme de conviction, avocat, connu notamment pour être le défenseur de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, scénariste de bandes dessinées et romancier réussit par ses dialogues vivants et pleins d'émotion à nous faire vivre au plus près de ses personnages, sans pour autant omettre d'inclure quelques narrations historiques pour décrire l'époque.

Quant à Fred Bernard, l'illustrateur, la douceur de son trait et les couleurs tout aussi douces de ses dessins donnent à cet album, il me semble, toute la chaleur et la tendresse que porte Robert Badinter à sa grand-mère, ces teintes pastel apportant également une touche d'apaisement à la noirceur des événements traversés.

En fin d'ouvrage, sont par ailleurs présentées sur trois pages, les lois et décrets du gouvernement de Vichy concernant le droit antisémite et xénophobe en France pendant la seconde guerre mondiale.

Idiss est une histoire personnelle, certes, mais également l'histoire représentative du destin de milliers de Juifs de l'époque.

Je n'ai plus qu'une envie, celle de lire maintenant le livre éponyme de Robert Badinter dont se sont inspirés Richard Malka et Fred Bernard.

Idiss, cette magnifique bande dessinée est à mettre entre toutes les mains dès 12 ans.


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Traité sur l'intolérance

Après « Le droit d’emmerder Dieu », qui proposait l’intégralité de la plaidoirie de Richard Malka prononcée en 2020 lors du procès des attentats terroristes de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et contre l’hyper Cacher de la porte de Vincennes, ce livre reprend la plaidoirie prononcée par l’avocat du journal satirique en octobre 2022 lors du procès en appel de ces attentats.



Dans ce « Traité sur l’intolérance », c’est la religion en personne que Richard Malka place sur le banc des accusés. Ah, il était franchement temps qu’elle vienne s’expliquer celle-là, depuis le temps que des gens commettent des crimes en son nom ! Le christianisme avait déjà fait très fort à son époque, baignant de nombreuses pages de notre Histoire dans le sang, alors, afin d’éviter que l’on remette encore une couche avec l’islam, l’auteur nous invite à remonter le temps, au moment de la scission entre deux courants de pensée dans l’islam : celui des mutazilites, basé sur la raison (Dieu t’invite à lire le Coran et à réfléchir sur le texte), et celui des hanbalites, un brin moins flexible on va dire, qui t’invite surtout à mettre ton cerveau de côté et à ne surtout pas chercher à interpréter le texte, d’autres l’ont fait pour toi et ils te diront quoi faire.



Ce texte de Richard Malka est une nouvelle fois nécessaire car il invite à comprendre l’origine du problème, tout en incitant à réveiller les consciences. C’est un véritable appel à la tolérance qui laisse notamment entrevoir toute la beauté de l’islam, mais également ses dérives. Les dangers qu’il souligne pourraient d’ailleurs s’appliquer à n’importe quelle religion, tiens, voire même au foot, une religion qui compte beaucoup d’adeptes. Allez, soyons fous et tentons une parabole footballistique sur un forum de lecture : Richard Malka cherche finalement uniquement à défendre votre droit de pouvoir arborer n’importe quel maillot de foot sans pour autant risquer de vous faire tabasser par les supporters du club adverse, voire même votre droit à ne supporter aucune équipe de foot (j’entends un ouf de soulagement là). Il a également le courage de dénoncer l’hooliganisme et ces quelques fanatiques écervelés qui n’ont rien compris à la beauté de ce sport, tout en nuisant à son image. Il vous invite probablement même à réfléchir à ceux qui s’enrichissent sur le dos de ce sport, parfois au détriment de ses acteurs, juste pour avoir encore plus de pouvoir…



Une lecture nécessaire.
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Le droit d'emmerder Dieu

Le plaidoyer de l'avocat de Charlie Hebdo lors du procès des attentats.

L'auteur y reprend l'origine de la liberté d'expression.

Il explique beaucoup de choses sur Charlie, sur l'intégrisme, sur l'origine de la fatwa lancée contre le journal.

Il n'hésite pas à critiquer certaines personnalités publiques sur leur position.

Je me demande comment on peut trouver des excuses a ces terroristes... Parce que même si notre opinion est différente de celle du journal on ne peut dignement essayer de faire taire les gens de cette façon ignoble et lâche.



Je crois que les amoureux de la la liberté, de la liberté d'expression doivent lire ce court bouquin, qui remet bien les choses à leur place.



Une lecture qui fait mal quand on ne peut oublier l'horreur faites par ces terroristes, mais une lecture qui fait que nous devons tous lutter pour cette liberté d'expression qui est si fragile aujourd'hui
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Le voleur d'amour

« La mémoire ne peut remonter qu’au temps où le langage a été acquis. Avant, c'était impossible. Sans mot, nul souvenir. Pourtant, je me rappelle au-delà de ma naissance. Une sensation, une certitude prénatale : mais parents ne m’aimaient pas. »



C’est ainsi qu’Adrian Von Gott débute l’histoire de sa vie, dans la Venise de la fin du 18è siècle. Une vie d’errance à travers l’Europe et à travers …les siècles. Car en vertu d’un phénomène génétique inattendu, Adrian a le pouvoir de jouir d’une vie éternelle pourvue qu’il réussisse à subvenir à ses besoins énergétiques particuliers, dont la source se trouve aux lèvres de ses partenaires. S’il ne les vide pas de son sang comme un vulgaire Nosferatu, il les laisse privé cependant d’une partie de leur âme.





Qualifier de récit vampirique ce roman serait risquer de le priver d’un lectorat peu attiré par les récits sanguinolents. Et ce serait dommage, compte tenu de la qualité de l’écriture.

D’autant que l’accent n’est pas mis sur l’hémoglobine et les viscères exposés, en dehors de quelques rares scènes où on peut invoquer la légitime défense !



C’est un récit romantique, centré autour de ce personnage en quête éternelle d’amour, déchiré entre l’assouvissement de ses désirs et le remords de ce qu’il provoque.



Le récit est très visuel et on imagine sans peine une adaptation sur grand écran.



Merci à Netgalley et aux éditions Grasset
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Traité sur l'intolérance

Le droit d'emmerder Dieu était la transcription de la plaidoirie de Richard Malka au procès de 2020 des attentats contre le journal Charlie Hebdo et l'hyper Cacher que celui-ci n'avait pas pu prononcer en entier suite au Covid et reports multiples d'audience.

A l'issue de ce procès, quatorze personnes sont condamnées. Deux font appel.



Ce traité sur l'intolérance est le texte de la plaidoirie de l'avocat dans ce procès en appel. L'auteur y revient sur la scission entre deux courants de pensée dans l'islam :

« Il y a un islam des lumières et un islam des ténèbres dont le principal ennemi est l'islam des lumières. Il y a un islam des philosophes et un islam des prédicateurs, un islam de la réflexion et un islam de l'imitation, un islam des mutazilites et un islam des salafistes, un islam de la pensée et un islam des Kouachi. »



J'ai commencé à le lire hier. J'ai partagé ici deux citations, et je me suis arrêtée. C'est toute la plaidoirie que je voudrais citer tant ce texte est riche et érudit, tant ce texte est nécessaire, tant ce texte doit servir à nous réveiller, tant ce texte montre comme cet islam des ténèbres devrait sembler délirant. Imaginons avec l'auteur un autre contexte :

« C'est comme si l'on exigeait que les lois françaises soient observées sur toute la surface du globe, Pakistan et Iran compris, au nom du nécessaire respect de la République et qu'à défaut, nous hurlions à l'offense, mandatant des agents secrets pour exécuter la peine de mort sans procès. Mais au nom de quoi ?

Encore plus incroyable, figurez-vous qu'une partie de la jeunesse, de même que les grands intellectuels progressistes du Pakistan et d'Iran, décideraient de militer et de pétitionner bruyamment pour que leurs concitoyens changent leurs comportements et ne fassent plus rien qui soit susceptible de heurter les lois françaises, auxquelles il faudrait s'accommoder sous peine de créer de la républicophobie, parce que les croyances d'autrui, ça se respecte.

Vous trouvez mon hypothèse délirante ? Et pourtant, c'est exactement ce que nous vivons ici.»



Il faut lire ce texte, Il faut cesser de se voiler la face, au sens propre comme au sens figuré, il faut cesser de parler d'islamophobie dès qu'un mot est dit sur cette religion qui ne va pas dans le sens de ses extrémistes.

Et je finirai en reprenant ces mots De Voltaire cités par Richard Malka :

« il est honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n'en aient pas ».



Lisez-le. Partagez-le.

Merci infiniment aux éditions Grasset pour ce partage #Traitésurlintolérance #NetGalleyFrance

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Le droit d'emmerder Dieu

Excellente initiative de Grasset que de publier l'intégral de la plaidoirie de Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, au procès des attentats de janvier 2015.

Car lors du procès en question, cette plaidoirie dut être en partie amputée, écourtée... de nouveaux attentats et le Covid s'étant invités, contrariant le programme et le calendrier de la justice, l'obligeant à composer avec le temps.

Pour ceux qui, comme moi, n'ont pas assisté à ce moment particulier que fut cette plaidoirie, ce petit livre de 96 pages vous offre la possibilité d'un streaming, d'une rediffusion avec de possibles arrêts sur image... ce qui en soi est un privilège, un cadeau, une leçon, une pédagogie dont chacun d'entre nous devrait profiter... le livre est à 10 euros... Autant dire qu'une leçon d'histoire contemporaine sur un des fléaux civilisationnels vitaux de ce siècle qui est né un matin du 11 septembre 2001 à Manhattan... c'est un cadeau dont il ne faut priver personne.

Je ne vais pas écrire un long billet et vous détailler des mots qui se suffisent à eux-mêmes.

Quel sens cela aurait-il de résumer une plaidoirie sinon de l'édulcorer, de la banaliser, de la réduire à l'état d'histoire, de récit alors que sa vocation c'est d'être un face-à-face entre celui qui parle au nom des victimes, d'actes terroristes, du sens, fut-il délirant, de ces actes, de leurs origines jusqu'à leur sinistre et absurde aboutissement ?

Ce face-à-face entre l'Histoire et le témoin qu'est chaque citoyen de cette Histoire, ne peut pas et ne doit pas être parasité par l'immixtion d'un ayant-déjà-lu au prétexte d'une démarche babelionienne pseudo-littéraire.

Toute la force de cette plaidoirie, c'est-à-dire du tête-à-tête entre Richard Malka et vous ne vaut que par la sobriété de ce billet.

Par mon désir pesé de m'effacer lorsque vous entendrez, je dis bien entendrez, les mots de Richard Malka.

Cet avocat, cet homme qui sait, qui a appris beaucoup de choses que nous ignorons, qui a connu l'équipe de Charlie, qui a partagé un peu, ou plus, de leur vie, qui connaît leurs parents, leurs amis, qui n'ignore rien de ce que savent aujourd'hui les experts du terrorisme.

Cet homme qui vit menacé et "protégé"... cet homme vous parle.

Écoutez et jugez !



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Le droit d'emmerder Dieu

Ce que j'aime dans les plaidoiries c'est que, pour fonctionner auprès des jurés, elles utilisent autant les arguments que les sentiments. Il en ressort souvent des textes forts - desquels on peut toujours débattre, mais pour lesquels on éprouve facilement de l'intérêt. "Le droit d'emmerder Dieu" est la publication de la plaidoirie qu'avait écrite Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, pour le procès des attentats.

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« Non, les religions ne sont pas faites que de paix et d'amour, elles sont ce que les hommes en font. »

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On y retrouve bien sûr toute l'émotion qui a entouré les événements en cause. Mais elle est surtout encadrée par de solides arguments de droit, de raison, ainsi que par la présentation de faits peut-être inconnus par certains d'entre nous. Des faits qui en tout cas, entremêlés au droit et à la question de nos libertés, pèsent lourds dans la balance.

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« Les religions ont structuré l'humanité en lui apportant une morale, mais elles peuvent aussi conduire au pire ».

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La question fondamentale de ce procès, au-delà de celle de la punition des crimes et du dédommagement des victimes, c'est la question de nos libertés. Par cette plaidoirie, Richard Malka rappelle que l'expression par le dessin et la caricature n'est qu'un prolongement de la liberté d'expression, tout comme la liberté de la presse.

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« Il n'y a que l'arbitraire qui puisse maintenir une différence entre la plume de l'écrivain et le crayon du dessinateur ».

Or, nous explique-t-il,

« Ils savent que c'est la liberté-mère et que sans elle, aucune autre ne peut exister ».

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Alors, il tente de répondre aux questions que chacun peut se poser un jour : Pourquoi est-elle une liberté fondamentale, quand elle est susceptible de déranger chacun d'entre nous un jour (on peut tous en être la cible) ? Pourquoi amputer la liberté d'expression du droit de caricaturer reviendrait à la vider de son sens ? Pourquoi est-il impossible, dans le pays des droits de l'Homme, de maintenir le droit de caricaturer tout en l'encadrant par l'interdiction de blasphémer ?

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« C'est Clémenceau, qui, à l'Assemblée, répondra à l'évêque d'Angers invoquant la blessure des catholiques outragés : "Dieu se défendra bien lui-même, il n'a pas besoin pour cela de la chambre des députés." »

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Richard Malka met tout son coeur et sa raison à répondre à ces questions, nous offrant son point de vue de professionnel du droit et de défenseur de nos libertés. Ses arguments, riches d'exemples afin de marquer son public constitué de non-juristes, mettent en lumière les contradictions entre nos revendications d'être toujours plus libres, et notre volonté de limiter la liberté des autres, de ceux qui nous dérangent un peu trop, tels les caricaturistes.

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« Je lis tous les jours des tribunes (…) et même une ancienne candidate à l'élection présidentielle qui nous disent qu'il faudrait abandonner les caricatures et le droit de critiquer librement les religions.

Mais comment prétendre cela avec un soupçon d'honnêteté intellectuelle ?

Il y a quelques semaines, en Autriche, il y a eu un attentat. Or, il n'y a pas de Charlie Hebdo en Autriche, il n'y a pas de caricatures en Autriche. C'est un des derniers pays européens à disposer d'une législation pénalisant le blasphème. Il n'y a pas de laïcité en Autriche ni de passé colonial. Et pourtant ils ont eu un attentat islamiste. Alors qu'est-ce que doivent abandonner les autrichiens ? A quoi doivent-ils renoncer ? »

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Rappelons que chaque liberté est malgré tout encadrée (interdiction des injures, propos racistes, etc…), et que toutes les religions sont (et doivent être) traitées sur un pied d'égalité : L'auteur rappelle ainsi en quoi ce serait un non-sens d'interdire le blasphème pour une seule religion.

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« Ce serait la première marche de l'idolâtrie et du fanatisme »

« Il y a l'égalité pour tous et le même traitement pour toutes les religions. Les religions doivent faire l'objet de la satire »

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Il est effrayant de constater à quel point, dans notre pays où les libertés semblent une évidence, on ne se rend pas toujours compte des conséquences de les laisser grignoter petit bout par petit bout. Car, la population actuelle les ayant toujours connues, nous ne pouvons imaginer une réelle régression où l'on nous ôterait nos libertés chéries. On se bat pour nos libertés immédiates dont la privation rend la vie inconfortable sur le moment - les restrictions de sorties liées au covid par exemple - mais pas pour celles dont la privation paraît avoir des conséquences moins concrètes sur le moment. Pourtant, cette menace demeure à nos portes, plus proche que jamais.

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Par exemple, Richard Malka rappelle à ce titre que rétablir l'interdiction de blasphémer revient à rétablir l'autorité de la parole de dieu(x) qui pourra alors interdire toutes les libertés voulues sans pouvoir être contredite par la population. Les exemples concrets fournis par l'auteur marqueront les esprits qui ne veulent pas avoir à les subir. Tels furent pourtant les paroles de certains politiques et auteurs durant la crise des attentats…

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« Curieusement, les 72 pays au monde où l'homosexualité reste une abomination sont à peu près les mêmes que ceux où le délit de blasphème continue à exister. »

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Pour vous faire une idée plus précise des propos de l'auteur, je vous invite à lire les extraits et citations de ce livre, publiées sur Babelio. Mais mieux encore, lisez cette plaidoirie en entier, forgez votre propre opinion et, si elle est différente ou nuancée, savourez le fait de pouvoir l'exprimer : Profitez-en tant que c'est encore permis, tant que babelio ne décide pas de publier uniquement les critiques positives qui ne dérangent personne ; tant que vous avez encore « Le Droit d'Emmerder Dieu » - ou même la plaidoirie de l'auteur de ce livre, le livre lui-même et, pourquoi pas, les opinions de tous ses lecteurs. Si vous n'êtes pas d'accord dessinez-le, dites-le, plaidez puis écoutez, convainquez ou laissez-vous convaincre. Mais ne tuez point.

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« Les croyances ne peuvent jamais exiger le respect. Seuls les hommes y ont droit. Aucune croyance, aucune idée, aucune opinion ne peut exiger de ne pas être débattue, critiquée, caricaturée.

Parce qu'à défaut, on n'accepterait plus de vivre qu'entre personnes pensant la même chose. Et tout débat, toute controverse serait estimée « offensante ». C'est le chemin de l'obscurantisme. Les idées, ça se confronte et ça se débat. »
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Le droit d'emmerder Dieu

Le droit d'emmerder Dieu, un droit bien légitime, mais que certains ont payé de leur vie.

Richard Malka, avocat de Charlie, publie ici la totalité de la plaidoirie qui n'avait pas été soutenue entièrement, au procès du journal et de l'hyper Cacher de la porte de Vincennes pour cause de Covid et de reports d'audience multiples.

Je me souviens encore ce ce mois de Janvier, de l'émotion qui a soulevé la France, des "je suis Charlie" qui fleurissaient partout. J'ai l'impression que cela fait très longtemps et que rien n'a changé.

C'est un texte passionnant, érudit, intelligent, nécessaire.

Richard Malka revient d'abord sur le sens de ce procès le sens de ces crimes et la nécessité de comprendre.

" le Juif, c'est celui qui est différent, qui garde son identité à travers les millénaires, qui refuse de se fondre. C'est l'idée de l'irréductible singularité, donc de la diversité. Charlie Hebdo aussi, c'est l'Autre. Celui qui est libre, libertaire, qui s'exprime sans entraves et, pire, qui rit de ceux dont la pensée totalitaire refuse la différence. le sens de ces crimes, c'est l'annihilation de l'Autre, de la différence. Si l'on ne répond pas à cela, alors on se sera arrêté au milieu du chemin, on aura sanctionné l'acte, le crime, sans appréhender sa portée."

Il nous relate ensuite l'historique de ces caricatures et comment les Imams eux-mêmes ont créés les plus dérangeantes pour apporter de l'eau à leur moulin. Il décrit l'histoire du blasphème et celle de Charlie. Et pire que tout, il revient sur de multiples exemples de personnalités qui ont par leurs propos poussé à croire qu"effectivement ces caricatures allaient trop loin, que ces journalistes jetaient de l'huile sur le feu.

A la fin de ma lecture, j'ai eu besoin de laisser ces mots m'envahir, faire leur chemin en moi. Il m'a fallu un sas de décompression sans autre lecture pour absorber tout cela.

Ils ne sont plus. Lisez ce texte pour vous les rappeler encore une fois.

Merci infiniment aux éditions Grasset pour ce partage #LedroitdemmerderDieu #NetGalleyFrance
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Le droit d'emmerder Dieu

"Le droit d'emmerder Dieu" (j'adore ce titre) aurait pu être sous-titré "un éloge du blasphème". Ce texte de 96 pages est la transcription de l'intégralité de la plaidoirie de Me Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, au procès des attentats de janvier 2015 à Paris.

Une primeur, en quelque sorte, puisque lors du procès qui s'est déroulé en 2020, il avait dû écourter son intervention en raison de divers retards et de la pandémie de Covid.

Plus qu'une plaidoirie, c'est un véritable plaidoyer pour la liberté d'expression qui nous est livré. L'avocat retrace la chronologie des événements qui ont abouti aux attentats de 2015, ceux de Charlie et de l'Hyper Cacher. Il tire ainsi le fil conducteur à partir de l'assassinat de Theo van Gogh en 2004. le réalisateur néerlandais avait été tué à la suite d'un court-métrage dénonçant la soumission des femmes dans l'islam. En réaction à cet assassinat, un journal danois a publié quelques mois plus tard les fameuses 12 caricatures du prophète, reprises par Charlie en 2006. le comble, c'est que ces caricatures en tant que telles n'ont provoqué que peu de réactions au moment de leur publication. Il aura fallu la manipulation criminelle de ces dessins par des imams danois pour mettre le feu aux poudres, et pour longtemps. Lesdits imams ont fait circuler les 12 caricatures en y ajoutant 3 autres, totalement hors contexte, avec pour effet d'amplifier la polémique, de provoquer un scandale international monumental dans la communauté musulmane, et bientôt de déclencher l'ire sanguinaire des extrémistes fanatiques, qui se posent en victimes de l'islamophobie.

Me Malka rappelle alors l'attitude, lâche ou opportuniste, finalement tout aussi criminelle, de certains politiques et intellectuels ou autres personnalités (qu'il cite in extenso) qui s'empressent de reprocher à Charlie d'avoir publié les caricatures danoises et d'ajouter inutilement de la provocation à la provocation, taxant l'hebdo d'islamophobie alors que le seul but de celui-ci était de revendiquer la liberté de la presse. Mais qui, en réalité, ajoutait de l'huile sur un feu à retardement ? Me Malka n'y va pas pas 4 chemins : "Tous ces gens ont une responsabilité. Ils ont fait naître l'idée que les caricatures étaient injustes, que nous étions les ennemis des musulmans, des ennemis livrant une guerre injuste. Et ils nous ont collé une cible sur le dos. [...] Tous ont une responsabilité morale dans les crimes commis. Nous n'avons fait qu'exercer la liberté de critique des religions".

Le droit au blasphème, donc, en particulier, et la liberté d'expression en général, dont il retrace également l'histoire, profondément ancrée dans les valeurs républicaines qui ont émergé avec la Révolution Française, et là aussi, il est limpide (et cela résonne curieusement avec certains aspects de l'actuelle crise sanitaire) : "Les croyances ne peuvent jamais exiger le respect. Seuls les hommes y ont droit. Aucune croyance, aucune idée, aucune opinion ne peut exiger de ne pas être débattue, critiquée, caricaturée. Parce qu'à défaut, on n'accepterait plus de vivre qu'entre personnes pensant la même chose. Et tout débat, toute controverse serait estimée « offensante ». C'est le chemin de l'obscurantisme. Les idées, ça se confronte et ça se débat".

Plus qu'une plaidoirie, ce texte est la démonstration implacable de "la bêtise de ces tribunes, de ces articles, de ces prises de parole expliquant qu'il serait responsable d'abandonner les caricatures de l'islam pour en faire une religion d'exception". La bêtise, et la cruauté : à vouloir protéger les "sensibilités" de ceux qui s'estimaient "victimes" de l'islamophobie de Charlie Hebdo ("Ces personnes savent-elles que Charlie a été de tous les combats antiracistes avec SOS Racisme et l'UEJF* [...]?"), elles ont transformé les membres de Charlie en victimes sacrificielles d'une vengeance aussi dramatique qu'absurde.

Un texte brillant, intelligent, émouvant quand il évoque les victimes, percutant, amer, qui remet – oserais-je le dire - l'église au milieu du village.

"Le droit d'emmerder Dieu", nécessaire, salutaire, devrait être enseigné à l'école.



*Union des Etudiants Juifs de France



En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.

#LedroitdemmerderDieu #NetGalleyFrance
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Traité sur l'intolérance

Ce texte est la transcription de la plaidoirie de Me Richard Malka, prononcée en octobre 2022 au nom de Charlie Hebdo lors du procès en appel des attentats de janvier 2015, devant la Cour d'assises spéciale de Paris.

Me Malka y démonte l'idéologie adoptée par les accusés, qui prétendaient « venger le Prophète » des blasphèmes représentés par les fameuses caricatures publiées dans Charlie. Pour ce faire, l'avocat remonte aux origines de l'islam et à l'affrontement entre deux conceptions de celui-ci, celle des mutazilites (pour lesquels la Raison est centrale) et celle des hanbalites (selon lesquels le Coran est un texte « incréé », issu de Dieu lui-même et ne pouvant à ce titre faire l'objet d'interprétations et de critiques). La seconde a donné naissance aux courants salafistes et wahhabites, ceux dont se revendiquent les assassins de Charlie et de l'Hyper Cacher. Un courant rigide, intolérant, radical, destructeur. Un courant littéraliste qui choisit certains versets du Coran pour les appliquer à la lettre en dehors de toute mise en contexte et sans tenir compte de l'évolution sociale à l'oeuvre depuis leur rédaction il y a plusieurs siècles. Un courant en réalité contradictoire et intenable, puisque choisir, c'est déjà interpréter, c'est nécessairement subjectif, mais un courant ô combien dévastateur, y compris pour les musulmans modérés, et malheureusement de plus en plus prégnant.

Cette plaidoirie est donc une plongée dans l'histoire de cette fracture au sein de l'islam, dont est issue l'idéologie qui a mené à tant d'attentats et de carnages. « Il y a un islam des lumières et un islam des ténèbres dont le principal ennemi est l'islam des lumières », et qui porte « une vision dogmatique, dont les principales victimes sont d'abord les musulmans, comme les Soviétiques étaient les premières victimes du stalinisme ».

C'est aussi (surtout) un appel au courage, au partage du savoir, à la nuance, à l'échange, à la défense de la liberté d'expression envers et contre tout, adressé aux intellectuels, aux journalistes, aux politiques, aux théologiens, « et à tous, que l'on en finisse avec l'obligation de respecter les religions ».

Après « Le droit d'emmerder Dieu », un nouveau texte limpide, brillant, juste, puissant, émouvant, nécessaire, salutaire et (on peut rêver) salvateur.



En partenariat avec Grasset via Netgalley.

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Traité sur l'intolérance

Richard Malka publie ici sa plaidoirie d'octobre 2022, en appel du procès des attentats de Charlie Hebdo de janvier 2015.

L'avocat écrivain met en avant les religions, toutes telles qu'elles soient comme accusées de ce procès et de tous les procès et des attentats contre la liberté de penser et d'expression sous quelque forme que ce soit.

Il y a un islam des lumières et il y a un islam des ténèbres dont le principal ennemi est l'islam des lumières, écrit-il.

Malka part de loin pour étayer ses propos disant que le procès se tenant dans la salle "Voltaire", c'est ce dernier et son traité sur la tolérance qui lui a inspiré sa plaidoirie, ajoutant qu'elle n'aurait pas forcément eu la même tournure dans une autre salle d'audience.

Publication sage et cultivée qu'il faut lire.

Richard Malka vit sous protection policière...
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Traité sur l'intolérance

Après avoir publié sa plaidoirie devant la Cour d'Assises sous le titre le droit d'emmerder Dieu, Richard MALKA publie sa plaidoirie en appel sous le titre de Traité de l'intolérance. Dans cette plaidoirie atypique où le juridique s'efface au profit de l'histoire et de l'analyse sociologique l'avocat / auteur revient aux origines de l'islam et de la rédaction du Coran. Il distingue clairement les fanatiques extrémistes (islam des ténèbres) des croyants lambda (islam des lumières).



Richard MALKA met la religion sur le banc des accusés : Bible, Coran, Thorah ce ne sont pas des livres de paix et d'amour il est temps d'admettre que ces écrits contiennent leur lot de violence et d'agressivité. Mais maintenant qu'en fait-on de ces livres ? Quelle interprétation en fait-on ? Peut-on réellement appliquer à la lettre des choses écrites il y a des centaines d'années sans se poser de questions? Surtout quand elles se contredisent ! Quand la religion sert de socle à la haine et à la violence, quand elle légitime l'intolérance et qu'elle conduit au meurtre c'est intolérable, ce n'est pas entendable. Si on ferme les yeux on cautionne, si on se tait on cautionne. C'est pour ça que la liberté d'expression est tellement précieuse et c'est pour ça qu'elle terrifie autant les dictateurs, les terroristes, les extrémistes... Les membres de Charlie hebdo ont gardé les yeux ouverts et ne se sont pas tus. Ils en sont mort ça ne doit pas être pour rien.



En tant qu'athée on attend de moi que je sois respectueuse des croyances des autres ce que je suis. Chacun fait ce qu'il veut, mais justement ! En tant qu'athée je suis considérée comme mécréante, impie, et j'en passe par toutes ces religions qu'on me demande de respecter. Qui est intolérant ? Qui juge l'autre ?



Je ne supporte pas l'idée qu'il y aurait une règle suprême qui interdirait quelque soit les lois d'un pays de blasphémer. C'est inconcevable parce qu'on ne peut pas imposer sa façon de penser aux autres. de quel droit peut-on décider que quelqu'un doit mourir parce qu'il a formulé une idée à haute voix ? Quelle que soit cette idée c'est inconcevable.



Un livre nécessaire qui recadre sans condescendance. Il est important d'arrêter de se voiler la face si on veut faire bouger les choses. le racisme et l'islamophobie prennent racine dans les mêmes zones d'ombres que celles où fleurissent les extrémistes. C'est un cercle vicieux qu'il faut briser.
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Le droit d'emmerder Dieu





Quand en 2015 ont retenti dans toute la France les coups de feu qui ont tué 12 personnes et blessées 4 autres grièvement ce ne sont pas que des hommes qui ont été assassinés. Ce qu’on a tenté de tuer ce jour là c’est plus que ça c’est un mode de vie et des idéaux. Ces hommes faisaient des dessins, des caricatures. Ils disaient tout haut ce que beaucoup osent à peine penser, il choquaient, piquaient au vif obligeaient à réfléchir, faisaient rire, bousculaient, amenaient le débat et surtout ils exerçaient un droit fondamental : la liberté d’expression. Une arme redoutable certes une arme qui allie l’humour, l’esprit, l’espièglerie, le sens critique mais une arme qui ne tue pas, qui blesse tout au plus les susceptibilités et les égos. Ces hommes et ces femmes ont fait preuve de courage en refusant de plier devant une minorité belliqueuse, haineuse et qui trahie jusqu’à la moelle ce qu’elle prétend défendre. Ils ont payé de leur vie cette intégrité.



Le droit d’emmerder Dieu est la plaidoirie de Richard MALKA devant la Cour d’Assises dans l’affaire Charlie hebdo. Mais ce n’est pas un exercice juridique. Pour ces hommes et ces femmes il a été plus loin. Il rappelle que la France est le premier pays a avoir aboli l’interdiction du blasphème , suite logique de la laïcité et de la liberté d’expression. Mais comme toute liberté si on ne la défend pas farouchement elle est en danger, car il y a toujours quelqu’un pour la remettre en question.



Richard MALKA rappelle que les caricatures qui ont mis le feu au poudre ne sont que des dessins, que les desssins ne tuent pas et que non on ne peut pas légitimer ces actes en invoquant un quelconque outrage. Il rappelle comment Les Frères Musulmans ont jeté de l’huile sur le feu comment ils ont fait passer certaines images choquantes pour des caricatures de Charlie hebdo. Il rappelle comment le pape, La ligue des droits de l’Homme, Jean-Luc Mélanchon, Rockaya Dialho, Rachida Dati, Daniel Cohn Bendit, Virgine Despentes (particulièrment odieuse et violente) loin de défendre ce point de vue ont entassé Charlie hebdo en disant qu’ils étaient allés trop loin, les accusant d’islamophobie !Ces artistes, ces journalistes, qui bien au contraire étaient parmi les premiers à prendre fait et cause pour SOS racisme dès ses origines. On oublie un peu vite que toutes les religions ont été passées au cribles de la caricature par cette équipe de même que les hommes politiques, les sportifs, les artistes, les idées, les modes, les mouvances, …



Laisser ces propos sans réponse ce serait trahir ceux qui ne sont plus là, leur mémoire et ce qu’ils étaient alors Richard MALKA refait l’historique, rétabli la vérité, recadre les faits et n’épargne personne.



«  Ces personnes comprennent-elles que renoncer à la liberté d’expression, cela reviendrait aussi à abandonner des millions de musulmans, des journalistes, des intellectuels, des écrivains, des femmes des étudiants, qui se battent pour vivre libre. Si le pays des Lumières renonçait à cette liberté, ils n’auraient plus aucun espoir. Nous ne pouvons pas les laisser tomber. »



Le 11 janvier 2015 j’ai ressenti ce besoin impérieux d’agir. Ce jour là la colère au ventre j’étais dans la rue, j’étais Charlie et aujourd’hui encore je suis consciente que cette liberté doit être farouchement défendue car les menaces sont nombreuses.



Un texte court et pertinent, nécessaire et percutant.

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Le voleur d'amour

Un réel plaisir que cette lecture qui m'a été inspirée par le billet de mon amie Lilou avec qui je partage bien souvent les mêmes ressentis.



L'auteur ne s'est pas laissé aller à la facilité et a abordé le sujet du vampirisme de manière originale avantageusement éloignée des stéréotypes du genre maintes fois rebattus.

Sur une trame romantique et dans un style élégant, il nous invite dans les pas de son personnage sur les cinq continents et à travers L Histoire durant les deux siècles et demi de l'existence du torturé Adrian von Gott.

Aucun à peu près dans la narration de Richard Malka où il apparait nettement qu'il s'appuie sur de solides connaissances que ce soit dans le domaine de l'Histoire ou des voyages.



De l'originalité, du fantastique, du romantisme, de la passion, de l'exotisme, de l'aventure... Les ingrédients d'un roman de qualité, ma foi !

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