Shen Fuyu

Shen Fuyu, Les Artisans [****malheureusement pas traduit]



[***Publié le 29 mai 2016 par pascalzh---voir lien suivant

https://sinoiseries.wordpress.com/2016/05/29/bibliographie-shen-fuyu-les-artisans/]



Il a publié en 2015 un recueil de textes intitulé Les Artisans (《匠人》 [jiàngrén]), qui prend le prétexte de la présentation d'une quinzaine d'artisans de son village natal pour décrire des évolutions de la société chinoise depuis l'époque de la création de la République Populaire de Chine en 1949, jusqu'à nos jours.

Les transformations de la vie villageoise, des relations sociales entre les ruraux, la structure de la société chinoise traditionnelle et sa destruction progressive, l'évolution du sens des valeurs traditionnelles, sont décrits de façon très touchante.

Ce récit est tout à fait passionnant. Il montre la vie paysanne dans le nord de la province du Jiangsu, et mériterait certainement d'être traduit en français.

Notons aussi que ce livre a été intégré dans la liste des vingt « plus beaux livres de Chine » (中国最美的书 [zhōngguó zuìměide shū]) de l'année 2015, distinction qui récompense les objets livresque les plus joliment conçus et fabriqués. (À la fin de ses Artisans, Shen Fuyu explique d'ailleurs le cheminement de la conception et de la fabrication du livre.)

Si vous voulez avoir un aperçu du livre et du style de Shen, vous pouvez lire le récit du « producteur de tofu » (豆腐匠 [dòufǔjiàng]) qui est reproduit sur la page que Baidu consacre à ce livre, ici.

《匠人》 a été publié par les Editions de la démocratie et de la construction (民主与建设出版社 [mínzhǔ yǔ jiànshè chūbǎnshè]). ISBN : 978-7-5139-0650-0.







Shen Fuyu (申赋渔 [shēn fùyú) est né en 1970 dans le village de Shencun (申村 [shēncūn]), près de la ville de Taixing (泰兴 [tàixīng]), dans le nord de la province du Jiangsu (苏北 [sūběi]). C'est un écrivain qui a collaboré à de nombreux journaux, qui a publié plusieurs livres, et qui jouit d'un certain renom.

Ce roman est un vrai plaisir . On se laisse voguer sur l'écriture de l'auteur qui nous raconte l'histoire de la Chine sur moins d'un siècle au travers des habitants d'un village.



Chaque chapitre s'offre comme un petit conte, où chacun trouvera sa morale et les valeurs sous jacentes au texte. On découvre ainsi les habitants du villages de famille en famille et de générations en générations et l'on voit les liens se tisser entre tout ce monde.



On n'est pas non plus dans la contemplation béate du passé, l'histoire-rude- de la Chine populaire traverse le village et intervient dans la vie de ces villageois. Rien n'est raconté de manière sanglante car ce n'est pas le ton de ce roman mais c'est là, présent, entre une feuille de ginkgo et un bol de riz...



Un texte très agréable qui m'a bercé tout en m'ouvrant à une Chine rurale et à ses valeurs culturelles.
Lien : http://theetlivres.eklablog...

A travers une galerie de personnages terriblement attachants, l'auteur nous dresse le portrait d'un pays en pleine mutation.

Un texte lyrique!

L'auteur a dessiné la silhouette de la culture agricole, pleine de chagrin mais aussi de douceur, suscitant la nostalgie. Les villages ont conservé un mode de vie traditionnel chinois. Les villages disparus, ce sont les valeurs de toute une génération qui sont perdues, ne laissant qu'isolement et hésitation.

A travers des histoires authentiques des artisans, « Le village en cendres » poursuit la recherche de la chaleur humaine des villageois, de leur amour et haine et des cent ans écoulés …..un véritable chef -d'oeuvre!

Le village en cendres est un livre très intéressant, tant au niveau de la structure du récit que des informations sociologiques qu'il nous apporte. En effet, l'auteur nous livre ici une grande fresque de la société chinoise dans un petit village, balayant une grande partie du XXème siècle. Les coutumes et les traditions de ce peuple sont aussi abordées tout au long du récit (par exemple le déroulement d'un mariage, l'importance du culte aux ancêtres ou le fait d'avoir une descendance, les mariages arrangés dès le plus jeune âge etc).

Chaque chapitre est accordé à un artisan en particulier, nous dévoilant des vies parfois difficiles, des destins brisés, ou les difficultés rencontrées lors de mouvements politiques lancés par Mao. Et oui, l'air de rien, Shen Fuyu aborde également des faits historiques, nous peignant les conséquences des changements politiques et des soubresauts de l'histoire (depuis la fin de l'empire jusqu'aux réformes de Deng Xiaoping) dans un petit village chinois.

Pour parler de la trame narrative en elle-même, j'ai beaucoup aimé le fait que plusieurs histoires se recoupaient. Nous découvrons un personnage plus en détails à chaque nouveau chapitre, mais pouvons en retrouver d'autres que nous avions déjà connu auparavant.

Vous l'aurez compris, je recommande vivement la lecture de ce livre que je trouve très enrichissante !

P.s : la version chinoise est magnifique et très originale ! Le livre est noirci, comme s'il était tombé dans le feu et que nous l'avions sorti des cendres. Très belle réflexion et image.

Shen Fuyu est un écrivain chinois que nous avons l’honneur de recevoir le lundi 4 décembre dans le cadre du Club de Lecture de Delphica.

La lecture de ce livre m’a fascinée. J’ai compris ce que signifie la piété filiale, notion fondamentale du confucianisme, à l’évocation des relations entre les habitants, artisans, d’un petit village au fin fond de la Chine. J’ai découvert tout un monde ignoré de coutumes, rites et superstitions à travers des destinées malmenées par les bouleversements historiques qu’a vécu la Chine au cours du XXe siècle. Shen Fuyu revient dans son village natal régulièrement et croise une foule de connaissances dont il nous narre les trajectoires, ressuscitant tout un monde englouti. C’est magnifique la piété filiale!