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André Daspre (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070304424
528 pages
Gallimard (01/12/2003)
3.98/5   47 notes
Résumé :
Barois (à l'appareil) : " Allô ! le commissaire ? Bien... Je suis le directeur du Semeur. Il y a une émeute, rue de l'Université, sous mes fenêtres" Ah, déjà ? Bon, merci... " Je ne sais pas ; mille, quinze cents peut-être...

" Le tapage continue : martèlement cadencé des semelles sur le pavé, dominé par une sorte de rugissement, d'où se détachent, en notes plus aiguës, des cri"

Mort à Dreyfus ! Mort à Zola ! Mort aux vendus ! " Roger... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'écrivain français, Prix Nobel de Littérature, signe en 1913 un roman tout à fait singulier. Jugé impubliable et éloigné de la forme romanesque par les éditeurs de l'époque.


Le roman, car il ne peut y avoir aucun doute là-dessus, de Roger Martin du Gard a en effet de quoi surprendre. Sa forme est quasi-dialoguée, ses descriptions sommaires rappellent davantage celles d'un script que d'un roman classique. Ce qui n'est pas pour déplaire au lecteur. Au demeurant, la langue est impeccable et l'intrigue tout à fait aboutie.

“Je vois en vous Jean une tendance un peu trop prononcée à la réflexion”. On ne dévoilera rien en annonçant que le lecteur s'apprête à partager la vie de Jean Barois. Personnage central d'un roman où les autres personnages sont la religion catholique, la science et la recherche de la vérité dans leurs itinérances et leurs affrontements.

“Je crois qu'il est impossible de ne pas éprouver une espèce de vertige, à ces premiers contacts avec la Science, lorsqu'on commence à distinguer, pour la première fois, quelques-unes des grandes lois qui ordonnent la complexité universelle”

De la certitude au doute… à la certitude. Au détour de conversations avec des prêtres, journalistes, députés laïcs, de divergences profondes sur la réalité scientifique et le symbole de la religion, les opinions politiques qui traduisent ces différents élans, sur l'état du monde et ce vers quoi nous allons, Jean Barois annonce les débats qui nous animent encore aujourd'hui, dans les mêmes termes, indébrouillables. Que faire de la religion face à la science et vice versa ? Faut-il seulement les placer sur le même plan ? Et que faire de la vérité ? Vers où se dirige l'énergie collective ? Ou penche-t-elle ? Quelle tradition, quel ordre établi veut-elle renverser ? Martin du Gard surprend par l'actualité de sa réflexion, ce qui n'avait pas échappé à Albert Camus qui le surnommait “notre éternel contemporain”.

“La vie d'une génération, ce n'est qu'un effort qui en suit et en précède un autre.” Mais ne vous attendez pas à trouver autre chose qu'une remarquable intelligence de l'auteur, d'une rare tolérance, et qu'une synthèse qui doute encore d'elle-même, dans toute la bonne foi de son humilité. Comme un dialogue socratique, l'auteur ne tranchera pas entre les différents points de vue que peuvent développer ses personnages, c'est en cela que Jean Barois est un roman philosophique (bien que le personnage de Luce, de par sa sagesse, pourrait être une sorte d'avatar ou d'idéal de Martin du Gard, un peu à la manière du Brotteaux d'Anatole France dans Les Dieux ont Soif).

“Je crois qu'une doctrine puissante et jeune est par nature intolérante : une conviction qui commence par admettre la légitimité d'une conviction adverse se condamne à n'être pas agissante: elle est sans force, sans efficacité.”

N'allons pas croire pour autant que tous les personnages ne sont que des faire-valoir statiques d'idées philosophiques, des sortes de caricatures. le roman de Martin du Gard est en mouvement et les évènements de la vie privée influent sur la raison, la foi d'une proche peut faire vaciller les convictions les plus anticléricales.

“On obtient toujours ce qu'on veut d'un peuple, quand on sait l'exciter contre les Juifs…” du fait des évènements marquants de la vie politique au tournant du XXe siècle relatés dans le livre, notamment une immersion singulière et vivace au coeur de l'Affaire Dreyfus, Jean Barois peut aussi prétendre au qualificatif de roman historique. La citation ci-dessus, d'un journaliste et scientifique juif, Woldsmuth, ami de Jean Barois dénote là encore une perspicacité terrible de l'écrivain, quand on sait qu'un régime antisémite enterrera la Troisième République moins de trente ans après la publication du livre.

Paru quelques années seulement après la Loi de 1905, cet ouvrage fortement influencé par les conflits du religieux et du laïc pour régir la société est résolument d'actualité. Martin du Gard n'a plus la cote, et pourtant, quel bien cela fait de se plonger dans une oeuvre aussi exigeante que sincère.

Qu'en pensez-vous ?
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Autant surprenant que passionnant et ambitieux, ce "Jean Barois" de R. Martin du Gard.

Dans cette photographie instantanée de la France d'avant 1914, il saisit les tendances d'évolution structurelle de la société: d'une part, le formidable ébranlement du catholicisme, matérialisé par les questions posées par l'exégèse historico-critique des textes canoniques (cf Alfred Loisy et autres) mais provoqué plus fondamentalement par les progrès de la science et le besoin qui se généralise de penser par soi-même sans oeillères; d'autre part, le développement des idées socialistes et la remise en cause des ordres établis, en premier lieu la bourgeoisie et l'armée.
Bien entendu, les deux plans interfèrent et se croisent de multiples façons.

L'entremetteur très humain de la mise en scène de ces bouleversements sociaux est Jean Barois, homme instruit, élevé dans la tradition catholique qui adhère passionnément à la foi scientiste mais finit par s'effrayer, à la perspective de la mort, de ne pas percevoir le sens profond de sa vie, malgré ce qu'il en a fait. Ce n'est pas encore tout à fait l'absurde de Camus mais ça le laisse présager; au point qu'Albert n'a pas refusé de préfacer les oeuvres complètes de Martin du Gard dans la Bibliothèque de la Pléiade. NB: pour fermer la porte à toute ambiguïté, je précise que j'assume seul le rapprochement sémantique effectué ci-dessus.

On croyait s'embarquer dans un ouvrage centré sur le thème religieux; or, celui-ci sans être du tout esquivé - d'autant moins que le destin romanesque des protagonistes le percute à plusieurs reprises- est assez vite supplanté par la dimension donnée à l'Affaire Dreyfus -peut-être de façon un peu excessive d'ailleurs- et l'évolution générale des mentalités aux plans politique et social.

La forme littéraire adoptée par Martin du Gard est étourdissante et révolutionnaire.
Révolutionnaire, car, aux dires de Camus, ça ne s'était jamais fait avant et ça ne s'est jamais plus fait après (la préface déjà citée date de 1955).
Étourdissante, car le plaisir de lire est démultiplié par l'accord global trouvé entre le rythme du texte (la forme) et celui des idées et événements rapportés (le fond): des descriptions de contexte réduites à l'essentiel, par de courts préambules aux paragraphes, par des phrases brèves, sonnant clair, répercutant parfaitement l'ambiance; des dialogues animés et toniques, rendant compte avec efficacité des idées, argumentations ou états d'âmes des acteurs; l'insertion de lettres échangées. "Style théâtralisé" écrivait, de façon pertinente, dans sa critique papillon-lf.

La photo n'a pas jauni ni pris une ride; elle est bien sûr en noir et blanc, époque oblige; mais sans clichés! Les amateurs savent que celles-là suscitent les plus belles émotions.
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Un grand roman au sujet de la crise de la modernité à la fin du XIXème siècle.

Croire ou ne pas croire? C'est la question centrale. Entre des phases de doute insondable, les convictions puissamment sincères s'affrontent, parfois chez le même personnage. le combat intellectuel est rude. L'intrigue est notamment située pendant l'affaire Dreyfus.

Bienvenue chez Roger Martin du Gard. La documentation est solide, les détails sont minutieux, le style est propre. Voici une fresque qui suscite le questionnement en ressuscitant tous les points d'interrogation qui agitent la fin du XIXème siècle (avant 1914 donc) et la liste est longue. On est bien loin du page turner à cliffhanger. C'est la reconstitution historique d'un moment et en même temps c'est le destin d'un homme, avec ses certitudes et ses fragilités, sa fin.

Croire ou ne pas croire ? La profondeur de l'héritage catholique ou la construction de la libre pensée ? Est-il même possible de choisir ? Comme toujours Roger Martin du Gard ne donne pas son point de vue: pas par facilité, mais par choix et par pacte et par talent littéraires.

Pour amateurs d'histoire et d'humanité. Les fondus de SF y verront peut-être le personnage de Charles Péguy perdu dans les replis du multivers.

Anecdote significative ? Quand Roger Martin du Gard à reçu le prix Nobel en 1937, après la parution de la quasi-intégralité des Thibault (onze volumes dans une édition ordinaire de la collection blanche NRF de l'époque), vingt-quatre ans après la parution de Jean Barois, c'est dans une explication de texte de ce roman ci qu'il se lance pour sa conférence à Stockholm (disponible ici https://www.franceculture.fr/emissions/grands-ecrivains-grandes-conferences/xxeme-siecle-45-jean-barois ).
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Jean Barois est né dans une famille bourgeoise en Picardie. Son père, docteur en médecine, était athée et sa mère et la famille de sa mère étaient profondément catholiques.

A la mort de sa mère, Jean est élevé par sa grand-mère maternelle, dans un environnement empreint d'une forte religiosité.
Toute sa vie, Jean sera pris en étau entre la spirituelle et orthodoxe religion catholique et une attitude de libre-penseur. Jean Barois prendra le parti de finalement critiquer la volonté de l'Eglise, notamment à maintenir les foules dans l'ignorance, voire la bêtise, faisant fi des avancés de la science, en cette fin de XIXème siècle, qui prouvent que les Evangiles ne doivent pas être pris au pied de la lettre.
Jean Barois évolue donc dans cette France de la Belle Epoque qui voit s'affronter les camps : déterministes contre anti-darwiniens, dreyfusards et contre-dreyfusards, cléricaux et anticléricaux.

Si Roger Martin du Gard apporte des informations pertinentes sur cette ambiance, je regrette que Jean Barois ressemble trop aux autres livres de cette époque. A savoir, des échanges philosophico-religioso-politiques sur des pages et des pages. Cela m'a ennuyé car cela casse le rythme et les propos sont, pour moi, inintéressants.

Je n'ai pas accroché mais chacun ses goûts. Heureusement !
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Voici un beau livre que l'on peut apprécier à plus d'un titre.
Sa composition est originale car Roger Martin du Gard mêle plusieurs procédés littéraires qui, d'habitude, sont employés isolément. Les lettres n'y manquent pas, qu'elles soient isolées ou se répondent en un échange épistolaire dense. Enoutre, l'auteur y a inséré de très nombreux chapitres qui ressemblent à des scènes de théâtre avec didascalies. Mieux : il introduit dans sa trame des extraits qui proviennent de sources diverses : journaux, oeuvres littéraires ou polémiques, débats qui reproduisent scrupuleusement des comptes rendus sténographiques. Tout cela donne une composition inédite jusqu'alors.
L'aspect humain n'est pas à négliger. Nous assistons à l'évolution du héros qui se dégage peu à peu de la gangue religieuse de son enfance, ce qui amène le drame. Sa femme ne le suit pas dans son parcours, ni sa fille jusqu'au jour des retrouvailles. Alors père et fille se côtoient mais ne s'accorderont pas et resteront éloignés l'un de l'autre. L'âme humaine y est saisie dans toute sa complexité et dans les noeuds de ses contradictions. Ainsi Jean Barois exhorte à se débarrasser des reliquats religieux inculqués lors de l'enfance, mais dès le chapitre suivant, persuadé de mourir dans un accident, se met à prier le Je vous salue Marie. Faiblesse humaine, si humaine.
On l'aura compris, le problème religieux y est abordé sans détour et se confronte à l'athéisme qui a gagné les couches intellectuelles et scientifiques. le matérialisme et la science s'y opposent à la foi et aux dogmes catholiques. Mais sans jamais verser dans un didactisme excessif. Cet antagonisme se fait jour à travers des dialogues qui annoncent la saga des Thibaut ou lors d'une conférence où Jean Barois clame ses vérités et ses convictions sur un ton passionné. Les discussions entre père et fille relèvent de la même thématique et montrent que les arguments rationnels ne peuvent rien contre une foi chevillée au corps.
Enfin, n'oublions pas l'intérêt historique. La partie médiane du roman est consacrée à l'affaire Dreyfus, thème qui prend alors le pas sur toutes les autres considérations. Bonne et mauvaise foi s'y livrent une lutte où la haine l'emporte sur la modération, les pulsions sur la raison. C'est l'occasion de se rappeler à quel point la France a été divisée en deux camps. On sent très nettement que l'auteur s'est documenté, ne serait-ce que par les notes de bas de page où il cite ses sources. Et c'est là que le bât blesse : c'est la partie la moins intéressante parce que la documentation l'y emporte sur la création romanesque.
Bref, une oeuvre foisonnante qui, à bien des égards, continue de nous renvoyer notre propre image.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
“Ne vous illusionnez pas sur l’utilité de la production quand même. Est-ce qu’une belle vie ne vaut pas une belle oeuvre ? J’ai cru aussi qu’il fallait besogner. Peu à peu, j’ai changé d’avis…”
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“Votre au-delà est une invention merveilleuse: c’est une promesse placée si loin que la raison ne peut pas interdire au cœur d’y croire.”
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«L'assurance de votre lettre m'autorise à vous rappeler certains paragraphes de la constitution «Dei filius» du Concile du Vatican de 1870, qui me paraissent particulièrement significatifs et que je viens de recopier à votre intention:
«Si quelqu'un ne reçoit pas dans leur intégrité, avec toutes leurs parties, comme sacrées et canoniques, les Livres de l'Écriture, comme le Saint Concile de Trente les a énumérées, ou nie qu'ils soient divinement inspirés: qu'il soit anathème!

«Si quelqu'un dit qu'il ne peut y avoir de miracles, et par conséquent, que tous les récits de miracles, même ceux que contient l'Écriture sacrée, doivent être relégués parmi les fables ou les mythes; ou que les miracles ne peuvent jamais être connus avec certitude, et que l'origine de la religion chrétienne n'est pas valablement prouvée par eux: qu'il soit anathème!

Si quelqu'un dit qu'il peut se faire qu'on doive quelquefois, selon le progrès de la science, attribuer aux dogmes proposés par l'Église un autre sens que celui qu'a entendu et qu'entend l'Église: qu'il soit anathème!

Enfin ceci, d'une limpidité cristalline:
«Car la doctrine de la foi que Dieu a révélée n'a pas été livrée comme une invention philosophique aux perfectionnements de l'esprit humain, mais a été transmise comme un dépôt divin à l'Épouse du Christ pour être fidèlement gardée et infailliblement enseignée. Aussi doit-on toujours retenir le sens des dogmes sacrés que la Sainte Mère Église a déterminés une fois pour toutes, et ne jamais s'en écarter sous prétexte et au nom d'un intelligence supérieure à ces dogmes.

«C'est donc, cher ami, l'Église qui nous ferme ses bras.
«Pourquoi se cramponner, par je ne sais quelle tendresse sentimentale qui n'est guère payée de retour, à cette vieille nourrice qui nous a repoussés, qui tient pour criminels les efforts que nous avons faits vers elle?
«Réfléchissez encore une fois à tout cela. Tôt ou tard, j'en ai la certitude, vous en viendrez à penser comme moi. Vous vous apercevrez que vous n'avez accompli que la moitié du trajet vers la lumière, et d'un bond, vous ferez le reste.
«Je vous attends dehors, à l'air libre.
«Croyez, cher ami, à toute ma fidèle affection.

Jean Barois.»

Première partie. La chaîne
Chapitre I
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C'est là-dedans que j'ai appris, pour la première fois des choses comme ceci: Que les Évangiles ont été rédigés entre les années 65 et 100 après Jésus-Christ, et que, par conséquent, l'Église s'est fondée, a existé, pourrait exister sans eux... Plus de soixante ans après le Christ! Comme si, de nos jours, sans un seul document écrit, à l'aide de souvenirs et de vagues témoignages, on voulait consigner les actes et les paroles de Napoléon... Et voilà le livre fondamental, dont l'exactitude ne doit être mise en doute par aucun catholique!

(Tournant des pages.) Que Jésus ne s'est jamais cru Dieu, ni prophète, ni fondateur de religion, si ce n'est à la fin de sa vie, grisé par la crédulité de ses disciples...

Qu'on a été très long à édifier et à préciser le dogme de la Trinité, et qu'il a fallu plusieurs réunions de conciles pour fixer la double nature du Christ, faire la part de son humanité et de sa divinité... Bref: qu'il a fallu des années de controverses pour constituer ce dogme et le rattacher avec quelque vraisemblance aux paroles prononcées par Jésus; alors qu'au catéchisme, on nous l'enseigne, ce dogme de la Trinité, dès les premières leçons, comme une vérité élémentaire, toute simple, révélée par Jésus lui-même, et si claire, qu'elle n'a jamais été contredite par personne!

(D'autres pages.) Et ça! L'Immaculée conception... Une invention presque récente! Qui n'a pris naissance qu'au XIIe siècle, dans le cerveau mystique de deux moines anglais! Qui n'a été discutée et formulée qu'au XIIIe! Dont l'unique point de départ est la faute grossière de je ne sais quel traducteur grec, lequel s'est servi à tort du mot grec παρθένος jeune fille, pour traduire l'ancien mot hébreux, qui qualifiait naturellement Marie de jeune femme...

Vous souriez? Vous saviez tout ça? (Déçu.) Alors vous ne pouvez pas bien comprendre ce que j'ai pu éprouver à de pareilles lectures...

Première partie. Le compromis symboliste
Chapitre II
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«J'atteins cet affranchissement en pleine jeunesse
encore, en plein courage, après un long apprentissage de la servitude, après deux années pendant lesquelles j'ai obscurément et patiemment désiré cette liberté. Elle se donne à moi, enfin, sans restrictions, je l'étreins, je la possède, je m'initie passionnément à elle, je me rive à elle pour toujours! «Je me suis terré, seul, sans laisser d'adresse. Depuis des semaines je n'ai pas vu une figure d'autrefois, ni entendu le son d'une voix qui m'ait rappelé le passé! «Et tout me pénètre à la fois... Un printemps merveilleux emplit ma chambre, m'entoure de soleil, d'effluves de sève, de beauté! Jamais je n'ai ressenti rien de pareil... «Ne m'écris pas, cher ami, laisse-moi m'enivrer de solitude jusqu'à l'automne. Mais ne doute pas de ma fidèle amitié.

Jean Barois.»

Deuxième partie. Le Semeur
Chapitre I
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Vidéo de Roger Martin du Gard
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