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Citations de Robert Benayoun (13)


La vache pourpre

Réflexions sur un animal mythologique,
pour le moins tout à fait remarquable.

Je n'ai jamais vu de vache pourpre
Et j'espère n'en jamais voir?
Mais j'ai beau être dans la lune,
Je préfère en voir qu'en être une.

Mes jambes sont si lasses,
qu'elles se brisent au lit,
Et mon oreiller caramel
Me colle au crâne.

J'aime mieux posséder
Des doigts aux mains qu'aux pieds,
Des oreilles qu'un nez
Pour mes cheveux,
Ils sont où je les veux.

Je voudrais que ma chambre ait un sol.
Une porte, je n'y tiens pas,
Mais marcher en rond sans arrêt,
Sans jamais toucher le parquet,
M'ennuie prodigieusement !

Je n'oserais jamais passer
Sur un pont invisible,
Car j'aurais bien trop peur,
Je le crains, d'en tomber !

p.198
Gelett Burgess
1866-1951
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Le Jabrebocq

Il brilguait ; slictueux, les tôves
Giraient et guimblaient sur les loignes ;
Mimeux étaient les borogoves,
Et la molmerase horgrippait.


« Mon fils, prends garde au Jabrebocq,
A ses crocs acérés, à ses griffes puissantes !
Evite aussi l'oiseau Jujube,
Et le frumieux Bandagrippe ! »

Saisissant son glaive vorpal,
Il dépista longtemps cet ennemi manscart.
Enfin, devant l'arbre Totom,
Il s'arrêta pour réfléchir.

Il pensait, d'uffuse manière,
Quand le Jabrebocq, oeil flambant,
Tout fibblant par le bois tulgeais,
Vint burbuler férocement !

Un, deux ! Un, deux ! De part en part
L'épée vorpale l'outreprit !
Tout mort, il le décapita,
Et rentra galomphant.

« A s-tu occis le Jabrebocq ?
Viens dans mes bras, rayonneux rejeton !
O jour frabrieux ! calleau, callai ! »
Cortula-t-il, ravi.

Il brilguait ; slictueux, les tôves
Giraient et guimblaient sur les loignes ;
Mimeux étaient les borogoves,
Et la molmerase horgrippait.

p.78-79
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Une nuit à l’Opéra
UNE CABINE SURPEUPL2E

(Le steward amène Otis B. Driftwood jusqu’à sa cabine, en poussant sa grosse malle sur un chariot. Driftwood ouvre la porte de la cabine : on dirait au plus un placard minuscule avec une couchette).
DRIFTWOOD (Groucho) : Vous plaisantez ! ça ne peut pas être ma cabine ?
LE STEWARD : Pas d’erreur, monsieur. Nous sommes dans la suite 58.
DRIFTWOOD : Un terme bien pompeux pour une telle cage à oiseaux. Est-ce que ce ne serait pas plus simple de mettre la cabine dans ma malle ? Je ferais mieux de me faire ôter l’appendice pour gagner de la place. Y a t-il un docteur dans la maison ? Demain vous sortirez la malle et moi je pourrai entrer dans la cabine !
(Le steward a poussé la malle dans la cabine. Driftwood a du mal à refermer la porte et, tout autour de la malle, gagne son lit. Puis il ouvre la malle et il a la surprise de trouver à l’intérieur Fiorello et Ricardo qui lui disent bonjour).
FIORELLO (Chico) : Salut patron, qu’est-ce que vous faites là ?
RICARDO (Allan Jones) : Tiens, bonjour !
DRIFTWOOD : Voilà qui rend ce voyage absolument parfait et je m’excuse, mais je croyais que c’était ma malle ?
FIORELLO : C’est votre malle
DRIFTWOOD : Je ne me souvenais pas de vous avoir empaquetés, ça va ?
RICARDO : Très bien. Nous sommes un peu serrés.
DRIFTWOOD : Je suis navré, si j’avais su que vous veniez, j’aurais pris une plus grande malle. Mais si j’avais pris une plus grande malle, elle ne serait pas entrée dans la cabine. On est serré parce qu’on est encore dans le port, mais dès qu’on sera en pleine mer, on aura plus de place.
FIORELLO : ça pour sûr.
RICARDO : ça ne fait rien, on s’arrangera.
DRIFTWOOD : Excusez-moi, est-ce que ce n’est pas ma chemise que vous portez ?
RICARDO : Peut-être, je l’ai trouvée dans la malle.
DRIFTWOOD : Alors ça ne peut pas être la mienne. Je suis ravi de vous revoir, messieurs, je cherchais mon costume de rechange, vous ne l’auriez pas vu par hasard ?
FIORELLO : Si, si. Mais il prenait trop de place on l’a vendu.
DRIFTWOOD : Vous en avez tiré combien ?
FIORELLO : Un dollar quarante.
DRIFTWOOD : Pas de doute, c’était bien mon costume. Heureusement que j’ai mis une autre chemise dans ce tiroir.
(Il ouvre un tiroir de sa malle et aperçoit Tomasso (Harpo) recroquevillé qui dort à poings fermés dans le tiroir).
DRIFTWOOD : ça ne peut pas être ma chemise, ma chemise ne ronfle pas.
FIORELLO : Chut ! Ne le réveillez pas. Il souffre d’insomnie et tente de se guérir par le sommeil.
DRIFTWOOD : C’est un spectacle indescriptible. Il faudra que vous m’expliquiez tout ça.
(Ils portent le dormeur sur la couchette).
FIORELLO : Pour sûr. Mais d’abord on voudrait manger quelque chose. Nous sommes affamés.
DRIFTWOOD : On discutera plus tard de nourriture.
FIORELLO (têtu) : On mange, ou alors on ne sort pas !
DRIFTWOOD : Bon, je vais aller le steward, mais faites-vous rares, n’oubliez pas que vous êtes passagers clandestins. (Il appelle le steward dans le couloir) Steward ! Steward !
LE STEWARD : Oui monsieur ?
DRIFTWOOD : Que peut-on avoir pour dîner ?
LE STEWARD : Voulez-vous commencer avec du jus de tomate ? ou du jus de pamplemousse, du jus de raisin, du jus d’orange ?
DRIFTWOOD : Coupez le jus avant que je m’électrocute ! Bon, alors, un de chaque. Ensuite, je prendrai deux œufs frits, deux œufs brouillés, deux œufs pochés, et deux œufs coque.
FIORELLO (de la cabine) : Et deux œufs durs.
DRIFTWOOD : Et deux œufs durs. (Tomasso, apparemment assoupi, souffle deux fois dans sa trompette) Il vaut mieux prévoir trois œufs durs. Et aussi du rosbif, cuit, ultra-cuit, rouge, bleu et à point.
FIORELLO : Et deux œufs durs. (Tomasso souffle à nouveau dans sa trompette).
DRIFTWOOD : Et trois œufs durs. (Coup de trompette) Et un œuf de cane, un ! A propos, avez-vous des pruneaux cuits ?
LE STEWARD : oui, monsieur.
DRIFTWOOD : Bon, alors du café, ça les dessoulera.
FIORELLO : Et deux œufs durs.
DRIFTWOOD : Et deux œufs durs. (Nombreux coups de trompette) Ou bien la brume se lève, ou il nous faut encore douze œufs durs.
(Le téléphone sonne et Fiorello se hâte d’y répondre).
FIORELLO : Allo ? Oui. (Il raccroche et se tourne vers Driftwood) C’était pour vous.
DRIFTWOOD : Je suis ravi de l’apprendre. (On frappe à la porte et deux soubrettes se présentent) Oui ?
LES SOUBRETTES : Nous sommes venues faire la chambre, monsieur.
FIORELLO : est-ce qu’elles apportent mes œufs durs ?
DRIFTWOOD : On le saura quand elles seront entrées. Entrez, fillettes, et abandonnez ici toute espérance. Faites vite, surtout.
(Les femmes de chambre entrent avec des plumeaux, un aspirateur et des balais, etc. Tomasso, toujours endormi enlace l’une d’elles qui se débat).
DRIFTWOOD : On se comprend mal, je leur ai dit de faire vite à elles, pas à lui.
FIORELLO : Il ne vous entend pas, il dort profondément.
DRIFTWOOD : Il se débrouille mieux en dormant que moi réveillé.
(On refrappe).
L’INGENIEUR : Je suis l’ingénieur. Je suis venu pour arrêter le chauffage.
DRIFTWOOD, montrant Tomasso : Vous pouvez commencer par lui.
(On refrappe. Entre une manucure avec son plateau).
LA MANUCURE : Vous avez demandé une manucure ?
DRIFTWOOD : Non, mais entrez quand même.
LA MANUCURE : Vous voulez que je les coupe longs ou courts ?
DRIFTWOOD : Tant qu’à faire, mieux vaut les couper courts. On commence à manquer d’espace vital. Est-ce un effet de mon imagination ou est-ce qu’il commence à y avoir foule, ici ?
(En effet le tableau est congestionné. Tomasso pancrace avec une soubrette, l’autre se bat avec l’aspirateur, la manucure, écrasée contre la porte travaille sur la main que Driftwood lui tend par-dessus son épaule. Fiorello, juché sur la malle lit le journal et l’ingénieur martèle les tuyaux de chauffe. On frappe.)
UNE JEUNE FILLE : Excusez-moi, est-ce que ma tante Minnie est avec vous ?
DRIFTWOOD : Non, mais entrez. Si vous ne la trouvez pas, vous trouverez facilement quelqu’un qui la vaut bien.
LA JEUNE FILLE : Est-ce que je peux téléphoner ?
(Elle se rue sur le téléphone. On frappe. Entre un énorme mécanicien).
LE MECANICIEN : Je suis l’assistant de l’ingénieur. Je suis venu remonter le chauffage.
DRIFTWOOD : Vous savez pas ? J’avais le pressentiment que vous alliez venir ! Cela commence à ressembler à l’Arche de Noé.
UNE FEMME DE MENAGE : Je suis venue pour balayer.
DRIFTWOOD : Entrez, on n’attendait que vous. Allez-y et commencez par le plafond, c’est le seul endroit qui soit encore inoccupé. Ce n’est pas comme ça que je voyais un voyage sur mer, je me suis toujours vu couché sur une chaise longue pendant qu’un domestique m’apportait du bouillon. Le seul moyen d’amener du bouillon dans cette cabine serait de nous en verser par le trou de la serrure.
(On refrappe. Entrent quatre stewards, chargés de nourriture).
DRIFTWOOD : Entrez, vous arrivez à temps. L’un après l’autre. Moi qui voulais être seul ! (Il en désigne un qui est obèse) Vous, vous n’entrerez pas, si je suis juge de la distance.
FIORELLO : De la bouffe ! Enfin de la bouffe ! (Il se rue sur les œufs durs. Tomasso, qui s’est arrangé pour se faire porter à bout de bras, a passé ses jambes au cou d’un des stewards et se repaît les yeux toujours fermés).
LA JEUNE FILLE (au téléphone) : Est-ce que ma tante Minnie se trouve chez vous ?
(Cependant, Mme Claypool (Margaret Dumont) sort de sa cabine, regarde furtivement autour d’elle, pour être sûre de passer inaperçue, et pose sa main sur la poignée de la porte de la cabine où elle a rendez-vous avec Driftwood. Elle ouvre, Driftwood, la manucure, les stewards et quelques onze personnes sont catapultés à l’extérieur atterrissant pêle-mêle sur la pauvre Mme Claypool.
DRIFTWOOD : Mme Claypool, je peux tout vous expliquer !
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Vers nonsensiques

À Potsdam, les totaux absteneurs,
Comme tant d'autres titotalleurs,
Sont gloutons, omnivores,
Nasorubicolores,
Grands manchons, et terribles duffeurs.

Un vieux duc (le meilleur des époux)
Demandait (en lui tâtant le pouls)
À sa vieille duchesse
(Qu'un vieux catarrhe oppresse) :
« Et ton thé, t'a-t-il ôté ta toux ? »

« Cassez-vous, cassez-vous, cassez-vous,
O mer, sur vos froids gris cailloux ! »
Ainsi traduisait LAURE
Au profit d'ISIDORE
(Bon jeune homme, et son futur époux).

Il existe une Espinstère à Tours,
Un peu vite, et qui porte toujours
Un ulster peau-de-phoque,
Un chapeaux bilicoque,
Et des nicreboqueurs en velours.

Il naquit près de Choisy-le-Roi ;
Le Latin lui causait de l'effroi ;
Et les mathématiques
Lui donnaient des coliques,
Et le Grec l'enrhûmait. Ce fut moi.

Un Marin naufragé (de Doncastre)
Pour prière, au milieu du désastre,
Répétait à genoux
Ces mots simples et doux :
« Scintillez, scintillez, petit astre ! »

Il était un gendarme à Nanteuil,
Qui n'avait qu'une dent et qu'un œil;
Mais cet œil solitaire
Était plein de mystère ;
Cette dent, d'importance et d'orgueil.

« Oui, Français, votre patrie est belle,
Et chez vous le soleil étincelle !
Mais l'on n'a pas chez vous
Ces deux objets si doux,
Le Pôqueur, et la Côle-escoutelle ! »

p.106-108
George du Maurier (1834-1896)

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L'hipporhinautruvache

L'hipporhinautruvache est une créature
Tout emmêlée aux entournures.
Elle dort le jour et sifflote la nuit.
Elle porte des chaussures rouges qui font du bruit.

Si vous riez de l'hipporhinautruvache
Vous vous exposerez à des désagréments,
Car l'animal est protégé de toutes les ganaches
Comme vous et moi, ou nos parents.

Spike Milligan
p.229
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C'est le moment que choisit un apologiste avoué du plaisir, Charles Fourier, pour affirmer que " l'extension des privilèges des femmes est le principe général de tous progrès sociaux "( mot d'ordre que Flora Tristan lui emprunte aussitôt). Comme le note Engels : " il est le premier à énoncer que, dans une société donnée, le degré d'émancipation féminine est la mesure naturelle du degré de l'émancipation générale."
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Monsieur Pepinet

Où donc est monsieur Pepinet ?
qui donc est monsieur Pepinet ?
il est fier comme Artaban
il est beau comme un astre
il est tiré à quatre épingles
il est bête comme une oie

Où donc est monsieur Pepinet ?
connaissez-vous monsieur Pepinet ?
il aime bien son petit confort
il préfère les calcéolaires
il marche dans les plates-bandes
connaît-il le pays
sans fleurs ni couronnes ?

Où donc est monsieur Pepinet ?
connaissez-vous monsieur Pepinet ?
cherchez-vous monsieur Pepinet ?
ohé Pepinet ohé Pepinet
c'est vous c'est moi c'est nous tous
et puis tout de même vive Pepinet

Philippe Soupault
Chansons vécues
p.180-181
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Le prodigue et l'hirondelle

Un prodigue, apercevant une seule hirondelle, s'empressa de porter au clou son manteau, pensant que l'été approchait. C'était le cas.

Ambrose Bierce
Fables fantastiques.
p.115
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Bonjour,
Je cherche à me procurer ce livre..;) Je sais que je ne n'écris pas au bon endroit pour cela, mais je ne sais écrire à l'envers.
Merci pour l'aide
Romu
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Si vous avez un bâton, je vous en donnerai un
Si vous n'en avez pas,je vous le prendrai

Proverbe zen.
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Quelques pensées et maximes de Pierre Dac (1898-1977)

Ceux qui ne savent rien en savent toujours autant que ceux qui n'en savent pas plus qu'eux.

Pour la marche, le plus beau chapeau du monde ne vaut pas une bonne paire de chaussures.

Pendant la canicule, nombre de personnes s'écrient : "C'est effrayant, il y a 35 degrés à l'ombre !" Mais qui les oblige à rester à l'ombre ?

En hiver, on dit souvent : "Fermez la porte, il fait froid dehors !" Mais quand la porte est fermée, il fait toujours aussi froid dehors.
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