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Citations de Rupert Sheldrake (44)


Le quatrième problème est posé par le simple fait de la reproduction : une partie « détachée » des parents devient un nouvel organisme ; une partie devient un tout.
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Le matérialisme ressemble à un culte inconscient de la Grande Mère. Le mot matière lui-même a la même racine que mère ; en latin, la première se dit materia et la seconde mater. L’archétype de la Mère peut prendre plusieurs formes, comme dans Mère Nature, ou dans Écologie, ou même dans Économie – une activité qui nourrit, finalement. Dans ces deux derniers mots, le préfixe grec eco signifie « famille » ou « maisonnée ». Un archétype est d’autant plus puissant qu’il est inconscient, car il ne peut être examiné ni discuté. (p. 56)
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Le point de départ de la science moderne a été le rejet de l’ancienne vision organique de l’univers. La métaphore de la machine devint centrale dans la pensée scientifique, avec des conséquences considérables. En un sens, elle était libératrice : de nouvelles façons de penser pouvaient émerger, encourageant l’invention des machines et l’évolution des technologies. Dans ce premier chapitre, je retrace l’histoire de cette idée et montre ce qu’il arrive quand on la remet en question.

Avant le XVIIe siècle, il était évident pour tout le monde ou presque que l’univers était un organisme vivant, tout comme la Terre. Dans l’Europe antique, au Moyen Âge ou à la Renaissance, la nature était vivante. Léonard de Vinci (1452-1519), par exemple, l’énonce explicitement : « Nous pouvons dire que la Terre possède une âme végétative, que le sol constitue sa chair, la roche ses os… et le va-et-vient des océans, sa respiration et son pouls. » William Gilbert (1540-1603), un pionnier de l’étude du magnétisme, se montrait tout aussi explicite : « Nous considérons que l’univers tout entier est animé, et que tous les astres, les étoiles ainsi que la noble Terre ont été gouvernés depuis le début par leurs propres âmes, dans un désir d’autoconservation. »

Même Nicolas Copernic, dont la théorie révolutionnaire du mouvement des astres, publiée en 1543, mettait le Soleil plutôt que la Terre au centre de notre système, n’était pas mécaniste pour autant. Ses raisons étaient mystiques autant que scientifiques. Il pensait que reconnaître sa position centrale magnifierait le Soleil : « C’est à bon escient que certains l’appellent la lumière du monde, d’autres son âme et d’autres encore le gouverneur. Hermès Trismégiste le nomme le Dieu visible, l’Electre de Sophocle l’appelle l’œil-qui-voit-tout. Et de fait le Soleil, de son trône royal, guide sa famille de planètes dans leur mouvement autour de lui. »

La révolution copernicienne en cosmologie a été un puissant stimulus pour le développement ultérieur de la physique. Mais le passage à la théorie mécaniste de la nature qui a commencé après 1600 fut bien plus radical. (pp. 39-40)
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Les sciences entrent dans une nouvelle phase. L’idéologie matérialiste qui a régné depuis le XIXe siècle est dépassée. Ses dix dogmes essentiels ont été invalidés. La structure autoritaire de l’institution, l’illusion de l’objectivité et le fantasme d’omniscience n’ont plus rien d’utile.

Une autre cause oblige les sciences à changer : la mondialisation. La science mécaniste et l’idéologie matérialiste ont grandi en Europe sous l’influence des conflits religieux qui ont obsédé les Européens à partir du XVIe siècle. Mais ces préoccupations sont étrangères aux cultures et aux traditions dans beaucoup d’autres parties du monde.

En 2011, les dépenses mondiales en recherche et développement scientifique et technologique ont dépassé 1 000 milliards de dollars, dont 100 milliards en Chine. Les pays asiatiques, en particulier la Chine et l’Inde, génèrent désormais d’énormes quantités de diplômés et d’ingénieurs. En 2007, l’Inde a décerné 2,5 millions de licences ès sciences et diplômes d’ingénieurs équivalents, la Chine 1,5 million, contre 515 000 aux États-Unis et 100 000 au Royaume-Uni. De plus, beaucoup d’étudiants aux États-Unis et en Europe viennent d’autres pays : en 2007 presque un tiers des doctorants en sciences et en ingénierie aux États-Unis étaient étrangers, avec une majorité d’Indiens, de Chinois et de Coréens.

Pourtant, l’idéologie matérialiste née de leur passé européen à accompagner l’enseignement des sciences en Asie, en Afrique et dans les pays musulmans. Le matérialisme tient son pouvoir de persuasion des applications techniques de la science, mais ces succès ne prouvent pas que son idéologie soit la vérité. Si les scientifiques adoptaient une vision plus large de la nature, la pénicilline ne cesserait pas pour autant de tuer des bactéries, les avions de voler et les téléphones portables de fonctionner.

Personne ne peut prévoir comment les sciences vont évoluer mais reconnaître que « La Science », seule et unique, n’existe pas faciliterait, je crois, leur développement. La « science » a cédé la place aux « sciences ». En dépassant le physicalisme, la physique a changé. Si les sciences se libèrent de l’idéologie matérialiste, de nouvelles occasions de débat et de dialogue se présenteront, et de nouveaux horizons s’ouvriront pour la recherche. (pp. 363-364)
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