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Critiques de Salvador Dalí (30)
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La vie secrète de Salvador Dalí

"La différence entre les surréalistes et moi, c'est que moi je suis surréaliste."

(S. Dalí)



Petite, j'étais fascinée par les tableaux de Dalí. Quel enfant ne le serait pas, devant une pareille explosion fantasmagorique peinte d'une façon aussi réaliste, si loin des abstractions inaccessibles à cet âge-là ? Au point qu'avec le recul, je me demande si les enfants, avec leur sainte ignorance et leur imagination ne sont pas le meilleur public pour les surréalistes; leur perception du monde n'en est parfois pas loin.

Je faisais plein de dessins encore plus "surréalistes" que Dalí, et j'étais persuadée de ma "génialité".

Puis j'ai lu ce livre qui m'a remise à ma place. Mon imagination était loin d'être aussi perverse et débridée que je ne le pensais, et quant au prétendu génie... hmm...!



La quatrième de couverture vous informe que ces mémoires sont un monument que Dalí a érigé à sa propre gloire. Certes, mais à 38 ans Dalí était déjà célèbre, et ce livre retrace surtout la partie de sa vie où Dalí est devenu "Dalí". C'est le récit d'une transformation qui pourrait déstabiliser plus d'un lecteur. Dalí a douté de beaucoup de choses, mais jamais de son propre génie. Il nous ouvre son monde, explique sa méthode paranoïaque-critique, et peu à peu on finit par comprendre que derrière ces mots il y a plus qu'un fanfaron au don artistique.

Dalí n'a cure de se montrer sous un beau jour. Il a écrit son livre de la même façon qu'il peignait : en alignant les mots avec soin et avec un incroyable souci du détail, en laissant apparaître ses visions perverses et érotomanes, ses tendances exhibitionnistes, narcissiques et sadiques.

Ses mémoires sont comme une tortilla géante, fantasque et démesurée, qui déborde de partout de l'assiette de taille standard; elle est délicieuse, mais il faut manger lentement, sinon ça risque de vous étouffer.



Les vrais souvenirs d'enfance sont mélangés avec des "faux", mais vous ne verrez aucune différence. Phobies, égocentrisme, sadisme et fétichisme sont les mots clés de l'enfance de Dalí.

L'Académie de Madrid. La "période dandy", et la rencontre avec les surréalistes. Et avec Lorca, probablement le seul de ses amis qui lui a inspiré de l'admiration, doublée d'une dose de jalousie. Puis, l'exclusion de l'Académie...

Tout cela forme une suite ininterrompue d'anecdotes qui ne peuvent pas vous laisser indifférent, en hésitant sans arrêt entre "admirable" et "détestable".

Mais dès le début, on sait que tout cela converge vers une sorte d'épiphanie : la rencontre avec Gala.

Dalí est incontestablement un génie, mais un génie chaotique. Il affirme que la seule différence entre lui et un fou, c'est que lui n'est pas fou... mais sans Gala Eluard, son unique amour qui l'a soutenu et aimé en retour pendant cinquante incroyables années, qui sait... ? Salvador sauvé ? Gala est la seule chose que Dalí ne livre pas d'une façon impudique, dans son récit. Elle fait le lien entre "Dalí" et la réalité.



L'image que Dalí donne de soi est tout sauf modeste, mais (même si ça peut paraître risible), sous ce masque excentrique à moustaches il y a un peintre traditionaliste plein d'humilité qui préfère le travail bien fait et de véritables valeurs artistiques à la temporalité des -ismes (y compris l'académisme, et les -ismes idéologiques). Dalí réactionnaire, qui ose saluer le roi moqué Alphonse XIII, Dalí qui voue un culte absolu aux peintres classiques, surtout Raphaël. Ses réflexions sur le monde "moderne" font penser à la poésie d'Eliot pleine de désespoir. Dalí qui se moque des surréalistes et de leur surréalisme artificiel de pacotille, car le surréalisme n'est pas un courant, c'est une façon de vivre. La sienne.

Après tout, il n'y a que le temps, cette montre molle, qui décidera si lui aussi est périssable.



"Qu'est-ce que le Ciel ? Où peut-on le trouver ? "Le Ciel ne se trouve ni en haut, ni en bas, ni à droite, ni à gauche, le Ciel se trouve exactement au centre de la poitrine d'un homme qui a la Foi"

A cette heure je n'ai pas encore la Foi, et je crains de mourir sans Ciel." (1941)



J'espère que Dalí a fini par trouver. J'aligne 5 étoiles sur 5 sur le piano, sans aucune hallucination partielle, Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech, et merci.



P.S. Comme je n'arrive absolument pas à saisir ni décrire l'instant où la folie bascule dans le génie (ou vice-versa ?), je rajoute un petit bonus qui parle tout seul :

https://www.youtube.com/watch?v=eTOFqBVHG2w
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Journal d'un génie

Ce n’est pas un scoop, Salvador Dali est un drôle d'oiseau. Sa devise « La seule différence entre un fou et moi, c’est que je ne suis pas fou » le campe tout entier.

Ce livre contient des extraits de son autobiographie combinés avec des extraits de son journal ; il est complètement à l’image du personnage, comme on peut s’en apercevoir à la seule lecture de quelques exergues de chapitres « En juillet, ni femme ni escargot », « Trois mille crânes d’éléphants »… mais ses idées étranges méritent le détour.



Pour moi, c'est sans modération.

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La vie secrète de Salvador Dalí

Un livre extraordinaire. Au sens propre : qui sort de l'ordinaire. Tant par la personnalité de son auteur que par ce qu'il y décrit.



D'abord, il est très bien écrit. Ce qui rend sa lecture bien plus aisée qu'on ne s'y attendrait pour peu qu'on connaisse un peu l'animal. Ce qui s'explique quand on regarde la page de garde et le discret "Adaptation française de Michel Déon". Et on trouve effectivement sur GoogleBooks les extraits du manuscrit original, qui est bien le galimatias qu'on pouvait craindre, dans un français parfois approximatif. Un grand merci donc à l'éditeur qui a eu la bonne idée de le faire "adapter".



Ensuite, ce qui frappe dans le contenu, une fois passé le côté hyper auto-satisfait là encore prévisible, c'est l'impudeur absolue avec laquelle Dali se livre. Et cela en devient fascinant.



Il nous livre les pensées intimes de son enfance de tyranneau enfant-roi, puis de son adolescence hors norme, et enfin de ses débuts dans la petite société des beaux-arts madrilènes. Il expose sans fard son incommensurable égoïsme, qui déclenchera sa recherche permanente d'être considéré comme le centre du monde à travers ses excentricités. Car il a sans doutes vite compris que c'était plus rapide ou facile que par son travail.



Et pourtant, il ne cache pas non plus être un bourreau de travail, condition absolument indispensable à la réussite artistique. Un de ses points les plus positifs, assurément.



Parmi les meilleurs moments, les plus désopilants, il y a ces relations de ses conférences. Dès la première, son unique objectif est de créer l'événement, le scandale, et il y parvient au moyen d'expédients souvent très inventifs. Il y a aussi ses débuts dans les écoles d'art, où son sentiment de supériorité absolue fait des merveilles.



En revanche, la partie consacrée à son premier séjour parisien sent le faux. Et surtout cette première rencontre avec Picasso, où le maitre aurait immédiatement reconnu son égal. Du coup, ça jette un peu de suspicion sur l'ensemble de cette partie. Également agaçante, cette propension à penser qu'il a tout amené au surréalisme. Il n'y a qu'a regarder les œuvres antérieures ou contemporaines de ses congénères du groupe pour voir qu'il y a autant pris qu'apporté.



Ce qui reste probablement vrai, c'est son incroyable incompréhension des conventions sociales, sans doutes due à son enfance hyper-protégée. Associée à son sentiment de supériorité, cela découle ensuite sur le mépris affiché et constant de ces conventions. Ce qui en fait quand même un personnage hors norme.



Pour conclure, il ne faudrait surtout pas croire ce livre réservé aux afficionados de Dali ou du surréalisme. Il est recommandé à tous, pour une plongée stupéfiante et enrichissante dans le monde intérieur d'un personnage doué d'une créativité incroyable, drôle et anticonformiste.
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Journal d'un génie

Il n’est pas question ici de percer l’intimité d’une personne de renom. Ce journal est d’emblée écrit pour être lu. Rédigé entre 1952 et 1963, l’auteur ne s’y livre pas réellement, il s’y expose dans toute son extravagance, dans toute son arrogance aussi et sans aucune marque d’humilité, sans le moindre doute quant à la vie de pacha qu’il mène. Salvador Dali a souhaité être riche, il l’est et compte bien jouir au maximum de son temps libre pour suivre toutes ses lubies.



D’imbuvable, son comportement en devient tellement caricatural que le lecteur ne peut que rire de tant d’exubérance absurde, plaignant le triste amateur qui aurait souhaité obtenir l’avis du grand Dali sur son œuvre, plaignant le notaire qui aurait voulu lui faire entendre raison sur des questions simplement administratives, puis judiciaires faute d’attention.



Les crises créatives sont entrecoupées d’épanchements amoureux pour Gala Dali, de réflexions sur les écrits de Friedrich Nietzsche ou encore de délires scatologiques dont je me serais volontiers passée. Je ne regrette pas cette lecture, extrêmement surprenante et délirante au sens premier du terme, mais je ne sais pas ce que j’en garderai à moyen et long terme. Il semble que les obsessions de Salvador Dali, gratuites et insouciantes, ne mènent nul part, telles celles d’un enfant trop gâté qui ne sauraient plus comment occuper son temps. Le récit n’en est que plus drôle, je salue au passage l’élégante moustache de l’auteur !
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Les Minis du grand Art : Dali

« La vie et l'oeuvre de Salvador Dalí sont indissociables. L'expérience vécue se précipite dans son oeuvre et s'y mêle si intimement que la grande majorité de ses tableaux ne peut se déchiffrer qu'à la lumière des faits biographiques.» (p7)



Né en 1904 à Figueras en Espagne, le jeune Dalí prend ses premières leçons de dessin à l'âge de dix ans. Très jeune, il découvre la technique des peintres impressionnistes et peint le paysage de sa Catalogne natale. Son père est un notable respectable qui fréquente l'avant-garde politique et intellectuelle de l'époque. L'été, la famille le passe à Cadaqués, dans un village de pêcheurs. C'est sur cette côte catalane rocheuse qu'il puise l'inspiration de ses futures oeuvres : « L'érosion a créé d'étranges formations dans lesquelles se devinent des visages ou de petits animaux. »



En 1922, il s'inscrit à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Madrid. C'est un étudiant rebelle. Lors de son court passage dans la capitale espagnole, il rencontre Luis Buñuel et Federico García Lorca. Il réalise des expériences plastiques diverses (dadaïsme notamment) tout en étant toujours à la recherche de sa propre identité. À cette époque il prend souvent pour modèle sa soeur Ana-Maria et se rapproche de la Nouvelle Objectivité.



Sous l'influence notamment de Miró, « Dalí commence à installer très librement ses motifs dans des paysages d'apparence irréelle, dont la seule constante sont des rochers de la Costa Brava ; les fragments de corps, de visages et de membres, le cadavre d'un âne ou les squelettes d'oiseaux qui peuplent ces tableaux illustrent l'esthétique de la putréfaction et renvoient souvent à des faits biographiques. Ils témoignent de la volonté de Dalí de faire des tableaux qui soient « des instantanés-couleur peints à la main, d'une concrète irrationnalité ».» (p19)



En 1929, il réalise Un chien andalou, le premier film surréaliste avec Buñuel. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de sa future compagne Gala Éluard de dix ans son aînée. C'est également le début de la phase la plus féconde de son oeuvre : des peintures (Girafes en feu, Les montres molles ou La persistance de la mémoire) mais aussi des objets comme son Téléphone-homard. Dans ses oeuvres, on retrouve souvent les symboles de ses obsessions et de ses phobies : les fourmis pour la décomposition, la main pour la masturbation, ou les sauterelles, une phobie enfantine.



Au surréalisme, Dali apporte sa "méthode paranoïaque-critique", il mésinterprète la réalité par un procédé hallucinatoire. Les années 1930 sont marquées par sa rupture avec Breton.

Pendant la seconde guerre mondiale, Dali et Gala s'exilent aux Etats-Unis. Ils y resteront pendant huit ans. Là-bas, Dali rencontre la célébrité, il travaille sur des commandes de bijoux et réalise même la scène du rêve dans un film d'Hitchcock La Maison du docteur Edwardes (Spellbound).



Son intérêt pour les sciences physiques et l'atome croît de plus en plus et transparaît dans ses oeuvres. "L'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945 m'avait secoué tel un séisme. Depuis, l'atome est l'objet principal de mes pensées." Il se tourne également vers le religieux dans ses peintures et publie le Manifeste mystique en 1951. La fin des années 1950 est marquée par ses peintures historiques monumentales. Dans les années 1970, il travaille sur un projet de musée à Figueras.



Un livre petit format pratique et abondamment illustré. le déroulement chronologique permet de parcourir l'ensemble de l'oeuvre de l'artiste.

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Journal d'un génie

Salvador Dali était ce que les américains appellent « larger than life »car nul autre que lui n'a été aussi loin dans l'excentricité et l'exubérance, allant jusqu'à provoquer le chef despotique du Surréalisme, André Breton. Ce « Journal d'un génie » a été rédigé de 1952 jusqu'à la fin 1962.



On y découvre un Dali fidèle à lui-même (le plus souvent dans sa résidence à Port Lligat), que ce soit dans la sphère privée ou publique. Nous faisant part de son snobisme quand il s'agissait de fréquenter les milieux mondains qui paraissaient inaccessibles aux Surréalistes et vice-versa, à sa fascination pour le « dos tendre et dodu d'Hitler toujours si bien sanglé dans son uniforme », d'un projet de film au scénario iconoclaste, etc... Il se remémore également le souvenir de deux de ses amis défunts qu'étaient René Crevel et Federico Garcia Lorca et n'oublie jamais de mentionner de tant à autres le nom de celui qu'il considérait comme son second père : Pablo Picasso ainsi que sa femme Gala sans qui il ne serait jamais devenu ce qu'il a été.



Au vu de toutes ses divagations inscrites dans ce journal, on en vient à se demander qui était le plus fou entre Antonin Artaud et lui. Difficile de trancher tant la frontière entre génie et folie est ténue. Mais je pencherai plus pour Artaud en ce qui concerne la folie car Dali ne faisait finalement juste le clown pour épater et amuser la galerie avec de bons mots daliniens. Il lui arrive même de parler de lui à la troisième personne du singulier, c'est dire la haute estime qu'il avait de lui-même.



Étant donné le caractère légèrement scatophile du personnage, le journal est suivi en annexe par des extraits de « L'art de péter ou manuel de l'artilleur sournois » écrit par le comte de la trompette dissimulé sous un pseudonyme, « Grosse Tonnette », probablement publié au XIXe siècle. Il s'agit d'un texte décrivant toutes les variations de pets, amusant au départ mais s'enlisant très vite dans l'inintéressant et la redondance.



Que l'on aime ou pas sa peinture, la personnalité de ce grand artiste du XXe siècle ne peut laisser totalement indifférent. « Archangéliquement » génial.
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Dali de Draeger

Ce livre est de toute beauté, il est une petite œuvre d'art à lui seul. Une mise en page extraordinaire, une impression superbe, c'est un régal. Si vous aimez Dali, vraiment, faites-vous plaisir, offrez vous ce petit bijou, vous ne le regretterez pas.
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La vie secrète de Salvador Dalí

Il y a de quoi être surpris de prime abord par cette étrange autobiographie (incomplète car elle ne couvre qu'une partie de sa vie, de sa naissance à l'année 1941). Même si avec Dalí, on peut s'attendre à toutes sortes de fantaisies, l'extravagance des expériences auxquelles il nous convie peut être déconcertantes pour le lecteur. Puis à la longue, on s'y habitue se disant que l'on reconnaît bien l'artiste surréaliste puis enfin on comprend.

Peu importe si la totalité des faits racontés soit vraie ou pas, peu importe qu'il invente ou construise sa légende, parce qu'au final cela fait sens. Car c'est bien au cœur de l'expérience créative que nous amène Dalí. Il souhaite partager, et cela lui semble vital, son extraordinaire sensibilité au monde sensuel (à la façon d'un Marcel Proust - que dire de la sensation que lui procure une goutte de café chaud sur sa peau, du paysage de Cadaquès et de port Lligat, de la vision d'une aisselle de femme plus ou moins poilue – il a une théorie...) qui débouche sur une créativité unique et cela est la grande force de ce livre. On comprend son œuvre les cheminements pour le moins tortueux de la psychologie voire de la philosophie dalidienne comme il aime s'en vanter. Alors, cela peut être énervant mais tellement génial à la fois.

Et puis on découvre un personnage, que je connaissais finalement très mal. J'ai aimé qu'il défende la tradition picturale européenne contre ceux, dont Joan Miró, qui prétendaient l’assassiner. Oui, il propose de la prolonger et de la réinventer . Et ne croyez pas que cela ce fasse sans doutes, hésitations, ni angoisses. A bien des reprises, il remet en cause sa production jusqu’à la folie. On peut dire que la chance de sa vie et d'avoir rencontré Gala Eluard. Elle est la colonne vertébrale de ce fantasque personnage. Bien qu'en retrait, elle est omniprésente et indispensable à Dalí. Sans elle, il serait devenu fou.

Ce qui aussi très intéressant c'est à quel point Salvador Dalí est en décalage par rapport au monde qu'il fréquente : subtile mélange de non conformisme et de révolution réactionnaire. Que dire de l'admiration qu'il porte à Alphonse XIII alors que tout le monde le méprise et tout particulièrement à l'école des beaux arts de Madrid, où il fut le seul à l'occasion d'une visite du monarque à s'agenouiller et à lui baiser la main à l'étonnement générale des étudiants et des professeurs. Professeurs, dont il critique le modernisme et leur abandon de la rigueur au profit de la seule abstraction. Une modernité dont il conchie le manque de poésie et qui normalise l'être humain en refoulant toutes fantaisies et excentricités qui sont pour lui inhérentes à l'homme. Surprenant pour quelqu'un qui est perçu comme l'avant garde du surréalisme. Un surréalisme qui ne peut se fondre dans un aucun courant politique, d'où son apolitisme et sa rupture avec Aragon dont il rejette son stalinisme. Enfin, il ne rejette pas seulement les « -ismes » de l'histoire – fascisme, communisme, catalanisme – il rejette l'Histoire en générale dans laquelle il ne peut se fondre. Dalí n'aura de cesse de rester en marge de celle-ci même aux heures les plus sombres. L'histoire peut tuer son art or Dalí ne vivait que pour l'art et seulement pour l'art !



Il y aurait tant d’anecdotes à raconter mais je préfère vous inviter à les découvrir par vous même et à apprécier aussi au passage son talent d'écrivain !
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Pensées et anecdotes

Compiler une série de citations sorties de leur contexte ne suffit pas à faire un livre. Le génie de Salvador Dali mérite plus qu'un survol qui au mieux le fait passer pour un excentrique mégalomane, ce qu'il était, au pire pour un cinglé, ce qu'il n'était pas.

La seconde partie qui regroupe des anecdotes et des extraits du journal de Dali est nettement plus intéressante. On y retrouve tout le côté fantasque du personnage mais cette fois mis en situation, ce qui permet de mesurer tout le bouillonnement burlesque et visionnaire de cet artiste inclassable.



#SalvadorDali #LeChercheMidi #lecture #livres #chroniques #Pensées #Anecdotes #Compilation



Le quatrième de couverture :



À qui en douterait encore, les Pensées du Maître rassemblées dans cet ouvrage opposent un formidable démenti. Que ce soit sur la peinture, sa vie, la religion, l'amour, les provocations daliniennes fusent, surprenantes et irrésistibles. L'humour de " la plus grande imagination du xxe siècle " est à l'image du personnage : fantasque, foudroyant et dérangeant. " L'unique différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou ", prétendait le peintre. Chacun jugera. Mais ce génie de l'autocélébration avait le courage de ses opinions : " Un fait est certain : tout, absolument tout ce que je dirai ici est entièrement de ma faute et uniquement de ma faute. " " Je hais la liberté : elle oblige à choisir. " " La différence entre les surréalistes et moi, c'est que moi je suis surréaliste. " " Si les classiques sont froids, c'est parce que leur flfl amme est éternelle. " " Ne craignez pas la perfection. Vous n'y parviendrez jamais. "
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Journal d'un génie

Un livre à conseiller aux amateurs de peinture (et de Dali en particulier) , à tous ceux qui s'intéressent au surréalisme... et aussi à ceux qui chercheraient un souffle de folie et d'excentricité dans leurs lectures.

Ce journal de Dali mêle en effet pensées profondes, critiques acerbes contre les écrivains surréalistes qu'il fréquenta, déclarations d'amour enflammées à Gala, délires mystiques et témoignage sur son travail quotidien.

Drôle et éclairant !
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Dali de Draeger

Un livre magnifique, photos, textes : parfait
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Pensées et anecdotes

J'ai découvert l'art au collège durant les cours d'arts plastiques. J'avais recopié une montre molle, l'une des œuvres la plus connue de Salvador Dali. Malgré les encouragements du fantôme de Dali à recopier ses tableaux car d'après lui, les reproductions sont plus belles que les originaux, j'ai joué au génie, et j'ai perdu. Tout est dans la moustache, sûrement. Et la disciple aussi. Salvador et un bourreau de travail, un génie exceptionnel et truculent. Il se définit comme trop intelligent et mauvais artiste. Il est une sorte de jazzman de la peinture. Il apprécie une certaine contrainte. D'après lui, "la liberté est une carence de formes." C'est plutôt singulier pour un surréaliste. Il se déclare un ardent défenseur de la tradition.

En parallèle, j'ai loué à la médiathèque une film de François Levy-Kuentz. C'est lourd à porter le prénom d'un enfant mort. J'ai souri à cette anecdote de son enfance où il déféquait un peu partout et où les domestiques cherchaient sa nouvelle cachette à caca.

La médiathèque a d'autres documents le concernant. Je vais donc continuer à explorer son univers et y prendre beaucoup de plaisir.

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La vie secrète de Salvador Dalí

Dali, un géant conscient de son génie, livre une mini-autobiographie comportant des passages déjantés mais aussi très sérieux. Emotion lorsqu'il évoque sa mère et le déchirement que fut sa perte. Dali a atteint des sommets, quelquefois méconnus de ses admirateurs et à fortiori de ses détracteurs. Lui seul pouvait se permettre de l'écrire. Il l'a fait.
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Les Minis du grand Art : Dali

une bonne approche de l'art de dali qui va à l'essentiel. pour découvrir l'artiste sans se perdre dans de grandes explications. idéal aussi pour initier les enfants à l'art.
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La vie secrète de Salvador Dalí

Bon, on peut douter abondamment qu'il ait pris la plume... la mimine de Gala ? Sans doute... Quoi qu'il en soit c'est amusant, mais aussi une vision sur l'homme, la culture, l'art, la mort, le temps, l'amour, intéressante, et puis évidemment, une invitation à la poésie, à un brin de folie.... puisque c'est Dali.... le divin...

… quelques titres de chapitres pour vous mettre en bouche : « Souvenirs intra-utérins » « Faux souvenirs d'enfance » « Vrais souvenirs d'enfance » « Mon âge de pierre » « Découverte de la machine à photographier la pensée »...

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La vie secrète de Salvador Dalí

Aimant les œuvres d’arts de Dali, je voulais en savoir plus sur ce personnage. C’est donc à travers cette autobiographie que j’ai appris davantage sur lui.

Il nous raconte son enfance où d’ailleurs on peut constater qu’il n’était pas toujours gentil, qu’il a toujours été quand même plus ou moins soutenu par ses parents et qu’il surtout grandit un peu dans la bourgeoisie.

Il explique aussi ses « délires imaginaires » qui font de lui un génie dans ses créations surréalistes. Mais, on apprend quand même qu’il a connu quelques difficultés financières.

Il nous parle également de ses rencontres notamment celle avec le poète Frederico Garcia Lorca et celle avec Gala, ex-femme de Paul Eluard, qu’il va épouser et former un couple solide qui se soutient.

Dali qui est apolitique, nous fait part également de ce qu’il a vu de la guerre ainsi on apprend un peu de cette période en Espagne.

Pour conclure, cette autobiographie est vraiment complète pour découvrir cet artiste hors-du-commun, elle reste abordable avec des passages qui nous donnent le sourire et d’autres un peu plus philosophiques qui nous poussent à la réflexion sur certains points.
Lien : https://meschroniquesdelectu..
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Entretiens avec Salvador Dali

Dali, c’est mieux que le cinéma, non ?
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Journal d'un génie

C'est Salvador Dali lui-même qui se qualifie de génie, à coup sûr c'est un peintre influent du XX ème siècle, un artiste hétéroclite, un provocateur, mais ce sont les siècles à venir qui diront s'il était un génie. A la lecture de son journal des années 1952 à 1963, ce qui marque le plus c'est son amour fou pour sa compagne et épouse Gala. Si on doit donner un nom au terme " muse " c'est à Gala qu'il faudrait l'attribuer. Il écrit page 220 : " Mais Gala était là. Elle venait de trouver un pinceau et elle me le donna: - Essaie donc - peut-être avec cela! J'essayai – Le miracle se produisit... ". Lorsqu'il parle de son art, il montre la minutie et l'acharnement qu'il met pour atteindre la perfection sur certains détails de ses toiles, il révèle ce qu'il doit aux maîtres qui l'ont inspiré Vélasquez, Vermeer, Raphaël, Picasso, dont il dit que " s'était l'homme auquel il a le plus pensé après son père ". Il consacre plusieurs très belles pages pour dire son admiration, pour son ami le poète Frédérico Garcia Lorca, fusillé par les franquistes, pour rappeler leur relation (Dali et Gala) avec le couple Zweig. Il aborde aussi son intérêt pour l'argent, les surréalistes avaient fait un anagramme de son nom et l'avait surnommé " Avida Dollars ". Concernant son apparence en public il parle de " son uniforme ". il écrit le 16 juillet 1952 " La tenue est essentielle pour vaincre. Très rares sont les occasions où, dans ma vie, je me suis avili en civil ", il fait du Dalinisme. Il consacre plusieurs jours de ce journal à aborder la religion, la philosophie, (Nietzsche , Voltaire n'avaient pas de secrets pour lui), il nie avoir eu des sympathies à l'égard d'Hitler. Au fil des pages on le voit vivre à Port Lligat, à New-York, à Paris, en Italie, puis, il part dans ses délires, ses passions pour les rhinocéros, les mouches, les pets, ses extravagances, sa présence dans les fêtes. C'est un livre passionnant sur un homme qui avait élevé le narcissisme à son paroxysme, dont on se demande s'il était un fou génial, où un manipulateur génial.
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Les moustaches radar (1955-1960)

Petit aperçu du génie et de la folie de ce cher Monsieur Dali. Je ne connaissais rien de lui, à part quelques-uns de ses tableaux.

J'ai détesté chez lui son égocentrisme, son manque de modestie, son attrait pour des personnages odieux, ses mots compliqués et parfois tellement torturés.

Mais j'ai adoré sa folie, ses délires, le fait qu'il ose tout.

J'ai aimé qu'il parle parfois de lui à la 3ème personne, se considérant comme un mystique indispensable.



Bref... même si je n'ai pas tout compris - j'ai abandonné l'idée d'aller chercher chaque mot savant dans le dico - j'ai savouré ces graines de Dali avec plaisir.
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Visages cachés

Un livre passionnnant. Très bien écrit. L'histoire se déroule de manière classique, on ne reconnais l'univers étrange de Dali qu'au travers de certains détails en décalage. Il y mène à une réflexion sur l'action et ses motivations, sur les relations humaines et la perception de soi.
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