Peut-être était-ce à cause de l'excitation, toujours est-il que je me réveillai aux premières lueurs de l'aube. Je pouvais voir la lumière du matin filtrer sous la porte fusuma devant moi. J'avais rêvé, mais je ne parvins pas à me souvenir de quoi, malgré mes efforts. Seule restait l'impression laissée par ce rêve. Ce n'était pas un rêve désagréable, mais pas désagréable non plus, pas un cauchemar. Il me tardait de m'en souvenir. C'était un rêve triste, un peu pénible mais sans signification profonde, dont il ne me restait qu'un sentiment.
A côté de moi, Mitarai dormait encore. Lorsque je me levai lentement, il émit un gémissement.
- Si c'était toi , le criminel, ce serait facile, non ? Je pourrais résoudre le problème tout en restant allongé sur mon canapé ; je n'aurais qu'à tendre la main et appeler la police. TU ne veux pas faire ça pour moi ?
- Qu'est-ce que tu racontes comme âneries ? On parle d'un meurtre d'il y a quarante ans ! J'ai l'air d'avoir plus de quarante ans ? Mais attends... J'ai bien entendu ? J'ai cru t'entendre dire que tu allais résoudre le problème.
(...) les débris de pneus qu'on peut voir sur le bord de la route
après un accident.
Les traces de cette énergie brutale sur le pavé,
ces traînées de sang comme des fentes rouge vif sur la route
et ces lignes blanches et noires
comme faible contraste à toute cette violence.