Citations de Serge Latouche (110)
Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l'obsolescence programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité. ces trois ressorts de la société de croissance sont de véritables "pousse-au-crime".
Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l'obsolescence programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité. ces trois ressorts de la société de croissance sont de véritables "pousse-au-crime".
On peut synthétiser l'ensemble en un "cercle vertueux" en huit "R" ; réévaluer,reconceptualiser,restructurer, redistribuer,relocaliser, réduire, réutiliser, recycler. Ces huits objectifs interdépendants sont susceptibles d'enclencher un processus de décroissance sereine, conviviable et soutenable.
Tous les régimes modernes ont été productivistes : républiques, dictatures, systèmes totalitaires, que leurs gouvernements fussent de droite ou de gauche [...] Tous ont posé la croissance économique comme une pierre angulaire de leur système inquestionnable. Le changement indispensable de cap n'est pas de ceux qu'une simple élection pourrait résoudre en mettant en place un nouveau gouvernement ou en votant en faveur d'une autre majorité. Ce qui est nécessaire est beaucoup plus radical : une révolution culturelle, ni plus ni moins, qui devrait déboucher sur une refondation du politique.
Le projet de la décroissance est donc une utopie, c'est-à-dire une source d'espoir et de rêve. Toutefois, loin de se réfugier dans l'irréel, il tente d'explorer les possibilités objectives de sa mise en oeuvre. D'où le qualificatif d'"utopie concrète" [...] La décroissance est donc un projet politique, au sens fort du terme, celui de la construction, au Nord comme au Sud, de sociétés conviviales autonomes et économes, sans pour autant être un programme au sens électoral du terme : elle ne s'inscrit pas dans l'espace de la politique politicienne, mais vise à rendre toute sa dignité au politique.
Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l'obsolescence accélérée et programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité.
[A propos du concept de développement durable] Il s'agit à la fois d'un pléonasme au niveau de la définition et d'un oxymore au niveau du contenu. Pléonasme, puisque le développement est déjà une self-sustaining growth ("croissance durable par elle-même") pour Rostow. Oxymore, puisque le développement n'est ni durable ni soutenable.
Celui qui croit qu'une croissance infinie est possible dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste [Kenneth Boulding]
Témoignent aussi de la mystification du développement durable, parmi tant d'autres, les déclarations de grands patrons, tel le directeur général de Nestlé ("Le développement durable est facile à définir : si votre arrière-grand-père, votre grand-père et vos enfants restent des consommateurs fidèles de Nestlé, alors nous avons travaillé de façon durable")
Capitalisme plus ou moins libéral et socialisme productivisme sont deux variantes d'un même projet de société de croissance, fondée sur le développement des forces productives censé favoriser la marche de l'humanité vers le progrès.
C'est en s'engageant résolument dans la voie d'une société de décroissance et en faisant la démonstration que le "modèle" est enviable et donc exemplaire que nous pouvons le mieux convaincre les Chinois, comme les Indiens et les Brésiliens, de changer de direction tout en leur en donnant les moyens et par là, de sauver l'humanité d'un destin funeste.
La culture occidentale ne se maintient que du désir du reste du monde d'y accéder [Jean Baudrillard]
Tous les gouvernements sont, qu'ils le veuillent ou non, les "fonctionnaires" du capital.
L'imagination du marché, remarque Bernard Maris, est incommensurable. Tel un coucou, il s'installe dans tout ce qui est gratuit. Il exclut les uns et les autres, estampille la gratuité, lui impose des logos, des marques, des péages, et puis la revend.
Un homme avait coutume de jeter de la poudre chasse-éléphants depuis la fenêtre de son compartiment de chemin de fer. Quand on lui demandait pourquoi il faisait cela puisqu'il n'y avait pas d'éléphants sur la voie, il répondait : "Vous voyez bien que ma poudre est efficace !" La légende selon laquelle la dissuasion nucléaire aurait évité à l'humanité de disparaître dans un feu d'artifice atomique relève de la même logique absurde.
La sollicitude du Blanc qui s'inquiète de la décroissance au Sud dans le louable dessein de lui venir en aide est suspecte. " Ce qu'on continue d'appeler aide, souligne justement Majid Rahnema, n'est qu'une dépense destinée à renforcer les structures génératrices de la misère. Par contre, les victimes spoliées de leurs vrais biens ne sont jamais aidées dès lors qu'elles cherchent à se démarquer du système productif mondialisé pour trouver des alternatives conformes à leurs propres aspirations."
La voie de la décroissance n’est ni le refus ni l’acceptation du monde. Elle est le refus et l’acceptation. Il convient de refuser le monde (l’immonde) de l’économie de croissance et d’accepter la vie comme une joie, selon la formule de William Morris. La décroissance sera joyeuse ou ne sera pas.
La philosophie n'est pas philosophie si elle n'exprime pas une pensée autonome. Que signifie "autonome" ? Cela veut dire autos-nomos : "ce qui se donne à soi-même sa loi". En philosophie, cela veut dire qu'on pose des questions et qu'on n'accepte aucune autorité. Pas même l'autorité de sa propre pensée antérieure.
Lorsqu'il aborde l'ontologie, Castoriadis le répète sur tous les tons : "Être signifie à-être". L'être n'est donc jamais enfermé dans l'étant.
L'être est altération permanente et création continue.
Cultiver son jardin, cuire son pain, faire ses yogourts, faire son marché et cuisiner soi-même, etc. peuvent être autant source de satisfaction personnelle et de plaisir pour les amateurs que des impératifs environnementaux