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Citations de Sophie Daull (187)


En exergue de l'ouvrage, ce proverbe chinois.


Tu ne peux pas empêcher les oiseaux
de la tristesse de voler au-dessus de ta
tête, mais tu peux les empêcher de faire
leur nid dans tes cheveux.


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Camille est morte lundi. Camille est morte lundi. Camille est morte lundi. On est tout au fond d'un puits, mais des visages à la surface se penchent vers notre gouffre, crient, lancent des cordes, des échelles, des lianes de survie.
On les saisit, on se brûle les paumes, on se griffe les ongles à la douleur des autres, on s'emplit les poumons de leur chagrin pour que l'air soit respirable. On roule sans autre paysage que notre cataclysme du dedans...
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Tu ne peux pas empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux les empêcher de faire leur nid dans tes cheveux.

(Proverbe chinois)
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Quand je vois ce qui attend ce monde de merde, entre trahison politique, catastrophe écologique et pauvreté de masse, je me dis que oui, on peut se dire que tu as été bien inspirée de quitter le navire ; mais quand je vois n'importe quel soleil sur n'importe quel pétale, ou n'importe quel gars qui tient la main de n'importe quelle fille, je me dis que non, franchement, fallait rester dans la vie.
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Je voulais aller nulle part. Mais il n'y a pas de nulle part. Je le savais déjà mais, depuis que tu es morte, ça me manque vraiment, un endroit où disparaître.
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Sophie Daull
Les livres de deuil, et il y en a beaucoup, sont inattaquables quand il s’agit de faire un être de papier autour d’une personne disparue. Il faut qu’il y ait une honnêteté indiscutable. Au-delà de la petite histoire personnelle, il faut toucher l’universel, ce qui nous tracasse tous.
Le progrès, novembre 2016
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Écrire, c'est te prolonger.
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Une autre chose : nous n'avons pas de nom. Nous ne sommes ni veufs ni orphelins. Il n'existe pas de mot pour celui ou celle qui a perdu son enfant. Je viens de faire le tour sur Internet : pas d'occurrence dans le dictionnaire, ailleurs on propose des suggestions toutes aussi farfelues les unes que les autres....un papa répond sur un forum : "si, j'ai un nom : je suis un mort-vivant."
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Ce que sont les meilleures mères, une seule phrase peut le dire : elles se donnent et elles s'en vont.
Christian Bobin
La plus que vive
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Au réveil, il faut s'étonner encore, comme à chaque réveil, d'être en état de continuer de vivre, d'exister.
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Aujourd'hui c'est Pâques et je te vois me voir.
Moi qui n'ai jamais vécu sous le regard de Dieu ni sous
l'œil de Moscou, je vois ton bleu guetter le noir de mon
deuil, je suis sous l'aile de ta non-vie, à son ombre à son
soleil, dans le raffut des cloches de ton silence, dans la déso-
lante insouciance que ta mort m'impose, sans inquiétude
pour des parents vieux et malades, sans insomnies pour des
enfants à la dérive. Je suis pénétrée de ta mort par toutes les
fibres de mon corps, toutes mes veines sont calcifiées par
la poudre de tes os. Je te vois voir le tassement de mon âme,
je te vois m'attendre. Je frappe doucement à ta porte, tu
n'es qu'endormie, et je peux baiser ta joue tout abricotée de
sommeil.

p.185
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Une autre chose : nous n'avons pas de nom. Nous ne sommes ni veufs, ni orphelins. Il n'existe pas de mot pour désigner celui ou celle qui a perdu son enfant; Je viens de faire un tour sur Internet : pas d'occurrence dans le dictionnaire, ailleurs on propose des suggestions toutes aussi farfelues les unes que les autres… Un papa répond sur un forum : "Si, j'ai un nom : je suis un mort vivant."
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Alors j'irai au grand lavoir là-bas, où la mémoire se récure contre le granit rugueux, où la langue se rince au torrent qui mousse comme un savon d'encre, où la fiction fait Javel. Je regarderai l'eau crasseuse s'écouler dans une grande synovie de mots et je laisserai sécher les éclaboussures au soleil de leur consolation. Grande lessive.
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Elle comprend qu'elle et lui ont en partage le pourrissement de la racine, la canine mauvaise plantée dans la chair généalogique, l'émail carié entre eux et l'esprit de famille.
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J'ai fermé la porte en emportant l'odeur de son chandail violine tricoté main, un mélange d'eau de Cologne et de fuel frelaté, de point mousse qui ne mousse plus.
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"Je voulais écrire vite, jusqu'à ta mort, ton dernier souffle ; puis, allez, faisons durer jusqu'à ton enterrement, et puis voilà, ça ne s'arrête pas, ça ne s'arrêtera jamais - toi disparue n'a pas de fin.
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Mon palais : la langue de mon pays. Mes bonnes marraines : la syntaxe et la musique. Mes sujets : les livres. Mes princes : les poètes. Mon royaume : l'imagination.
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Camille est morte lundi. Camille est morte lundi. Camille est morte lundi. On est tous au fond d'un puits, mais des visages à la surface se penchent vers notre gouffre, crient, lancent des cordes, des échelles, des lianes de survie.
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Il n’existe pas de mot pour désigner celui ou celle qui a perdu son enfant. Je viens de faire un tour sur Internet : pas d’occurrence dans le dictionnaire, ailleurs on propose des suggestions tout aussi farfelues les unes que les autres… Un papa répond sur un forum : « si, j’ai un nom : je suis un mort-vivant. »
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Dans le temps, les gens portaient un brassard ou des habits noirs pour signaler qu'ils venaient de perdre un proche. Ça les plaçait momentanément hors de la communauté des humains, ça forçait la distance, la délicatesse ; ça offrait le privilège de ne pas être tenu de se comporter comme tout le monde, de ne pas être mal considéré si on était plus lent, plus sombre, plus solitaire, plus réservé.
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