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Citations de Richard Morgiève (152)


Oui, j'étais enfermé et plus je vivais, plus je m'enfermais, de plus en plus seul, quasiment inutile à moi-même. Mes habitudes ne me plaisaient pas, n'étaient pas des béquilles, j'étais un être de néant. Je ne donnais pas le change, je vivais au sens le plus restrictif, comment j'en étais arrivé là ne me préoccupait plus. C'était comme ça, j'étais une conséquence, pas plus, pas moins.
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J'étais très mal à l'aise, aurais donné tous mes dollars pour ne pas être là. Vivre... Ce n'était pas facile. Pas si évident que ça. J'ai croisé le regard de la femme dans le rétroviseur intérieur, elle m'a envoyé un baiser, de ses lèvres réunies en cœur. Je me suis senti rougir, j'aurais eu envie de me blottir dans le giron d'une énorme maman poule dont j'aurais été le poussin. À la place, je me suis rencogné contre la capote, j'ai fermé les yeux. J'étais bien plus un enfant qu'un héros adolescent en fuite, sous la protection de mes paupières, j'ai retrouvé un peu de mère et de père, un peu de lait et de tabac, un peu de notre demeure ; et je me suis endormi.
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« un jour ou l’autre il arrivera dans cette grande ville d’argent. Il passera dans devant le bar où il avait essayé d’échapper à pite et beule. Un peu plus loin lafille fera la pute de nuit. il s’approchera d’elle. il lui dira viens.je ne peux pas, elle murmurera mais elle viendra ce n’est qu’un problème de temps. et maintenant legarçon sait que le temps passe et que l’homme passe avec le temps. il n’a pas d’autre choix que d’être en ce moment de vie. il n’y a pas d’autre avenir que le présent. pas d’autre temps pour l’homme que le présent. »
………………….

» ils roulent depuis la ville sans parler. si ludo est de bonne humeur il donne une cigarette. la cigarette dans la bagnole le noir c’est un moment de bien. les autres bagnoles passent filent freinent vont le garçon a toute sa sous-vie dans la cigarette. des fois il y a le petit cirque….. «
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Tout est tragique dans nos existences, alors on a inventé le sucre pour oublier.
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Les spectres n'avaient plus rien à fiche à part emmerder le monde.
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C'était la puissance malsaine du passé, il aspirait tout dans sa fosse à merde.
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Les écrivains n'étaient rien que des gars mal dans leur peau avec des boutons et des petites bites.
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Dans ces moments il sentait le poids inimaginable du temps. Penser était lâche et se suicider aussi. Pas de solution à la condition humaine, on avançait par défaut. On ne pouvait rien faire d'autre. Luth ou serpette, tous les instruments étaient les instruments de la mort.
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Elle m'a caressé le crâne comme je caressais mon ours en peluche, j'étais enfin la peluche de quelqu'un qui m'aimait, j avais été enfant si peu...
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Après un grand silence qui m'a fait battre le cœur pour toute la vie, je me suis éveillé. J'ai touché mon visage, mon crâne, pour me rassurer. Vérifier si j'étais moi. J'étais perdu dans mon pyjama, perdu de partout. Comme si je venais d'essayer de photographier l'instant d'avant la création du monde. Je suis resté comme ça je ne sais combien de temps.
Je suis sorti de la chambre. Par la fenêtre, la clarté de la nuit éclairait l'escalier aux marches peintes en blanc, je n'ai plus bougé. Je ne voyais que le palier, le tapis bleu qui recouvrait en partie les marches, les appliques en bronze doré imitant des torchères, mon ombre sans trop d'ambition d'enfant. Je n'étais pas vieux, ça se lisait sur le mur. Je ne pouvais pas regagner mon lit, ça m'était interdit par une force inconnue. J'ai traversé le palier, découvert mon père, assis, plus bas. Je voyais ses épaules voûtées, sa nuque. Je l'ai rejoint et me suis assis à côté de lui, écrasé par un poids qui venait je ne sais d'où. Je me disais que je devais faire quelque chose pour lui, c'était capital.
Sinon nous irions en enfer. J'ai posé ma main sur sa cuisse, tout doucement pour qu'elle ne soit pas lourde, gênante. Je devais avoir dix ans. Je crois que c'était l'automne. Mon père s'est levé, il m'a tendu la main. C'était rare, j'étais heureux…
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ai décidé d'y aller à pied, marcher était une façon merveilleuse de perdre son temps, et vivre, c'était choisir de perdre son temps du mieux possible.
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Il n’y a pas d’éternité pour l’amour mais des romans pour le raconter.
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Souvenir après souvenir, les pages de ma mémoire tournaient, son sourire discret demeurait et m’aveuglait comme un soleil tombé du ciel, laissant sa lumière derrière lui pour éclairer ceux qui n’avaient plus besoin de voir.
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Papa et maman m’avaient raté, nous avaient tous ratés. Bruegel nous aurait peints bossus, goitreux, simiesques, les quatre frères Bauchot dansant au jardin de la honte.
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On avait tout pour être heureux mais on était tous malheureux, tragédie banale.
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J’avais imaginé que j’écrirais mon histoire… Je me trompais, mon histoire c’était impossible. On était toujours dans une autre histoire, écrite par d’autres. Une autre histoire qui annihilait la notre, qui nous captait, nous utilisait, puis nous laissait… Seuls, délaissés par les histoires et les êtres, tous seuls le long de la route.
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Je commençais à avoir un passé et il était triste. Ou me rendait triste, j’imaginais que les vieux messieurs, les vieilles dames devaient souffrir de tous ces souvenirs qui devaient les remplir, les gaver. Heureusement, il n’y avait pas que le passé pour ceux qui vivaient, le présent existait.
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Je ne savais quoi répondre, la maîtresse de papa occupait toute l'ombre, elle était tous les mots que nous ne disions pas, elle épuisait nos questions avant que nous les prononcions.
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Tout est tragique dans nos existences, alors on a inventé le sucre pour oublier .
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J'ai décidé d'y aller à pied, marcher était une façon merveilleuse de perdre son temps, et vivre, c'était choisir de perdre son temps du mieux possible.
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