Vince a 16 ans, rêve d'un monde "post-gay" où l'on ne le définirait plus par sa sexualité et cherche l'Amour, celui qui dévore le cur et change le monde !
Vince, c'est le héros de "Romance" d'Arnaud Cathrine, et je vous invite à sa rencontre ♥ L'occasion, également, d'échanger sur l'homosexualité, l'homoparentalité dans la littérature ado et young adult et d'imaginer - comme Vince - à un monde post-gay, où la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie (17 mai) n'aurait plus lieu d'être...
– Il y a toujours une certaine incertitude, en amour, me confie-t-il en
terminant son dessert. Parfois, c’est ce qui fait toute la magie. Et parfois,
c’est une cause de chagrin. Mais être amoureux de quelqu’un au point
d’endurer son poisson immangeable…
Il se donne une petite tape sur le coeur.
– Il n’y a rien de tel, ne ?
– Si c’est ce que tu souhaites, tu devrais y aller. C’est une opportunité
fantastique. Mais fais-le parce que tu en as envie. Ne te soucie pas de ce
que veulent les autres.
Je hoche la tête, mais je n’ai pas la moindre idée de ce que je veux
Je me complais à vivre dans mon monde de peut être et d'incertitudes.
Maman et moi tournons la tête vers lui d’un même mouvement. Si mes
parents filent le parfait amour, c’est en partie parce que papa évite autant
que possible de contredire maman – du moins devant moi. « Je ne peux
jamais dire non à ta mère », m’explique-t-il avec un sourire attendri
lorsqu’elle insiste pour que je suive des cours particuliers ou pour qu’on
aille voir la dernière exposition du musée d’art de Los Angeles.
Puis je me suis
perdue dans la contemplation des cerisiers en fleur dont les branches
forment une splendide voûte cotonneuse, dans les tons rose et blanc, qui
semble s’étendre à perte de vue. Mes déambulations m’ont finalement
menée à un marché extérieur dont les stands font frire, cuire à la vapeur ou
encore bouillir toutes sortes de mets tels du poulpe ou des taiyakis1
« Sur la plupart des imprimés avec des créatures
imaginaires, on ne voit rien que des filles cent pour cent blanches et
blondes, et zéro pour cent tout le reste. Alors, moi je dis : vive cette robe !
Pour une fois qu’un vêtement nous permet de nous reconnaître dans ces
personnages kitsch
Où es-tu ? Émoji visage qui réfléchit.
Je suis à ton cours d’arts appliqués. Émoji fille qui hausse les épaules.
La prof dit que tu as abandonné !!! Émoji surpris.
Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Émoji chat en colère.
Viens ici immédiatement. Trois émojis fille qui court, et une aubergine (il se peut qu’Atsuko et moi ayons fait croire à ma mère que les jeunes utilisent l’aubergine comme « un point d’exclamation supplémentaire »).
- Oh, mince, fait Atsuko en jetant un coup d’œil à mon écran.
- Elle ne doit pas être si fâchée que ça si elle utilise des émojis, fait remarquer Bex d’un ton qui se veut rassurant.
- Tu rigoles, j’espère ? dit Atsuko. Dans le langage des mères asiatiques, les émojis sont synonymes de mort.
Ma main s'attarde sur un rouleau rose vif au motif de fleurs de cerisier blanches, parsemé de fils dorés. Il me plaît aussitôt - on dirait une chanson joyeuse réincarnée en tissu.
J'avais une nouvelle tenue "signée Kimi". On aurait dit un costume de super-héroïne moderne, inspiré par toi, par la super-héroïne que tu es.
Dès qu'on a le choix, Souris - et on ne l'a pas toujours -, il faut prendre les rênes, se surpasser... C'est à toi de faire ce choix.