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4.15/5 (sur 1502 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 23/03/1881
Mort(e) à : Sérigny(Orne) , le 22/08/1958
Biographie :

Roger Martin du Gard est un écrivain français.

R. Martin du Gard fut élève au lycée Condorcet. Issu d'une famille aisée d'avocats et de magistrats, il peut consacrer sa vie à la littérature.

Très tôt persuadé de sa vocation d'écrivain, Roger Martin du Gard se lance dans des études de lettres. Un échec en licence l'incite à passer le concours de l'Ecole des Chartes. Il intègre la prestigieuse école en 1899 et obtient son diplôme d'archiviste paléographe en 1905. Sa formation de chartiste, rigoureuse et scientifique, enrichit ses œuvres d'un point de vue historique et donne au jeune homme "le fétichisme de l'exactitude".

Après la publication d'un roman et d'une nouvelle à compte d'auteur, Roger Martin du Gard attire l'attention du milieu littéraire en proposant au comité de lecture de Gaston Gallimard un roman dialogué, "Jean Barois" (1913). La forme de cet ouvrage, qui tient de la pièce de théâtre ou du scénario, intrigue André Gide. Roger Martin du Gard et l'auteur des "Nourritures terrestres" deviennent dès lors amis. Les deux écrivains échangent, tout au long de leur vie, une correspondance dans laquelle leurs conceptions, antagonistes, de la littérature sont développées avec passion.

Tout en s'inscrivant dans la lignée d'Emile Zola en ce qui concerne le travail de recherche documentaire qui précède l'écriture, Roger Martin du Gard est un écrivain d'avant-garde et annonce le Nouveau Roman. L'histoire est une des clés de l'œuvre de Roger Martin du Gard. Après avoir traité de l'affaire Dreyfus dans "Jean Barois", le romancier, pour conclure son cycle "Les Thibault", analyse la marche à la guerre que connaît l'Europe avant 1914.

C'est en 1937, juste après la publication de "L'Été 1914", que R. Martin du Gard se voit attribuer le prix Nobel de littérature. Il passe ensuite une majeure partie de la guerre 1939-1945 à Nice, où il prépare un roman resté inachevé, "Le lieutenant-colonel de Maumort", qui sera publié en 1983 à titre posthume, et qui apparaît comme un vaste dossier documentaire extrêmement ambitieux.

Publiées peu après la mort d'André Gide, les "Notes sur André Gide" évoquent une des amitiés les plus importantes et enrichissantes qu'ait connues R. Martin du Gard.
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Source : livres.fluctuat.net
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Discours de Roger Martin du Gard pour le prix Nobel (1937).

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Citations et extraits (294) Voir plus Ajouter une citation
Roger Martin du Gard
“Ceux qui sont "bien pensants", parce qu'ils ne peuvent pas être "pensants" tout court. ”
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Sur France Inter : Concordance des temps 14-15
Actualité de Roger Martin du Gard
http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-actualite-de-roger-martin-du-gard-2014-12-13
http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4968098

On ne peut guère nier que l’œuvre de Roger Martin du Gard, plus d’un demi siècle après sa mort, traverse une période de purgatoire et que l’auteur de Jean Barois et de la saga des Thibault, prix Nobel en 1937, n’est plus fréquenté par nos contemporains autant qu’il le fut par les siens.
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“Ne vous illusionnez pas sur l’utilité de la production quand même. Est-ce qu’une belle vie ne vaut pas une belle oeuvre ? J’ai cru aussi qu’il fallait besogner. Peu à peu, j’ai changé d’avis…”
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“Votre au-delà est une invention merveilleuse: c’est une promesse placée si loin que la raison ne peut pas interdire au cœur d’y croire.”
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Roger Martin du Gard
“Je crois qu'il est impossible de ne pas éprouver une espèce de vertige, à ces premiers contacts avec la Science, lorsqu'on commence à distinguer, pour la première fois, quelques-unes des grandes lois qui ordonnent la complexité universelle”
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La vie, on sait bien ce que c'est : un amalgame saugrenu de moments merveilleux et d'emmerdements.
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"Je vous aimais tellement... que je ne vous désirais presque pas !"
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Antoine, las, mais bavard, ne pouvait songer qu’à Rachel ; hier, à cette heure-ci, il ne la connaissait pas encore ; et, maintenant, elle occupait chaque minute de sa vie.

Son exaltation contrastait avec les sentiments qui animaient Jacques, après cette paisible journée, et surtout à cet instant, sur ce chemin, au seuil de cette visite dont la pensée éveillait en lui une changeante émotion, assez semblable, par moments, à de l’espérance. Il marchait à côté d’Antoine ; il se sentait mécontent, soupçonneux ; il éprouvait ce soir contre son frère une prévention instinctive, qui ne s’exprimait pas, mais qui le murait dans une sorte de silence, bien que la conversation entre eux fût amicale autant qu’à l’ordinaire. En réalité, ils jetaient devant eux des mots, des phrases, des sourires, comme deux adversaires jetteraient des pelletées de terre afin d’élever un retranchement entre deux positions. Ils n’étaient, ni l’un ni l’autre, dupes de cette manoeuvre. La fraternité créait en eux une telle sensibilité qu’ils ne parvenaient plus rien à se cacher d’important. Une simple intonation d’Antoine vantant le parfum d’un tilleul tardif - qui venait de lui rappeler en secret l’odorante chevelure de Rachel - sans précisément renseigner Jacques, lui en disait pourtant presque aussi long qu’une confidence. Et il ne fut guère surpris lorsqu’Antoine, cédant à son obsession, lui saisit le bras, et, l’entraînant d’un pas plus rapide, se mit à lui conter son étrange veillée et tout ce qui s’en était suivi.
Le ton d’Antoine, son rire, son attitude d’homme fait, certains détails trop crus qui contrastaient avec son habituelle réserve d’aîné, provoquaient chez Jacques un malaise tout nouveau. Il faisait bonne contenance, il sourait, approuvait de la tête ; mais il souffrait. Il en voulait à son frère de lui causer cette souffrance ; il ne pardonnait pas à Antoine cette désapprobation qu’Antoine lui-même venait de susciter. Et, plus l’autre lui laissait entrevoir l’état d’ivresse dans lequel il avait vécu depuis douze heures, plus Jacques se réfugiait dans une résistance hautaine et sentait croître en lui une soif de pureté. Lorsqu’Antoine, parlant de son après-midi, se permit les mots « journée d’amour », Jacques eut un tel sursaut qu’il ne put le réprimer et qu’il se révolta :
- « Ah non, Antoine, non ! L’amour c’est autre chose que ça ! »
Antoine sourit, non sans fatuité ; et, surpris malgré tout, se tut.
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Dans un ménage, quand on s’entend bien, qu’on a très longtemps vécu ensemble, qu’on s’est usé l’un près de l’autre, on se sent liés par des sentiments profonds, une espèce d’entente sans explication, intérieure, inconsciente, et qui ne ressemble à rien d’autre, n’est-ce pas ? C’est ça qui fait un couple.
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Il erra un peu avant de retrouver l’emplacement de la tombe. Dès qu’il la reconnut, de loin, à la terre remuée, il se découvrit, et s’avança à pas compassés. Là gisaient maintenant six années de vie commune, de ruptures, de jalousies et de reprises, six années de souvenirs et de secrets, jusqu’au dernier de tous, le plus tragique, et qui aboutissait là.
« Après tout », songea-t-il, « cela pouvait se terminer plus mal encore… je souffre peu », constata-t-il, tandis que son front crispé et ses yeux noyés de larmes semblaient attester le contraire. Etait-ce sa faute, si la joie que lui causait la présence de sa femme était plus forte que son chagrin ? Thérèse, seul être qu’il eût aimé ! Le saurait-elle jamais ? Comprendrait-elle jamais, dans sa froideur sévère, qu’elle seule, en dépit des apparences, emplissait cette vie d’homme à bonnes fortunes où il n’y avait cependant jamais eu qu’un grand amour ? Comprendrait-elle jamais que, à côté de l’attachement total qu’il lui avait voué, tout autre penchant ne pouvait qu’être éphémère ? Et cependant, il en avait, en ce moment même, une preuve nouvelle : la mort de Noémie ne le laissait ni désemparé ni seul. Tant que Thérèse vivait, eût-elle été plus éloignée encore, eût-elle cru rompre tous les liens qui l’unissaient à lui, il n’était pas seul. Il voulut imaginer, l’espace d’une seconde, que Thérèse reposait là, sous ce tertre jonché de fleurs : mais il ne put en supporter l’idée. Il ne se faisait presque aucun reproche des chagrins qu’il avait causés à sa femme, tant, à cette minute solennelle, devant cette tombe, il avait conscience de ne lui avoir rien dérobé d’essentiel, de lui avoir consacré le plus rare et le plus durable de son coeur ; tant il avait conscience de ne lui avoir jamais un seul instant été infidèle.
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En fait, c'est la femme qui mène l'affaire. Le compte en banque est resté à son nom. Quand elle parle de son mari et du Bavarois, elle dit : "mes hommes", comme un caporal.
Dans chacune des deux chambres de la maison, il y a un grand lit.
Mme Loutre couche dans l'un, et son fils, dans l'autre. Mais on n'a jamais su lequel des deux "hommes" partage le lit de l'enfant, ni si c'est toujours le même.
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