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Citations de Sigrid Nunez (74)


(...) Ces femmes étaient des réfugiées de guerre. (...) Un grand nombre de ces femmes avaient été violées, torturées, ou brutalisées de quelque autre manière. La plupart avait vu des membres de leur famille assassinés sous leurs yeux. (...)
Les médecins qui les examinèrent - elles étaient environ cent cinquante au total - déclarèrent que leurs yeux étaient normaux. Des examens plus approfondis révélèrent que leurs cerveaux eux aussi étaient normaux. Si elles disaient vrai - et certains en doutaient, les soupçonnaient de simuler pour attirer l'attention ou obtenir des allocations -, la seule explication était la cécité psychosomatique.
En d'autres termes, l'esprit de ces femmes, ayant engrangé de force trop d'horreurs, incapable d'en supporter davantage, avait réussi à éteindre la lumière.
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Mon ami le plus compatissant m’appelle pour prendre des nouvelles. Je lui raconte que j’essaie la musique et les massages pour soigner la dépression d’Apollon, il me demande si j’ai envisagé une thérapie. Je lui fais part de mon scepticisme vis-à-vis des psys animaliers, et il répond : Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
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Plutôt que de l’emmener chez son ancienne vétérinaire, ce qui aurait impliqué de trouver un moyen de le transporter jusqu’à Brooklyn, j’en dégote un dans le quartier. Il traite Apollon correctement mais je me méfie de lui, c’est le genre d’hommes qui parle aux femmes comme à des idiotes et aux femmes d’un certain âge comme à des idiotes, sourdes par-dessus le marché.
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Les histoires des femmes sont souvent des histoires tristes.
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Les êtres humains ont du mal à sentir plus d'une chose à la fois. Lorsque j'entends quelqu'un déceler dans une gorgée de vin un arôme de poivre noir puissant suivi de notes de framboise et de mûre, c'est l'arnaque que je flaire.
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Sur le sort des innombrables chiens indésirables, Lucy a cette réflexion : Ils nous font l'honneur de nous traiter comme des dieux, et en retour nous les traitons comme des objets
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En d’autres termes, l’esprit de ces femmes, ayant engrangé de force trop d’horreurs, incapable d’en supporter d’avantage, avait réussi à éteindre la lumière.
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Je vais te dire pourquoi j’ai tenu à te parler.
À ces mots, pour une raison mystérieuse, mon coeur se met à battre dans ma poitrine.
– C’est au sujet du chien.
– Du chien ?
– Oui, je voulais savoir si tu serais d’accord pour le prendre. »
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Chère Ann, si on peut être nostalgique d’un passé qui n’a pas existé, peut-on l’être d’un foyer qu’on n’a jamais eu ?

 

Chez moi ? Où ça ? Dans mon imagination, je ne cessais d’entendre cette réponse de Solange à la question que tous ceux qu’elle rencontrait devaient lui poser.

 

« Aussi paradoxal que cela paraisse, nombre de fugueurs cherchent un foyer », nous expliqua un des policiers chargés de l’enquête.

Je trouvais sa remarque juste.
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Quand je lui avais annoncé que ma réponse était oui, que j'acceptais de faire tout ce qu'il faudrait pour l'aider à mourir, elle avait été si soulagée qu'elle s'était mise à sangloter. Quelques secondes plus tard, elle m'envoya un nouveau message : Je te promets de faire tout ce qu'il faut pour que ce soit le plus amusant possible.
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« Mourant est un rôle que nous endossons, comme n’importe quel autre rôle au cours de notre vie : voilà une pensée déconcertante. On n’est jamais soi-même sauf quand on est seul – mais qui voudrait être seul, étant mourant ? »
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Est-il vrai que le milieu littéraire est miné de haine, un champ de bataille cerné de tireurs embusqués où il n’est question que de jalousies et de rivalités en permanence ? demandait le journaliste de la radio nationale à l’illustre auteur. Qui contribuait à la chose, donc. Il y a beaucoup d’envie, beaucoup d’inimitiés, répondit l’auteur. Qui s’employa à expliquer : C’est comme un canot de sauvetage sur lequel trop de gens essaient de monter. Chaque fois que vous arrivez à pousser quelqu’un à l’eau, le niveau du canot remonte pour vous.
S’il est vrai que la lecture augmente les capacités d’empathie, comme on le dit souvent, l’écriture semble au contraire les diminuer quelque peu.
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Je me souviens que notre première conversation portait sur L’Infinie Comédie, elle se promenait avec un exemplaire du livre sur elle. Lorsque je lui ai demandé si elle l’aimait, elle a répondu que son intérêt résidait dans sa longueur. Qu’avec ce livre-à au moins, elle passerait un long moment à lire. Et elle pressentait que, même si elle ne l’aimait pas, cette fois elle en aurait pour son argent. Page 60
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S’il est vrai que la lecture augmente les capacités d’apathie, comme on le dit souvent, l’écriture semble au contraire les diminuer quelque peu.
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Que sommes-nous, Apollon et moi, si ce n’est deux solitudes se protégeant, se complétant, se limitant et s’inclinant l’une devant l’autre ?
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« Nègre, Nègre, Nègre. La pire des insultes. Une épithète tellement brutale, tellement injurieuse qu'elle avait provoqué Dieu sait combien d'incidents violents par mesures de représailles. Un mot à l'origine de combien de tragédies ? »
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J'ai essayé. J'ai couché un mot après l'autre. En sachant que chaque mot aurait pu être différent. De même que la vie de mon amie, de même que n'importe quelle vie, aurait pu être différente.
J'ai essayé.
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Je n’aime pas les hommes derrière lesquels traine la trace fumante de pleurs de femmes, disait W.H.Auden.Il t’aurait détesté.
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Une fois, j’ai vu une classe tout entière s’accorder sur le fait que Nabokov avait beau être un grand écrivain, un homme pareil – un snob, un pervers, le décrivaient-ils – ne devrait pas figurer sur une liste de lectures, quelle qu’elle soit. Le romancier, comme n’importe quel bon citoyen, devait rentrer dans le rang, et l’idée que l’on puisse choisir son sujet d’écriture sans tenir compte de l’opinion de quiconque était impensable pour eux. La littérature ne peut pas remplir sa mission dans une culture pareille. Que l’écriture se soit à ce point politisée me contrarie beaucoup, mais mes étudiants, eux, n’ont aucun problème avec cela. D’ailleurs, certains d’entre eux veulent devenir écrivains précisément pour cette raison. Et si l’on s’aventure à leur opposer des arguments, à leur parler par exemple de l’art pour l’art, ils se bouchent les oreilles et vous accusent d’étaler votre science et de les prendre de haut. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’arrêter d’enseigner.
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Susan à toujours gardé l'allure et les habitudes d'une étudiante. Elle est toujours restée jeune, du moins dans sa tête. Ses proches la comparaient à une enfant (son inaptitude à être seule ; sa capacité d'émerveillement intacte ; son goût prononcé pour les héros, son besoin d'idolatrer les gens qu'elle admirait ;..). David et moi, on s'amusait à l'appeler notre enfant terrible.
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