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EAN : 9782373473520
84 pages
OXYMORON Éditions (31/01/2018)
4/5   5 notes
Résumé :
Je suis un assassin ! J'ai tué un homme ! Nul n'en a jamais rien su ! Personne ne le saura jamais ! Il y a bien longtemps de cela... Je n'ai aucun remords de mon crime ! Seulement une sorte d'angoisse quand je pense à toutes les émotions par lesquelles j'ai passé !... Et c'est pour cela que je veux écrire cette effroyable histoire afin de m'en décharger sur le papier. Il me semble que lorsque je l'aurai ainsi contée, mon esprit en sera débarrassé et que je n'y pense... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Rodolphe Bringer est un auteur incontournable de la littérature populaire du début du XXème siècle. Il a écrit beaucoup de gaudrioles et de textes légers et, même dans ses romans policiers, ont sent poindre un certain humour.

Si sa production policière a souvent été consacrée à son personnage récurrent du Commissaire Rosic, il a également écrit des « polars » sans le faire apparaître.

Quand on est habitué à la plume policière de Rodolphe Bringer, on ne peut qu'être surpris à la lecture de « Mon crime » et ce pour plusieurs raisons.
Comme l'expose si bien la 4ème de couverture, qui est également le début du prologue de ce court roman, Rodolphe Bringer utilise, comme rarement, la narration à la première personne.

Mais ce qui surprend, également, en cours de lecture, ce sont deux choses : l'éloignement pur et simple de sa région du Tricastin, une région qu'il a dénommée, inventée, cernée, définie, mais également, et surtout, l'absence d'humour de ce récit.

Car, dans les enquêtes du Commissaire Rosic, même si l'humour n'était pas toujours présent, la propension du policier à paraître ridicule suffisait à apporter une touche de légèreté. Ici, ce n'est point le cas.

Bruc, jeune journaliste à l'Aube, ambitieux et talentueux, décide de faire un papier sur les prêteurs sur gages. Pour cela, il engage un objet personnel au Mont-de-Piété, et décide de se rendre chez différents usuriers afin d'étudier leurs comportements.

Mais le premier rencontré, Monsieur Lévy, se révèle être un fieffé gredin. Alors que Bruc lui pose des questions, d'un air nonchalant, l'autre s'énerve et finit par sortir un browning. le journaliste bondit, désarme son adversaire et lui assène un coup de poing avant de s'enfuir.

Rentré à son journal, son chef l'envoi sur un homicide : un prêteur sur gages a été retrouvé mort dans son bureau. Sur place, il rencontre Carbon, un fameux inspecteur de ses amis.

Ce dernier définit la victime comme une lie de la société, ce qui conforte le journaliste dans son absence de remords.

Seulement, quand le policier met la main sur un suspect que tout accuse, Bruc se retrouve devant un dilemne, être soulagé de ne plus pouvoir être inquiété pour son crime ou laisser condamner un innocent.

Les remords qu'il n'avait pas eu pour son crime, Bruc les a désormais pour le sort de cet innocent et décide de tout faire pour l'innocenter, si possible, sans avoir à s'accuser.

Écrit, donc, à la première personne, Rodolphe Bringer nous fait partager le cheminement de pensée de ce criminel par accident qui ne voit les conséquences de son crime que dans la condamnation éventuelle d'un innocent.

Comme le fera bien plus tard Francis Didelot dans « le 7ème Juré », l'auteur nous conte donc l'enquête d'un meurtrier cherchant à innocenter celui qui est accusé à sa place de son crime.

Si la concision du roman (moins de 17 000 mots) ne permet pas à Bringer, comme le fit Didelot plus tard, de faire une introspection complète du tueur en présentant en profondeur les différentes phases par lesquelles il va passer, ni d'exposer longuement les actes de celui-ci pour prouver une innocence dont il ne doute pas, puisqu'il connait mieux que personne le coupable, Rodolphe Bringer nous livre pour autant un très bon roman auquel on ne reprochera que d'imposer son point final bien trop rapidement.

Effectivement, on aurait aimé que la joute entre le policier et le journaliste dura bien plus longtemps, que chacun se jette des arguments contradictoires à la face, cherche à démonter ceux de l'autre... malheureusement, le format 64 pages de la collection dans laquelle il est paru à l'époque n'a pas permis ce plaisir.

Pour autant, ne boudons pas notre plaisir tant ce roman nous offre une variation de plume de Rodolphe Bringer, dans sa narration, mais également dans le style. La raison se trouve peut-être dans le fait que ce roman ait pu être écrit dans les dernières années de vie de l'auteur (si tant est qui fut écrit pour la collection et qu'il ne s'agisse pas d'une réédition ou d'une oeuvre de fond de tiroir qui traînait depuis longtemps).

Au final, un très bon moment de lecture, un peu trop court, car j'aurais énormément apprécier que cet instant dure plus longtemps.
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Depuis décembre 2020, j'aime à me plonger dans la littérature fasciculaire, ces romans populaires qui ont précédé la création du livre de poche. Rodolphe Bringer (1871-1943) était journaliste, il travailla notamment pour l'Humanité et pour le Canard Enchaîné.
Mon crime est pour moi un véritable exercice de style réussi. Dès le début, nous savons que nous lisons la confession d'un meurtrier. Pourtant, de nombreuses questions sont en suspens : qui a-t-il tué ? Pourquoi ? Comment a-t-il réussi à échapper à la justice ? Toutes ses questions auront une réponse, en dépit du format court adopté.
J'ai aimé le style enlevé de ce récit. J'ai aimé aussi l'aspect un peu amoral du récit. C'est une chose d'échapper à la justice, et même de mener une vie ordinaire après avoir commis un crime. Cela en aurait été un autre de laisser payer un innocent à sa place.
Je ne dis pas que la police en prend un peu pour son grade dans ce récit. Je dis simplement que le brillant inspecteur Cardon – son devenir nous renseigne sur la réussite de sa carrière – enquête uniquement à charge, sans trop chercher si quelqu'un d'autres aurait pu commettre le crime. Heureusement qu'un vaillant journaliste était là pour le remettre sur le chemin de la vérité !
Récit court, je me répète, et pourtant, il nous parlera de la guerre, qui a changé bien des choses. Il nous parlera aussi de ceux qui tentent de sortir de la pauvreté, et peinent à y parvenir. Même le narrateur fut, autrefois, obligé de mettre des objets en gage pour voir venir. Alors que dire de ceux qui compte avant tout sur le hasard (les courses de chevaux) pour s'enrichir ? Leur situation n'est pas près de s'améliorer.
Mon crime – un récit policier agréable à lire.
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Je découvre Rodolphe Bringer avec ce récit à la première personne d'un journaliste qui avoue son crime en le couchant sur papier, pour lui-même uniquement. Je dois dire que je ne suis absolument pas déçue. L'auteur maîtrise parfaitement le format court, qui participe, à la fin du 19e/début du 20e, à donner toute sa richesse à la littérature policière. L'époque pour cela, en matière d'écriture, devait être assez exaltante...
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Le narrateur, journaliste, crie dès le prologue avoir perpétré un crime dans son jeune temps. Un crime qu'il ne renie pas, qui ne lui donne aucun remords. En ce temps, là, avant la seconde guerre mondiale, il était journaliste, en quête de bons articles. Interrogeant un prêteur sur gages, icelui s'énerve, sort un revolver, le journaliste le boxe et part. le lendemain, son patron le met sur l'affaire d'un meurtre, celui du prêteur. C'est alors qu'il comprend qu'il est mort suite à l'uppercut. C'est son ami l'inspecteur Carbon qui enquête, dilemme supplémentaire pour le jeune homme.

Rodolphe Bringer (1869 ou 1871-1943) fut journaliste, collaborateur de pas mal de journaux satiriques, dont le tout récent Canard Enchaîné. Très attaché à sa région, le Tricastin, il y retourna définitivement dès 1925 et continua d'y écrire. Il fut un écrivain réputé et célébré, oublié de nos jours. Il créa le personnage du Commissaire Rosic, et écrivit un nombre important de romans policiers et d'autres genres.

Mon crime a cela de bien qu'il n'est pas commun. le narrateur est le coupable, ne veut pas que ça se sache, mais cherche à ce que personne ne soit accusé à sa place. Il faut dire que le décédé est une crapule, un escroc notoire dont la disparition fait plus de bien que de mal. Alerte, vif ce court roman alterne les passages descriptifs en langage correct et passe dans les dialogues à l'argot, au familier teinté de vocabulaire châtié ("congrûment" = de manière convenable). C'est bien tourné et bien trouvé cet angle différent des autres polars, au point qu'on se demande si et comment le journaliste parviendra à orienter son ami policier vers une solution qui satisferait tout le monde.

Par rapport à tout ce que j'ai lu ces dernières semaines dans le genre policier populaire, Rodolphe Bringer, se hisse en haut de la liste.

"J'avais un mort à me reprocher, j'étais un meurtrier, j'avais commis un crime, mais du moment que j'échappais à la Justice aucun remords ne me venait de mon forfait !... Comme l'avait dit Carbon, j'avais débarrassé Paris d'une belle fripouille, et ce Lévy était en vérité un de ces hommes dont la disparition peut être considérée comme une oeuvre d'intérêt public !... Un jour ou l'autre ce vilain monsieur eût été arrêté, condamné, et il eut terminé au bagne une vie de rapines, de voleries et de friponneries !... C'était bel et bien, à tout prendre, un service que j'avais rendu à la société."
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Mon crime est une nouvelle de Rodolphe Bringer, sans doute écrite au début du XXe siècle. Un journaliste tue accidentellement un prêteur sur gage. Il est chargé de couvrir ce meurtre par son journal. Ce court roman va à l'essentiel sans réel développement mais reste très plaisant à lire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mais moi qui ne suis pas de la P.J., il se trouve que j'agis de la façon absolument opposée ! .... Et il me semble que, en toute justice, au lieu de rechercher les preuves qu'un garçon est coupable, vous devriez vous ingénier à prouver qu'il est innocent !
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Une assez jolie fille, cette Rota Koll, longue, mince, blonde, et bête comme un seau d'anthracite !
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