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Critiques de Simon Boulerice (123)
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

Ouvrage reçu lors du dernier Masse Critique littérature du mois de septembre, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi les éditions Bouclard (avec une note manuscrite de l'éditeur s'excusant de l'envoi tardif de cet ouvrage). C'est vrai que celui-ci s'est fait attendre et je regrette presque de l'avoir lu aussi rapidement. S'agissant d'une toute nouvelle collection, ce dernier est le premier ouvrage qui la composera et je suis donc flattée d'avoir eu le privilège de le lire.



Ouvrage écrit à huit mains, le lecteur découvre dans chaque chapitre les quatre auteurs qui ont imaginé cette intrigue avec à chaque fois un personnage différent mais basé toujours sur la même histoire, il va de soi. Ainsi découpé en quatre grande partie comme les quatre saisons de l'année qui leur sont d'ailleurs attribuées.

L'histoire ? La construction d'un complexe aquatique avec une glissade extrêmement périlleuse, de quoi divertir, enfin, tous ces adolescents, qui s'ennuient dans cette ville imaginaire au Canada. Cette dernière est scindée en deux par la piste (track) d'un vieux chemin de fer assez mal famé. Sur les 128 adolescents de Saint-Sauvignac qui vont décider ce fameux jour de faire le grand plongeon, tous ressortiront mutilés à vie, en raison d'un stupide clou mal agencé. Dès lors, au lycée, il y aura désormais deux clan : ceux qui ont glissés (les désormais "cicatrisés" et les autres (les "intacts"). Tout le personnel de l'établissement (directrice, personnel enseignant et administratif) sont persuadés que cette expérience les marquera à vie et décide de les "chouchouter", à tord ou à raison d'ailleurs, à vous de voir !



Un ouvrage dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à me plonger en raison du parler québécois (j'adore l'entendre parler mais le lire est encore autre chose) et des propos parfois assez virulents employés par les auteurs. C'est vrai que je suis très sensible sur certains sujets (ou peu trop d'ailleurs) et dès qu'il s'agit de sexe (en fin de compte, ici, il ne s'agit pratiquement que de cela puisque découverte de son propre corps mais aussi de celui des autres mis à "nu" ici mais qui se lit néanmoins assez vite et bien malgré tout ! Aussi, un avis vraiment mitigé pour cette lecture ! A vous de voir mais moi, à choisir de quel côté je fais pencher la balance, l'on va dire que je suis plus déçue qu'enthousiaste !
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L'enfant mascara

Leticia Anyways...



Je suis dans la cafétéria du collège E.O. Green Junior High School à Oxnard, en Californie ; and the sky is grey. A la différence que ça sacre comme un québecois élevé au sirop d'érable. Larry King, seul à sa table, la Saint Valentin approche. Des cœurs dessinés sur les murs, sur les vitres, la fête s'annonce rose, un parfum d'insouciance flotte entre les odeurs de sueur de l'équipe de basket venue s'assoir à la table voisine. Larry en pince grave pour Brandon. Un amour qui ne se mesure plus, inconditionnel, une évidence bercée sous la lune bleue. Une histoire d'amour, à sens unique.



Larry, puis Leticia. A la façon d'un journal intime, il se raconte, son enfance, sa maltraitance, son foyer qui n'en fut pas vraiment eux. Il aime chanter, elle a une voix qui perce les étoiles, Céline Dion la relève est assurée. Elle écrit des poèmes, des acrostiches, des trucs qui parlent d'amour. Et ces derniers jours, jusqu'à cette Saint Valentin qu'elle ne connaîtra pas, la nuque en sang, verse dans le témoignage, un discours surtout pour la tolérance.



« Je ne suis pas gai. Je suis une femme dans le mauvais corps. Je suis captif à l'intérieur. On s'est trompé en me fabriquant. Quand je serai réparé, que j'aurai le corps que je désire, que je mérite, tout rentrera dans l'ordre. »



Comprendre cette différence. Sentir qu'il n'est pas dans le bon corps. Croire en elle et assumer au fond ce qu'il est, juste une adolescente, un peu trop grosse, qui met du fond de teint, et du mascara, des touches discrètes de sa féminité. Mais difficile d'aller à l'encontre des préjugés, des rires et des moqueries. Encore plus à l'adolescence. Avec le peu de soutien que l'on imagine. Parce que tout est vrai dans ce roman, à part les crisse, les chars et les bécosses en porcelaine... Une parlure québécoise, l'originalité dans ce campus californien.



Une belle découverte, un monde en dehors de mes prairies poussiéreuses, un roman jeunesse, avec de l'amour et du mascara, cet univers à la Laurence Anyways, mon film fétiche de mon réalisateur fétiche.
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L'enfant mascara

L’enfant mascara est un roman pour adolescents qui est assez bouleversant et troublant, à plusieurs niveaux. Il traite d’un fait réel : la fusillade du collège E. O. Green Junior High School à Oxnard, en Californie. Là, le 12 février 2008, Brandon McInerney tire à bout protant deux balles dans la tête de Larry/Laeticia King. Il s’agit d’un crime homophobe qui a eu beaucoup de retentissement à l’époque.



Évidemment, Simon Boulerice l’a adapté librement, en utilisant une narration à la première personne. Et ça fonctionne. On arrive à se mettre dans la peau de son protagoniste. En même temps, on reconnaît le style de l’auteur, mettant en vedette un adolescent homosexuel (ou plutôt transgenre, dans ce cas-ci) avec des goûts bien précis qu’il partage avec les protagonistes d’autres de ses romans. Aussi, l'inclusion de poèmes.



Pourtant, cette fusillade n’occupe qu’une petite place dans le récit. Je veux dire, elle est annoncée dès le début, quelques verbatims de témoins ont été insérés ça et là, mais l’événement lui-même n’a lieu qu’à la fin. Le reste de l’intrigue, c’est l’évolution de Larry en Laeticia, de quelques mois avant le drame jusqu’au moment fatidique.



Malgré cela, un sentiment de malaise persiste tout au long du bref roman. Est-ce à cause du drame qu’on devine arriver ? Pas tant, non. C’est qu’on ressent une violence sous-jacente tout au long de la lecture.



D’abord, il y a ce climat familial tendu chez les King. Le jeune Larry et son frère Rocky ont été adoptés mais on ne sent pas l’amour dans cette maison. Leur père se montre incompréhensif, toujours de mauvaise humeur, quelque peu violent, alors que leur mère essaie de faire la part des choses mais sans succès.



Ensuite, l’évolution de Larry vers l’homoseuxalité et le transgenre provoque beaucoup de réactions dans son milieu scolaire. Il applique un maquillage discret, puis un peu plus, il commence à porter des vêtements féminins, puis il demande à ce qu’on l’appelle Laeticia. Cela dérange, autant d’autres élèves que des enseignants. On comprend le désir ou le besoin du protagoniste de vouloir s’affirmer, en même temps on sent que le malaise chez les autres. Et cette tension devient parfois un peu lourde à chaque page qu’on tourne.



On peut juger le comportement de Larry/Laeticia maladroit ou provocateur, mais c’est incroyable comment il/elle, malgré les rebuffades, continue ce que d’autres pourraient considérer comme un combat.



En ce sens, L’enfant mascara peut être considéré comme un roman qui peut choquer mais c’est une bonne chose. En fait, tant qu’il y a des gens qui sont choqués par l’attitude de Larry/Laeticia et qui voudraient interdire qu’on présente ce genre de bouquin aux adolescents, cela signifie qu’il est d’autant plus utile, voire nécessaire.
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Casting : Victor

Avec sa récente série Casting, la maison d’éditions De la Bagnole s’est lancée dans une entreprise intéressante : produire trois romans, écrits par trois auteurs différents, qui donnent chacun la voix à un personnage mais en interaction avec les deux autres. Victor, Victoria et Charlotte sont des adolescents qui participent au tournage du film Une famille à l’envers. Les trois vivent des moments agréables mais difficiles aussi, et leurs actions et décisions affecteront la vie des deux autres.



L’auteur Simon Boulerice s’est retrouvé avec Victor, un enfant-vedette de seize ans. L’adolescent exerce le métier d’acteur depuis qu’il est tout petit, il enchaine les contrats et les rôles au petit écran. Incidemment, toutes les adolescentes sont pâmées devant lui. Tout comme Victoria et Charlotte, ses deux co-stars. Malheureusement (pour elles), comme beaucoup de personnages de Boulerice, le garçon est homosexuel. Mais, quand son journal intime disparaît, il soupçonne son entourage et craint que son secret ne soit dévoilé.



Présenté ainsi, ça peut donner une mauvaise impression, l’homosexualité de Victor n’est pas l’élément central de l’intrigue et c’est bien ainsi. Ça aurait été trop réducteur. J’aime bien quand l’orientation sexuelle d’un protagoniste constitue un élément de sa personnalité et non pas sa seule raison d’être. Je crois que ça donne un personnage plus complet, plus crédible et, surtout, plus fascinant.



Ainsi, l’accent est mis sur son professionnalisme, son travail, comment il entreprend ses rôles, ses relations avec son entourage sur le plateau de tournage (réalisateur, coiffeuse, co-stars, agente, etc.). Il est beaucoup question de l’absence de ses parents, desquels il s’est émancipé. Cela explique pourquoi il semble si mature, il vit seul et doit payer ses factures, ce que ne comprennent pas vraiment les autres jeunes.



Le roman est jeune, à l’image de son public cible, rafraichissant, au rythme soutenu. Exit les longues descriptions, on est dans l’action et le ressenti. C’est drôle aussi. Le lecteur n’est pas tordu de rire à chaque page, je dirai plutôt que c’est à cause de quelques situations cocasses mais auss de la vision du personnage (un peu cynique, ironique ?) qui me donne cette impression. Mais c’est profond également, car Victor, cultivé, regarde la vie en face (presque avec un regard d’adulte) et essaie de lui trouver un sens.



J’ai hâte de lire les deux autres romans, ceux sur Victoria et Charlotte, afin de connaître les autres versants de l’histoire de ce tournage. Et surtout des événements qui l’entourent…
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Le dernier qui sort éteint la lumière

La nouvelle génération d’écrivains innove beaucoup. On est maintenant loin des grands drames qui caractérisaient la littérature jeunesse des années 1990 et 2000. Exit les meneuses de claques méchantes, de jeune fille enceinte, d’adolescents angoissés par la vie. Non ! Les romans proposent désormais des personnages loin des stéréotypes, ils sont plus humains, presque ordinaires. Je dis presque, parce l’ordinaire ne fait pas plus partie de notre réalité. Dans «Le dernier qui sort éteint la lumière», on suit le jeune Arnold. C’est un garçon comme les autres, il n’a pas un destin exceptionnel ni troublé, rien ne le distingue, si ce n’est son talent pour le dessin. Et le fait que sa sœur jumelle et lui ont deux pères. Oui, oui, deux pères. Homosexuels. Pas de mère (ils ont bien une mère biologique, mais elle tient davantage le rôle d’une tante, d’une marraine bienveillante).



Comme je l’écrivais plus haut, pas de drame. Leur situation familiale n’est pas un problème, elle n’est pas abordée sous cet angle. Arnold et sa Alia (toujours ces noms inusités !) vivent bien le fait d’avoir deux pères homosexuels. Ce qui les intrigue, toutefois, c’est de savoir lequel des deux est leur père biologique. Et c’est ce que Julien et Édouard promettent de révéler, via des lettres, le jour du treizième anniversaire de leur progéniture. Le jour approche.



L’auteur Simon Boulerice crée des personnages auxquels on peut croire. Ils ont des qualités et des défauts, des aspirations, des questionnements, surtout, ils ressemblent à tant d’autres qu’on a déjà vus dans la vie de tous les jours. Et les situations qu’ils vivent, elles appartiennent à notre quotidien : la mornitude des soirs de semaines quand on a rien de mieux à faire que regarder la télé, les chamailleries entre frère et sœur, les trajets en autobus pour se rendre à l’école, passer du temps avec les amis, etc. Que du vrai !



Aussi, à travers les lettres de Julien et Édouard, on découvre comment leur relation a commencé, quand et comment l’envie d’avoir des enfants leur est venue. Et aussi comment Arnold et Alia se voient dans tout cela. C’était émouvant. Simon Boulerice réussit à rendre la paternité homosexuelle ordinaire. C’est un modèle d’une famille différente et d’inclusion. Beaucoup de jeunes qui liront ce roman se diront : « C’est correct. Je me visualise dans cette situation (enfin !) sans me sentir gêné ou ressentir la peur. » Ou bien, s’ils ne se sentent pas directement concernés, ils pourront mieux appuyer leurs amis qui vivent cette situation. Bravo !
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Paysage aux néons

Un énième roman pour adolescents de Simon Boulerice. On peut dire qu’il maitrise l’art de donner vie à des garçons atypiques. Pas dans le genre extraordinaire ou exceptionnel, qui vit des situations extrêmes, je pense surtout à des jeunes un peu qui pourraient passer sous le radar mais qui s’éloigne des modèles déjà vus des milliers de fois. Dans Paysages aux néons, Léon Renaud (déjà, avec un nom pareil !) passe son été ay gym mais pas tant pour développer ses muscles : s’exercer sur le vélo stationnaire l’aide à se concentrer pour lire, surtout des poèmes. Vous avez déjà vu un ado de seize ou dix-sept ans faire ça ? Et, tant qu’à être là, il observe la faune gymnesque, en particulier Marky Mark qui, je suppose, espère devenir le prochain Monsieur Univers. Aussi, il développe un sorte d’amitié (si on peut appeler ainsi ce qui se crée entre les deux, peut-être plus un respect ou une reconnaissance mutuelle) avec Felindra. D’étranges liens se tisseront entre ceux-là, des liens qui pourraient paraître incongrus mais qui, sous la plume de l’auteur, semblent tout à fait normaux. D’ailleurs, c’est la force Simon Boulerice, je crois, de faire paraître ordinaire ce qui semble extravagant ou qui, justement, devrait être normal. Il y a peu à dire sur l’intrigue, y en a-t-il vraiment ? Bien sûr, un peu, mais tout est dans les personnages et le style de l’auteur. Je ne l’ai pas écrit plus haut, mais le lecteur a droit à des poèmes, des illustrations, des recettes, etc. C’est assez éclaté mais on aime ça. En fait, c’est surtout ça, un condensé de tranches de vie. Pourquoi devrait-il toujours y avoir plus ? Ou bien des drames ? Non ! La vie, la vie, parfois, c’est suffisant.
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Les onze ans fulgurants de Pierre-Henri Dum..

Petit roman pour les jeunes, Les onze ans fulgurants de Pierre-Henri Dumouchel, il m’a beaucoup surpris. C’est une plaquette (à peine 115 pages mais l’écriture est grande) de laquelle je ne m’attendais pas à beaucoup. J’avais lu quelques uns des autres romans de Simon Boulerice, destiné aux adolescents. Étant enseignant, je lis souvent des trucs pour la jeunesse mais, dans ce cas-ci, rapidement je me suis rendu compte que le public cible était probablement plus jeune que celui de mes élèves. Toutefois, par curiosité, j’ai continué ma lecture. Moins d’une heure plus tard, je l’ai terminée. Et je l’ai aimée. Les enfants devraient l’aimer aussi, ceux de la fin du parcours primaire. Et cela pour trois raisons.



D’abord, le personnage principal est adorable. Bon, son ami Junior est comique et Lyra ne donne pas sa place, mais Pierre-Henri Dumouchel les surpasse. Sympathique, touchant, sarcastique, vif d’esprit (pour un enfant), il est tout ça et encore plus. C’est certain que les jeunes vont se sentir interpelé par lui. Son père est mort quand il était tout petit, son prénom donne l’impression qu’on a affaire à une personne âgée et sa pauvre main gauche, qui a souffert (malmenée par une épingle, un clou, du verre, un compas et j’en passe !) donne justice à ce prénom. Il prend la chose en bon philosophe. Mais qu’en pensera la jolie Lyra ?



Ensuite, l’intrigue est simple mais efficace : quand vient le temps de lire les lignes de la main (l’astrologie, nouveau hobby de l’ami Junior), avec toutes les cicatrices de sa main gauche, plus moyen de trouver la ligne de la vie. Cela signifie sans l’ombre d’un doute que Pierre-Henri mourra à la fin de l’année. C’est fou comment, à onze ans, les petits drames prennent une ampleur incommensurable. Se croyant condamné d’avance, le garçon dresse la liste des choses qu’il aimerait accomplir : épouser Lyra, devenir astronaute, élucider la mort de son père, etc. Tout un programme ! Et seulement un an pour le réaliser. C’est drôle, mignon et triste à la fois.



Enfin, malgré la présence de sujets délicats, qui pourraient être considérés lourds, le roman se lit agréablement et facilement. C’est en grande partie dû au ton léger et à la présence d’humour. Ça aide à faire passer beaucoup de choses.
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Javotte

Javotte. Une adolescente tout ce qu'il y a de plus banale. Javotte. Orpheline de père, qui se console en devenant méchante avec sa soeur. Javotte. Qui rêve d'un garçon qui ne rêve pas d'elle. Mêlant l'humour, l'amour et la peine, Boulerice parvient à livrer un livre très juste sur l'adolescence et ses premières fois. Période complexe où l'on se cherche. Javotte se trouvera, même si elle doit passer par plusieurs frayeurs. Un bon roman.
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Un ami lumineux

« Les parents de Ludo ne s'aiment plus.

Il n'y a rien à faire, leur amour s'est éteint.

Parce que l'amour, c'est comme un feu. »





Depuis le divorce de ses parents, Ludo a deux maisons. Autant il s’amuse avec ses amis quand il est chez sa mère qui a une maison à la campagne, autant il s’ennuie chez son père qui vit dans un appartement en ville.



Là-bas, sa seule distraction vient du tumulte des voitures, l’appartement étant situé au premier étage à un carrefour. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est observer les feux tricolores qui inlassablement passent du vert à l’orange, de l’orange au rouge, du rouge au vert…



Mais un jour qu’il s’ouvre à son père sur le fonctionnement de ce feu tricolore, celui-ci lui répond qu’un petit homme vit dans le poteau et assure inlassablement son bon fonctionnement !



Une nuit, Ludo qui imagine ce pauvre homme affamé et à l’étroit à l’intérieur de son poteau, décide de descendre et de lui apporter une tartine de confiture de fraise, couleur du feu rouge, qu’il dépose au pied du poteau. Le lendemain matin, l’assiette est vide. La valse des tartines ne fait commencer, fraise, orange, rhubarbe…



De ce qui devient une sorte de rituel, nait une tendre complicité entre imaginaire et réalité…





Un ami lumineux est une jolie histoire qui donne du baume au cœur et montre comment l’empathie, la bienveillance et la générosité peuvent aider à se rassurer et à surmonter son propre chagrin. Un album venu du Québec avec au texte le talentueux Simon Boulerice et au dessin Marilyn Faucher, ses couleurs acidulés et ses visages tout en rondeurs.



Merci à mon Amie lumineuse pour ce cadeau ! ♡





Joyeux Noël à toutes et à tous !


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Jeanne Moreau a le sourire à l'envers

Jeanne Moreau a le sourire à l’envers est un roman jeunesse bien sympathique, écrit par Simon Boulerice. Il raconte l’histoire de Léon Renaud, un adolescent assez normal vivant dans une famille tout aussi normale. Il s’entend bien avec son ami Carl, qui est assez accaparé par sa potentielle future petite amie. À part cela, Léon correspond avec une fille de Lévis, Léonie (eh oui, il y a de ces hasards, des fois !), il commence à s’intéresser à la graphologie puis mène un combat sans relâche contre les pellicules. Ses parents ressemblent à n’importe quels parents et son grand frère Antoine, qui étudie au cégep, essaie de l’initier au cinéma français et à la nouvelle vague. En particulier les films mettant en vedette Jeanne Moreau.



Mais la visite de Léonie va chambouler insidieusement l’existence de Léon. Le jeune homme connaitra les premiers aléas de l’amour, il verra son amitié avec Carl quelque peu s’ébranler et découvrira le secret de son frère. Finalement, sa vie n’était peut-être pas aussi banale qu’il le croyait. Dans tous les cas, on est loin des cheerleaders garces qui tombent enceintes, des paumés qui se tournent vers la drogue ou des grands tourmentés qui souffrent d’intimidation. On a droit à la vie… tout simplement.



Jeanne Moreau a le sourire à l’envers est une lecture agréable. Vers le milieu du roman, je me suis demandé où l’auteur essayait d’amener ses lecteurs, j’avais l’impression que ça allait dans tous les sens. Mais l’histoire s’est resserée, tout a fini par s’emboiter et, au final, ça a produit quelque chose de bien réussi. Les personnages sont loin d’être unidimensionnels, ils sont criant de vérité, d’émotions et de contradictions comme peuvent l’être les adolescents. Toutefois, par moment, j’étais agacé par des détails qui me semblaient difficiles à croire (Léon qui s’imagine qu’il y a vraiment un serpent dans sa baignoire, Léonie qui utilise souvent l’expression bazwel) mais j’ai fini par m’y habituer, par l’accepter. Donc, un livre à recommander.
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Un pommier dans le ventre (Un verger dans l..

Quand Raphael mange une pomme, il la mange en entier, sauf la queue. Lorsqu’on son copain Rémi l’apprend, il est affolé : « Tu ne sais pas que si tu avales un seul pépin, un pommier peut pousser dans ton ventre ?! ». Raphael ne veut d’abord pas le croire mais il finit par se plier aux arguments de son ami. Horrifié, il retourne en classe avec des crampes à l’estomac. Plus tard, devant le miroir, il lui semble voir son ventre tout bosselé. Et quand il cogne sa poitrine, il a l’impression de frapper une porte en bois. A la maison, sa mère lui coupe les cheveux. Les yeux fermés, il sent « que le plancher de la cuisine se couvre de petites branches et de feuilles mortes »…



Un très joli album sur les peurs enfantines, sur la capacité des bambins à laisser leur imaginaire extrapoler une situation du quotidien jusqu’à la rendre particulièrement anxiogène. Les proportions prises par la certitude pour Raphael qu’un pommier pousse dans son ventre deviennent vite incontrôlables. Heureusement, en partageant son angoisse avec sa mère, il parviendra à la raisonner. La conclusion est très joliment trouvée, laissant au final l’insouciance de l’enfance emporter la partie.



Graphiquement, c’est totalement vintage, à tel point que j’ai cru au départ avoir entre les mains la réédition d’un album des années 50. Les illustrations sont superbes, elles ont le charme suranné des vignettes d’antan. Un très bel objet-livre, une histoire à la fois tendre et sensible qui permettra peut-être à certains petits lecteurs d’exorciser leurs propres peurs. Que demander de plus ?




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un ami lumineux

Ludo a maintenant deux maisons, depuis la séparation de ses parents. Il est un peu tiraillé, déboussolé, perdu. Alors, dans la petite tempête intérieure qu’il traverse, un phare va le guider, lui éviter l’échouage. Il s’agit du feu tricolore juste au-dessous de la fenêtre de sa chambre. Oui, un feu tricolore… Il le regarde, il l’observe, il le scrute. Comment peut-il changer de couleur avec cette régularité de métronome ? Est-il habité par un invisible gardien ? Comment peut-on vivre dans un endroit aussi exigu ? C’est l’énigme que Ludo va tenter de résoudre dans ce livre touchant qui réveille en chacun de nous notre âme d’enfant. Quand on est dans le flou, peut-on faire d’un feu de signalisation son ami lumineux ?
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Le dernier qui sort éteint la lumière

Ùne lecture distrayante avec une famille dans son quotidien qui peut ressembler au quotidien de plusieurs familles québécoises. Bien sûr, certaines anecdotes peuvent paraitre un peu farfelue mais c'est ce qui fait le charme de cette histoire. C'est le premier livre que je lis de Simon Boulerice. J'en lirai certainement un autre pour me faire une idée de cet auteur.
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L'enfant mascara

Dans la nature, la chrysalide devient papillon. Dans le roman de Simon Boulerice, le jeune Larry King devient Leticia : la « Queen » du lycée. A l’adolescence, le corps de Leticia ne se transforme pas comme elle l’avait imaginé. Alors, elle force sur les régimes, sur le maquillage et les tenues provocantes. Fougueuse, elle jette son dévolu sur Brandon : un mauvais garçon de sa classe. Alors que Leticia nourrit un amour sans borne pour Brandon, Brandon n’a que dégout et haine envers Leticia. Il ne comprend pas ce garçon qui ne joue pas au foot et met du mascara, des jupes et des talons.



Une fiction aussi belle qu’elle est effrayante sur les personnes transgenres et la peur qu’elles suscitent dans nos sociétés patriarcales. D’autant qu’elle est basée sur une histoire vraie…
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Pleurer au fond des mascottes

J’adore Simon Boulerice ! Son enthousiasme, son sourire et surtout la façon qu’il écrit. J’ai lu “Javotte”, “L’enfant Mascara”, “Jeanne Moreau a le sourire à l’envers” … je les ai dévorés ! Ces derniers sont des romans, celui-ci est une sorte d’autobiographie composée de souvenirs épars de son enfance à presque aujourd'hui. Il y a des aller-retour entre diverses périodes de sa vie ce qui peut déstabiliser au début, on s’y habitue par contre. On y apprend que derrière son sourire Simon a vécu bien des moments difficiles, il compare d'ailleurs son sourire aux habits de mascottes qu’il a revêtu. Le costume de la mascotte cache l’être qui s’y trouve et que nous ne connaissons pas.



Ce livre est bon, nous en apprend plus sur l’auteur mais j’ai préféré ses romans …

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Géolocaliser l'amour

« mon iPhone est une allée éclairée

un buffet étourdissant où l’offre précède la demande »

Grindr ou Tinder? Le premier plus vulgaire que l’autre? Dans Géolocaliser l’amour Simon Boulerice décortique les désirs d’un soir générés par les applications de rencontre. Tout en recherchant l’amour durable « j’ai pourtant envie du calme domestique

avec Netflix couverture foyer chien et blow jobs usuels

avec le mari constant et toujours consentant », Simon prend acte de ce qu’il côtoie en utilisant la technologie numérique, promesse de multiples rendez-vous amoureux, qui, souventes fois, se soldent par des ébats sexuels frénétiques ou des refus blessants.

Étant peu habituée à la rythmique du genre haïku, j’ai dû reprendre la lecture de la première partie afin d’en mieux apprécier le travail d’écriture, geste qui m'a permis de continuer avec un peu plus d'allant.

J’avais pris note de certains romans du prolifique Boulerice, mais j’hésitais entre les nombreux titres. Je remercie donc Masse Critique de Babelio de m’avoir donné l’opportunité d’en explorer une partie avec Géolocaliser l’amour, un recueil émouvant et poignant de vérité. Une découverte qui n’en restera pas là!



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Moi aussi j'aime les hommes

Ce livre commence donc sur une sorte d’appel au secours d’Alain Labonté, qui découvre à la télévision les images d’un atroce assassinat homophobe perpétré par l’Etat Islamique et ouvre son coeur au premier ami auquel il pense, plus jeune que lui : Simon Boulerice, lui aussi homosexuel. Alain, la bonne cinquantaine, d’un tempérament calme et réfléchi, dirige une boîte de communication, Simon est auteur, notamment de théâtre et est amené à voyager un peu partout en francophonie pour donner des conférences, assister à la mise en scène de ses pièces, c’est un hyperactif boulimique de travail. Une correspondance démarre donc entre les deux hommes, qui deviendra un projet de livre, où ils se racontent leur enfance, leur jeunesse, la découverte de leur homosexualité, les réactions et le soutien de leur entourage, leur travail. Ils parlent aussi avec délicatesse de ceux et celles qui n’ont pas eu autant de chance qu’eux, qui ont subi violence et rejet à cause de leur orientation sexuelle. Ils évoquent (surtout Alain, qui en a été le témoin direct) les années sida ; avec lucidité, Alain prévoit l’arrivée d’autres virus dévastateurs pour l’humanité (avec Ebola et d’autres encore inconnus en 2015… il est visionnaire, Alain).



Alain, qui porte bien son nom de famille, et Simon sont tous deux bien dans leurs baskets, ils se connaissent bien et s’assument complètement, et c’est sans doute pour cela que leurs échanges paraissent si paisibles, si lumineux et si sensibles à la fois. Car le livre, qui s’est ouvert sur un acte terroriste, se termine aussi sur la violence avec l’attaque sanglante d’une boîte gay à Orlando aux Etats-Unis, en ayant passé par les attentats de Paris puisque cet échange épistolaire se déroule en 2015-2016. Et pourtant on ressort de cette lecture plein de la bienveillance (espérons-le) déployée par les auteurs.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Papier bulle

Une petite lecture avec un sujet bien sérieux et encore assez méconnu. L'hémophilie est une maladie du sang rare mais qui rend le porteur vulnérable à la moindre blessure.



J'ai beaucoup aimé le traitement de cette maladie à travers les yeux de Hortense. Elle a une belle naïveté et une joie de vivre malgré les épreuves.



Les dessins sont absolument magnifiques. Tout est doux et pourtant, porteur de grandes émotions. Une belle réussite visuelle. J'ai vraiment apprécié ma lecture.
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Être un héros

Neuf nouvelles écrites par des hommes et qui ont pour thème l'adolescence et l'idée du héros (ou de l'héroïsme).

Les personnages principaux sont des gars (des adolescents). Certaines sont ciblées pour les ados, plusieurs sont plutôt inaccessible pour ce public. La nouvelle de Simon Boulerice plaira aux amateurs de musique. Personnellement, aucune ne m'a particulièrement touchée.
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Ce qu'un jeune mari devrait savoir

Aux siècles précédents, les manuels destinés aux jeunes filles foisonnaient et, évidemment, prodiguaient leurs invraisemblables conseils au premier degré. Il fallait bien les instruire, les pauvresses. Aujourd'hui, celles-ci ont désormais de l’instruction et force est de constater que ce sont plutôt les jeunes hommes qui auraient bien besoin de quelques judicieuses recommandations ! Ce manuel réunit nombre d’autrices (et quand même un ou deux auteurs) canadiennes pour palier à ce cruel manque.



Si la plupart des autrices s’en sortent fort bien avec beaucoup d’humour, de second degré, de dérision, de parodie et de moqueries… d’autres ont pris leur travail avec plus de sérieux. Zut.



Mais voilà bien un charmant recueil de bonnes drôleries (qui ne sera, hélas, par forcément lu par les personnes qui en auraient le plus besoin).



Spéciale dédicace à Mélodie Nelson ! Merci, je ris encore !



Avec :

les Réflexions de

Martine Delvaux, Martina Chumova, Eli Tareq El Bechelany-Linch, Stéphanie Boulay, Mélodie Nelson, Léa Stréliski

les Désirs de

Heather O’Neill, Lili Boisvert, Ariane Lessard

la Révolution de

Roseline Lambert, Véronique Grenier, Rose-Aimée Automne T. Morin, Coco Belliveau, Stella Adjokê

et l’Alliance de

Mikella Nicol, Jolène Ruest, Patrick Watson, Simon Boulerice
Lien : https://www.noid.ch/ce-quun-..
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Deux graines de cacao

qu'a fait Julien pour se trouver à l'infirmerie ?

il a saigné du nez
il est tombé dans les pommes
il s'est coupé
il s'est cogné

6 questions
94 lecteurs ont répondu
Thème : Deux graines de cacao de Evelyne Brisou-PellenCréer un quiz sur cet auteur

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