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4.2/5 (sur 106 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New York , le 15/08/1933
Mort(e) à : New York , le 20/12/1984
Biographie :

Stanley Milgram est un psychologue social américain. Il est principalement connu pour l'expérience de Milgram (sur la soumission à l'autorité) et l'expérience du petit monde. Il est considéré comme l'un des psychologues les plus importants du XXe siècle.

Alors qu'il est étudiant en sciences politiques à New York, Milgram décide de suivre des cours de psychologie pour intégrer Harvard. Il obtient avec succès son doctorat en psychologie sociale en 1960 et restera à Harvard encore sept ans en tant que professeur.

Ses expériences sont restées célèbres et en particulier celle de la soumission à l'autorité : bien que très controversée, cette expérience cherchait à évaluer le degré d'obéissance d'un individu devant une autorité qu'il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l'autorité, notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet. Elle a prouvé que la plupart des gens se transforment facilement en tortionnaires lorsque les ordres sont donnés par une 'blouse blanche', c'est-à-dire un médecin.

C'est aussi à lui que l'on doit la théorie des 'six degrees of separation', selon laquelle il n'y a que six personnes qui nous séparent de n'importe quelle autre.
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Bibliographie de Stanley Milgram   (3)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Expérience agressivité et télévision
Expérience menée par le professeur Jacques-Philippe LEYENS, psychologue, sur l'influence de la télévision, en particulier les films violents sur les téléspectateurs, par l'envoi de chocs électriques. C'est une référence à l'expérience menée par Stanley Milgram dans les années 60.

Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Stanley Milgram
Les gens aiment se voir sous un éclairage favorable.

SOUMISSION À L'AUTORITÉ, Chapitre III : Prévisions de comportement.
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Stanley Milgram
Le sens moral est moins contraignant que ne voudrait nous le faire croire le mythe social.

SOUMISSION À L'AUTORITÉ, chapitre premier : Le dilemme de l'obéissance.
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Toute force, toute circonstance interposées entre le sujet et les conséquences de son action contre la victime, tout facteur susceptible de créer une distance entre elle et lui, amèneront une diminution de la tension et réduiront de ce fait le taux d'obéissance. Dans la société actuelle, des intermédiaires surgissent souvent entre nous et l'acte ultime de destruction auquel nous participons.
C'est là en effet un des traits typiques de la bureaucratie moderne, même dans les cas où elle a été spécifiquement conçue pour assurer la réalisation d'un processus funeste : la plupart de ceux qui la composent n'exécutent pas directement les actions néfastes. Ils manipulent des papiers ou acheminent des munitions ou se livrent à d'autres activités mineures qui, bien qu'elles contribuent à l'effet final, demeurent loin des yeux et de l'esprit des fonctionnaires.
[…] Tout directeur compétent d'un système bureaucratique chargé de l'application d'un programme destructeur doit organiser son personnel de façon que seuls les individus les plus cruels et les plus obtus soient directement impliqués dans la violence finale. La majeure partie du personnel peut consister en hommes et femmes qui, étant donné la distance qui les sépare de l'aboutissement inéluctable et brutal du processus, n'éprouvent pratiquement pas de difficultés à accomplir leurs tâches de maintien organisationnel. Ils se sentent doublement dégagés de toute responsabilité. D'une part, l'autorité les couvre complètement ; d'autre part, ils ne commettent personnellement aucun acte de brutalité physique.

Chapitre IX : Les effets du groupe.
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Stanley Milgram
La disparition du sens de la responsabilité personnelle est de très loin la conséquence la plus grave de la soumission à l'autorité.

SOUMISSION À L'AUTORITÉ, Chapitre 1 : Le dilemme de l'obéissance.
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La souffrance de la victime demeure abstraite et lointaine pour le sujet. Il sait, mais au niveau conceptuel seulement, qu'il inflige un traitement douloureux ; le fait est enregistré, mais non ressenti. C'est là un phénomène assez courant. L'aviateur qui lâche des bombes n'ignore sûrement pas qu'elles vont semer la souffrance et la mort, mais cette conscience est dépourvue d'affectivité et n'éveille en lui aucune réaction émotionnelle.

Chapitre IV : Proximité de la victime.
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Quand un individu veut se dresser contre l'autorité, le meilleur moyen pour lui d'y parvenir est de s'appuyer sur le groupe auquel il appartient : la solidarité reste notre rempart le plus efficace contre les excès de l'autorité.

Chapitre IX : Les effets du groupe.
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La réaction des sujets montre leur totale méconnaissance du poids de l'autorité sur leurs décisions. De même, dans la vie quotidienne, beaucoup de gens accomplissent des actions dont ils attribuent l'origine à leurs qualités morales alors qu'elles leur sont également dictées par l'autorité.
[…] Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'ils font, mais POUR QUI ils le font.

Chapitre VIII : Permutation des rôles.
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Dans les démocraties, les dirigeants sont élus par tous les citoyens, mais une fois à leur poste, ils sont investis de la même autorité que ceux qui y parviennent par d'autres moyens. Et comme nous avons maintes fois l'occasion de le constater, les exigences de l'autorité promue par la voie démocratique peuvent elles aussi entrer en conflit avec la conscience. L'immigration et l'esclavage de millions de Noirs, l'extermination des Indiens d'Amérique, l'internement des citoyens américains d'origine japonaise, l'utilisation du napalm contre les populations civiles du Vietnam représentent autant de politiques impitoyables qui ont été conçues par les autorités d'un pays démocratique et exécutées par l'ensemble de la nation avec la soumission escomptée. Dans chacun de ces cas, des voix se sont élevées au nom de la morale pour flétrir de telles actions, mais la réaction type du citoyen ordinaire a été d'obéir aux ordres.

ÉPILOGUE.
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Une variante de l'expérience de base décrit un dilemme plus courant que celui que nous venons de présenter : le sujet ne recevait pas l'ordre d'abaisser la manette commandant la décharge électrique, mais simplement d'accomplir une action secondaire (faire passer le test d'apprentissage à l'élève) tandis qu'un autre participant se chargeait de la manipulation du stimulateur. Dans cette condition expérimentale, sur quarante adultes de l'agglomération de New Haven, trente-sept ont continué jusqu'au niveau de choc le plus élevé. Vraisemblablement, ils excusaient leur conduite en se disant que la responsabilité incombait à celui qui actionnait la manette. Cet exemple illustre une situation dangereuse qui caractérise toute société complexe : sur le plan psychologique, il est facile de nier sa responsabilité quand on est un simple maillon intermédiaire dans la chaîne des exécutants d'un processus de destruction et que l'acte final est suffisamment éloigné pour pouvoir être ignoré. […] Il y a ainsi fragmentation de l'acte humain total ; celui à qui revient la décision initiale n'est jamais confronté avec ses conséquences. Le véritable responsable s'est volatilisé. C'est peut-être le trait commun le plus caractéristique de l'organisation sociale du mal dans notre monde moderne.
Le problème de l'obéissance n'est donc pas entièrement psychologique. La forme et le profil de la société ainsi que son stade de développement sont des facteurs dont il convient de tenir compte. Il se peut qu'à une époque, l'individu ait été capable d'assumer la pleine responsabilité d'une situation parce qu'il y participait totalement en tant qu'être humain. Mais dès lors qu'est apparue la division du travail, les choses ont changé. Au-delà d'un certain point, l'émiettement de la société en individus exécutant des tâches limitées et très spécialisées supprime la qualité humaine du travail et de la vie. L'individu ne parvient pas à avoir une vue d'ensemble de la situation, il n'en connaît qu'une parcelle et se trouve donc dans l'incapacité d'agir sans directive émanant de l'autorité supérieure. Il se conforme à la volonté de celle-ci, mais de ce fait, il se désolidarise de ses propres actions.
George Orwell a capté l'essence même de cette situation dans le passage suivant :
« Tandis que j'écris ces lignes, des êtres humains hautement civilisés passent au-dessus de ma tête et s'efforcent de me tuer. Ils ne ressentent aucune hostilité contre moi en tant qu'individu, pas plus que je n'en ai à leur égard. Ils se contentent de " faire leur devoir ", selon la formule consacrée. La plupart, je n'en doute pas, sont des hommes de cœur respectueux de la loi qui jamais, dans leur vie privée, n'auraient l'idée de commettre un meurtre. Et pourtant, si l'un d'eux réussit à me pulvériser au moyen d'une bombe lâchée avec précision, il n'en dormira pas moins bien pour autant. »

Chapitre I : Le dilemme de l'obéissance.
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Ceux qui douteraient de cette réaction n'ont qu'à observer le comportement d'individus intégrés dans une structure hiérarchique. Prenons l'exemple d'un président directeur général au cours d'une réunion de travail avec ses subordonnés. Ceux-ci ne perdent pas une de ses paroles. Si des collaborateurs placés au bas de l'échelle expriment les premiers des idées intéressantes, il y a de fortes chances pour que personne n'y prête attention. Si le président les reprend, elles sont accueillies avec enthousiasme.

Chapitre XI, Le processus de l'obéissance : L'état agentique.
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