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Critiques de Rodolphe Bringer (30)
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Mon crime

Je découvre Rodolphe Bringer avec ce récit à la première personne d'un journaliste qui avoue son crime en le couchant sur papier, pour lui-même uniquement. Je dois dire que je ne suis absolument pas déçue. L'auteur maîtrise parfaitement le format court, qui participe, à la fin du 19e/début du 20e, à donner toute sa richesse à la littérature policière. L'époque pour cela, en matière d'écriture, devait être assez exaltante...
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Le crime de Mlle Pouque

C'est la deuxième oeuvre de Rodolphe Bringer que je lis, la deuxième qui contient le mot "crime" dans le titre. Oui, la douce et tendre Mlle Pouque va commettre un crime, elle qui pourtant ne ferait pas de mal à une mouche, au sens propre du terme.

Oui, le format est court, très court, c'est pour cette raison qu'il faut beaucoup de talent à son auteur pour passer du policier à un roman nettement plus sentimental, comme ici - terme qui n'a rien de péjoratif. Mlle Pouque est orpheline, elle a fait un héritage suffisamment conséquent pour lui permettre de démissionner de son poste d'enseignant de latin et de grec. Elle craint cependant d'attirer les jeunes gens qui n'en voudraient qu'à son héritage, sans pour autant renoncer à se marier. Elle tombe amoureuse d'un jeune homme bien sous tout rapport, mais... et le mais est immense, elle ne peut l'épouser, lui qui est fier - il est substitut du procureur - d'avoir envoyé un homme à l'échafaud. Digression : il paraît que certaines personnes souhaiteraient, en France, le rétablissement de la peine de mort. Je ne sais pas si Rodolphe Bringer était pour ou contre, je sais seulement qu'il souligne que le condamné a été envoyé à l’échafaud grâce aux talents du substituts du procureur plutôt qu'à cause des preuves qu'il y avait contre lui. Alors, elle rompt, elle s'éloigne, elle s'exile. Dans le village où elle a élu domicile, elle se montre sympathique - pas plus, pas moins - avec un voisin, qui interprète mal sa gentillesse. Note : j'ai l'impression là aussi que rien ne change et que beaucoup d'hommes prennent leurs désirs pour des réalités.

C'est là, qu'un soir, dans sa maison, Mlle Pouque, alertée par les aboiements de son chien, sort, voit une silhouette qui escalade le mur de son jardin, tire et... tue un homme. Pour elle, c'est horrible, et elle se met à la torture, cherchant, puis trouvant la seule solution possible pour elle.

Non, je vous rassure, tout ne finira pas dans un bain de sang ! Mlle Pouque est trop innocente, trop honnête, trop soucieuse de protéger la vie pour cela. Le dénouement est d'ailleurs bien ficelé, du moins à mes yeux. Alors oui, il est une personne qui a souffert, mais, franchement.... pour entrer dans une propriété, rien ne vaut de frapper à la porte plutôt que d'escalader un mur !
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Mon crime

Depuis décembre 2020, j’aime à me plonger dans la littérature fasciculaire, ces romans populaires qui ont précédé la création du livre de poche. Rodolphe Bringer (1871-1943) était journaliste, il travailla notamment pour l’Humanité et pour le Canard Enchaîné.

Mon crime est pour moi un véritable exercice de style réussi. Dès le début, nous savons que nous lisons la confession d’un meurtrier. Pourtant, de nombreuses questions sont en suspens : qui a-t-il tué ? Pourquoi ? Comment a-t-il réussi à échapper à la justice ? Toutes ses questions auront une réponse, en dépit du format court adopté.

J’ai aimé le style enlevé de ce récit. J’ai aimé aussi l’aspect un peu amoral du récit. C’est une chose d’échapper à la justice, et même de mener une vie ordinaire après avoir commis un crime. Cela en aurait été un autre de laisser payer un innocent à sa place.

Je ne dis pas que la police en prend un peu pour son grade dans ce récit. Je dis simplement que le brillant inspecteur Cardon – son devenir nous renseigne sur la réussite de sa carrière – enquête uniquement à charge, sans trop chercher si quelqu’un d’autres aurait pu commettre le crime. Heureusement qu’un vaillant journaliste était là pour le remettre sur le chemin de la vérité !

Récit court, je me répète, et pourtant, il nous parlera de la guerre, qui a changé bien des choses. Il nous parlera aussi de ceux qui tentent de sortir de la pauvreté, et peinent à y parvenir. Même le narrateur fut, autrefois, obligé de mettre des objets en gage pour voir venir. Alors que dire de ceux qui compte avant tout sur le hasard (les courses de chevaux) pour s’enrichir ? Leur situation n’est pas près de s’améliorer.

Mon crime – un récit policier agréable à lire.
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L'homme qui fut assassiné

On ne devrait plus avoir à présenter l’écrivain Rodolphe Bringer...



Je me dois pourtant de le faire devant le quasi-anonymat dans lequel est malheureusement tombé l’auteur depuis quelques décennies.



Pourtant, Rodolphe Bringer fut un auteur réputé autant pour son humour que pour ses contes, nouvelles et romans.



Né en 1869 (ou 1871, selon les sources), il se penche très jeune sur l’écriture et se dirige tout naturellement vers le journalisme. Collaborant à de nombreux journaux et magazines, il les abreuve de ses nouvelles et contes amusants.



Pour autant, dès 1894, il s’essaye au roman et n’hésite pas à aborder différents genres (drame, sentimental, historique, cape et épée, aventures, policier)...



Si j’ai souvent abordé la production de Rodolphe Bringer, je me suis avant tout intéressé, comme de coutume, à la part policière de celle-ci et, notamment, à son personnage récurrent de commissaire Rosic, qui vécu au moins 13 enquêtes de tailles et de styles différents (depuis le fascicule 32 pages jusqu’au roman de taille classique), créant un héros atypique, car pas toujours à ses avantages.



« L’homme qui fut assassiné » est un roman initialement paru en 1931 aux Éditions Cosmopolite.



Limacet, dit La Limace, journaliste vedette du Crépuscule, assiste au tirage de la grande loterie dont le grand prix est de 1 million de francs.



Quand celui-ci est décerné, une rapide enquête lui apprend que le billet a été vendu dans le bureau de tabac de Mlle Senille à un certains G.S. Point.



Espérant trouver matière à un bon article, Limacet retrouve l’heureux gagnant pour lui apprendre la nouvelle, mais celui-ci ne semble pas plus ému que cela à l’idée du pactole qui l’attend, bien au contraire.



Mais Limacet n’a qu’une crainte, celle que son grand concurrent, Bigoulot, alias Bibi, reporter vedette de L’Aube, ne lui coupe l’herbe sous le pied, aussi s’évertue-t-il à surveiller le nouveau millionnaire.



Mais, quand ce dernier met les voiles, les deux journalistes se retrouvent lancés sur ses traces et quand, dans la chambre d’hôtel dans laquelle M. Point s’était réfugié, est retrouvée vide, mais que du sang macule toute la pièce, alors, il devient évident que M. Point a été assassiné et que son tueur est parvenu à se débarrasser du corps au nez et à la barbe des deux journalistes.



S’en suit alors un terrible duel entre les deux amis reporters pour mettre la main sur le meurtrier afin d’assurer le meilleur reportage pour leur journal respectif. Et comme ils ne sont pas assez de deux, le célèbre policier Panari se lance, lui aussi, à la chasse à l’assassin de M. Point.



On retrouve dans ce roman un peu tout ce qui fait la plume de Rodolphe Bringer : des personnages hauts en couleur, de l’aventure, de l’humour, parfois de l’absurde, des policiers infatués qui, pourtant, ne sont pas aussi doués qu’ils le pensent, des rebondissements, des faux-semblants, un peu de romantisme...



À travers ce duel entre deux journalistes pour savoir qui sera le premier à sortir le grand scoop et où chacun mettra des bâtons dans les roues de l’autre quitte à faire des entorses à la morale et au bon droit, Rodolphe Bringer nous livre, avant tout, une histoire amusante, bien rythmée, durant laquelle le lecteur s’amuse de la bêtise de certains, de la naïveté des autres alors que lui, le lecteur, a compris bien avant tout le monde les tenants et les aboutissants du récit.



Bien évidemment, le fait que le lecteur ait une longueur d’avance sur les personnages est voulu par l’auteur qui n’hésite pas à distiller des indices de-ci de-là, et participe à la bonne humeur du lecteur comme le témoin privilégié d’une bonne blague qu’il voit arriver de loin, un peu à l’instar de celui qui voit un passant marcher tête baissée vers un lampadaire et attend en riant sous cape la rencontre entre l’objet inanimé et l’humain qui le deviendra suite à cette collision fortuite.



On sait, on sent, que Rodolphe Bringer était un homme d’humour, toute sa carrière nous l’a démontrée, et qu’il aimait s’amuser de tout et de tous avec une certaine bienveillance.



Même quand il rend ses personnages ridicules, comme ici le policier Panari (ou dans certains romans, le commissaire Rosic), on sent qu’il a pourtant une grande tendresse pour eux et finalement, s’il leur octroie des travers risibles, n’est-ce pas pour les rendre plus humains et plus touchants que ces héros infaillibles ?



Mais ici, il fait se côtoyer deux extrêmes (trois ?) de personnalités. D’une part, G.-S. Point, un homme qui fuit la notoriété, le monde et les deux reporters qui, eux, au contraire sont à la recherche de cette notoriété, si ce n’est pour eux, du moins pour leur journal respectif. Et, enfin, le policier Panari, lui, qui apprécie cette célébrité qui l’entoure et qui la pense totalement justifiée.



Cette confrontation de style de vie est source de la plupart des moments drôles de l’histoire.



Car, si Panari est ridicule par sa fatuité et son orgueil, les deux journalistes, eux, le sont par leur volonté d’être le premier à livrer un scoop à ses lecteurs. Mais les deux jeunes hommes, même dans cette rivalité, conserve un second degré qui les rend plus sympathiques le policier alors qu’ils se trompent tout autant.



Au final, un roman amusant, rythmé, aux mystères assez facilement sondables... sauf pour les personnages.
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Mon crime

Mon crime est une nouvelle de Rodolphe Bringer, sans doute écrite au début du XXe siècle. Un journaliste tue accidentellement un prêteur sur gage. Il est chargé de couvrir ce meurtre par son journal. Ce court roman va à l'essentiel sans réel développement mais reste très plaisant à lire.
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Commissaire Rosic, tome 4 : Un homme volati..

Tout va bien, Rosic est là, Rosic qui « avait débrouillé des énigmes autrement inextricable que la volatilisation de M. Boudouran ».

Mais revenons au commencement de cette énigme.

Gaston Boudouran est un homme jeune, qui a été très éprouvé par la guerre – comme beaucoup d’hommes de sa génération. Son entreprise est prospère. Il est marié, à une jeune orpheline. Ce mariage a été « arrangé », c’est à dire qu’il a demandé à un proche de lui présenter une jeune fille qui pourrait devenir sa femme, qui accepterait de vivre dans une maison assez isolée, auprès d’un négociant en bois tout aussi solitaire. Ma foi, ce mariage semble sans nuage. Puis, un jour, Gaston Boudouran disparaît, comme cela, sur la route qui le ramenait chez lui. Comme est-ce possible, à une heure où les champs alentours étaient remplis d’ouvriers agricoles en plein travail – sans oublier le cantonnier qui jure ne pas l’avoir vu. Certes, il avait sur lui une belle somme d’argent, mais personne ne pouvait être au courant – belle somme qui était loin d’être la totalité de sa fortune. Le mystère s’épaissit encore plus quand sa bicyclette est retrouvé près du corps d’une femme assassinée. Celle-ci, arrivée depuis peu dans la région, séjournait à l’hôtel et n’a pas laissé derrière elle des indices permettant de l’identifier. Que faisait-elle là ? Pourquoi la tuer ? Rosic n’est pas au bout de ses surprises.

C’est la première fois que je rencontre cet enquêteur, et je dois dire qu’il est vraiment original. D’abord, il a une très bonne réputation – comme beaucoup d’enquêteurs de la littérature populaire. Mais, surtout, il reçoit un coup de pouce, pour ne pas dire un énorme coup de main, de son ennemi juré, Vix. Non, Vix n’est pas un « méchant », il vit de ses rentes, et il n’aime rien tant que donner un coup de main à ses amis. Par exemple, dans cette enquête, il séjourne chez un ami dont il n’a rien moins que sauver la tête, lors d’une précédente enquête. Ici, eh bien, il résout tout simplement le triple mystère (oui, une seconde disparition a lieu) et, grand seigneur, laisse Rosic faire ce qu’il veut avec ses conclusions. A-t-il raison ? Oui. Comme souvent (oui, j’en dévoile tout de même un peu) la solution est à chercher dans le passé des victimes, passé fort tourmenté et tumultueux. J’ai aimé me retrouver plonger dans une époque que je n’ai certes pas connu, mais dont j’ai beaucoup entendu parler par ma grand-mère.

Note : déjà, à cette époque, l’on se plaignait du changement d’heures, et l’on n’était pas décidé à suivre !
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Le crime de Mlle Pouque

Rodolphe Bringer est un des principaux piliers de la littérature populaire de la toute fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe.



Si j’utilise souvent le terme de « pilier » pour qualifier certains auteurs ayant œuvré pour la littérature populaire, celui-ci n’est en rien galvaudé quand il est utilisé pour décrire Rodolphe Bringer....



Mademoiselle Pouque est une jeune trentenaire qui, après avoir été professeur, comme son père, pour gagner sa croûte, après s’être retrouvée orpheline, a hérité de sa tante suffisamment d’agent pour ne plus avoir à travailler.



Du fait de sa dot, les prétendants sont nombreux à lui courir après. Mais la jeune femme n’en a cure. Elle cherche l’homme désintéressé pour pouvoir se marier.



Et c’est ce qu’elle trouve en la personne de M. Foulat, un jeune procureur.



Ce dernier étant relativement aisé, ne cherche pas fortune dans un mariage et, charmé par une Mlle Pouque qui, pourtant, ne fait rien pour se mettre en valeur, finit par la courtiser et réussir à en faire sa fiancée en attendant un mariage proche.



Mais voilà, Céline Pouque est une âme sensible qui ne ferait pas de mal à une mouche. Aussi, quand un soir, son fiancé se vante d’avoir réussi à envoyer un gredin à l’échafaud, Céline Pouque se rend compte qu’elle ne pourra pas passer sa vie en compagnie d’un homme dont le métier est de servir la viande au bourreau.



Aussi, elle rompt ses fiançailles et fuit la ville pour se réfugier dans le petit village dans lequel elle a hérité de la maison de sa tante que le locataire, le chef de gare du village, vient juste de libérer.



Ce dernier, ayant fait construire une maison non loin de celle qu’il occupait, devient le voisin de Mlle Pouque et commence à lui faire la cour. Mais quand il confie à Céline Pouque qu’il est entomologiste et lui fait visiter sa collection de petites bêtes épinglées, la demoiselle le rejette violemment et s’en fait alors un terrible ennemi.



Aussi, quand un soir d’orage, alors qu’elle vient de trouver un revolver dans le tiroir d’une commode, son chien hurle dans le jardin et qu’elle aperçoit une tête dépasser du muret de sa propriété, elle tire et l’homme s’écroule.



Rodolphe Bringer, on le sait, a beaucoup écrit. Nombre de ses textes sont légers, beaucoup sont même humoristiques et l’aspect sentimental fait souvent partie de ses récits.



Même quand l’auteur œuvrait dans le monde du policier, l’aventure, l’humour et les sentiments n’étaient jamais loin.



Dans « Le crime de Mlle POUQUE », le « crime » n’est qu’un prétexte pouvant faire penser à un texte policier. Mais la collection dans laquelle il a été publié en 1941, « Les Romans du Cœur » des Éditions Rouff, ne laisse aucun doute sur la veine sentimentale de l’intrigue.



Mais qui connaît et apprécie Rodolphe Bringer, comme moi, sait pouvoir apprécier les textes de l’auteur même quand ceux-ci n’entrent pas dans son domaine littéraire de prédilection (je ne vois que par le genre « policier »).



D’autant que « Le crime de Mlle POUQUE », initialement publié sous la forme d’un fascicule de 32 pages, un format ne permettant pas de dépasser les 10 000 mots, est un texte très court, du fait, entre autres, des quelques illustrations qui n’hésitent pas à manger plusieurs pages.



De ce fait, le récit tient sur 8 500 mots, une taille d’une concision permettant de passer outre un genre un peu plus fleur bleue et une intrigue qui, en fait, n’a pas grand-chose à voir avec le monde du polar.



Mais c’est sans compter sur la générosité de l’auteur qui se ressent jusque dans sa prose et la légèreté de ses textes qui, pour ne pas prendre sa source dans les profondeurs obscures de l’âme humaine, se lisent comme on aspire une bouffée d’air frais après avoir été baigné dans une atmosphère lourde et vénéneuse.



Au final, un très court roman léger, beaucoup plus sentimental et drôle que réellement policier, mais tellement représentatif de la plume de l’auteur et de l’ambiance habituelle de ses textes qu’il devient très agréable à lire.
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Le mystère du puits

Rodolphe Bringer est un auteur de la littérature populaire qu’il ne devrait plus être besoin de présente.



Du moins, ne devrais-je plus avoir à le présenter vu le nombre de fois où j’en ai parlé dans mes chroniques.



Effectivement, Rodolphe Bringer (1869 - 1943) est un auteur incontournable de la littérature populaire de par la quantité de sa production tant que par sa qualité et les genres et formats abordés.



Journaliste, écrivain, il nourrit les journaux de ses contes, nouvelles et romans ainsi que les collections fasciculaires et les collections populaires de ses très nombreux écrits pendant près d’un demi-siècle.



Il a abordé les genres à la mode à son époque, mais c’est bien souvent avec un certain humour qu’il développe ses histoires.



Félician, après une jeunesse passée à bourlinguer en Afrique, rentre en France, à Rocheplate, avec quelques billets en poche, afin de travailler dans la ferme héritée de son père.



Il rencontre l’oncle Gonzalve, un personnage hautain, désireux d’oublier ses origines depuis qu’il jouit de la fortune de son oncle. Celui-ci, n’ayant pas de descendance et ne voulant pas que ses biens soient partagés, a légué son pactole à l’aîné de ses neveux.



C’est ainsi que Gonzalve est devenu riche tandis que le père de Félician mourut dans la pauvreté.



Mais Gonzalve voit d’un mauvais œil l’arrivée de ce jeune homme qui, en plus de le ramener à sa condition dont il tente de s’extraire jusqu’en changeant son nom de Delorges en de Lorges, semble plaire à sa fille...



Rodolphe Bringer nous propose ici un mix des ingrédients dont il aime saupoudrer ses histoires.



On y retrouve, donc l’un de ses lieux fictionnels favoris : Rocheplate (l’autre étant Chantepie) deux villes situées dans le Tricastin, Région qu’il a grandement contribué à populariser (voir le blogue qui lui est consacré à ce sujet.)



On retrouve également le besoin d’exotisme avec ce personnage revenant d’Afrique (comme c’était déjà le cas dans « La double mort de Barnabé Klain », par exemple)...



Malgré la découverte dramatique que Félician va faire, ce court roman (pas tout à fait 20 000 mots) n’est pas un roman policier, mais bien un drame sentimental comme il était à la mode d’en écrire à l’époque.



D’ailleurs, cette base sentimentalo-dramatique, Rodolphe Bringer l’a souvent utilisée pour ses récits policiers.



Certes, il y a ici, le fameux mystère du puits qui aurait pu orienter le récit vers le suspens, mais l’auteur, pour se conforter, probablement, à la collection dans laquelle a été intégré son texte, a préféré rester dans le domaine dramatique, réduisant à sa portion congrue la part d’enquête permettant de résoudre ce « Mystère ».



Dommage pour un amateur de romans policiers tel que moi, mais il ne faut pourtant pas bouder cette production de l’auteur qui, si elle ne fait pas partie des plus grandes réussites de celui-ci, n’en demeure pas moins un plaisant roman, assez symptomatique de la plume et de la narration de Rodolphe Bringer.



Au final, un roman plus sentimental que policier et ce malgré le fameux mystère du puits, mais un roman agréable à lire...
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Commissaire Rosic, tome 0 : Le premier crim..

C'est la première enquête de l'inspecteur Rosic et c'est vraiment très court, 25 pages, mais ça permet d’apprécier, ou pas, l'écriture de Rodolphe Bringer. Une enquête rondement menée, juste le temps de faire connaissance avec Rosic et c'est déjà fini. Moi ça m'a donné envie de continuer donc ce sera avec "Le poignard de Chrital".
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Commissaire Rosic, tome 1 : Le poignard de ..

Toute première enquête (dans l'ordre d'écriture) d'Emmanuel Rosic.

L'auteur, Rodolphe Bringer, malheureusement oublié par les nouvelles générations, nous offre une intrigue complexe s'inscrivant dans le genre et l'ambiance de l'époque (en un peu plus sanglante) et proposant de multiples rebondissement.

On y découvre donc le policier, Rosic, qui nous dévoile plusieurs facettes de sa personnalité très complexe (ce qui sera confirmé par les titres suivants).

Pour prendre pleinement conscience de la complexité du personnage et de la série telle que diffusée à l'époque, l'éditeur a rajouté en fin d'ouvrage, un texte explicatif permettant au lecteur d'appréhender mieux le personnage et son auteur.

Un très bon moment de lecture comme on n'en fait plus à l'heure actuelle, malheureusement.
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Mon crime

Le narrateur, journaliste, crie dès le prologue avoir perpétré un crime dans son jeune temps. Un crime qu'il ne renie pas, qui ne lui donne aucun remords. En ce temps, là, avant la seconde guerre mondiale, il était journaliste, en quête de bons articles. Interrogeant un prêteur sur gages, icelui s’énerve, sort un revolver, le journaliste le boxe et part. Le lendemain, son patron le met sur l'affaire d'un meurtre, celui du prêteur. C'est alors qu'il comprend qu'il est mort suite à l'uppercut. C'est son ami l'inspecteur Carbon qui enquête, dilemme supplémentaire pour le jeune homme.



Rodolphe Bringer (1869 ou 1871-1943) fut journaliste, collaborateur de pas mal de journaux satiriques, dont le tout récent Canard Enchaîné. Très attaché à sa région, le Tricastin, il y retourna définitivement dès 1925 et continua d'y écrire. Il fut un écrivain réputé et célébré, oublié de nos jours. Il créa le personnage du Commissaire Rosic, et écrivit un nombre important de romans policiers et d'autres genres.



Mon crime a cela de bien qu'il n'est pas commun. Le narrateur est le coupable, ne veut pas que ça se sache, mais cherche à ce que personne ne soit accusé à sa place. Il faut dire que le décédé est une crapule, un escroc notoire dont la disparition fait plus de bien que de mal. Alerte, vif ce court roman alterne les passages descriptifs en langage correct et passe dans les dialogues à l'argot, au familier teinté de vocabulaire châtié ("congrûment" = de manière convenable). C'est bien tourné et bien trouvé cet angle différent des autres polars, au point qu'on se demande si et comment le journaliste parviendra à orienter son ami policier vers une solution qui satisferait tout le monde.



Par rapport à tout ce que j'ai lu ces dernières semaines dans le genre policier populaire, Rodolphe Bringer, se hisse en haut de la liste.



"J'avais un mort à me reprocher, j’étais un meurtrier, j'avais commis un crime, mais du moment que j'échappais à la Justice aucun remords ne me venait de mon forfait !... Comme l'avait dit Carbon, j'avais débarrassé Paris d'une belle fripouille, et ce Lévy était en vérité un de ces hommes dont la disparition peut être considérée comme une œuvre d'intérêt public !... Un jour ou l'autre ce vilain monsieur eût été arrêté, condamné, et il eut terminé au bagne une vie de rapines, de voleries et de friponneries !... C'était bel et bien, à tout prendre, un service que j'avais rendu à la société."
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Le dépit d'être riche

Âgé de trente ans, François-Gonzague-Alexis, marquis de Montmeyran, trente-deuxième du nom, n’a pas de soucis financiers. Mais il est toujours célibataire quoiqu’avenant.



Pourtant de nombreuses jeunes filles papillonnent autour de lui, mais il se méfie. Il sait qu’elles ne l’aiment pas ou peu, mais en veulent surtout à son titre ou à son argent.



Alors il décide de tester en se faisant passer pour un nommé Gargagne, représentant de commerce, et comme il a lu quelque temps auparavant une brochure vantant les mérites touristiques d’une petite ville du Tricastin, il part pour Dieulefit, non loin de Montélimar.



Le sieur Gargagne arrive donc en gare par le petit train d’intérêt local qui relie Montélimar à Dieulefit (ah le bon temps des petits trains d’intérêt local !) où il est attendu par Toinou, l’homme de peine des Bermès, qui se propose de le conduire à la pension de famille tenue par Mlle Bénivet avec son charreton à bras. Gargagne n’a d’autre bagage que sa petite valise qu’il préfère garder par devers lui. Le marquis de Montmeyran est vêtu sans la moindre élégance, son statut de représentant de commerce exigeant qu’il se montre sobre dans son habillement et dans ses façons de s’exprimer, et de ne donner que de maigres pourboires, et encore. Bref son attitude ne plaide guère en sa faveur.



La pension Bermès, afin de remplir la totalité des chambres, est bien obligée d’accepter de simples travailleurs, au grand dam de Mlle Bénivet la propriétaire. Parmi les pensionnaires, figurent M. de Chevigny, qui se prétend vicomte, voire comte, Mme Falotte dont le seul sujet de conversation tourne autour de sa fortune, et quelques autres convives dont Mlle Léonce, humble dactylographe vêtue pauvrement. Ce n’est pas la préférée de Mlle Bénivet, au contraire, elle la dédaigne, mais le taux de remplissage de sa pension de famille dépend du nombre de pensionnaires accueillis et non uniquement de ses préférences.







Débute alors ce que l’on peut considérer comme un aimable vaudeville, le comte de Chevigny lorgnant sur Mlle Léonce tandis que madame Falotte, la cinquantaine avancée est attirée par le comte trentenaire. Gargagne est subjugué par la belle Mlle Léonce, et comme celle-ci préfère se promener dans la campagne au lieu de jouer au tennis, jeu auquel elle ne comprend rien et ne saurait lui être utile dans sa profession, il l’accompagne dans ses déambulations campagnardes. Peu de choses à dire concernant les autres pensionnaires, sauf peut-être Mlle Chamais, qui fut professeur et passe ses journées à tricoter, et aussi à enquêter sur l’identité réelle de ses voisins de tablée.



Et naturellement, aucun de ceux-ci ne sont réellement ce qu’ils prétendent être, Gargagne en premier lieu. Et un tendre sentiment s’ébauche entre Mlle Léonce et le jeune marquis représentant de commerce, au grand dam du comte.



Une histoire que l’on pourrait croire convenue, mais qui réserve bien des surprises et qui se clôt avec humour. Et la maxime selon laquelle il faut se méfier des apparences prend tout son sens.



Le décor planté par Rodolphe Bringer lui est habituel, étant natif de Mondragon dans le Vaucluse et étant décédé à Pierrelatte dans la Drôme.






Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Commissaire Rosic, tome 12 : La double mort..

Rodolphe Bringer est un auteur majeur de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle qui œuvra principalement dans les genres « policier », « humour » et « sentimental ». Il fut également journaliste dans divers journaux, notamment des journaux satiriques.



Dans son immense production, on retiendra, du moins, je retiendrai, principalement, un personnage récurrent : Emmanuel Rosic, un commissaire de police, qui apparaît dans 13 histoires (14 si l’on compte une très courte nouvelle).



Le commissaire Rosic a pour principale caractéristique de ne pas être figé dans l’œuvre de son auteur, ni par son caractère ni par sa présence.



Ainsi, le commissaire Rosic peut devenir le héros de l’enquête, ou bien le dindon de la farce quand, trop sûr de lui, il se fait doubler par un détective.



De même, le commissaire Rosic peut être omniprésent dans une histoire, ou très en retrait, voire, n’intervenir que très tardivement.

Édouard, un jeune homme a la vie dissolue, ayant perdu ses parents, fêtard invétéré, se met à magouiller pour se faire de l’argent. La police l’arrête, mais celui-ci étant le neveu d’un haut magistrat, au lieu d’être emprisonné, il est convié à s’exiler, ce qu’il fait en partant au Congo pendant 7 ans.



À son retour au pays, tout a changé, sauf lui, qui est toujours épris de fête et de jeux. Il ne tarde pas à tout perdre et, acculé, ruiné, esseulé, il décide de se suicider dans les ruines du château familial.



Au moment de mettre sa menace à exécution, il entend une détonation dans le château. Il chercher d’où cela peut venir et tombe sur un cadavre encore chaud. Dans ses poches, une grosse liasse de billets, de quoi éponger ses dettes et se refaire.



Pensant que c’est la Providence qui lui a mis cet argent sur sa route au moment où il était désespéré, l’homme prend l’argent et s’en va jouer au casino et le fait fructifier.



En route, il rencontre un ami de régiment qui est gêné aux entournures, mais qui attend un homme avec qui il fait des affaires, un antiquaire, qui doit lui donner de l’argent. Très vite, Édouard comprend que l’homme mort dans son château est l’antiquaire. Problème, il apprend dans la foulée que le même antiquaire est censé être mort dans un accident de voiture, celle-ci ayant fait une embardée et ayant plongé dans le Rhône sans que le corps soit retrouvé.



Du coup, intrigué par cette histoire et voulant en connaître le fin mot de l’affaire, il accepte d’accompagner son ami sur les lieux du drame. Mais, chemin faisant, il se rend compte que son ami est effrayé à l’idée que le cadavre de l’antiquaire soit retrouvé. Tellement effrayé que celui-ci finit par s’enfuir en Suisse avec seulement quelques centaines de francs en poche.



Bien décidé à comprendre la terreur de son ami et cette histoire de double mort de Barnabé Klain (mort, officieusement, dans le château d’une balle dans la nuque et mort, officiellement, dans l’accident de voiture), Édouard va se lancer dans l’enquête.



La lecture de ce roman entre en résonnance avec celles des épisodes de la série « Marc Bigle » écrits par Gustave Gailhard dont les premières éditions remontent à une dizaine d’années avant.



Si ce n’est le principe de narration (première personne chez Gailhard, troisième personne chez Bringer), les personnages sont assez proches et leurs histoires également. Effectivement, on est face à deux personnages qui aiment jouer et qui, ruinés, se retrouvent face à un dilemme qui peut faire d’eux des hommes riches à condition d’accepter d’empocher l’argent d’un mort.



Bien évidemment, là ou presque s’arrête les similitudes bien que la propension des deux personnages à tomber, par hasard, sur des personnes qu’ils connaissent en font deux « Candide » en herbe (lire l’œuvre de Voltaire pour mieux comprendre).



Mais là où Marc Bigle, à part la décision de conserver l’argent, avait toujours été honnête, et devenait malhonnête pour conserver son train de vie, c’est le processus inverse que va expérimenter Édouard Montel qui, malhonnête au départ, va voir dans cet argent, la possibilité de se racheter une conduite et de mener une vie bien rangée (surtout après avoir rencontré Toniella, la fille de la fleuriste chez qui Édouard, jeune, se fournissait en fleurs pour en couvrir ses conquêtes de l’époque).



Excepté ces multiples coïncidences qui mettent à chaque fois sur la route du héros les personnages de son passé (mis à part celle de sa cousine qui sera expliquée par la suite), le cheminement du récit est plutôt agréable bien que l’on sente et que l’on puisse s’exaspérer de la propension de l’auteur de faire répéter, par son personnage, les mises au clair de la situation, dans le but, probablement, d’allonger le récit pour le faire tenir sur un nombre de pages suffisant pour en faire un roman publiable sous forme de livre et non pas dans un format fasciculaire.



Rodolphe Bringer abandonne ou presque son système de narration des précédents titres mettant en œuvre le commissaire Rosic (un chapitre consacré à la présentation et à l’histoire de chaque personnage) pour en faire un roman plus linéaire, mais également plus digeste (à part les mises au point répétitives).



Encore une fois, tout comme dans « Kérapian le justicier » et « Feu Grimaud », le commissaire Rosic apparaît tardivement, très tardivement, même, et n’a qu’un rôle subalterne dans l’histoire.



On notera que, tout comme dans les deux titres précités, il est encore question des colonies françaises. Au passage, on se désolera quelque peu de la vision qu’avaient les Occidentaux de l’époque des populations africaines.



Au final, mise à part les répétitions des réflexions du héros, le hasard qui le fait un peu trop souvent rencontrer des personnages de son passé qui ont en même temps rapport avec le défunt et le fait que le commissaire Rosic soit si peu présent, Rodolphe Bringer nous propose un bon roman policier d’aventures dans la veine des « Marc Bigle » de Gustave Gailhard.
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Mon crime

Rodolphe Bringer est un auteur incontournable de la littérature populaire du début du XXème siècle. Il a écrit beaucoup de gaudrioles et de textes légers et, même dans ses romans policiers, ont sent poindre un certain humour.



Si sa production policière a souvent été consacrée à son personnage récurrent du Commissaire Rosic, il a également écrit des « polars » sans le faire apparaître.



Quand on est habitué à la plume policière de Rodolphe Bringer, on ne peut qu'être surpris à la lecture de « Mon crime » et ce pour plusieurs raisons.

Comme l'expose si bien la 4ème de couverture, qui est également le début du prologue de ce court roman, Rodolphe Bringer utilise, comme rarement, la narration à la première personne.



Mais ce qui surprend, également, en cours de lecture, ce sont deux choses : l'éloignement pur et simple de sa région du Tricastin, une région qu'il a dénommée, inventée, cernée, définie, mais également, et surtout, l'absence d'humour de ce récit.



Car, dans les enquêtes du Commissaire Rosic, même si l'humour n'était pas toujours présent, la propension du policier à paraître ridicule suffisait à apporter une touche de légèreté. Ici, ce n'est point le cas.



Bruc, jeune journaliste à l'Aube, ambitieux et talentueux, décide de faire un papier sur les prêteurs sur gages. Pour cela, il engage un objet personnel au Mont-de-Piété, et décide de se rendre chez différents usuriers afin d'étudier leurs comportements.



Mais le premier rencontré, Monsieur Lévy, se révèle être un fieffé gredin. Alors que Bruc lui pose des questions, d'un air nonchalant, l'autre s'énerve et finit par sortir un browning. Le journaliste bondit, désarme son adversaire et lui assène un coup de poing avant de s'enfuir.



Rentré à son journal, son chef l'envoi sur un homicide : un prêteur sur gages a été retrouvé mort dans son bureau. Sur place, il rencontre Carbon, un fameux inspecteur de ses amis.



Ce dernier définit la victime comme une lie de la société, ce qui conforte le journaliste dans son absence de remords.



Seulement, quand le policier met la main sur un suspect que tout accuse, Bruc se retrouve devant un dilemne, être soulagé de ne plus pouvoir être inquiété pour son crime ou laisser condamner un innocent.



Les remords qu'il n'avait pas eu pour son crime, Bruc les a désormais pour le sort de cet innocent et décide de tout faire pour l'innocenter, si possible, sans avoir à s'accuser.



Écrit, donc, à la première personne, Rodolphe Bringer nous fait partager le cheminement de pensée de ce criminel par accident qui ne voit les conséquences de son crime que dans la condamnation éventuelle d'un innocent.



Comme le fera bien plus tard Francis Didelot dans « Le 7ème Juré », l'auteur nous conte donc l'enquête d'un meurtrier cherchant à innocenter celui qui est accusé à sa place de son crime.



Si la concision du roman (moins de 17 000 mots) ne permet pas à Bringer, comme le fit Didelot plus tard, de faire une introspection complète du tueur en présentant en profondeur les différentes phases par lesquelles il va passer, ni d'exposer longuement les actes de celui-ci pour prouver une innocence dont il ne doute pas, puisqu'il connait mieux que personne le coupable, Rodolphe Bringer nous livre pour autant un très bon roman auquel on ne reprochera que d'imposer son point final bien trop rapidement.



Effectivement, on aurait aimé que la joute entre le policier et le journaliste dura bien plus longtemps, que chacun se jette des arguments contradictoires à la face, cherche à démonter ceux de l'autre... malheureusement, le format 64 pages de la collection dans laquelle il est paru à l'époque n'a pas permis ce plaisir.



Pour autant, ne boudons pas notre plaisir tant ce roman nous offre une variation de plume de Rodolphe Bringer, dans sa narration, mais également dans le style. La raison se trouve peut-être dans le fait que ce roman ait pu être écrit dans les dernières années de vie de l'auteur (si tant est qui fut écrit pour la collection et qu'il ne s'agisse pas d'une réédition ou d'une oeuvre de fond de tiroir qui traînait depuis longtemps).



Au final, un très bon moment de lecture, un peu trop court, car j'aurais énormément apprécier que cet instant dure plus longtemps.
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Commissaire Rosic, tome 7 : Le bal rouge

Rodolphe Bringer, j'aimerais dire de lui que c'est un auteur que l'on ne présente plus mais, si OXYMORON Éditions lui a fait une belle place dans son catalogue, notamment avec sa collection « Commissaire Rosic », vous n'êtes pas encore assez nombreux à vous être délectés de ses textes et de sa plume même si le nombre de ses lecteurs croît lentement de mois en mois.



Rodolphe Bringer, pour vous rafraichir la mémoire, il vous suffit de lire l'article sur la sortie de « Le poignard de cristal », première enquête du Commissaire Rosic (si l'on excepte « Le premier crime de Rosic » une courte nouvelle écrite bien après, pour rallonger une réédition du 1er roman).



Après avoir lu la chronique sus-mentionnée, vous aurez compris que « Le bal rouge » est la 7ème enquête du Commissaire Rosic.



Le bal rouge :



Jacques Vix, joyeux rentier, ancien professeur de philosophie et, accessoirement, détective émérite et méconnu, croise, par hasard, à Orange, un camarade de guerre avec qui il a partagé les tranchées de Verdun et les éclats d’un même obus.



Heureux de cette rencontre, il accepte l’invitation de son frère d’armes qui, en plus de partager du bon temps avec son ami, veut lui présenter sa femme et lui faire visiter sa propriété composée d’un château, d’une ferme et de terres. Si l’on ajoute qu’un bal et des festivités sont prévues pour le lendemain soir, le destin a tout prévu pour le distraire…



La soirée se déroule sous les meilleurs auspices jusqu’à ce que, au petit matin, le valet de ferme soit retrouvé assassiné d’une balle dans la tête.



C’est le commissaire Rosic qui est chargé de l’affaire, un policier qu’il a déjà côtoyé et ridiculisé lors de précédentes enquêtes…



Le commissaire Rosic ne tarde pas à se faire une idée du coupable idéal, au grand dam de Jacques Vix qui, pourtant, décide de ne pas se mêler de cette histoire.



Mais, chassez le naturel et il revient au galop, un indice passé inaperçu aux yeux du représentant de la justice va émailler la volonté du pédagogue dont l’envie de connaitre le fin mot du mystère sera le plus puissant des carburants…



Encore une fois, Jacques Vix, ancien professeur de philosophie et rentier, va être opposé au commissaire Rosic. Jacques Vix pour qui, réfléchir et analyser, peuvent suffire à résoudre une enquête, va donc se confronter avec le Commissaire Rosic qui, malgré une bonne volonté et un bon esprit, a, généralement, tendance à se contenter des évidences.



Autant le dire tout de suite, l'auteur s'y est déjà amusé dans sa bibliographie, il n'a pas fait du policier le personnage principal de son roman. Loin de là puisque Rosic n'a qu'un rôle très subalterne et dans le roman et dans l'enquête. Jacques Vix va donc être une nouvelle fois en avant d'un roman de la série (même si celle-ci se nomme « Commissaire Rosic ») car, même si l'auteur relègué au second voire troisième plan, son antagonisme avec l'ancien professeur va être, également, une motivation pour ce dernier.



Jacques Vix est en visite à Orange et y croise un ancien frère d'armes à qui il porte une réelle affection et la réciproque est encore plus vraie même si la vie, à la fin de la guerre, a séparée les deux amis.



Retrouvés, ils ne veulent plus se quitter et Vix accepte l'invitation de son camarade à venir s'installer dans son château et faire la connaissance de sa ravissante femme.



Tout se déroule au mieux, jusqu'à une fête mémorable à tout point de vue puisque, au petit matin, le corps du valet de ferme de la propriété est retrouvé avec une balle dans la tête.



Le coupable est tout désigné : le fermier. Celui-ci n'a pas d'alibi, le défunt semblait tourner autour de sa ravissante et jeune épouse et, surtout, l'arme du crime est un fusil qui lui appartient.



Oui mais voilà, si les évidences suffisent au Commissaire Rosic, elles ne convainquent pas Jacques Vix d'autant que, très vite, il découvre un indice qui relie la femme de son meilleur ami à l'arme du crime. Et si le valet avait été tué par celle-ci ? Oui, mais, pourquoi ?



Jacques Vix va donc s'attacher à mener son enquête sans causer de tort à son frère d'armes. Oui, mais, comment faire ? Comment enquêter sur sa femme sans que personne ne soit au courant ? Et, pire ? Si ses doutes se retrouvaient avérés ? Que faire ? Détruire le bonheur de son ami ? Mais si sa femme est une tueuse ? Ne devrait-il pas être au courant ? Ne courerait-il pas un risque ?



C'est tout le dilemne qui va animer Jacques Vix d'un bout à l'autre du roman. Effectivement, en plus de suivre l'enquête, d'accumuler les indices et les soupçons, le lecteur va s'infiltrer dans l'esprit de l'enquêteur. Que faire ? Ne rien faire et laisser condamner un innocent ? Parler et faire souffrir son camarade ?



Mais, plus les doutes s'aggravent et plus l'évidence de ne pouvoir se taire devient tortueuse. D'autant que des soupçons n'ont jamais forgés des preuves. Et puis, les indices concordant entrent en contradictions avec d'autres éléments. Quelle piste suivre ?



Rodolphe Bringer nous offre là un bien bon petit roman policier, un brin psychologique, mais, surtout, très agréable à lire. Le lecteur suit les pistes découvertes par Jacques Vix et se pose les mêmes questions, est épris pas les mêmes doutes, jusqu'à une fin qui peut laisser des regrets ou des remords.



Au final, voilà encore un très bon roman de Rodolphe Bringer qui, comme je le disais en préambule, mériterait d'être bien plus connu des lecteurs..
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Commissaire Rosic, tome 0 : Le premier crim..

Le premier crime de Rosic est une courte nouvelle qui n'avait, à la base, pour unique fonction d'augmenter la taille de la réédition, aux éditions Le Masque, de « Le poignard de Cristal » alias « Le Mystère du B14 », la toute première aventure du commissaire Rosic écrite par Rodolphe Bringer.

Cette réédition en numérique permet, à l'éditeur OXYMORON Éditions, de faire découvrir le personnage gratuitement aux lecteurs, mais, surtout, de lui permettre, via un avant-propos intéressant, de découvrir un auteur et un personnage qui ont collaborés dans diverses éditions du début du XXème siècle et chez plusieurs éditeurs, rendant quasi impossible, aux lecteurs de l'époque, de pouvoir suivre l'intégralité des aventures du Commissaire Rosic.

Grâce à OXYMORON Éditions, les aventures du Commissaire Rosic seront toutes regroupées au sein d'une même et unique collection.

Quand l'on connait la qualité de la plume de Rodolphe Bringer et la complexité de son personnage de Rosic, cela promet de longues heures de plaisir de lecture.
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La Brigade des 5, tome 3 : Les années 20

Poursuivons notre voyage dans la littérature populaire avec la collection « La Brigade des 5 » et son troisième volume consacré aux années 1920.



Pour rappel, la collection « La Brigade des 5 » propose des recueils contenant 5 récits autour de 5 personnages récurrents de la littérature populaire.



Après s’être concentré sur les premiers enquêteurs ou criminels de cette paralittérature, des personnages tous issus de pays anglo-saxons (Sherlock Holmes, Arthur J. Raffles, Le vieil homme dans le coin, La Machine à Penser ou encore Nick Carter), puis sur les premiers récurrents issus de la plume d’auteurs français (Arsène Lupin, Toto Fouinard, Allan Dickson, Florac et La Glu ou encore Marc Jordan), voilà que la collection décide de traverser les décennies en commençant par les années 20, celle qui a vu l’émergence du format fasciculaire notamment avec la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi qui, entre 1916 et 1927 proposa plus de 200 titres à ses lecteurs.



Ce sont donc en majorité des personnages issus de cette collection qui compose la Brigade des 5 de ce troisième volume.



On y retrouve le commissaire Rosic dans « Le crime du mort ».



Si Rosic fait son apparition dans la première décennie du XXe siècle, avec « Le poignard de Cristal », publié en 1917 dans cette fameuse collection et qu’on le retrouve jusqu’au début des années 40, c’est bien dans les années 20, en 1920, qu’est publié le titre choisi.



Je ne reviendrai pas sur la plume de Rodolphe Bringer, que j’ai souvent abordé, ni même sur le commissaire Rosic qui est un des personnages les plus protéiformes de la littérature populaire puisqu’on ne sait jamais si celui-ci va être le héros de l’histoire ou bien le dindon de la farce, s’il va apparaître dès le début de l’histoire ou bien à la fin, bref, on ne sait jamais à quelle sauce le personnage va être cuisiné par son auteur.



Toujours dans les années 20, donc, c’est au tour de l’inspecteur principal Poncet d’Henry de Golen de faire son apparition.



L’inspecteur Poncet vécu une courte carrière littéraire puisqu’il n’est présent que dans six titres et si ses aventures sont symptomatiques, dans le style et dans la plume de ce qui se faisait à l’époque, on ne peut pas dire qu’il ait marqué la littérature populaire, pas plus, d’ailleurs, que son auteur, ce qui est bien dommage, car il prouva, sur certains titres, qu’il était capable de proposer des récits fort intéressants.



Un autre personnage méconnu de la littérature fasciculaire (comme presque tous les personnages, d’ailleurs) : Luc Hardy, le détective millionnaire, né de la plume du prolifique Paul Dargens (Paul Salmon).



On retrouve le personnage presque une trentaine de fois dans la fameuse collection « Le Roman Policier ».



Là encore, le genre et le style sont très représentatifs de ce qui se faisait dans les années 1920, où le récit policier tirait encore plus vers les genres aventures et actions que vers celui de l’investigation à proprement parler.



Puis c’est au tour de Iko Terouka de pointer son nez.



Le détective japonais est né de la plume de José Moselli (dont je vous ai également beaucoup parlé) et vécu de nombreuses enquêtes publiées entre 1919 et 1935 sous forme de feuilleton dans un magazine jeunesse.



On retrouve dans les aventures d’Iko Terouka tout ce qui faisait la plume de son auteur : de l’action, de l’aventure, du dépaysement, des voyages à travers le monde… José Moselli faisait voyager ses lecteurs, leur offrant, à travers ses récits, des descriptions de pays, de peuples, de traditions…



C’est le détective américain Paddy Wellgone qui clôt ce volume.



Bien qu’américain, c’est en France que le personnage sévit et, en plus, sous l’impulsion d’un auteur français : H.-J. Magog.



À l’instar du commissaire Rosic, Paddy Wellgone apparaît dans les années 1910, en 1912, dans un roman publié sous forme de feuilleton dans un journal : « L’énigme de la malle rouge ».



Si Paddy Wellgone n’est alors pas le personnage principal de cet excellent roman, il le deviendra dans divers récits fasciculaires publiés en partie dans la mythique collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi.



Malheureusement, là où le premier roman se montrait à la fois ambitieux, presque novateur dans son style, les récits fasciculaires, eux, s’inscrivent un peu trop dans le genre et le style un peu désuets des années 1920…



Voilà pour les années 1920.



Au final, un recueil très représentatif de ce qui se faisait dans la littérature populaire policière des années 1920, se concentrant sur la mythique collection « Le Roman Policier » des éditions, l’une des premières du genre en France, celle illustrée magistralement par Gil Baer.
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L'intrépide Bébert

Rodolphe Bringer est un auteur de littérature populaire qui écrivit pendant 50 ans une multitude de contes, de nouvelles et de romans dont il abreuva journaux, magazines, collections fasciculaires et autres entre 1894 et 1943 (date de sa mort. Il est né en 1869 – certaines sources avancent comme date 1871).



Sa production fut immense et les genres qu’il a abordés, divers (sentimental, historique, judiciaire, policier, aventures, humoristiques, jeunesse...)



Il est aussi le père du Tricastin, sa Région, qu’il fit reconnaître et découvrir en reconstituant son histoire et sa culture. L’action de ses récits se déroule souvent dans des villages réels ou fictifs de sa région Tricastine.



Pour ma part, je me suis surtout penché sur sa production policière, notamment à travers les enquêtes du commissaire Rosic.



Il était temps de le découvrir dans d’autres genres.



« L’intrépide Bébert » est un récit jeunesse publié, initialement, dans la collection « Le Roman du Jeudi » par les éditions Rouff en 1936.



La famille Perussel est frappée par le destin. Après la mort du père, chauffeur pour un marchand de bétail, il ne reste plus à l’épouse, pour vivre elle et son fils Bébert que les maigres revenus d’une petite épicerie.



Mais les épiceries ne manquent pas dans le village et les dettes s’accumulent jusqu’à ce que tous les biens soient saisis.



Mme Perussel n’a d’autre choix que de trouver un emploi de bonne, à Lyon, et confie Bébert à ses voisins, les Figéras, qui tiennent un garage. Cela tombe bien, Bébert adorerait devenir mécanicien.



En attendant, du haut de ses 12 ans, il tient la pompe à essence, ce qui n’est déjà pas si mal... sauf quand les imprévus s’en mêlent.



Rodolphe Bringer nous propose ici un petit récit d’aventures jeunesse de pas tout à fait 11 500 mots qui est dans la droite ligne des romans jeunesse de la collection « Les Romans du Jeudi ».



En effet, ce roman met en scène un jeune héros (ici, pas encore un ado) doté de qualités humaines indéniables (honnêteté, courage, respect, travailleur) que l’on cherche à exposer en exemple au jeune lectorat.



Le récit est empreint d’aventures, mais surtout d’une certaine morale qui veut que lorsque l’on a les qualités du héros, les choses finissent toujours par s’arranger et l’on est payé en retour.



Certes, ce genre de récit est un peu lisse, surtout un lectorat plus âgé, mais n’en demeure pas moins auréolé d’un certain charme suranné d’autant plus quand l’auteur a de l’expérience et maîtrise son ensemble, comme c’est le cas de Rodolphe Bringer.



Le lecteur suit donc sans déplaisir les aventures de ce jeune Bébert même s’il devine rapidement comment tout cela va se terminer (de façon positive, bien évidemment).



D’ailleurs, la construction du récit n’est pas sans rappeler celle d’un autre titre de l’auteur dans la même collection jeunesse : « Fil-de-Fer et Vert-de-Gris », dans lequel les héros, deux acrobates, ayant tout perdu à cause de la faillite de leur patron, se retrouve sans rien, mais, à force de courage et, surtout, d’honnêteté et de respects, finissent par reconquérir leurs rêves grâce au soutien et à la reconnaissance d’une riche personne.



Notons que l’action se passe, comme souvent chez Rodolphe Bringer, en pays Tricastin.



Au final, un petit récit gentillet qui se déguste comme une petite sucrerie.
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Fil-de-Fer et Vert-de-Gris

Rodolphe Bringer, quand seras-tu à nouveau aussi connu que durant tes heures de gloire, pour que je n’ai plus à te présenter ?



Mais comme lesdites « heures de gloire » remontent à un siècle et que, depuis, l’auteur est tombé dans l’anonymat, je me dois de vous parler un peu de Rodolphe Bringer.



L’auteur, né à Mondragon en 1869 (ou 1871 selon les sources) et mort à Pierrelatte en 1943 fut, au début du XXe siècle un écrivain adulé pour ses contes, ses nouvelles dans les différents journaux et magazines avec lesquels il collaborait tout autant que pour ses romans jeunesse, policier, aventures, sentimentaux, historiques, cape et épée...



Car Rodolphe Bringer était un écrivain qui écrivait (ce qui est le propre de l’écrivain), mais qui écrivait beaucoup, énormément, intensément.



Il faut dire qu’en près de 50 ans de carrière, il eut le temps de gratter sa plume sur le papier.



Aussi, sa production est immense tant dans sa quantité que dans sa diversité.



Depuis le conte humoristique de quelques lignes jusqu’au roman policier, l’auteur s’est essayé à nombre de genres et de formats de textes.



Mais c’est avant tout dans les formats courts et dans les journaux qu’il acquit l’amour du public (un public qui, d’après un site, pour lui écrire à Paris sans même avoir besoin de connaître son adresse tant celui-ci était connu).



Cependant, Rodolphe Bringer, outre les romans de taille classique, œuvra également beaucoup pour la littérature fasciculaire.



Ceux qui lisent régulièrement mes chroniques connaissent l’auteur pour son personnage récurrent du commissaire Rosic et n’ignorent pas que celui-ci vécut des enquêtes au format roman, mais également au format fasciculaire.



Mais Rodolphe Bringer ne s’est point contenté d’écrire des fascicules pour les collections policières, il en a également écrit, entre autres, pour des collections jeunesse.



Et c’est le cas pour le titre du jour : « Fil-de-Fert et Vert-de-Gris » qui est paru, initialement, en 1936 dans la collection « Les Romans du Jeudi » des éditions Rouff.



Le jeudi, jour de parution, était le jour de congé scolaire, on comprend bien que ces récits étaient destinés aux lecteurs les plus jeunes...

Deux jeunes acrobates, Fil-de-Fer (car il est mince et souple) et Vert-de-Gris (car la privation lui a donné un teint verdâtre) se retrouvent à la rue, sans rien, après que le cirque qui les employait ait été mis en faillite et toutes leurs affaires saisies.



Ils décident alors de se rendre à pied à Lyon, un voyage de plusieurs jours, afin d’espérer intégrer un autre cirque dans lequel travaille un ami.



Mais en route, il va leur arriver de drôles d’aventures qui vont bouleverser leurs vies.



4e de couverture succincte, qui s’explique par le fait que ce court roman jeunesse comporte exactement ce que l’on était en droit d’attendre d’un court roman jeunesse de l’époque : des héros jeunes, serviables, et toujours positifs ; de l’aventure ; des bons sentiments ; une fin heureuse...



Inutile alors d’en dire plus.



Effectivement, les personnages d’acrobates ou de clowns ont parfois été les héros de ses romans jeunesse (exemple, « Aux prises avec des gangsters » de Félix Celval, dans la collection « Romans pour la Jeunesse » des mêmes éditions Rouff).



Ce sont des personnages qui ont la sympathie immédiate de la jeunesse et qui sont susceptibles de vivre des aventures extraordinaires.



On retrouve donc ici tous ces ingrédients, sous la plume de Rodolphe Bringer qui s’il s’en sort honorablement dans cet exercice semble un peu bridé dans l’humour qu’il aime tant manier.



Car, dans un roman jeunesse, l’humour se doit d’être bon enfant et c’est le cas ici.



De plus les héros se doivent d’être positifs et lisses et comme il n’y a pas de méchant pour contrebalancer, cela affadit un peu le récit.



Le lecteur d’aujourd’hui n’est donc nullement surpris par le récit, s’attend même à la chute, mais après tout, le but de ces ouvrages était d’offrir une heure d’évasion à la jeunesse, ce que réussit à proposer l’auteur.



Au final, un court récit d’aventures jeunesse gentillet qui se lit avec plaisir, mais qui manque terriblement de rondeurs – genre oblige.
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Commissaire Rosic, tome 13 : Les trois Treize

Dans le car qui effectue la navette entre Taulignan et la petite gare de Chamaret, un seul voyageur qui semble dormir. Crin-crin, le chauffeur décide de le réveiller mais peine perdue. L’homme ne sortira pas de son sommeil, puisqu’il est mort, atteint d’une balle d’arme à feu qui s’est glissée jusque dans sa carotide.



Aussitôt Crin-Crin interpelle les trois hommes présents. Le chef de gare, Régis, son homme d’équipe, et le docteur Bégloud-Font, qui n’exerce pas sa profession étant assez riche pour vivre de ses rentes dans un château non loin. Il était venu afin de récupérer un paquet. Ils procèdent aux premières vérifications en attendant l’arrivée des gendarmes de Grignan. Mais le train de Nyons arrive en gare et les employés de la ligne ferroviaire doivent vaquer à leurs occupations premières.



Si l’individu qui git sur la banquette possède bien quelques babioles dans ses poches, dont un couteau d’origine indienne servant à prélever les scalps, ses papiers d’identité sont manquants.



Le parquet est immédiatement prévenu et les résultats de leur confrontation abondent dans le sens des gendarmes. Quelqu’un aurait tiré de l’extérieur, probablement lorsque le car avait emprunté une longue ligne droite dans les bois, parmi les truffières. Une fenêtre ouverte derrière l’homme, et le bruit de ferraille du car, empêchant le chauffeur de distinguer quoi que ce soit.



Alors que le Parquet déblatère, le juge, le substitut du procureur et son greffier, en compagnie du brigadier, un gendarme fait irruption annonçant le décès de monsieur Jéphe. C’est sa femme de ménage qui l’a découvert, étalé dans le couloir, un couteau planté dans le cœur. Ce monsieur Jéphe, installé dans la commune depuis quelques années, n’était guère causant mais toujours aimable avec les habitants.



Or selon l’hôtelier, l’inconnu du car s’était installé la veille dans une chambre de l’hôtel de Sévigné, avait rencontré monsieur Jéphe, puis était reparti. Il se nommerait, d’après le registre, Tom Wiking, et serait Américain. Voici un point d’éclairci. Mais il reste encore bien des zones d’ombre. Alors il est fait appel au commissaire Rosic, de la Police Judiciaire de Lyon.



Un début de piste se précise lorsque le commissaire Rosic, arrivé sur les entrefaites, est informé par le postier que le soir du drame du car, juste après la levée du courrier, monsieur Jéphe avait posté une lettre à un certain Lagodille à Paris.



Monsieur Jéphe avait une nièce mariée à un romancier célèbre œuvrant dans la littérature policière, Jean Méjean. Le couple est prévenu et comme de toute façon, Jean Méjean et sa femme devaient passer leurs vacances sur place, ils ne sont pas longtemps à arriver à Grignan. Or Jean Méjean décide d’enquêter sur l’assassinat de son oncle et tant qu’à faire sur celui de l’Américain.



Mais bientôt, au bout de quelques jours quand même, ne précipitons pas les événements, un nouvel assassinat est perpétré. Une légitime défense selon monsieur Bégloud-Font, car un individu qui tentait de s’introduire chez lui a été abattu par son valet, Melchior. L’indélicat personnage aurait tiré deux coups de feu envers Melchior qui a riposté, faisant mouche du premier coup. Pauvre Melchior, mutilé de guerre qui ne peut parler, la langue coupée par une balle qui n’était pas perdue lors de la Grande Guerre.







Qui du policier ou de l’écrivain parviendra à résoudre cette énigme ? S’engage entre les deux hommes une partie d’échecs, l’un possédant son expérience de policier, l’autre celui de romancier de littérature policière.



Je suppose M. Méjean, que vous venez m’apporter le concours de vos lumières, car nous travaillons, en somme dans la même partie, et nous sommes des façons de confrères.



Pourtant le romancier se défend de s’immiscer dans l’enquête, au départ, car par la suite il établira des déductions qui ne sont pas conformes avec celles du policier.



Non, certes, dans mes nombreux romans, j’ai mis en scène une ( !) assez grand nombre de policiers, tous évidemment géniaux. Mais si mes lecteurs s’y trompent, empêchés de réfléchir par l’entraînement d’un récit plus ou moins passionnant, moi, je ne puis me faire d’illusions, et je sais combien, en somme, ma tâche est facile et combien il m’est aisé de faire croire aux rarissimes qualités de mes détectives. Car, lorsque j’écris un roman, le crime dont il s’agit de dégager l’inconnu m’est connu dans les moindres détails, puisque c’est moi qui l’ai inventé, et dès lors, mon policier a toutes les facilités d’en déduire les phases, et tout mon talent consiste à l’empêcher de résoudre trop rapidement l’énigme posée.



Une profession de foi lucide, de la part du romancier qui ne peut être que l’auteur. Pourtant, un peu plus tard, il déclare à sa femme :



J’ai tellement débrouillé, en ma vie, des énigmes embrouillées dont j’avais, d’ailleurs, moi-même mélangé les fils, que je serais curieux de savoir si je serais à même d’élucider un problème dont je n’aurais pas moi-même posé les données !







Au cours de l’intrigue, Rodolphe Bringer revient plus ou moins longuement sur les antécédents de Jean Méjean, afin de mieux installer son personnage de romancier, et, vers la fin, le lecteur est tout aussi bien dans un roman policier que dans un roman d’aventures, car il faut se plonger dans le passé des différents protagonistes afin de connaître leurs motivations et expliquer le pourquoi du titre, qui au premier abord est assez énigmatique mais trouve son explication en fin de récit, une explication un peu tirée par les cheveux mais qui n’entache en rien la qualité de l’intrigue.



L’écriture est agréable, plaisante, et les dialogues sont souvent écrits comme s’il s’agissait de répliques de cinéma.







Roman posthume, à moins qu’il s’agisse d’une réédition non signalée, Les trois 13 s’inscrit à une époque de l’entre-deux guerre. Et le docteur de Grignan, s’appelle soit Barbier, soit Bernier, soit Cervier. Ce qui suppose une non-relecture de la part de Rodolphe Bringer.






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