La victime devient clairement, dans les phases du meurtre, un objet et, par le mécanisme de la chosification, elle finit par représenter un miroir fidèle non pas aux images réelles, mais aux images désirées (fantasmes) du tueur
En réduisant la question de cette violence indicible, à une explication privée, individuelle, psychopathologique, on évite de remettre en question le système social et sa dynamique intrinsèque, au profit du renforcement des mécanismes répressifs de l’État ou de la violence privée.
Si les hommes commettent plus de crimes violents que les femmes, ce n’est pas à cause de prédispositions biologiques, mais plutôt parce qu’ils intègrent des images, des modèles et des idéaux spécifiques qui constituent la base de l’expression de la masculinité dans la société
Au delà de ces multiples lieux, force est de constater que les sociétés inégalitaires ne peuvent exister et se reproduire qu’au moyen de mécanismes de contrôle social, lesquels incluent la violence, qu’elle soit institutionnalisée ou non
Les meurtres de masse constituent d’abord et avant tout un phénomène social parce que les victimes de ces crimes proviennent de milieux et de groupes sociaux spécifiques
La pornographie se focalise sur le plaisir masculin – qui est à la fois l’apogée et le but du spectacle, car après l’éjaculation tout est terminé – et l’humiliation des femmes, laquelle se trouve renforcée par une hiérarchisation particulièrement raciste
Que des hommes soient capables de bander pour des objets synthétiques, totalement dociles, et jouir, en dit long sur eux en particulier et sur la société masculine dans son ensemble
Pourquoi des hommes agressent-ils sexuellement des femmes, des enfants ou d’autres hommes ? Pourquoi des hommes payent-ils pour des relations sexuelles ? Pourquoi consomment-ils de la pornographie ? Pourquoi battent-ils leur compagne ? Pourquoi tuent-ils leur conjointe et leurs enfants, ou exclusivement leurs enfants ? Pourquoi prennent-ils les armes pour massacrer leurs collègues d’étude, de travail ou des gens à l’église, à la mosquée, à la synagogue, ou encore tirent-ils de façon aléatoire sur des cibles qui leur sont inconnues ? Pourquoi sont-ils des meurtriers en série à caractère sexuel ?
L'épilation totale du pubis efface toute distinction entre la femme adulte et la fillette, comme si la femme mise en scène était d'âge prépubère. Comme si la femme ne devait être une femme, mais se devait de rester une fillette. (...) Plus de quatre femmes sur cinq et un homme sur deux s'épilent les parties génitales. Ces pratiques épilatoires dérivent directement du porno et montrent son influence sur les pratiques sociales et intimes. Aujourd'hui, chez 85% des étudiantes, l'épilation du pubis est une activité courante. Pour des raisons d'hygiène, prétendent-elles, comme si le corps naturel de la femme était "sale". Ce préjugé ne tombe pas du ciel, il suffit de regarder le nombre de publicités qui enjoint aux femmes de se laver, de se parfumer, de se "déodorer", de s'épiler, de tarir tout fluide émanant du corps. Hier synonyme de sexualité chez les femmes, le poil pubien est désormais anti-érotique.
Pour les danseuses, la danse nue n'impliquerait que le regard d'un côté et, pourtant d'un autre côté elles soulignent que ce regard n'est pas neutre: "les hommes, ce qu'ils veulent, c'est se montrer meilleurs que moi"; "ils payent pas juste pour me voir nue, pour regarder mon cul, ils payent pour montrer qu'on n'est pas grand chose."