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3.92/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Madrid , 1945
Biographie :

Serafín Fanjul est un universitaire, islamologue et arabisant espagnol, spécialiste de la philologie sémitique.

Il a enseigné la littérature arabe à l'Université autonome de Madrid. Il est membre depuis 2011 de l'Académie royale d'histoire.

Il collabore aussi comme chroniqueur au journal ABC et au quotidien électronique Libertad Digital.

En 2000, il publie "Al-Ándalus contra España : La forja del mito" (Al Andalous, l'invention d'un mythe : La réalité historique de l'Espagne des trois cultures).


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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
L'échange interculturel d'idées et l'élargissement des horizons entre chrétiens et musulmans désignaient essentiellement, selon les termes de Francisco Garcia Fitz, une appropriation pratique des connaissances de ceux qui avaient été soumis, n'indiquant pas du tout une reconnaissance de leurs valeurs religieuses ou morales, c'est -à-dire une appréciation positive de l'autre. (...) Contrairement aux Wisigoths, qui s'assimilèrent, par la langue, la religion, les lois, la littérature et la philosophie, à la romansté (examinée en profondeur par Rémi Brague, dans "Europe, La voie romaine"), les conquérants musulmans ne s'assimilèrent pas aux civilisations qui les avaient précédés. Ils s'approprièrent partout leur savoir et leurs techniques pour être en mesure de les remplacer, au moyen d'un certain nombre de coutumes sociales et familiales efficaces, reposant sur une base religieuse, qui bouleversèrent inexorablement la culture et la démographie jusqu'à les faire disparaître. Cela avait été le cas pour la Perse zoroastrienne, l'Empire gréco-romain chrétien au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie Mineure (l'actuelle Turquie), le royaume indo-bouddhiste du Sind (dans l'actuel Pakistan). C'est ainsi que disparut de même le royaume chrétien wisigoth en Espagne.

Dario Fernandez-Morera, "The Myth of the Andalusian Paradise", op. cit.
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Les massacres et sévices perpétrés par les Espagnols durant la colonisation américaine (empalement, éventrement, garrot, travail forcé dans les mines - ce qui revenait à une condamnation à mort à court terme - et une longue liste du même acabit) sont bien connus. Pourtant, écorcher vivants les prisonniers chancas ou yungas par centaines, voire par milliers, et remplir leurs corps de cendres - ainsi que nous le rapportent Pascual de Andagoya ou Cieza de Leon - est-ce légitime quand c'est le pouvoir inca qui en est l'auteur ? La condition d'autochtone autorise-t-elle de telles pratiques ou en permet-elle l'oubli ? Les crimes d'un conquistador extracontinental sont-ils moralement plus répréhensibles que ceux d'un conquistador indigène, alors que les Incas de Cuzco étaient aussi étrangers pour les Canaris ou les Chancas que les Européens ? D'ailleurs, Ibn Battuta recueille des informations identiques concernant des écorchements pratiqués en Inde par les musulmans, alors même qu'écorcher des êtres humains et se servir de leur peau est juridiquement proscrit en Islam, surtout si les victimes sont elles-aussi musulmanes - mais si ce n'est pas le cas, il peut y avoir des variations d'opinions.
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Voilà déjà plus d'un quart de siècle que les zélateurs de la mondialisation et du multiculturalisme annoncent l'émergence prochaine d'un islam européen, réformé, ouvert, modéré, contextualisé, laïcisé, démocratisé, compatible avec les valeurs de la République et de la civilisation occidentale. Gonflés d'orgueil et de mépris, tous ergotent inlassablement, sur "les divergences de spécialistes à propos de l'origine du Coran", feignant d'ignorer que les croyants musulmans et leurs autorités religieuses proclament depuis toujours qu'il s'agit d'un texte incréé ayant Dieu pour seul auteur. / Introduction, Arnaud Imatz
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La société arabe et musulmane en général n'a pas été protégée de telles dérives du comportement humain, dérives qui ne sont pas plus blâmables chez elle que dans d'autres sociétés - mais pas moins non plus. Il est à craindre que la défense à outrance, aveugle et sourde des tiers-mondistes (qui sont parfois sincères, comme Juan Goytisolo) ne soit qu'un moyen d'échapper, au moins sur le plan moral, à notre propre société sans solidarité, aliénée, ennuyeuse, repue de sa vulgarité et de sa routine. on ne peut rien objecter à cette fuite, qui est à la fois un exercice de la liberté et un rejet de coutumes indéfendables à bien des titres. nous nous trouvons assurément face à une réédition au goût du jour de la recherche du Bon Sauvage, sur lequel notre imaginaire projette l'image inversée de nos tares : tout ce qui chez nous, est défaut ou vice devient chez lui une vertu attachante. Mais les tiers-mondistes ne comprennent pas qu'en le transformant en archétype, nous le déshumanisons et nous nous éloignons, toutes voiles dehors, de la terre ferme de la réalité. Nous sommes mus par un espoir presque religieux d'attribuer à d'autres êtres humains le monde idéal que nous n'avons pas su ou ne savons pas créer et habiter.
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Une fois écartée toute prétention de survivance ethnique arabe, sur quoi se fonde le cliché si largement admis ? Tous les indices semblent nous orienter vers deux clefs : la proximité géographique avec le Maroc et le fait historique indiscutable qu'une partie de l'Andalousie a été le dernier territoire musulman de la péninsule ibérique. C'est sur des bases aussi fragiles et critiquables que repose l'arabité de l'Andalousie. Tout le reste (la nourriture, les vêtements, les habitudes du quotidien, l'attitude des hommes dans leur environnement) ont, dans leur ensemble, peu de points commun avec des survivances arabes. Lorsqu'il y a des coïncidences, il faut plutôt chercher les explications du côté des racines méditerranéennes que du côté des influences arabes.
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"De-ci, de-là, toujours les échos mauresques des figuiers de Barbarie." C'est ainsi que parle le poète. Et le gamin rêveur de Jerez de la Frontera, Motril ou Cordoue s'extasie en évoquant de lointains ancêtres qui ont laissé de semblables traces, des traces vivantes - et pas seulement des pierres. puis il consulte n'importe quelle encyclopédie et y lit, incrédule et perplexe, que le figuier de barbarie est originaire du Nouveau Monde (ou du Mexique, pour être encore plus précis). Le cliché de la rhétorique arabophile commence alors à se fissurer. Le figuier d'Inde prolifère bien des deux côtés du détroit de Gibraltar. Mais dans quel sens a-t-il traversé la mer ? Et à quelle date ? Certainement pas avant la reconquête de grenade.
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