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4.27/5 (sur 29 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Édimbourg , 1949
Biographie :

Ron Butlin est un romancier, dramaturge et poète écossais.

Diplômé à l'Université d"Édimbourg, il est également journaliste au Sunday Herald.

Il vit à Édimbourg avec sa femme, l'écrivaine Regi Claire.

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Ron Butlin : Appartenance
Dans une pièce de la Cité internationale universitaire de Paris dans le 14ème arrondissement, Olivier BARROT présente le roman de Ron BUTLIN "Appartenance".

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Au début, tu voulais boire l’océan pour le mettre à sec, mais tandis que tu t’y employais, toutes sortes d’horreurs – à la fois vivantes et mortes – sont apparues. Ces créatures tâtonnaient vers toi à l’aveuglette. Plus elles étaient horribles, plus tu buvais – comme si tu tentais de les avaler, de les ôter de ta vue. Tu ne bois pas pour oublier – cela ne se passe plus ainsi – au lieu de cela, l’océan est devenu tout ce qui n’est jamais arrivé, et quand tu bois tu peux nager sans effort là où l’humeur te porte. Tu bois effectivement comme un poisson dans l’eau, puisque boire te permet de respirer sous l’eau.
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La fenêtre de ton bureau est grande ouverte et pourtant tu peux à peine respirer, ton corps transpire. Déjà, tu t’es lavé les mains et le visage plusieurs fois, mais tu ne peux pas t’empêcher cette manière poisseuse de filtrer à travers ta peau. Et donc – Mozart.
Tu tournoies dans ton siège et contemple le bleu presque incolore d’un ciel d’été. L’océan, le cognac, et une sonate pour violon et piano. Si belle, si passionnée, et pourtant…
Déjà ton esprit vagabonde. Plus tu t’agrippes fort à la musique, plus elle devient insaisissable. Plus tu essaies désespérément de te concentrer, plus tes efforts se mettent entre le son et toi. Tu essaies de te mettre en apesanteur, afin de laisser ta musique te porter comme te porterait l’eau. Comme le cognac te porte.
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Elle avait arrêté ce qu’elle faisait et regardait dans ta direction. Tu pensais que tu avais réussi à faire bonne figure, mais l’expression sur son visage – maintenant que tu lui tournais le dos – était de la pitié. Tu es resté immobile un instant, puis tu t’es détourné de son image pour lui faire face directement.
De la pitié, as-tu pensé en toi-même. Plus tu lancerais des bouteilles contre le mur, plus elle te submergerait de pitié. Sans doute que si tu lui avais cassé une bouteille sur la tête, son regard de mourante aurait dit : « Tu me fais pitié, tu me fais pitié. »
Pitié. Le mot se prononce comme on crache.
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Les collègues savent que s’il doit y avoir une réunion dans ton bureau, tu leur feras la courtoisie de leur offrir un verre. Du cognac généralement, mais tu as du whisky et du xérès. Le gin, c’est trop embêtant, c’est vrai quoi, avec le citron, le tonic, les glaçons. Tu n’es pas un bar à cocktail après tout.
Le cognac, c’est le meilleur – et le plus simple. « Courvoisier. » Un nom à dire lentement, à énoncer en laissant les syllabes glisser langoureusement en rond dans ta bouche. « Courvoisier », as-tu répété en toi-même comme une incantation, une bénédiction.
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« Il n’a pas d’avenir, il n’a pas de passé non plus – c’est un ivrogne », avait dit l’homme. Pas d’avenir, pas de passé – ça laisse seulement le présent, as-tu pensé en toi-même. Mais il y a deux sortes de présent, n’est-ce pas : celui avec un verre, et celui sans. Pas très difficile comme choix. Pour toi.
Aussi, as-tu pensé, il y a seulement deux endroits dans le monde : là où il y a de quoi boire, et là où il n’y a pas de quoi. Quelque part – et nulle part.
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« Papa va vomir. »
Tu as atteint l’évier au moins. Tête au-dessus du vomi-cognac, du vomi-vin. Encore.
Repose-toi. En écoutant la pendule de l’entrée qui sonne six heures.
Tiens-toi au bord en inox. Tiens fort. Le métal parait frais contre ton front. Repose-toi là. Repose-toi – du voyage, du voyage de trente-quatre ans pour atteindre cet instant de paix, là.
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Trente-quatre ans plus tot, tu es né dans un petit océan et tu es venu au monde à sa plus grande marée, rejeté sur le rivage apres de nombreux mois à dériver sans espoir sur la mer. Ces jours-ci, cependant, tu vis instant apres instant comme un homme qui se noie.
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La mort, te disent-ils, est simplement une incapacité à voir assez loin dans l'obsurité.
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Le temps est le sentiment du désir que tu as d'etre ailleurs
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Pitié. Le mot se prononce comme on crache
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