AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Robin d` Angelo (14)


Parmi les substances les plus utilisées, l’Edex. Ce médicament contre les troubles de l’érection est à l’origine destiné aux personnes ayant subi une ablation de la prostate ou aux paraplégiques. Contrairement au Kamagra, il ne nécessite pas de stimulation sexuelle pour agir. Il fonctionne presque à tous les coups. Mécanique. L’aiguille ultrafine de la seringue est presque indolore, d’autant plus que le corps caverneux est peu innervé. « Quand tu imagines le truc, ça te paraît complètement délirant. Mais quand tu l’as fait, tu te rends compte qu’en fait, ce n’est pas grand-chose. » La pratique, extrêmement taboue, se serait généralisée selon lui. Pendant un tournage auquel j’assiste, il s’isole discrètement aux toilettes, une quinzaine de minutes avant sa scène, pour son injection. Il refuse de m’en dire plus
Commenter  J’apprécie          10
J’ai l’impression d’avoir devant moi un exemple de ce que théorise Muriel Salmona33, psychiatre et fondatrice de l’association Mémoire traumatique et victimologie. Selon elle, les conduites à risque vis-à-vis du sexe ou des drogues sont une « tentative d’autotraitement de la souffrance ». Une souffrance « intolérable, incompréhensible et incontrôlable » liée à une mémoire traumatique « produite le plus souvent par des violences subies : maltraitances, violences sexuelles remontant à la petite enfance ou plus récentes. » C’est en apparence paradoxal, mais les conduites à risques permettent de se couper de ses émotions en mettant sur « off » le mal-être. Elles font « disjoncter le circuit émotionnel, ce qui interrompt la production d’hormones de stress ». Cet état porte un nom : la dissociation traumatique. « La victime dissociée reste comme indifférente non seulement aux violences qu’elle continue à subir, mais également à la mémoire traumatique de celles qu’elle a déjà subies. » L’état dissociatif traumatique a un fort potentiel addictif car la personne devient dépendante de la réaction chimique qu’elle génère : le cerveau produit des drogues endogènes proches de la morphine et de la kétamine. Ce cercle vicieux l’expose à un risque de « re-victimisation ».
Commenter  J’apprécie          10
J’ai l'impression de chier des cacahuetes quand je vais aux toilettes... Je comprends pas pourquoi les gens ils disent « Merci Jacquie & Michel ». C’est Michel qui se fait péter l’cul? Non, c’est Lola. Alors merci Lola!
Commenter  J’apprécie          10
Et puis il y a ma réalité. Ma consommation de porno n’a pas vraiment évolué depuis la fin de mon immersion. J’en regarde toujours de temps en temps, qu’importe que je connaisse les rouages de la machine ou les tranches de vie les plus dures de ses protagonistes. Mon excitation semble déterminée par quelque chose de beaucoup plus fort que moi. Dans son livre Faut-il manger les animaux ?, l’écrivain Jonathan Safran Foer, vegan par respect pour les animaux, avoue n’avoir jamais rien mangé de meilleur que le plat de sa grand-mère à base de viande. Les ressorts du plaisir sont profonds, ils entrent parfois en contradiction avec notre éthique. Inconsciemment, j’ai réglé cette incohérence en désignant Sofia comme coupable de mon excitation devant des vidéos immorales.
Commenter  J’apprécie          00
La jeune femme au téléphone allongée sur le lit s’appelle Mandy. Elle ne fait pas ses 19 ans. Sa candeur est accentuée par des dents du bonheur. Violée pendant toute son enfance, elle assure comme Lola que coucher avec des inconnus sans le moindre désir n’est pas une si grande affaire si elle peut en retirer de l’argent. Pourtant, Mandy est à fleur de peau.

« Chaque fois que j’ai un client, je pleure. J’me mets en position sur le côté pour que le client voie pas. »

L’avant-veille, elle a tourné le premier porno de sa vie.

Deux scènes. L’une pour Jacquie & Michel, l’autre pour French Bukkake. Je connais bien les producteurs qui l’ont fait travailler : Mat, Pascal OP et Oliver l’antifa. Les acteurs aussi : David et Juan, l’ex de Judy.

— J’avais dit pas d’anal et ils l’ont fait quand même, poursuit Mandy
Commenter  J’apprécie          00
Célian et Dimitri ne partagent pas seulement des intérêts commerciaux. Ils portent le même regard cynique sur les actrices. « Faut pas oublier que la plupart des filles dans ce milieu, elles ne le font pas pour l’argent. Elles le font pour l’ego et par détresse affective. L’image. Elles n’ont tellement pas été habituées qu’on leur dise qu’elles sont belles qu’elles sont prêtes à montrer leur trou du cul pour ça. C’est pour ça que je dis que les actrices, c’est de la chair à canon. Elles sont complément englouties dans une détresse affective. Et c’est des victimes. Mais t’es victime dans le porn comme t’es victime de faire caissière au Franprix. Moi j’ai pas de pitié pour les victimes. Si t’es perdue, t’es perdue. » Célian se marre : « Putain, ce mec est pire que moi ! »
Commenter  J’apprécie          00
En attendant les Américaines, Célian fait donc avec les Françaises. Il les appelle « les discounts », « les Cosette », « les cassos », « les low-cost », « les cotorep » ou « les confessions intimes ».
Commenter  J’apprécie          00
La durée de vie d’une actrice porno oscille en général entre six mois et deux ans, là où les acteurs peuvent rester en scène une quinzaine d’années. Le porno n’a pas l’apanage de la prime à la fraîcheur : dans le cinéma français traditionnel, l’apogée de la carrière d’une actrice dure en moyenne huit ans, contre vingt-huit ans pour les acteurs.
Commenter  J’apprécie          00
Les psys lui ont diagnostiqué un trouble de la personnalité borderline. « On pourrait tout simplement parler d’irrationalité chronique », synthétise un auteur souffrant de cette maladie24. Le taux de suicide chez ceux qui en souffrent est de 10 %, l’un des plus élevés en psychiatrie. Son origine est à chercher dans des traumatismes sévères dans l’enfance, souvent liés à des violences – sexuelles ou non – ou à une séparation précoce avec l’un des parents. Je reconnais Judy dans la description des symptômes. Des conduites addictives avec l’alcool et la drogue. Des attitudes de mise à l’épreuve incessante de l’entourage. Une sexualité à risque. Avant que ces actes ne se retournent contre le malade envahi par la honte.
Commenter  J’apprécie          00
Traîner avec Judy un après-midi à Poissy, 37 000 habitants, c’est donner corps à l’expression de « fille à réputation ». Là où Scott jouit d’un certain prestige dans sa cité, elle est sans cesse abordée par des hommes dont les sourires peuvent vite devenir carnassiers. Cette différence d’appréciation d’un même comportement en fonction du genre porte un nom : « le double standard ». Dans une interview, Terri Fischer, chercheuse au département de psychologie de l’Ohio State University, résume ainsi cette situation : « Dans la plupart des sociétés, plus un homme compte de partenaires, mieux il est perçu socialement. Pour les femmes, c’est l’inverse. En exagérant leur tableau de chasse, les hommes protègent leur statut social. Et beaucoup d’entre eux se sentent menacés par une femme qui a plus d’expérience qu’eux. Les femmes ont intégré cette donnée et ont appris qu’il pouvait exister une forme de sanction pour celles qui ne cachent pas leur historique sexuel ».
Commenter  J’apprécie          00
Mathieu Trachman dans sa thèse sur le travail pornographique. Ces écarts rappellent que du côté des hommes la rémunération est « une compensation supplémentaire à une activité satisfaisante en elle-même » tandis que côté femmes, « le salaire rémunère une marchandise prisée sur le marché de la sexualité » et un travail « plus pénible, qui doit être assumé »
Commenter  J’apprécie          00
L’ex-actrice et réalisatrice porno Ovidie a réalisé le documentaire Pornocratie, consacré aux conséquences de cette mutation de l’économie du X, notamment pour les actrices. En premier lieu, le droit à l’oubli n’existe plus : « Lorsque les premiers tubes sont apparus, je me suis rendu compte que des vidéos de moi circulaient sans mon consentement ni celui des producteurs et qu’il n’y avait aucun moyen de les retirer. » Le pire étant la dégradation des conditions de travail. Dans un entretien, elle résume ainsi la situation actuelle : « Pour réussir à attraper l’internaute et l’inciter à sortir sa carte bleue, les pontes du porno produisent du contenu de plus en plus hardcore. Il y a encore peu, l’actrice américaine Nikki Benz a déclaré sur Twitter avoir été violée, battue et piétinée sur un tournage pour [le site] Brazzers. D’autres ont confirmé par la suite avoir subi la même chose sans jamais avoir osé en parler. Des milliers d’autres encore sont contraintes de tourner des scènes deux fois plus hard pour deux fois moins d’argent. (…) Il est devenu normal pour une actrice de se prendre des gifles, d’être étranglée, de suffoquer, d’être dilatée »
Commenter  J’apprécie          00
Les sociologues américains Gloria Cowan et Robin Campbell mettent cette idée en évidence. Par l’analyse statistique de 53 films porno mettant en scènes 476 personnages12, ils démontrent que les hommes noirs ont souvent un statut social inférieur aux Blancs, qu’ils embrassent plus rarement leurs partenaires et qu’ils ont un pénis plus gros. Les comportements agressifs sont également beaucoup plus fréquents lorsqu’un homme noir interagit avec une femme blanche qu’avec une femme noire. Les chercheurs en concluent que la pornographie alimente les stéréotypes racistes comme la bestialité des Noirs. Ils proposent plusieurs pistes pour expliquer ces résultats. « Pour les femmes blanches, la domination et l’agression peuvent être perçues comme des sanctions pour coucher avec des hommes noirs. Il est aussi concevable que l’homme noir serve par procuration pour punir la femme blanche de sa sexualité.
Commenter  J’apprécie          00
Elles se prennent pour des porn stars parce que dix producteurs les ont appelées. Mais quand elles ont fait dix scènes, c’est l’entrée dans le désert. Et entretemps, elles ont lâché leur mec, leur taf, et comme dès qu’elles prennent 2000 euros, elles en claquent 1800, bah elles sont fauchées. Alors, elles arrivent dans la période creuse où elles vivent avec 200 euros dans le mois. Elles ne savent plus quoi faire. Du coup, ça fini en webcam, en pute et sur les salons.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Robin d` Angelo (84)Voir plus

Quiz Voir plus

Need de Joelle Charbonneau

Quel est le nom du meilleur ami de Kaylee ?

Ethan
Nate
Bryan
Vivaldi

9 questions
98 lecteurs ont répondu
Thème : Need de Joëlle CharbonneauCréer un quiz sur cet auteur

{* *}