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Citations de Sophie Bienvenu (75)


Lonely.
Y a pas de mot pour dire ça en français. Une solitude pesante et triste qui te donne pas envie de mourir (du moins pas les bons jours), mais juste de ne pas être là, comme Freddie Mercury.
I don't want to die, I sometimes wish I'd never been born at all.
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Un dernier coup d'oeil à la ruelle, à la lune, au ciel pas d'étoiles, à une poutre au plafond.
« Anyway, je suis mort déjà. »
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Elle va te dire que Hakim c'était rien qu'un loser qui foutait rien de sa vie, qui la trompait et qui vivait à ses crochets, et qu'elle travaillait comme quatre, pauvre elle, pour qu'on vive. Elle va te dire qu'elle l'a pas trompé, qu'elle l'avait quitté parce que ça ne pouvait plus durer, et que là, elle a fourré avec un autre, sauf qu'elle va pas dire "fourré". Mais elle habitait encore avec Hakim parce qu'elle pouvait pas le mettre à la porte de chez elle, parce que, tu vois, ma mère, c'est une fucking sainte, et soi-disant qu'elle l'aimait encore et qu'elle pensait qu'il allait changer, blablablabla.
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Je lui avais dit que je regardais jamais le ciel, et il a trouvé ça triste. Ça me semblait con, regarder le ciel. C’est comme regarder la télé pas allumée. Des fois y a un avion qui passe, mais tu te dis juste « tiens, y a un avion qui passe », et tu t’en fous parce que c’est jamais toi qui est dedans l’avion.
Enfin, c’est jamais moi.
Tout ça pour dire que c’est chiant, regarder le ciel. Tout le monde parle des étoiles, et tout. Dans les films, t’en vois plein quand le gars et la fille sont en amour. A Montréal, personne doit être amoureux, que je me disais, parce que j’en ai jamais vu, des crisses d’étoiles. C’est pour ça que je regardais pas le ciel. Ça me déprimait, que personne s’aime en ville.
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Donc, non, Hakim n’abusait pas de moi. On se faisait des câlins, des bisous et tout, et c’était bien.
Je m’en fous si tu trouves ça dégueulasse.…On regardait plein de films quand j’allais pas à l’école. Il me disait : « Tu vas me chercher une bière, P’tit-cul ? » J’y allais, et j’en sortais une autre du frigo en même temps, parce qu’il préférait la bière pas trop froide, mais pas chaude non plus. Un peu plus froide que tiède. C’était comme une science, avoir la bonne température de bière pour Hakim, et j’étais putainement bonne là-dedans. Ma mère, non. Elle s’en foutait, elle lui disait qu’il avait juste à aller se la chercher lui-même. Moi, c’était comme ma vocation. J’aurais pu passer ma vie à faire ça. « Heureusement que t’es là », qu’il me disait, et il me faisait un bisou. « T’es la femme parfaite ! »Tu sais ce que c’est, d’être la femme parfaite ? Quelqu’un t’a déjà dit que t’étais la femme parfaite ?
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La nuit est en train de tomber, et ça me gosse vraiment beaucoup, mais la lumière est fucking belle. Je voudrais qu'il fasse gris, que les nuages soient tellement bas qu'on doive se baisser pour pas les manger dans face. Là, l'orange et la chaleur du ciel me rappellent que le monde se crisse bien de moi pis de nous. Que le monde continue sa vie comme si de rien n'était, alors que j'ai perdu la seule affaire qui me restait.
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J’aurais aimé ça que ma première fois, ce soit avec Baz. Ça aurait été romantique. C’est cool, des fois, les affaires romantiques. Mais bon, Centre-Sud, c’est pas Hollywood. Quand t’as de la musique qui se met à jouer au moment où y se passe un truc le fun, t’as plus de chances que ce soit le voisin tapette qui s’époumone sur une chanson de Céline que Steven Tyler.
C’est le chanteur d’Aerosmith.
Ouais, je me disais aussi que t’allais faire cette gueule-là.
Tu sais, dans le film, là… Avec la fin du monde qui arrive parce que y’a genre un gros météorite qui menace la terre, tout ça, et ils envoient le chum de l’elfe du Seigneur des anneaux, et son père qui joue aussi dans L’Arme fatale, ou je sais pas quoi.
Ah non, attends, c’est pas L’Arme fatale, je confonds. On s’en fout.
Pourquoi c’est jamais la fin du monde, dans Centre-Sud, hein ? Je crois qu’on mériterait ça, une fin du monde. Enfin, moi, je mériterais ça. Pas que je veux mourir, hein ! Mais ça fait une bonne excuse pour baiser.
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…les itinérants, tu peux leur donner de l’argent, tu peux leur faire un sourire, ou même leur demander comment ça va, mais tu peux jamais, jamais, jamais les toucher. Parce que t’as beaucoup trop peur que notre misère s’attrape.

(Le cheval d'Août, p.9)
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Je fais ce rêve, souvent. Un cauchemar, en fait. J’ai des globes oculaires sur la langue et je peux pas parler. J’en ai plein la gueule, pas moyen de les enlever. J’essaie de crier, mais ça marche pas, je peux pas non plus fermer la bouche, alors j’essaie de les avaler, mais y’en a trop, je les croque, mais c’est vraiment, vraiment dégueulasse, ça squishe et puis ça jute, ça me fait vomir, et je finis par m’étouffer avec mon vomis d’œils.
C’est dégueulasse, hein ?
J’ai googlé, une fois, pour savoir si ça avait une signification, mais j’ai pas trouvé. Ça veut dire quoi, tu penses ? En même temps, je m’en fous. C’est juste un rêve.
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Il a commencé à neigeoter ce matin, et Sam et moi, pour fin octobre, on trouve ça tôt. Je sais pas si on va pouvoir endurer encore un hiver. On voudrait se pousser dans le Sud parce que, comme dit la toune, c'est moins plate être malheureux au soleil. Mais bon, à mon avis, Aznavour, la misère, il sait pas trop c'est quoi, anyway.
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- Papa ? Yvan et moi, on a écouté de la musique de cinglé.
- Euh... OK... pis t'as-tu aimé ça ?
- Non.
Il raccroche au nez de son père, revient avec un bol de pistaches écalées et s'assoit à nouveau sur le sofa.
- Mets-en une autre, mais une qui fait pas mal.
Je cherche, dans les R, Transformer de Lou Reed, et je dépose l'aiguille sur la piste "Perfect Day".
" I thought I was someone else / Someone good."
Je n'ose pas dire à Mody que de la douleur découle la beauté. Je ne voudrais pas qu'il ait la même vie que moi.
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Ce soir-là, elle avait rapporté Leonard Cohen. On s'était roulé un batte, et elle fumait, sa tête sur mon chest, en regardant le plafond. Elle chantait tout doucement, sa voix résonnait dans ma poitrine et me faisait vibrer le cœur jusqu'au bout des doigts. Elle effleurait mon bas de ventre avec son pouce. Je bandais, mais je disais rien. Je faisais rien. J'étais juste bien.
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Parce que, pendant tout ce temps-là, il continuait de la voir, l’autre, et de faire des trucs avec elle, et de dormir avec elle, et d’aller chez elle et tout. C’était genre… sa blonde ou je ne sais quoi.
Ils se voyaient. Et y frenchaient. Et y fourraient.
Et il la touchait.
La grosse salope.
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Sam aussi s'ennuie d'elle. Je le sais, elle est comme moi. Parfois elle s'arrête devant la grille d'une cour de récréation, le nez en l'air, pis elle la cherche. Mais Lila est jamais là. C'est jamais elle. C'est toujours une petite blonde avec la même voix. Qui met les mêmes accents sur les mots, qui fait la même musique quand elle court, parfois c'est juste un feeling, même pas une petite blonde. Juste un kid qui envoie tellement d'amour à l'univers que ça éclabousse partout, simplement parce qu'il rit, qu'il prend la main de sa mère ou qu'il caresse la tête de Sam...mais c'est jamais elle.
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Je m'assois un peu au soleil sur le banc [...], histoire de profiter des derniers rayons de soleil avant un autre hiver qui va durer toute la vie. C'est con, depuis que je suis arrivée au Québec, j'ai la chanson de Joe Dassin qui tourne en boucle dans ma tête chaque mois d'octobre. Il m'arrive d'ailleurs de mettre une robe longue, histoire de ressembler à une aquarelle de Marie Laurencin.
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Je me rappelle plus depuis quand j'avais pas profité du silence. Du vrai silence. Je sais même pas si je l'ai déjà connu. J'en pleurerais presque. Pas de tristesse, là... pleurer de beau. Pleurer de "je suis bien". Et tant pis si je le mérite pas.
On dirait que quelqu'un m'attend. Je chantonne Use Somebody, de Kings of Leon. Ma poitrine fleurit et se déverse sur e monde, mes bras s'ouvrent, le ciel et la terre se rejoignent, et je me laisse choir dans un vide rassurant.

https://www.youtube.com/watch?v=gnhXHvRoUd0
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Mes jambes me font souffrir, mais je me lève pareil pour examiner les disques. J'en sors un, puis un autre, puis encore un autre... c'est ma collection. Comment ils se sont retrouvés là ? J'étais certain de les avoir pawnés un soir de brosse, pourtant ils y sont tous. Aladdin Sane, The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars, Country Life, London Calling, Purple Rain.. Dans ma jeunesse, ma collection de disques était ma vie entière. Et puis Gabrielle est arrivée, et quand on ne regardait pas la télé, on écoutait de la musique ensemble. Bébé, elle avait baragouiné « veuwoz », et j'avais compris : « Mets Hunky Dory, s'il te plaît, papa.» Cet album de Bowie dont j'avais déniché une édition limitée dans un magasin d'importation était son préféré. À cause de la couleur rose du vinyle lui-même, évidemment, mais aussi de Life on Mars ? qu'elle me réclamait en boucle.
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- T'es pas aussi méchant que t'aimerais qu'on le croie. Si t'étais un vrai cynique, tu pleurerais pas devant Downton Abbey...
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La nuit est tombée depuis quelques heures. Je dois mettre le chauffage dans ma voiture sur ma route vers le poste alors qu'il faisait au moins vingt cinq degrés hier. Rarement ai-je vu un début mai plus fucké. J'avais prévu qu'on aille aux Chutes le week-end prochain, Sharon et moi. On dirait bien qu'il va falloir remettre ça à plus tard. Au 97,7, Kurt Cobain entonne Where Did You Sleep Last Night ?, notre chanson. "I'm going where the cold wind blows". J'aime ce genre de signe.
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«  Mais oui je t’aime, maman. T’as rien fait… je suis juste… triste.
— Pourquoi t’es triste ?
— Parce que… je sais pas…
J’espérais un peu qu’elle me demande de lui raconter. À l’époque, je le savais pas, que j’espérais, mais aujourd’hui, oui. Je voulais lui dire, je voulais pleurer, me vider de mes larmes et pouvoir repartir à zéro. Je voulais qu’elle me prenne dans ses bras et qu’elle me dise que tout allait bien aller. Elle s’est raidie sous ma main. »
p 25
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