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Critiques de Sara Omar (71)
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La laveuse de mort

L’auteure nous plonge dans la vie d’un petit village du Kurdistan des années 80.



Frmesk a le tord d’être née fille, mais aussi avec une touffe de cheveux blancs : diablerie ou signe d’Allah ?



Les chapitres sur l’enfance de Frmesk alternent avec de courts chapitres dans lesquels nous la retrouvons en 2016 dans une chambre d’un hôpital de Norvège, en attente d’une opération. Elle se lit d’amitié avec une infirmière, Daria, qui lui fait pourtant courir de grands risques.



J’ai été étonnée, pour ne pas dire choquée, par la violence entre femmes qui règne au village : elles s’épient entre elles, cherchent la faute chez l’autre, au lieu de s’entre-aider face au pouvoir patriarcal.



Mais il faut dire que peu savent lire, et leur vocabulaire semble limité à des insultes.



J’ai aimé la grand-mère de Frmesk, laveuse de mort, qui prépare celle dont personne n’a réclamé le corps.



Le grand-père est zoroastrien, et le regard distancier qu’il porte sur la religion musulmane est le bienvenue.



Un roman plein d’humanité au milieu de tant de noirceur.



L’image que je retiendrai :



Celle du massacre d’Halabja, attaque chimique au gaz, contre cette ville kurde.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-l..
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La laveuse de mort

Whaou !!!! Quel livre une phrase que j'ai relevé dans scène roman "les livres incarnaient la liberté mais que le Coran était la plus grande prison que l'on ai jamais créée".

Je pense que ce livre une fois lu à tout son sens. Livre à la fois très dur sur les violences faites aux femmes et aux filles en général. Il y a des chapitres très durs mais des chapitres avec de l´Amour aussi. L´Amour des grands parents de Fremsk trop beau.

Fallait oser écrire cela Sarah Omar bravo pour votre courage.

Livre que je recommande sans hésitation mais ceci n'est que personnel bien sûr.
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La laveuse de mort

Énorme claque, un livre intense qui raconte l'horreur des femmes musulmanes, obligées de vivre dans l'ombre de leurs maris, frères ou pères, parce que lorsque l'on naît femme, on naît avec la honte et la culpabilité de n'être qu'une fille et donc de fait établi par un livre sacré, pas tout à fait humain....



" Qu'ont fait les innombrables femmes qui vivent dans la Prison de la Foi à travers le monde ?

Nous n'avons pas choisi notre sexe. "



C'est un cri de désespoir qui nous est livré ici, un cri de rage pour la liberté des femmes musulmanes, un livre fort qui ne peut laisser indifférent, un livre à lire absolument.
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La laveuse de mort

Sara Omar a écrit ce roman alors qu'elle était hospitalisée après une tentative de suicide.

D'origine kurde irakienne, elle a quitté le pays à l'âge de 10 ans pour fuir la guerre Iran- Irak et a connu les camps avant d'arriver au Danemark. Elle dit avoir écrit ce livre comme un processus thérapeutique et pour ne pas laisser gagner ces oppresseurs qui muselent la liberté d'expression et les droits des filles et des femmes.



Dans ce premier roman, elle raconte la vie de plusieurs femmes d’une même famille au Kurdistan à travers les yeux de Fremsk, une petite fille fragile dont la chevelure est marquée d'une mèche blanche ( comme l'auteure). Pour échapper à la violence de son père, qui avait formulé l'idée de l'enterrer vivante, Fremsk est élevée par sa grand mère, laveuse de femmes assassinées et par son grand père, attaché au courant zoroastrien et aux droits des femmes.

La vie de ces femmes, sous la domination patriarcale, est marquée par la terreur : viols, coups, inceste, insultes, mariages forcés et assassinats. La cruauté des hommes, et des femmes qui sont complices par tradition ou par peur , est indescriptible.

Malgré la protection de ses grands parents et de sa mère, qui se fait passer pour sa grande sœur, Fremsk ne pourra échapper aux scènes de violence et aux actes barbares.
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La laveuse de mort

Je viens de refermer « La laveuse de mort », un livre effrayant par son contenu.

Oui, âmes sensibles d'abstenir ! Ou ne pas lire les passages les plus violents de cette histoire.

Pour moi ce roman n'en est pas un. C'est plus un récit très dur et un témoignage vibrant, suffoquant sur la terreur que vivent aujourd'hui des milliers de femmes et de jeunes filles dans certaines parties du monde.





Mais quelle imposture que ces trois religions monothéistes !

Mais qui étaient ces névrosés, ces malades mentaux, ces refoulés sexuels, qui ont pu écrire, au nom de leur Dieu respectif ou de leurs prophètes, de telles abominations et qui a fait commettre autant de crimes et d'horreur ?





Comment peut-on définir et déclaré de « Sacrés » des livres qui contiennent des textes qui parlent de punitions divines, de colère de Yahvé, de déluge, de charia, de crime d'honneur, de guerres saintes, de soumission totale de la femme, de lapidations et de haine envers les mécréants ?





Que de souffrance ! Que de larmes ! Que de solitude ! Que de vies brisées ! Que de tragédies !

Comment peut-on encore continuer de croire à la bonté d'un Dieu ?

Même la grand-mère Kurde Gawhar, la laveuse de mort et fervente croyante, devant toute cette misère, va douter de la grandeur et de la bienveillance d'Allah. Et elle va même culpabiliser d'avoir eu de telles pensées qui allaient sûrement lui apporter encore plus de malheurs.





C'est avec cette logique de pensée tortureuse que toutes ces femmes qui entourent la laveuse de mort, se soumettent à leur époux violents et violeurs et acceptent le sort, chapelet en main, que leur réserve leur Dieu.





Avec ce livre, je me suis senti propulsé dans un autre monde, pas dans une autre époque, mais dans un monde barbare, sauvage, féroce, où l'homme est ivre de sa puissance. Où l'homme est aussi aveugle que son Dieu, par sa cruauté, son égoïsme et par son arrogance.

Un homme haineux et dangereux qui est craint, brandissant son livre du Coran comme un glaive, car Allah lui donne le droit de vie et de mort sur son épouse et ses filles.





C'est dans ce cadre de vie cauchemardesque que naitra Frmesk à Zamua en Kurdistan.

Rubar sa maman, une femme battue par son époux, est terrifiée d'avoir encore donner naissance à une fille. Son mari Anwar est furieux et ne veut pas voir l'enfant. Mais c'est la belle-mère Bahra, une langue de vipère et des mots du diable plein la bouche, qui est la plus véhémente et la plus hystérique. Elle crie partout que son fils et sa famille ont perdu leur honneur avec la naissance de cette fille. Et qu'il faudra un jour laver cet outrage.



Rubar craignant pour la vie de sa fille va la confier à ses grands-parents maternels ; Gawhar, la dévouée laveuse de mort et Dawésh, son mari, un homme bon, instruit et d'une sage philosophie.

Frmesk va donc grandir chez ce couple merveilleux, plein d'amour et sous l'oeil attentif de Gawhar.

Cette femme lumineuse qui consacre sa vie à laver le corps de cadavres de femmes et de filles, qui sont considérées toutes comme des impures, des putains ou des salopes, que personne ne veut toucher.



Toutes massacrées et parfois éventrées de leurs foetus, par des bêtes infâmes engluées dans leur fanatisme.

Parce que ces jeunes filles et ces femmes avaient parfois fauté, ou qu'elles s'étaient retrouvées enceintes après un viol, ou simplement parce que leur hymen était trop fin et qu'elles n'avaient pas saigné le soir de leurs noces.





Mais le sort va s'acharner sur la frêle petite fille Frmesk. Les prédateurs sont déjà dans la maison, que personne ne soupçonne. L'immonde Imam rôde, le regard lubrique et le livre du Coran dans la main…



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La laveuse de mort

Frmesk. Un nom qui veut dire larme.



Un nom comme une promesse lors de sa naissance au Kurdistan en 1986.



Celle d'être considérée comme inférieure et impure car née femme. Obligée de se couvrir, avec pour seul apprentissage, celui du Coran. Pour ne pas oublier la place qui est la sienne dans la société.



Mais Frmesk aura une autre opportunité : celle d'être élevée par ses grands-parents. Darwèsh, son grand-père, un homme cultivé, révolté par l'injustice qui règne dans son pays. Gawhar, sa grand-mère, une femme pieuse et juste, qui lave le corps des femmes victimes de crimes d'honneur.



Ce roman, qui fait l'objet d'une suite, est une vibrante dénonciation de la condition des femmes soumises à l'arbitraire religieux et à celui des hommes.



Toute l'hypocrisie d'un système qui fait reposer les fautes uniquement sur les femmes. Elle ne saigne pas lors de sa nuit de noce ? Impure. Elle a un enfant alors que son mari est trop âgé ? Impure. Elle tombe enceinte, enfant encore, des œuvres de son père ? Impure.



La lutte pour l'égalité ou, à tout le moins, de meilleures conditions de vie, apparaît comme perdue d'avance. Et ce, d'autant plus que les femmes, elles-mêmes, acceptent ces règles et peuvent être aussi virulentes que les hommes.



L'on sait dès les premières pages que Frmesk a fui son pays pour se réfugier au Danemark. Comment ? Et que lui est-il arrivé exactement ? Pas de réponses avec cette première partie.



Nous apprendrons juste, si besoin en était, que l'obscurantisme n'est pas l'apanage de certains pays mais que dans nos démocraties aussi, des familles régissent les vies de leurs enfants en tyrans.



Ce récit fait mal, car il est vrai. Il est le récit de femmes dont la vie ressemble à un chemin de croix.



Dans un style direct, sans fioritures malgré quelques instants de grâce et de poésie, ce roman se dévore, la révolte ancrée en l'âme contre tous ceux qui souhaiteraient dicter nos vies.
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La laveuse de mort

Après cette lecture …

Pourrons nous continuer à regarder ce qui se passe au delà de nos frontières sans réagir ?

Par exemple dans un pays comme le Kurdistan !

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !

Tout nous est expliqué …

Comment sous couvert de rituels … de traditions moyenâgeuses … de respect d’une soi disant culture … de dogmes établis par des soi disant férus de religion … on assassine ou on contraint au suicide … des femmes qui n’ont aucun moyen de défense !



Après cette lecture …

Pourrons nous continuer à regarder ce qui se passe chez nous, à nos portes sans réagir ?

Par exemple dans un pays comme le nôtre, dans notre bonne vieille Europe, au Danemark ou dans le pays des droits de l’homme !

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !

Tout nous est expliqué …

Comment sous couvert d’inconfort … de faiblesse intellectuelle … on laisse faire !
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La laveuse de mort

Je suis toujours surpris par ma rencontre des livres, comme celle avec La laveuse de mort, ce roman sur son étale de littérature étrangère, figé dans le temps et l’espace, sa première de couverture sur un fond vert, s’approchant d’un bleu turquoise, se devine un visage de femme , ou se dessine ses lèvres et les prémisses de ses narines sous le voile de sa chevelure sauvage ébène, une épaule s’échappe, le cou s’offre à notre regard, où s’évade une boucle noire comme une virgule qui s’évapore , une mèche rebelle blanche disparaissant dans l’infini de cette tignasse de vie et de liberté. Le titre et le quatrième de couverture sont troublant, rien ne s’oppose à l’union entre nous, ma curiosité aime ce genre de collision, la lecture est une force vivifiante, celle-ci sera forte en émotion et de dégout, de compassion et de haine éphémère, de joie et de douceur, ce roman est une dague qui pointe mon cœur pour le saigner de la misère qui croule sur cette terre, un désarroi, plutôt un vomissement, cette gerbe acide et nauséabonde se déverse sur le sol de mes émotions fragiles et surtout impuissante à ce fléau de la bêtise humaine ! Sara Omar est originaire du Kurdistan, d’une famille Kurde, elle s’est réfugiée à l’âge de quatre au Danemark pour obtenir un diplôme en sciences politiques, et devenir la première écrivaine Kurde sur le plan internationale, c’est une femme de combat s’engageant dans de nombreuses associations et organisations, comme celle de l’ONU sur la violence des femmes, des enfants et des horreurs encore perpétrées sur notre terre en ces années 2021. La laveuse de mort sera la fondation d’une trilogie centrée sur l’héroïne Frmesk, une jeune fille Kurde né en 1986 dans une Irak en guerre subissant une épuration ethnique des Kurdes et du massacre des femmes impures selon la volonté des êtres humains interprétants le coran.

Je suis encore abasourdit par ma lecture, une profonde nausée se creuse au fond de ma chair, pas celle ressentit par Jean Paul Sartre, perdu dans une déprime existentialiste, une révolte intérieure se constelle en moi, comme celle d’Albert Camus, je suis comme un soleil qui s’effondre sur lui-même, je deviens un trou noir, dans cette absence de lumière et de matière, l’insondable est dans certain , ils s’en abreuvent en toute impunité cachés derrière des religions, des lois, des institutions, des cultures, des couches sociales et j’en passe, ce roman a bouleversé mes émotions, j’en frisonne encore, je vais présenter cette œuvre avec beaucoup de douceur sans faire exploser cette violence sourde qui s’en dégage pour en dégager la force qui s’en dégage.

Le titre, La laveuse de mort est à lui seul, un roman à part entière, la mort rode partout, les corps sont là étendus sur le sol, exposés aux regards des passants, ces cadavres sont des femmes, des impures, sous le regard indifférents de ces habitants, comme une routine, au abord et au cœur de Zamua située dans la province du Kurdistan, cette région est sous la répression des Kurdes par les irakiens, ce climat est pesant, la violence est régulière, Saddam Hussein sème la mort avec ces nuages jaunes qui tuent la population, la guerre chimique avec ces horreurs, cet environnement embrase le roman de Sara Omar, narrant la vie d’une jeune fille du nom de Frmesk, que notre auteur le lui a dédicacé avec cette jolie phrase, la fille qui, pendant ces longues années de souffrance, est restée emprisonnée dans mon cœur. La laveuse de mort est un hommage, pour cette femme qui défie les mœurs fragiles de sa religion pour laver ces femmes mortes selon un rituel immuable, elle est sur un fil en équilibre entre sa religion et son interprétation, elle a cette façon d’amour pour les autres, cette femme est une Mère Teresa pour toutes ces mortes impures, tuées pour être que des femmes, jugées selon une interprétation manichéenne du verset du Coran, mais aussi par méchanceté, celle humaine, de la jalousie, de la convoitise et de cette faiblesse qui circule en nous, celle de la chair. Gawhar est La laveuse de mort, la grand-mère maternelle de Frmesk, musulmane, au cœur tendre, marié à Darwésh, un homme solaire, non musulman, ce couple est une magie, Darwésh est ce grand-père maternel étonnant par sa philosophie de vie, sa réflexion sur la Coran est le liant entre tous ces personnages, cet homme est veillant, ces mots sont justes, il est respecté par sa stature, il sème la controverse par sa prose presque hérétique dans le nid de sa maison, ce couple transpire l’amour, Sara Omar a su, avec ce couple, donner une dimension d’humanité, contrastant avec les miasmes qui gangrènent le jugement des mécréants par ceux hostile au Coran mais à la condition humaine.

Le roman oscille entre deux temporalités et lieux, 2016 dans un hôpital Danois et 1986 dans la ville de Zamua au Kurdistan, de l’un à l’autre, l’histoire de Frmesk s’épanouit de sa naissance à ces 5 ans dans cette région en proie à la répression des Kurdes et des femmes, par la folie humaine politique, religieuse et ethnique, celle au Danemark est assez énigmatique, cette jeune femme est alitée , sous perfusion, s’alimentant seulement de soupe, solitaire, peu bavarde, dans un état de faiblesse constante, elles est souvent prise de cauchemar venant réveiller des souvenirs de cet enfance perdue, ces démons la dévorent de ces images qui peuplent ces nuits et la journée par des absences où des scènes lointaines réveillent des blessures et ouvrent des portes de son passé, c’est des flash vivants de réalistes, elle en devient spectatrice impuissante, elle n’est plus actrice des fuites du passé, elle est cette souffrance subit qui lui martèle la chair et l’esprit, le temps ondule les démons pour venir la dévorer dans un présent fragile, le cri de son enfance tinte toujours en elle, comme une blessure qui ne se refermera surement jamais. Cette triple voix est un chant polyphonique dans les méandres lugubres et joyeux si peu qu’ils le sont sur l’existence de Frmesk dans la tradition familiale de la religion et de son pays. Sara Omar, dans la narration de ce roman, cite souvent des passages du Coran, laissant une empreinte bien présente de la religion Musulmane, surtout de ce livre le Coran, guidant les croyants vers la bonté d’Allah.

Il y a deux images de la vie de Frmesk qui s’oppose presque, l’une assez invisible , celle de 2016, sa conversation avec une infirmière musulmane, Darya, laisse place à des brides de sa vie, sans trop de profondeur, juste en surface, elle est malade, nous ne connaissons pas les circonstances de sa maladie et de son état, de sa venue au Danemark, un voile sombre se dépose sur ce présent , seul le dialogue avec Darya entrouvre des blessures passées et déterre des traces de son enfance qui s’œuvrent dans ces peurs nocturnes, Darya exprime malgré elle ce que Frmesk fuit, une tradition qui enchaine les femmes à une prison , celle de la famille, celle de la religion, celle d’une pureté sexuelle, celle d’un mari imposé, celle d’un voile, celle de la lubricité sexuelle qu’elles attisent, mes mots sont surement dérisoires face à ceux de Sarah Omar, elle a choisi son grand-père maternel pour diffuser une parole juste et profonde sur la femme musulmane, comme celle sur la virginité, sur le Coran et d’autres que vous pourrez découvrir, mais sa femme aussi, musulmane , Gawhar, elle a ce pragmatisme de défendre la vérité, comme sur l’anatomie des femmes et leurs hymens, et l’analphabète de certaines personnes, Frmesk à cette chance d’avoir ces grands-parents, en substances, ils vont en avoir la garde, elle deviendra leur fille, avoir une nouvelle maison, échapper à son père sous l’emprise de sa mère, une sorcière , à la langue de vipère, une mère à la santé fragile et au caractère de femme soumise et battue par un mari violent et haineux, il a tous les droits sur sa femme et profite du Coran pour assoir son emprise sur cette femme qu’il viole au nom d’Allah.

Frmesk est une jeune fille avec une mèche blanche, signe de malheur pour certain, son nom donné par sa mère biologique Rubar, « c’est une petite larme tombée sur terre », son regard est profond dès sa naissance, elle a une vie heureuse avec ces grands-parents, beaucoup d’amour, son grand-père la berce des histoires de son peuple et de ces traditions, comme charmeur de serpent , au désarroi de sa femme, célébrant Newroz, malgré les massacres subit à Halabja. Avec sa grand-mère, elle goutte à la nature du jardin, jouant à faire le beurre, ces nouveaux parents ont un plaisir des choses simples, fabricant leur vinaigres et leur vin, le vendant, produisant du beurre, des yaourts et du lait, elle a la chance de la culture de la bibliothèques de Darwésh et de l’amour de cette maison , ce trio est qu’amour….

Ce premier volet est remarquable, il y a beaucoup de personnages, plane en substance la violence, comme un virus qui attend pour vous contaminer et vous rendre malade, subissant les assauts de ce virus sournois et tapis dans l’ombre, vous ne sortirez pas indemne de cette lecture !

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La laveuse de mort

Très difficile d'apporter une critique de ce livre, car comme souvent dans ce genre de récits autobiographiques qui traitent de la situation des femmes dans un pays islamique, en version particulièrement archaïque et révoltante, ici le Kurdistan irakien, il est nécessaire de différencier le fond de la forme.



Pour ce qui est du fond, après avoir lu La perle et la coquille de Nadia Hashimi, récit glaçant du calvaire des femmes afghanes, et plus récemment Les impatientes de Djaïli Amadou Amal, version camerounaise du mariage forcé au sein d'une communauté africaine musulmane et polygame, cette version Kurde du malheur des femmes ne peut que renforcer aversion et colère à l'égard d'une religion rétrograde, arriérée et inhumaine qui par ailleurs, lorsqu'elle est éclairée se réclame de la paix et de l'amour.

En ce qui concerne la mécréante que je suis, avec Bénie soit Sixtine qui parle des femmes dans le milieu catholique intégriste, j'aurai pris cet automne ma dose de barbarie et d'obscurantisme.



Avec La laveuse de mort, l'abjection est totale du début à la fin, faiblement éclairée par la présence du couple de grands-parents, dont la bonté et l'ouverture d'esprit peine à donner une légère respiration à ce livre. On souffre et on a du mal à concevoir que ce qui est décrit nous est contemporain. C'est tellement inconcevable que la lecture en devient pénible: L'enfant qui naît fille d"un mariage arrangé sans amour, sera menacée entre autres délicates attentions islamistes d'être enterrée vivante par son propre père, sauvée in extremis de la circoncision la plus barbare, mais sera finalement abusée par un oncle imam. le tout servi au milieu de crimes d'honneur qui dézinguent les filles dès le lendemain de la nuit de noces, pour cause d'absence de trace de sang… Chez les Kurdes, les femmes sont impures par nature, donc et par conséquent, couramment menacées, frappées, violentées, violées. Mais ces femmes sont aussi menaçantes, délatrices, perfides, car ignorantes, ou jalouses, elles reproduisent fréquemment cette incroyable infamie pseudo-religieuse sur leurs propres filles. Ça c'est le déstabilisant point commun aux trois livres cités!!!



Poursuivie jusque dans son lit d'hôpital au Danemark où elle a pu se réfugier, la jeune Kurde dont on suit le destin chaotique dans ce milieu d'hommes ignares, jaloux, violents, combattants pro ou anti Saddam dans un pays ruiné par la guerre, après bien des épreuves et des traumatismes, continue de craindre les représailles de son père qui cherche à la tuer pour laver son honneur. C'est totalement ahurissant et probablement en grande partie autobiographique.

Pour le courage dont fait preuve Sara Omar quand elle questionne le Coran en citant des versets plus que problématiques par la bouche de son grand-père, qu'elle décrit comme un sage cultivé de religion zoroastrienne, elle mérite la plus grande admiration.

De nos jours, compte tenu des risques encourus, il faut oser!!!! Sa description de l'enfer sur terre au XXIème siècle et des invraisemblables dérives religieuses qu'autorise cette lecture obscurantiste du Coran vaut bien 5 étoiles brillant au même firmament que celles de Charlie.



Pour ce qui est de la forme, je suis plus mitigée… Et je n'oublie pas qu'on est sur Babelio, un site dévolu à la littérature...

Peut-être la traduction fait-elle perdre le souffle littéraire, toujours est-il qu'il m'est arrivé de souffrir au cours de passages creux, de dialogues plats ou totalement décousus. En outre, les prénoms kurdes imprononçables et asexués ( Frmesk, Gawhar, Rubar) pour un occidental sont difficiles à associer aux personnages. Une vraie galère! Enfin, je n'ai pas adhéré au choix de l'alternance des chapitres entre l'hospitalisation peu explicite de Frmesk en 2006 au Danemark, avec ses confidences trahies par une infirmière kurde, mi-victime mi-complice, qui ravivent (sans qu'on comprenne comment) le danger et les épisodes de jeunesse au Kurdistan.



Sur ce thème de la condition des femmes et de la violence qui leur est faite sous couvert de coutumes religieuses, c'est Les impatientes que j'ai préféré mais La laveuse de mort n'en est pas moins un texte engagé, très poignant qu'il faut absolument lire.



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La laveuse de mort

Je suis une personne respectueuse. Je respecte profondément la différence, qu'elle soit ethnique, religieuse, en lien avec l'orientation sexuelle ou encore avec un handicap. La seule chose pour laquelle je n'ai pas de respect dans la vie, c'est la méchanceté et ses différentes justifications.



Il s'agit d'un excellent roman, un hurlement du coeur pour dénoncer les persécutions subies par les femmes musulmanes. J'ai vécu énormément de colère devant les injustices et préjudices imposés aux personnages féminins de l'histoire. J'ai peine à comprendre que certaines sociétés cautionnent le meurtre, le viol et les violences faites aux femmes en invoquant l'honneur, la pureté et même Dieu.



En le terminant, j'ai caressé mon épouse, qui dormait à mes côtés, et j'ai compris le véritable sens de ce qu'on appelle le "monde libre".
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La laveuse de mort



Le début de la lecture fut laborieux. Le passage d’un lieu à l’autre, les sauts temporels et la profusion des personnages ne m’ont pas facilité la tâche. Mais ensuite, la fluidité du récit et l’écriture cinématographique superbement traduite m’ont emportée. Les personnages prenaient vie sous mes yeux. Les bombardements m’assourdissaient, l’odeur âcre du sang et le goût de la poussière emplissaient mes poumons.

Je trébuchais dans les flaques et rasais les murs engouffrée dans les tchadors des femmes. Comme elles, je me trouvais pieds et poings liés face à l’obscurantisme et à la sauvagerie des hommes.

Ces hommes qui usent et abusent de textes religieux qu’eux-mêmes ne comprennent pas mais dont ils se servent pour asseoir leur autorité et opprimer leurs femmes et leurs filles.



Honneur, rage, injustice, violence, soumission et culpabilité constituent la chape de plomb qui écrase ces femmes. Certaines s’en accommodent, d’autres, aussi cruelles que les hommes, savent comment retourner la situation en leur faveur. Et puis il y a celles qui implorent Dieu pour les aider à s’en sortir. Mais Allah leur tourne le dos. Il reste sourd à leurs doléances. Serait-Il, Lui aussi, écœuré par ces hommes qui n’ont plus d’humain que la forme?



Comme ce voyage de quelques 300 pages entre le Kurdistan et le Danemark fut éprouvant! J’en suis revenue lessivée, l’âme meurtrie, et des questions qui resteront sans réponses plein la tête.

Que nous n’habitions pas tous le même monde, c’est évident. Mais comment s’expliquer l’injustice subie 𝘪𝘱𝘴𝘰 𝘧𝘢𝘤𝘵𝘰 si l’on naissait du mauvais côté de la planète? Jusqu’où peut s’étendre le mal? Et après?



Après, on se retire tout au fond de soi pour rassembler ce qu’il nous reste de force et de sérénité en vu du prochain round.

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La laveuse de mort

Est-ce que c'est un roman ? une fiction ?

Il apparait que c'est une autobiographie.

La construction de l'ouvrage nous ballade entre 2016, hôpital danois, et 1986-1990, village kurde.

Lectrice, j'ai été chamboulée, car j'avais lu des ouvrages sur le Kurdistan et les femmes, et il apparaissait que les femmes combattaient et étaient à peu près les égales des hommes. Ici rien du tout. le Kurde est musulman et à fond les gamelles. Un musulman pur jus, pur coran, pur Allah.

A vous en dégoûter. Car oui, j'ai été dégoûté de ce coran, de ce Allah qui s'incruste partout, ce n'est plus une religion, c'est une secte. Car croire en un Etre suprême, pourquoi pas. Mais promener tous les jours son Coran sous le bras, invoquer les paroles pour tous les actes de la vie quotidienne, celui de faire pipi, celui de craquer une allumette pour allumer le foyer... et tout le reste. Toutes ses croyances qui relèvent de la superstition et non pas de la religion. Des trucs invraisemblables. Et ces pauvres femmes qui sont soumises. Et qui, soumises, oeuvrent, à corps et à cris, pour la soumission de leurs semblables.

Je ressors de cette lecture révoltée contre cette religion de l'islam, qui abrutit, qui soumet, qui nie l'humanité.

A ce point, l'islam n'est pas une religion, une secte tout au plus. Puisque celles (surtout) et ceux qui veulent en "sortir" sont menacés de mort. Une religion qui prône la mort à tous les coins de rue et à tous les coins de pages, n'est pas une religion.

La laveuse de mort essaye de nous raconter deux récits. le premier est celui de l'auteur réfugiée. le second est celui de l'interne en médecine qui devrait par cette chance de faire des études s'émanciper. Mais non.

Donc on a un récit absolument négatif. La première devra être re-refugiée dans un endroit tenu secret, et la deuxième renoncera à ses études qui lui auraient permis une émancipation. Tout cela est donc raté.

Une lecture sombre sans issue.
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La laveuse de mort

Ce roman est le premier d'une trilogie dénonçant la condition de la femme dans le monde musulman. L'ouvrage à été publié au Danemark en 2017 et en ont suivi des menaces de mort à l'encontre de son autrice.



Sara Omar est née au Kurdistan en 1986 et s'est réfugiée au Danemark à la fin des années 90, tout comme son personnage centrale, la petite Frmesk.

Frmesk est élevée par ses grands-parents maternels car rejetée par son père et sa grand-mère paternel fanatique qui la juge impure dès la naissance et veulent même l'enterrer vivante. Son grand-père Darwesh est lui même jugé mécréant et sa grand-mère Gawhar est laveuse de mort. Avec d'autres femmes, elles s'occupent de cadavres de femmes jugées impures et non réclamées pour les enterrer dans des conditions convenable.



Ce roman dénonce l'oppression des femmes musulmanes privées de liberté au nom de l'honneur, des dérives de la religion et des traditions archaïques.



On s'accroche à la petite Frmesk, à l'amour de ses grands-parents, seule véritable espoir dans toutes ces horreurs quotidiennes.



Le récit alterne passé et présent entre le quotidien de Frmesk au Kurdistan et sa chambre d'hôpital au Danemark en 2016.



"La laveuse de mort" est un roman glaçant et révoltant, personne ne sort indemne de cette lecture.
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La laveuse de mort

Voici un livre qui ne laissera personne indifférent ! tout un tas d'émotions m'ont envahie durant ma lecture, de la colère en passant par du dégoût, de l'horreur mais j'ai été percutée par l'amour et la compassion que j'y ai trouvés, sentiments exaltés et décuplés quand ils sortent d'une telle noirceur, je m'y suis accrochée ! C'est un roman que je conseille fortement. Une légère frustration pour la fin. J'en voulais encore !
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La laveuse de mort

Je referme ce roman et je suis en colère que de nos jours, il puisse encore y avoir des enfants puis des femmes qui subissent une telle violence et souffrance. C'est une lecture très dure, éclairée par une infime lueur d'espoir, incarnée par les grands parents, mais perdue dans un milieu hostile où la violence faite aux femmes depuis leur naissance est une institution. Je pense ne pas me tromper en disant qu'une majorité de femmes dans le monde entier a déjà subi des violences sexistes, mais dans ce roman, c'est au delà de tout. La femme représente un défouloir, la cause de tous les maux. J'espère que le combat que mène cette écrivain permettra de faire avancer les choses à défaut de les dénoncer.
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La laveuse de mort

Coup de cœur pour ce roman qui se déroule sur deux périodes où l'on retrouve Fmresk enfant puis femme.

J'ai beaucoup aimé la forme du roman avec ses ellipses et bien entendu le fond.

Comment cette enfant qui grandit auprès de ses grands parents entend une pensée différente, apprend la critique. Comment elle est sauvée bébé et comment le destin semble s'acharner sur elle. J'ai découvert le Kurdistan dans ce qu'il a de sûrement de pire et dans un rôle dévolu aux femmes qui révolte.

Ce roman est dur, l'auteur décrit les horreurs vécues par les femmes et par les enfants. Il vaut mieux le savoir avant de commencer la lecture.

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La laveuse de mort

Âmes sensibles, abstenez-vous, ce roman raconte l'horreur et la violence d'un monde que l'on ne voudrait pas voir sur terre tant il ressemble à l'enfer. Il terrifie, épouvante, écoeure et brise le coeur qui pleure de colère, de tristesse et de désespoir.



Sara Omar décrit ce qu'il y a de pire dans la "culture" kurde qui a pratiqué et pratique encore aujourd'hui malheureusement les crimes d'honneurs sur le dos de ses filles, de ses femmes accablées injustement de mille maux. Chez les Kurdes, en effet, "LA" femme porte l'honneur de sa famille. Il est sacré, fragile au point qu'il peut se perdre sous l'effet d'une parole, d'un geste et d'un regard. Il justifie donc l'oppression sur les corps et les esprits, leur maltraitance, les meurtres, les assassinats et les crimes les plus atroces. Il justifie le sacrifice des femmes.



Je ne le penserai jamais assez fort: les sociétés qui maintiennent l'honneur sur le corps des femmes sont putrides, infectes, misérables. Elles puent la mort. Elles n'ont ni principe, ni valeur; elles sont lâches et hypocrites. Elles sont lamentables. Comme je le disais souvent à mon père, transférer l'honneur d'un homme à la femme, c'est reconnaître que d'honneur l'homme n'en n'a pas. Autrement dit, il n'y a pas de quoi en être fier.



Ce roman, formidable et douloureux, poignant et saisissant, aborde des thèmes lourds et difficiles. Il faut les entendre pour les penser et condamner. Il faut les entendre pour faire évoluer la société. Sara Omar est une fierté. Merci à elle! Sa plume est de talent. Elle est d'acier, elle est forte. Elle est à découvrir et saluer.
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La laveuse de mort

Quelle claque que ce roman ! Violent ? Dur ? Oui. Mais nécessaire.

Je l’avais repéré à sa sortie puis reposé. Une histoire sur une femme qui lave les mortes. Pas très engageant. Quelle erreur !

Car s’il y a de la haine, de la violence et de la méchanceté il y a aussi de la tendresse, de l’intelligence et de la bonté.



Il faudra icise rappeler le massacre de Halajab sur lequel l’Occident a fermé les yeux.

Une cécité et un silence qui finalement frappent aujourd’hui ces femmes, victimes du fanatisme religieux. Un fanatisme qui gagne du terrain. Dont il ne faut rien dire, sous peine d’être taxé d’islamophobie.



Sara Omar est courageuse. C’est une survivante, une morte en sursis sans doute, qui témoigne de l’inaudible.

Elle témoigne de la vie de ces femmes dont la vie ne vaut rien lorsque l’obscurantisme et la haine règnent

C’est un livre à portée autobiographique, puissant.

Sara Omar est une vraie féministe pas une de ces féministes d’opérette d’aujourd’hui. Elle se veut libre et débarrassée de ses chaînes mais à quel prix ?

Elle voulait mourir. Elle a décidé de vivre et d’écrire.

Il faut la lire.



Et à propos d’islamophobie (parce que je la sens poindre cette accusation) il faut lire et relire et transmettre ce petit livre de

Charb : lettre aux escrocs de

l’islamophobie qui font le jeu des racistes.

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La laveuse de mort

Kurde irakienne, réfugiée au Danemark à l'adolescence, Sara Omar partage bon nombre de traits avec son personnage principal, Frmesk, qui, parce qu'elle nait avec une mèche de cheveux blancs, et quelque chose de particulier dans le regard, est considérée comme impure et potentielle source de déshonneur. Dès lors, sa vie est en danger. Elle grandit dans un univers où la vie d'une femme ne vaut rien, et ne tient qu'à un fil. Un roman choc, une atmosphère sombre et oppressante au milieu de laquelle surgit malgré tout une étincelle d'humanité. Le roman qui fait suite permettra de combler certaines zones d'ombres de la vie de Frmesk.
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La laveuse de mort

5 étoiles pour ce roman-témoignage car il en faut du courage à Sara Omar, romancière kurde pour l'écrire et le publier. Comment ne pas faire de parallèle avec le malheureux Salman Rushdie. Elle aussi est victime de plusieurs fatwas et vit sous protection policière.

Kurdistan. Les années 1990. Bien que l'autrice tente à travers le zoroastrisme du grand-père et à la gentillesse de la grand-mère de nous prouver que la lumière est dans la curiosité et l'intelligence, tout l'univers de ce récit est empreint d'obscurantisme, de préjugés, de folie sanglante et destructrice. Certaines scènes sont terribles. Hommes et femmes déchainent leurs pulsions sadiques sur quelques-unes sans véritable raison avec en toile de fond le Coran omnipotent. Tortures, mutilations, coups sont monnaie courante. Un récit d'une sauvagerie impressionnante. J'ai la sensation de lire un remake journalier des horreurs de l'Inquisition ou de la Saint Barthélemy.

En arrière-plan la guerre dans le Kurdistan irakien. Ce livre questionne la religion et les terribles violences faites aux femmes. Un livre choc. Merci aux éditions Actes Sud.

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