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Citations de Roger Grenier (95)


(...) Et s'ils (amis de la nature, mais "chasseurs" ) connaissent mieux que d'autres le comportement et le caractère des chiens, ils ne peuvent s'empêcher de les considérer d'un point de vue un peu trop fonctionnel. Car finalement le chien de chasse, le gardien de troupeaux, le chien de traineau, le chien d'avalanche, le chien policier ont une utilité dérisoire, à côté de celle du chien qui ne sert à rien. Celui-là est fait pour donner et recevoir l'amitié et l'amour. (p.93)
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Dans son discours de Stockholm , en 2006, le Prix Nobel Orhan Pamuk a fait le tour de la question:"J'écris parce que j'en ai envie. J'écris parce que je ne peux pas faire comme les autres un travail normal. J'écris pour que des livres comme les miens soient écrits et que je les lise. J'écris parce que je suis très fâché contre vous tous, contre tout le monde. J'écris parce qu'il me plaît de rester enfermé dans une chambre, à longueur de journée. J'écris parce que je ne peux supporter la réalité qu'en la modifiant. J'écris pour que le monde entier sache quel genre de vie nous avons vécu, nous vivons, moi, les autres, nous tous, à Istanbul, en Turquie. J'écris parce que je crois par dessus-tout à la littérature, à l'art du roman. J'écris parce que c'est une habitude et une passion. J'écris parce que j'ai peur d'être oublié. J'écris parce que je me plais à la célébrité et à l'intérêt que cela m'apporte. J'écris pour être seul..." (p.176/ Folio, septembre 2012)
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-Marc Bernard, le fils du chercheur d'or"-

Marc Bernard était tout à fait lucide. Il s'est interrogé lui-même sur son goût de liberté, avec sa conséquence inévitable, une certaine solitude. Il en parle dans- Mayorquinas-:
"Si l'on me demandait pourquoi je fuis les hommes, je ne saurais quoi répondre. Ils n'ont pas été dans l'ensemble hostiles, et je n'ai jamais beaucoup compté sur eux pour tenter d'être heureux... La liberté pour moi est la source du bonheur; c'est de là qu'il jaillit et court au hasard des heures. Mais il a son revers; ce qui était choix devient habitude, nécessité. Le goût de la solitude agit peu à peu comme une drogue." (p.30)
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Plus ou moins, écrire est une entreprise de séduction.Du lecteur,bien sûr.Mais aussi, secrètement, de celui ou celle avec qui tout peut commencer, ou avec qui tous les autres moyens ont échoué, ou encore avec qui tout est fini, bref avec qui on a un compte amoureux à régler. ( Folio, 2012, p.115)
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-Ecrire l'amour, encore-
Que nos livres, à défaut d'être promis à l'immortalité, deviennent ainsi des mots de passe qui restent ensuite, comme des précieuses reliques, dans la mémoire des amants, voilà sans doute ce que nous pouvons leur souhaiter de mieux. (p.118, Folio, 2012)
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A rapprocher du sentiment de Camus:
"Nous sommes quelques-uns à ne pas supporter qu'on parle de la misère autrement qu'en connaissance de cause" (p.54)
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-Un jeune homme fou de littérature, Gaston Gallimard-

Deux sortes d'hommes laissent une grande oeuvre: ceux qui sont mus par une idée fixe, et ceux qui, curieux de tout, incarnent pleinement leur époque. Gaston Gallimard relève des deux genres. Son idée fixe est la littérature, et sa curiosité fait de lui un découvreur. (p.81)
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Ce qui fait rêver, avec le morse, c'est le légendaire S.O.S, trois points, trois traits, trois points. Beaucoup passent leur vie à en lancer, sans grand espoir d'être entendus. Et nos livres, que sont-ils d'autres ? (p.18)
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-Ecrire l'amour, encore...-

Il faut ajouter, au sujet de la vie privée, un paradoxe majeur qui concerne l'amour. Aimer appartient au domaine de l'intime, ce qui n'empêche pas l'amour d'être un éternel sujet d'inspiration littéraire. (...)
Sans amour, nos oeuvres ont vite fait de devenir anémiques. (Folio, 2012, p.109)
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Rue Lamarck

De la rue Caulaincourt, après avoir descendu une volée d'escaliers, on se trouve rue Lamarck. Et là, à deux pas de l'entrée du métro, une librairie s'appelait Le Château des Brouillards, allusion à un célèbre édifice montmartrois. Il y a même un roman de Roland Dorgelès qui porte ce titre. Ma mère, passant devant la librairie, voit un livre de moi en vitrine. Toujours aussi sûre d'elle, elle entre et dit : " Je suis la mère de l'auteur." Le libraire, Maurice joyeux, lui répond: " Je serais heureux de le connaître." C'est ainsi que je suis devenu l'ami de Joyeux et de sa famille. Joyeux le bien nommé qui animait les anarchistes de Montmartre, le groupe Louise Michel, et le journal -Le Monde Libertaire- Ma mère m'introduisant chez les anarchistes ! Ce n'est qu'un des épisodes paradoxaux de sa vie, et de la mienne. (p. 91)
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Mais la photo ne date-t-elle pas du premier enfant qui a vu se refléter le ciel, les arbres, les prairies dans une goutte d'eau ? Ou d'Aristote qui perce un petit trou afin de pouvoir observer, sur le mur du fond d'une pièce obscure, le soleil écorné par la lune, au cours d'une éclipse ? Fixer l'image, ensuite, ce ne fut qu'affaire de chimie. (p. 10)
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cf. "L'Arcadie de Guy Marester" de Roger Grenier (Instantanés , Gallimard, 2007, p.154-155)

" Déjà indiscrets comme de vrais journalistes, nous avons vite découvert l'étrange cursus de notre nouveau collègue. Ingénieur, il avait été chargé de recherches dans la métallurgie, mais il avait aussi une licence de philosophie. Il aimait l'art grec et la peinture moderne. Bach et Faulkner. Plus étonnnant, cet oiseau des îles affichait une passion pour l'alpinisme (...)

-Autrefois en Arcadie-, son premier roman (...)
Tous les éléments de la personnalité future de Marester s'organisent lentement dans ce roman. A la Guadeloupe, un père et une mère divisés, une soeur infirme et la vieille Tontine aux pieds nus sont sa première société humaine. La deuxième partie est le récit de l'engagement de Christian dans la guerre, de sa désertion et de son retour à Paris. Dans la dernière partie, pendant une course solitaire en haute montagne, Christian retrouve, à défaut de l'esprit d'enfance, l'apaisement, la sérénité"
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-Flaubert, du python au perroquet-

-Un coeur simple-, avec son anecdote vontairement dérisoire, embrasse du regard ce champ immense que peu d'écrivains ont exploré de façon satisfaisante. L'amour pour le perroquet Loulou, c'est un recours contre une effrayante solitude, un substitut au neveu mort dans un pays lointain et exotique, des jeux et des fêtes secrètes. Flaubert dit le mot :
"Loulou était preque un amoureux. Il escaladait ses doigts, mordillait ses lèvres, se cramponnait à son fichu..."
un animal domestique est une protection contre les outrages de la vie, un recours contre le monde, la certitude un peu vaine d'être aimé à coup sûr, une façon d'être moins seul et plus seul. (p.36)
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A regret, dans cette galerie, je n'ai convoqué aucun ami vivant. Ce n'est pas que je tienne moins à eux. Mais ils peuvent attendre, tandis que les morts tombent de plus en vite dans l'oubli. Une perte de mémoire qui me semble une des plus graves maladies de notre époque. (p.12)
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-J.B. Pontalis entre le "je" et le "moi"-
Lire, et puis écrire. Au cours des premiers contacts avec un patient, l'analyste voit se dessiner un roman. Comme tout auteur qui rencontre un sujet, il le voit déjà écrit, terminé. Il le tient tout entier dans le creux de la main. Mais au bout de quelques séances, cela se brouillle, le roman s'évanouit. (p.87)
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Les cimetières parisiens sont très beaux, on peut s'y promener à loisir. (...)
Au cimetière de Passy, le monument funéraire de Marie Bashkirseff, la petite Russe passée à la postérité grâce à son Journal, est meublé de façon extraordinaire, en style 1880, avec des photos, des tableaux, des bustes. C'est un salon. (p. 12),
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Une photo permet de rêver sans fin. (p. 18)
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- Roger Caillois le passeur-

La littérature latino-américaine a été connue et aimée en France, et plus largement en Europe, essentiellement grâce à deux hommes qui avaient une vocation de passeurs. Ils ont été actifs l'un pendant la première moitié du XXe siècle: c'est Valery Larbaud. Et l'autre pendant la seconde moitié: c'est Roger Caillois. Roger Caillois que les hasards de la guerre, un long exil en Amérique du Sud, ont conquis à une littérature qu'il n'a eu de cesse de promouvoir en France. En France et partout dans le monde, grâce aux fonctions qu'il a occupées à l'UNESCO. (p.28)
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La mémoire est déjà elle-même un romancier. On sait maintenant qu'elle n'est pas une machine enregistreuse, mais qu'elle recompose sans cesse le passé. Elle invente plus qu'elle ne restitue. Elle est dynamique, se nourrit de notre imagination, de notre personnalité, de nos passions, de nos blessures. Il en est ainsi pour chaque être humain et c'est encore plus vrai pour l'écrivain. Les inventions de la mémoire lui sont plus utiles que sa fidélité. C'est pourquoi les modèles ne sont jamais tout à fait ressemblants aux personnages des romans. Ils n'ont été que des prétextes.

Vie privée, p. 94.
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L'essentiel de la biographie d'un écrivain consiste dans la liste des livres qu'il a lus.
Valery Larbaud

Pour être aimé, p. 168
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