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Citations de Sarane Alexandrian (63)


Au début du XXe siècle, Aleister Crowley, écrivain ayant le génie du scandale, d'un dandysme pervers dépassant celui d'Oscar Wilde, entreprit de combiner la magie noire et la magie rouge. (...)

L’œuvre d'Aleister Crowley, comptant des recueils de poèmes, des récits et des rituels magiques, fut un mélange de notions tirées du Livre des Morts égyptien, de l'enseignement de John Dee, du yoga tantrique et du grimoire attribué à Abramelin le Mage. Il employa la sexualité avec frénésie, cherchant à jouir dangereusement, à travers un paroxysme faisant craquer les nerfs de ses partenaires ; on peut lui reprocher d'avoir utilisé des adjuvants artificiels (alcool, drogue), alors que Randolph se limitait aux excitants naturels (couleurs, parfums). Ce personnage prodigieux reste celui qui a le mieux réalisé l'hypnose sexuelle permettant à un couple d'explorer le monde invisible, l'amant servant d'opérateur et l'aimée de médium.
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La thaumaturgie, art d'accomplir des guérisons miraculeuses, est apparue en Occident avec les christianisme. Dans l'Antiquité, il n'existait que des philiastres (médecins amateurs), comme l'étaient les philosophes, de Démocrite à Aristote, voulant prouver que leur philosophie englobait toute science. Asclépios (Esculape), le demi-dieu de la médecine, avait été foudroyé par Zeus parce qu'il s'ingérait de ressusciter les morts. Les Grecs consultant les Asclépiades, qui desservaient le culte d'Asclépios à Épidaure, ou les Égyptiens s'adressant aux prêtres de la déesse-lionne Sekhmet, ne croyaient pas plus faire un acte inhabituel que quelqu'un se rendant aujourd'hui dans une station thermale pour une cure.
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Dès que ce magister ouvrit la bouche, la surprise fut à son comble : il parlait en allemand et non en latin (Paracelse fut ainsi le premier professeur de médecine à faire son cours en langue vulgaire). Et ce qu'il disait était extraordinaire : il s'opposait aux traités médicaux d'Aristote et des Arabes, rejetaient les prescriptions de l'école galénique, et affirmait qu'il y avait plus de sagesse dans les remèdes de bonne femme que dans les drogues des apothicaires.
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(...) le tarot est originaire d'Italie, et le plus ancien, le tarot de Venise, à la fin du XIVe siècle, est le jeu traditionnel de soixante-dix-huit lames, dont vingt-deux servant de triomphes (...).
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Marie la prophétesse fut tellement révérée des alchimistes qu'ils nommèrent "bain-marie" (terme resté usité) leur mode de cuisson consistant à placer un vase de substance à distiller dans un chaudron d'eau chaude, ce qu’auparavant ils qualifiaient de "bain marin" "parce que le vaisseau qu'on met dedans y baigne comme dans une mer".
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En France, Jules Doinel fonda l'Église gnostique universelle en l'an 1890, qui fut décrété "l'an I de la Restauration de la Gnose". (...) Cette initiative eut un certain succès, car à la fin du XIXe siècle il y avait des églises gnostiques dans seize villes de France dont Paris, et d'autres en Italie et en Pologne, notamment à Milan, à Concorezzo et à Varsovie. (...) Le XXe siècle a opéré la consécration de la Gnose. Non seulement on y a vu des humanistes chrétiens, comme le père François Sagnard, glorifier la gnose valentinienne à laquelle Renan se montra moins incompréhensif, mais aussi des écrivains originaux y purent passer pour des homologues des gnostiques.
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La mauvaise réputation des orgies antiques date de l'affaire des bacchanales de Tome en l'an 186 avant J.-C., racontée par Tite-Live au livre 38 de son Histoire romaine. Sous le prétexte du culte de Bacchus, des réunions homosexuelles avaient lieu la nuit cinq fois par mois, où l'on débauchait des jeunes gens en molestant ceux qui résistaient. Le Sénat fit châtier les coupables, au nombre de sept mille, et voter une loi contre les assemblées nocturnes.
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Une des originalités les plus séduisantes de la Gnose fut l'importance exceptionnelle qu'elle accorda à l'élément féminin en métaphysique et en morale. On a vu que, pour la plupart des gnostiques, le Saint-Esprit s'identifie à une femme immatérielle, sœur et épouse de Christos ; l'âme est comme une jeune fille emprisonnée dans le corps de l'homme (...) ; la "Vierge de lumière" joue le rôle de juge suprême de l'au-delà ; les souffrances de Sophia incitent Jésus à la soulager et, à travers elle, à délivrer l'humanité toute entière. Ce féminisme ardent est la différence essentielle de la Gnose avec la Kabbale, foncièrement misogyne, comme l'a noté Scholem : "C'est une doctrine masculine, faite par des hommes et pour des hommes. La longue histoire de la mystique juive ne montre aucune trace d'une influence féminine. Il n'y a pas eu de femmes kabbalistes."
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Éliphas Lévi a défini l’occultisme comme une philosophie combinant trois sciences : la Kabbale, ou "mathématiques de la pensée humaine", la magie "connaissance des lois secrètes et particulières de la nature qui produisent des fores cachées", et l'hermétisme, "science de la nature cachée dans les hiéroglyphes et les symboles de l'ancien monde".
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Maria de Naglowska, (...), fonda en 1932 à Paris la Confrérie de la Flèche d'or, dont le but premier était de réparer le règne de la Mère (succédant au règne du Père et du Fils établi par l'ère chrétienne), en formant des "prêtresses d'amour" capables de la fécondation morale des hommes. Son mouvement d'un féminisme superbe, au rituel codifié dans son livre La Lumière du sexe (1933), prétendait neutraliser le Mal en lui opposant des actes sexuels religieux, exécutés sous la direction de prostituées sacrées comparables aux hiérodules de Byblos.
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En s'inspirant de l'hindouisme et de l'ascétisme chinois, les occultistes modernes voulurent revaloriser la hiérogamie, union sacrée où l'homme et la femme se considèrent comme le prêtre et la prêtresse d'une religion primordiale, et cherchent dans l'accouplement un effet encore plus sublime que le plaisir.
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La croyance aux incubes et aux succubes fut une croyance savante, et non une superstition populaire.
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On peut affirmer que le rituel des messes noires a été inventé sous Louis XIV, auprès de la Voisin, car dans les papiers de son procès, le conseiller du roi, Gabriel de la Reynie, parle de "ces malheureuses pratiques encore inconnues" : et il s'y connaissait en affaires criminelles.
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Le sabbat était une scène de carrefour, paysanne, mythique, plutôt rêvée que vécue ; la messe noire sera une action réelle, aristocratique, à huis clos. Seigneurs et grandes dames qui voulaient obtenir quelque chose du Diable croyaient le disposer en leur faveur en lui offrant ce spectacle destiné à lui plaire : une parodie blasphématoire de la messe, aggravée d'un sacrifice humain et d'un usage rituel de la nudité féminine.
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Il y a une différence à établir entre la sorcière, l'ensorcelée et la possédée, les trois types féminins de l'érotisme chrétien ésotérique. La sorcière se persuadait d'elle-même, ou sous la pression des Inquisiteurs, qu'elle avait des rapports amoureux avec un démon incube. L'ensorcelée avait le sentiment d'être contrainte de se donner à un homme véritable qui, en raison d'un pacte démoniaque, la pliait à tous ses désirs sans qu'elle pût résister. La possédée se plaignait d'être envahie à l'intérieur de son corps par plusieurs démons qui la forçaient à agir et à parler contrairement à toutes les bienséances.
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Les sabbats, s'il en a existé, furent des fêtes campagnardes où l'on dansait au son du hautbois et de le flûte, et que l'on accompagnait de ripailles et de priapées. On les tenait dans des lieux écartés et le soir, afin de ne pas être inquiété par les autorités. Il s'y rencontrait des personnes masquées - appelées en Lombardie les mascas - venues s'y divertir sans se compromettre. Ce n'est certes pas un paysan qui a eu l'idée de comparer au sabbat juif ce genre d'assemblée, mais un Inquisiteur imbu de l'antisémitisme régnant, et subordonnant l'hérésie dans une réunion rustique.
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L'avortement n'était pas accepté par les médecins : "Avorter, acte inhumain et damnable", dira Ambroise Paré. Cependant, on remarquera que si Hippocrate faisait jurer à ses disciples de ne jamais pratiquer d'avortement, Aristote le permettait à condition que l'âme ne fût pas encore présente dans le fœtus.
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En ce dernier livre [La crise du monde moderne (1929) Guénon], il dit que le monde est parvenu au quatrième âge, "l'âge sombre", le Kali-Yuga des Hindous, où les vérités deviennent de plus en plus cachées et difficiles à atteindre ; seul le recours à la Tradition permettrait d'empêcher le chaos social produit par l'opposition de l'Orient et de l'Occident, de la contemplation et de l’action, et par le "savoir ignorant" de la science profane, ayant abdiqué "tout principe qui pourrait lui assurer une place légitime, si humble soit-elle, parmi les divers ordres de la connaissance intégrale.
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(...) ce fut en 1848 que la famille Fox, habitant une maison à Hydesville, en Acadie, découvrit le table-moving et le rapping, c'est-à-dire l'art de faire tourner les tables et d'obtenir, par des coups frappés, des réponses d'outre-tombe aux questions posées. Les trois sœurs Fox et leur mère exploitèrent commercialement ce procédé en ouvrant, à Rochester, une officine où l'on pouvait, pour quelques dollars, converser avec ses parents morts. Elles donnèrent une démonstration publique à l'université de Saint-Louis en 1852, si bien que l'épidémie du spiritisme éclata cette même année en Amérique, et gagna l'Europe l'année suivante.
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Une autre convention littéraire est de présenter comme de fiers rebelles tous ces évocateurs du Diable ; en réalité, ils mouraient de peur et s'entouraient de précautions extraordinaires. Le cas du cruel Gilles de Rais est significatif : pendant quatorze ans, de 1426 à 1440, il s'adonna à la goëtie dans ses châteaux de Tiffauges et de Mâchecoul, assisté du prêtre Eustache Blanchet et de l'alchimiste Prelati ; mais à chaque fois qu'il entrait dans le cercle magique, il tremblait de tous ses membres, et se signait au moindre bruit.
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