AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Stefan Wul (241)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Niourk

Une belle histoire qui démarre comme un roman d’apprentissage et d’aventure pour basculer ensuite vers la fable philosophique. Le roman date des années 50, mais si je ne l’avais pas su, je l’aurais daté des années 1980. C’est donc qu’il a bien vieilli, mieux qu’il était sans doute en avance sur son époque… Dans l’évolution de la Science-Fiction française, je dirais qu’on sent que le roman se situe entre la SF humaniste à la René Barjavel et la SF humaniste à la Paul-Jean Hérault… Il s’agit donc évidemment d’un récit humaniste. ^^





Il y a clairement une dimension anthropologique dans cette histoire tellement ce récit post-apocalyptique est construit comme un récit préhistorique. On se croirait dans "La Guerre du feu", ou dans un bon vieux "Rahan, Fils des Âges Farouches" ! Et on sent que l’auteur a puisé à la source de tous ces auteurs qui ont su défendre et mettre en lumière les civilisations premières.

Dans les 3 premières parties nous suivons une tribu humaine qui nomadise autour des monts Cub, Hait et Jam, entre ce qui fut autrefois le Golfe du Mexique et l’Océan Atlantique. L’enfant noir, mis à l’écart de sa tribu caucasienne en raison de sa peau colorée, voit son sort basculer quand il découvre sur la montagne Santiag la dépouille du Vieux, chef spirituel de la tribu. En s’appropriant ses secrets, et donc son statut social au sein de la tribu, il découvre un bâton-tonnerre qu’il pense être offert par les dieux…

En compagnie de l’ours qu’il a sauvé et apprivoisé, il va se porter au secours des siens pourchassés par une race de pieuvres anthropophages ayant accédé à l’intelligence au contact des déchets radioactifs jetés à la mer par les hommes de l’Avant.

Et après sa rencontre le dieu fou (comment s’appelle déjà le 2e tome de la saga "Hawkmoon" de Michael Moorcock ? Je me demande si…), il décide de conduire son peuple vers la cité de Niourk située au bord du fleuve Huds, malgré un mal mystérieux qui emporte les siens les uns après les autres…

Dans la 4e partie, nous suivons dans les entrailles de Niourk les naufragés de l’espace Ing 3 et Capt 4 à la recherche de Doc 1. Il court après l’enfant noir qu’il prenne pour l’un des leurs…

Dans la 5e et dernière partie, l’enfant noir guéri de l’irradiation dont il était victime achève sa transfiguration.

Et finalement, l’enfant noir, qui passe de la « pensée sauvage » (oui, je n’aime pas trop ce terme, encore trop péjoratif) à la civilisation, suit le chemin inverse de William Cheval-Noir Singer, qui dans "L’Œil de chat" de l’auteur américain Roger Zelazny, régressait de la civilisation à la « pensée sauvage » de ses ancêtres navajos pour échapper à son poursuivant télépathe…



Contrairement à ce qu’assène la pensée unique actuelle, l’être humain est un animal social qui ne peut vivre uniquement par et pour lui-même.

D’un côté nous avons les sauvages terriens qui considèrent comme des dieux tous ceux qui sont plus intelligents qu’eux.

D’un autre côté nous avons les civilisés vénusiens qui considèrent comme des animaux tous ceux qui sont moins intelligents qu’eux.

Alf, le bon sauvage, offre une troisième voie : nous nous élevons et nous tombons tous l’ensemble…

Le roman nous conte donc la civilisation, puis la transfiguration de l’enfant noir, qui en devenant Alphabet acquiert des pourvois quasis divins. Et que fait-il de son omniscience et de son omnipotence ?



Au final l’auteur reprend la maxime de Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » C’est en conjuguant raison et passion, et en offrant du sens à l’usage des sciences, que l’homme sera enfin en paix avec lui-même.

C’est un récit daté de 1957, qui appartient à une époque où on croyait encore en l’avenir et en l’homme. Pas comme aujourd’hui, car depuis le There Is No Alternative de Celle-Qui-Ne-Faut-Pas-Nommer, l’humanité n’a plus d’autre horizon que celui offert par les adorateurs du Veau d’Or.





Comme "Les Royaumes du Nord" de l’auteur anglais Philip Pullman, ce livre est autant un roman jeunesse qu’un roman adulte. On peut le lire des deux manières, mais en tant qu’adulte, et c’est la dimension jeunesse qui m’a le plus séduit… Comme quoi, il ne faut jamais jurer de rien !

J’ai quand même un certain nombre de doutes sur son accessibilité pour la jeunesse actuelle : le roman est court mais scandé par un rythme particulier avec ces chapitres qui parfois ne font qu’une page, et certaines scènes très crues peuvent déranger, comme celles consacrées au cannibalisme rituel. Mais une bonne histoire reste une bonne historie, et je reste persuadés qu’en la remaniant on peut la moderniser facilement sans la dénaturer. Du coup je suis curieux de découvrir son adaptation en bande dessinée.
Lien : http://www.chemins-khatovar...
Commenter  J’apprécie          768
L'orphelin de Perdide

L'Orphelin de perdide est un petit bijoux merveilleux , et comme Oms en série fut porté au cinéma ( planète sauvage ) , L'orphelin … le fut également , sous le titre de : Les maitres du temps .

Un conte spatio-temporel pour les adultes comme pour les plus jeunes.

Cet aspect légèrement conte , donne au texte une patine simple ( et non simpliste ) avec des aspects saillants assez surligné je dirais ( intrigue , caractérisation , typologie structurelle de certains personnages ) , mais le texte possède par ailleurs une solide éloquence évocatrice .

Un enfant est abandonné par son père dans une forêt atypique sur un monde étranger et alors en développement colonial .

Le père fait cela de manière assez violente et imprévue en simulant un jeu , pour sauver l'enfant d'insectes très dangereux .

C'est un des quelques passages terriblement éloquents de ce récit .



Dans le même temps , le père sollicite un ami à plusieurs années lumières pour qu'il accompagne l'enfant à distance .

L'ami fera les dernières volontés du père et une expédition est montée pour rejoindre l'enfant .

Seulement , c'est sans compter avec les paradoxes temporels ….



Bon voilà , sans rien dévoiler du texte … : Que dire ? : Un texte bien écrit et assez court , avec un rien de naïveté superficielle et une intrigue piège à tiroir bien faite et suffisamment désordonnées pour surprendre .

Du mouvement , des surprises et une trame narrative haute en couleur .



Stéphane Wul est un immense auteur de SF française , beaucoup de ses oeuvres sont splendides pour ce qui est de l'imaginaire qui est déployé dans des fictions qui sont souvent de redoutables édifices situés dans des univers alternatifs à la présence formidable .

Des univers créés par une langue bien tournée et belle , aux accents très classiques et économiquement grandioses .



Regardez les couvertures récentes des rééditions des textes de l'auteur , et alors vous entendrez sans problème les musiques et les mélodies particulières de ces mondes étrangers et alternatifs . Des mondes créés par un auteur talentueux et quelquefois aussi ( malheureusement ) paresseux , avouons-le.



Si vous êtes enseignant découvrez Stéphane Wul … ou bien …. mourrez idiots ( sourires ) …

Un excellent texte de science-fiction et classique français du genre .

Commenter  J’apprécie          654
Niourk

"Niourk"...Un très bon Wul, sans aucun doute. C'est le deuxième roman écrit par l'auteur. Si on le replace dans le contexte de la SF des années 50, il peut très certainement être perçu comme étant à part de la production de l'époque.



Wul, comme à son habitude, sur une toile en bois de SF certifié, s'amuse à marier les couleurs de différents genres : roman préhistorique, roman d'initiation, conte philosophique...Le héros, un jeune enfant noir, évolue dans un monde post-apocalyptique tout à fait saisissant : les océans se sont asséchées, jusqu'à ne plus former que des lacs salés. Les nouvelles terres se sont couvertes de savanes, marécages, déserts et autres jungles. L'enfant noir vit en marge d'une tribu d'hommes revenus à l'état sauvage, qui se nourrissent du fruit de leur chasse et dorment dans des huttes sommaires construites à partir de squelettes de cétacés, aujourd'hui disparus. Il est mis au ban du fait de sa couleur. Un jour, le Vieux, Celui-Qui- Sait-Tout, déclare qu'il compte se rendre à Santiag, la cité des Dieux, et que quand il reviendra, l'enfant noir mourra...



J'ai vraiment apprécié ce roman qui nous offre un univers tout à fait remarquable, et qui reflète bien la sensibilité de Wul (sense of wonder, poésie, sens de l'aventure...). Certaines images marquent notre imaginaire : Niourk (New York), ville ultra technologique, abandonnée depuis des siècles et dont les robots continuent de fonctionner, les poulpes géants, qui ont muté (à cause des déchets nucléaires déversés par les hommes dans les océans) pour devenir de monstrueuses créatures amphibies. L'intrigue est, somme toute, très restreinte et c'est davantage à une ballade que nous convie l'auteur. Mais une ballade qui n'est pas sans réflexion. Le parcours de l'enfant noir pourrait symboliser l'évolution de l'humanité, depuis Néandertal jusqu'à un futur "homo superior". Finalement, je vois un peu "Niourk" comme un complément à "Oms en Série" (ou plutôt l'inverse, vu l'ordre de parution). Dans ce dernier, le savoir, d'un point de vue individuel, puis à l'échelle d'un peuple, était le moyen de parvenir à l'émancipation. Dans Niourk, celui-ci devient le produit de l'action de l'intelligence de homo sapiens sapiens sur son environnement et donc le corollaire de son évolution.



La mise en garde finale est évidente : oui, nous sommes supérieurement intelligent, et en mesure de dominer un monde (voir, dans le futur, l'univers). Mais, il ne faut pas oublier d'où nous venons, ni que l'expérimentation sans éthique est dangereuse. Bref, ce n'est pas parce que nous pouvons le faire que nous devons le faire. Ainsi, le savoir est un bien précieux, mais certainement pas une fin en soi. Finalement, il m'aura manquer presque rien pour que je mette 5 étoiles (peut-être un chouia plus de poésie) : 4,5/5



PS : ce livre est par moment étiqueté littérature jeunesse : certaines scènes cynégétiques assez crues m'amènent à penser que, personnellement, je ne mettrais pas ce livre dans les mains d'un enfant avant l'âge de 13, 14 ans
Commenter  J’apprécie          5811
Oms en série

Avec les auteurs de SF post-atomique on avait presque pris l'habitude de voir disparaître une grande partie de l'humanité dans un explosif "boum" nucléaire. Ce 5ème roman de St. Wul, ecrit en 1957, dépeint également la fin de la civilisation humaine (et comment des extraterrestres géants -les Draags- ont adopté les (h)oms comme animaux domestiques), mais l'auteur expose l'idée d'une involution de notre espèce. Selon lui, l'homme a besoin de l'adversité d'une autre civilisation afin de resté stimulé et pouvoir évoluer aussi bien intellectuellement que technologiquement.



"Étroitement emprisonnés dans leurs lois et leurs règlements, les oms n'auraient plus éprouvé le besoin de penser. L'instinct aurait pris la relève de leur intelligence. Pourquoi réfléchir quand on mène une vie parfaite où chacun sait d'avance ce qu'il doit faire ? L'intelligence des oms se serait, comment dirais-je, atrophiée progressivement, comme un organe inutile. Il y aurait eu légère régression du niveau de vie, puis fixation. Ainsi se seraient arrêtés les progrès de leur civilisation."



Pour éviter cette sclérose, il faut aviver l'intelligence de l'homme et c'est d'ailleurs bien l'instruction qui est à l'origine d'un revirement de situation sur la planète Ygam.



Ce texte d'à peine 200 pages selon les différentes éditions et re-editions (surtout après l'adaptation en film d'animation par René Laloux en 1973 sous le titre "La planète sauvage") déroule un scénario à action rapide... ça va même parfois trop vite et le récit n'est pas exempt d'incohérences (le rythme de vie par rapport au temps qui s'écoule, p.e.).

On peut reprocher à Wul une certaine naïveté, voir légèreté de style mais cette franchise naturelle dans l'écriture possède à vrai dire le charme d'une histoire à déguster comme un réel petit plaisir.
Commenter  J’apprécie          576
Niourk

Stéphane Wull , est un des grands auteurs dont les œuvres ont enrichis la science-fiction française de nombreux classiques .



C’est parmi les auteurs français , avec Laurent Genefort , un des grands champions de la création d’univers .



Niourk ne déroge pas à cette règle du dépaysement absolu , ici un dépaysement très mélancolique pour ce qui est de l’aventure humaine sur la terre .

Notre espèce vit désormais sur une planète terre transfigurée , une sorte de crépuscule inquiétant , alors que la civilisation a disparu de notre monde , alors que les hommes vivent de façons précaires dans des sociétés préhistoriques .



A bien des égards , Niourk est une fiction préhistorique , mais posée en contexte pos-apocalyptique , dans un monde ravagé où les océans ont en grande partie disparus , où bien des animaux ont mutés , il y a de grands espaces radioactifs ....

Certains de ces animaux semblent d’ailleurs doués d’intelligence et ils menacent de détrôner l’humanité de sa position d’espèce dominante sur ce monde désormais irrémédiablement étranger au passé révolu . Un monde qui passe donc très lentement , au grès des siècles , à autre chose , inéluctablement et tristement .



C’est un texte bien écrit qui est à la croisée de la littérature jeunesse et de la SF pour adultes . Il est accessible aux deux publics sans l’ombre d’un doute .

Le texte est empreint d’une certaine naïveté à certains moments , pour un lecteur adulte , je veux dire .

Ce peut être gênant mais par ailleurs c’est compensé par un tableau de l’univers qui est méticuleusement peint .

C’est un roman où il se passe quelque chose , ça bouge ... sans être un thriller pour autant , ce qui n’est pas pour me déplaire .. Ça change en effet ...



Mais globalement ce texte possède le charme d’un univers éloquent , et une d’une trame narrative bien rythmée . Une bonne caractérisation aussi ( bonne véritablement ) et une aptitude certaine à installer une mélancolie très insidieuse et lancinante , au fil des pages . Ces qualités en font une lecture qui peut donc toucher le lecteur adulte .



C’est un roman initiatique où un jeune homme arpente un monde qui persuadera le lecteur contemporain , qu’il appartient au passé .

C’est une ballade dans des régions sauvages , avec des dangers et des menaces , dues au présent , comme également dues aux legs technologiques du passé .



Finalement il y a aussi un contact avec une humanité survivante , une société à la civilisation futuriste , mais qui poursuit ses aventures ailleurs , pas sur terre , ailleurs ...



On peut aimer Niourk , on peut ne pas aimer Niourk , c’est selon ... , mais une chose est certaine , c’est un univers qui affiche une grande présence .

C’est donc une belle ballade de science-fiction , incontestablement de celles qui laissent durablement au lecteur une quantité d’images persistantes dans la tête .

Commenter  J’apprécie          574
Oms en série

Un texte sympathique et avenant ....



Les hommes poursuivent leurs aventures sur une autre planète comme animaux de compagnie en compagnie de géants extraterrestres .

C'est un peu une sorte de récit légendaire et héroïque , c’est une geste ..



Les hommes sont de petits animaux de compagnie qui vivent chez leurs maitres .

Certains s’échappent et vivent de menues rapines dans les jardins publiques .



Les maitres ne mesurent pas vraiment leur intelligence et toutes leurs potentialités .

Mais surtout , ils sont plus grands et ils vivent leur vie sur une échelle plus lente que les hommes , et cela généra pour ces derniers , un espace à exploiter pour définir et mettre en œuvre une stratégie .



Le thème général est celui de la libération et de la liberté , vastes sujets !

C’est un récit bien écrit qui est à plusieurs niveaux de lecture , pour des adules , pour des adolescents ......



Les hommes sauvages feront ainsi la conquête de la liberté , tranquillement et en douce et assez spectaculairement finalement à un moment donné .

Ils réussiront peut-être , qui le sait ? à libérer aussi leurs congénères « domestiques « ?



Un récit qui se trouve être sur le fond à la limite du sérieux et de la fable .

Un texte qui est également un authentique planète opéra .



Ce texte est tout de même à l'origine d'un film d'animation excellent : la planète sauvage ..

C'est le premier film d'animation de science-fiction français . Ce métrage est remarquable et il fut en son temps remarqué ....

Il est resté dans les salles de ciné d'art et essais pendant près de de 15 ans !



L'auteur soulignons-le est un des géants de la SF francophone , peu connu je trouve , car finalement très peu de ses textes étaient disponibles .

Il existe des intégrales épuisées de ses textes chez Lefranc ( en deux tomes ) ... un éditeur belge. ...



Sinon , il y a une intégrale qui est sortie en France , enfin certains tomes .

C’est un auteur souvent assez haut de gamme du point de vue du style .

Commenter  J’apprécie          5213
Oeuvres complètes, tome 1

J'ai dégoté les deux volumes de cette édition en Belgique et je vous la recommande pour cet auteur ou bien pour d'autres auteurs , les autres volumes disponibles.

Dans ce recueil entre autre récits il y a le texte sur la planète Perdide , qui est un roman qui pose de manière magistrale un univers surprenant .

Les contraintes spatio-temporelles dessinent , un maelstrom d'affects car il est question de l'éducation et du sauvetage d'un enfant perdu seul sur un monde dangereux .

C'est un texte jeunesse éloquent et un magistral univers de science-fiction , qui pourra ravir les adultes tout en émouvant les plus jeunes .

Un enfant est abandonné par son père dans une forêt atypique sur un monde étranger et alors en développement colonial . le père fait cela de manière assez violente et imprévue en simulant un jeu , pour sauver l'enfant d'insectes très dangereux .

C'est un des quelques passages émouvants de ce récit .Le père a le temps de solliciter un ami qui est à plusieurs années lumières pour qu'il accompagne l'enfant à distance et tente de le sauver ultérieureurement .



L'ami fera les dernières volontés du père et une expédition est élaborée pour rejoindre l'enfant .

C'est sans compter avec les paradoxes temporels et les aléas de la vie . L'ami du père dialoguera plusieurs années avec l'enfant en essayant de le distraire de ses soucis , en essayant souvent de le mettre en garde sans le terrifier .



Il y a pas mal de rebondissement dans ce texte marqué par le style de l'auteur Stéphane Wul qui est un style très classique , léger avec un sens du détail exigent et évocateur .

Dans ce recueil rempli de textes bien tournés à la profondeur calculée et émotionnellement riches , la moindre feuille est souvent étrange et pas forcément verte .

Commenter  J’apprécie          514
Niourk

Nous sommes au vingt-cinquième siècle et la terre a été ravagée. Les océans ont disparu, ne laissant que quelques lacs d'eau salée. La quasi-totalité de l'espèce humaine aussi, a disparu. Un petit groupe revenu à l'âge primitif survit, entre ce qui a été Cuba et les Etats-Unis, en chassant des chiens sauvages ou des jaguars.

Thôz est le chef, c'est un rude guerrier. Le vieux est celui qui sait tout, une sorte de vieux sage sorcier. Aujourd'hui le vieux a décidé de rendre visite aux Dieux à Santiag. La tribu l'attend mais le vieux ne revient pas.

L'enfant noir, que le vieux a décidé de tué à son retour, décide de partir à sa recherche dans la ville des Dieux. Il est loin de se douter du déroulement de son périple car l'enfant noir apprend vite … très vite.

C'est un de mes premiers romans de science-fiction que je relis aujourd'hui avec grand plaisir. Un roman initiatique qui nourrit nos rêves, d'aventures et d'exploits dans un monde post-apocalyptique.

Ce roman est très court, les chapitres qui le composent aussi. C'est un formidable tremplin pour qui veut découvrir le monde de la SF. Je pense surtout aux ados qui ont peine à lire ... mais pas que. Même si certains passages ont vieilli, je me suis de nouveau laissé embarquer avec un immense plaisir.

Commenter  J’apprécie          510
Noô

Noo est un roman foisonnant .



Je me souviens de ma première lecture de ce roman qui fut assez contrariante dans la pratique ...



En fait , je n’arrivais pas à admettre ( pas du tout ) que l’on puisse , depuis un recoin de l’Amazonie , se retrouver dans un autre espace- temps , à des années lumières de la terre ....

C’était une expérience désagréable , mais de fait , j’étais un peu dans la même situation que le jeune adulte , héros et personnage principal de ces longues pages remarquablement écrites et mémorables .



J’étais contrarié , je n’admettais pas le processus , que je n’étais pas loin de qualifier de fumeux et de misérable , mais , je ne pouvais faire autrement que d’explorer ce monde mystérieux , captif des mots et des images évocateurs et évocatrices ...



Ce monde est excessivement proche du notre culturellement , tout en étant spectaculairement , franchement et finement diffèrent , alternatif même souvent ( surtout l’univers et l’environnement que l’on reçoit de plein fouet ) .



Notre héros y ferra une scolarité dans les règles de l’art et il y deviendra adulte dans ce contexte surprenant et haut en couleur .

Ce processus de maturation d’un jeune adulte nous permettra de découvrir , cette planète exotique , très colorée , au ciel splendide et relativement « proche « de notre terre , alors que tout y est incroyablement dépaysant et autre .



C’est une sorte de wonderland très rationnel , quasiment de la hard science – humaine ( néologisme de mon cru ) , avec des bordées d’ethnologies pointues , de politique , d’analyses sociales , servies par une écritures méthodiques et une démarche exhaustive et méticuleuse .



Inutile de souligner que la caractérisation et les descriptions sont dans ce texte à un niveau qui en fait un des sommets du genre .

C’est le haut gratin de la science-fiction francophone et c’est un dépaysement entêtant , qui plane sur un planète opéra fabuleux , enthousiasment , qui est véritablement un voyage aux accents prégnants de réalités , de réalisme , aux caractéristiques franchement invasives qui en font une oeuvre incontournable pour les explorateurs et voyageurs au long court des littératures de l’imaginaire , versant francophone ..



PS : la couverture de l’édition folio actuelle est splendide et appropriée .

Elle est Noo , totalement ...

Commenter  J’apprécie          452
Oms en série

Et si nous devenions des animaux de compagnie, comment ferions nous pour nous émanciper? Comment nous reconnaitrions nous en tant qu'appartenant à un même groupe et comment poursuivre un but commun? Sur quoi se fonde une civilisation?

L'auteur tente de répondre à ces questions en mettant sur le devant de la scène un spécimen charismatique et un peuple enclin au sacrifice. Un livre d'un autre temps avec des idées toujours d'actualité qui se lit avec un sourire en coin, plus pour l'histoire que pour le plaisir des mots.



Commenter  J’apprécie          440
La peur géante

Dans ce futur le Sahara est vert ! et l’AFrance ? s’étend des deux côtés de la méditerranée , et , le détroit de Gibraltar est un pont fabuleux entre l’Afrique et l’Europe .



C’est un de mes premiers romans de SF que j’ai eu le plaisir de redécouvrir assez récemment , alors que je ne me souvenait que de l’histoire , et :

ni de l’auteur , ni du titre . Je ne me souvenais que d’un volume de la collection anticipation de couleur jaune ...

J’ai eu le plaisir de redécouvrir ce titre dans une intégrale de S. Wul , que je me suis dégoté à Bruxelles ...



Ce n’est pas le roman du siècle , mais c’est de la bonne SF populaire avec des personnages convaincants , des descriptions avenantes , avec beaucoup d’action et un bon sens du rythme , du point de vue narratif . Par ailleurs un texte assez court ....



Un jour , la glace disparaît , l’eau ne gèle plus !? , donc plus de de glace pour l’apéro .

Mais assez vite les choses se compliquent et la glace des pôles se mue en deux véritables mur d’eau mobiles qui s’ébranlent vers l’équateur , avec les conséquences que je vous laisse imaginer ...



Un volet apocalyptique dans l’intrigue donc et ensuite un volet militaire ...

L’ennemi est dans l’eau et c’est très surprenant ce que peuvent contenir les océans ...



Cela fait un peu penser à Abysse , mais à l’époque de ma première lecture , je ne connaissais pas Abysse et j’ai trouvé ce bon petit toman sans prétention , bien écrit , sympa et mouvementé avec un petit rien de naïveté .



Ce roman a été écrit alors que l’Algérie allait vers son indépendance avec le conflit sanglant que tout le monde connais .



Dans ce texte l’auteur évoque l’Afrance une nation Trans-méditerranéenne qui transcende les clivages politiques et le colonialisme en créant une nation égalitaire .

Bref l’option fédérale au lieu de la séparation brutale et du bain de sang et de la guerre d’Algérie donc ..

Par ailleurs le monde est unifié » sous les auspices d’un gouvernement libéral et le cosmopolitisme trône avec le personnage principal doté d’une fiancée chinoise …



Comme hydre colonialiste reconnaissez que l’on peut trouver mieux que Stéphane Wull …



Commenter  J’apprécie          423
Niourk

Découvrir un classique de la littérature jeunesse à l'âge adulte peut s'avérer décevant. C'est donc avec circonspection que j'ai entamé la lecture de "Niourk". Et grand bien m'en a pris. Les qualités du roman de Stefan Wul évitent toute déconvenue.



La première moitié du roman nous présente les aventures d'une tribu primitive dans un univers post-apocalyptique ayant des petites touches fantasy (les espèces de pieuvres géantes). Cette partie, sans être follement originale, permet de passer un très bon moment. Tous les ingrédients sont réunis pour ça : multiples péripéties, créatures monstrueuses, environnement hostile, rythme trépidant.



Après cette première partie au charme naïf et désuet, le lecteur est surpris par une rupture narrative complètement inattendue. On passe d'un roman d'aventures à un conte futuriste et philosophique. Ce changement de cap ajoute de l'ampleur au récit et lui apporte une profondeur et une richesse thématique qui en font un très bon roman qui ne devrait pas être cantonné à la case "jeunesse" des bibliothèques.
Commenter  J’apprécie          413
Oms en série

J'avais dit que je ne tarderais pas a faire la rencontre des roman de Stefan Wul.. c'est chose faite.



Les Oms sont asservis par les Draags (des géants extraterrestres). Ils deviennent en quelque sorte leurs animaux de compagnie : obéissants, fidèles et surtout idiots. Mais est ce vraiment le cas ?

Certains oms revent de se libérer du joug des Draags;



J'ai beaucoup aimé l'histoire de ce roman, qui tout d'abord crée un malaise avec les descriptions des conditions de vie des animaux de compagnie pour ensuite mettre le lecteur dans une position de rebellion qui le fait soutenir a 200% les oms.

C'est aussi le moyen de justifier que l'instruction est une chose importante dans la vie de tous les jours. L'auteur arrive également a montrer la volonté de l'om, la pugnacité de celui ci a gagner sa liberté et à démontrer qu'il vaut autant qu'un draag.



jJ'ai trouvé que ce roman mettait en réflexion le lecteur et c'est une bonne chose.

Wul est souvent qualifié d'auteur de SF pour ado.. Personnellement, je trouve qu'il l'est également pour adulte.

J'ai beaucoup aimé sa façon décrire. Ses romans se lisent vite parce qu'ils sont peu épais, mais surtout parce qu' il arrive de façon magistrale à nous mettres dans l'histoire sans de longues descriptions. Dans sa narration pas un mot de trop, il va droit au but sans diverger. Et ça paye. Je comprends du coup pourquoi tant de scénaristes et de dessinateurs de BD lui rendent hommage en ce moment. Ses histoires sont palpitantes et en même temps il leur a laissé grâce a sa plume toute liberté d'adaptation et d'imagination graphique.



Je dirais donc une très belle découverte
Commenter  J’apprécie          3916
Le temple du passé

La note est un peu sévère, mais des six ouvrages de Stefan Wul que j’ai lus pour l’instant c’est sans doute de loin le plus frustrant…

Ses récits associent imagination et évocation à des aspects scientifiques qui ont plus ou moins vieilli. Et souvent l'histoire pèche ou dans la caractérisation ou dans la narration. Ici, c’est la caractérisation qui laisse grandement à désirer et qui est le maillon faible du récit :

- le capitaine Massir est vraiment intéressant, mais on entre dans son esprit par éclipse alors que tout aurait dû tourner autour de lui

- le médecin stagiaire Jolt est assez touchant un geek fasciné par la force de caractère du capitaine Massir, mais n’est presque pas utilisé

- Raol le quartier maître disparaît peu de pages après avoir été sauvé par ses camarades… donc ne sert à rien

On saura beaucoup plus sévère avec le "Prométheus" de Ridley qui date de 2012 et qui est truffé d’incohérences de A à Z. Pour quoi cette référence ?







La première partie est excellente, très cinématographique dans sa mise en scènes donc pour le coup très moderne dans son traitement. Nous émergeons du chaos en même que le capitaine Massir émerge de ses hallucinations. Son vaisseau s’est crashé et il doit se dégager, se soigner, rallier l’équipage, sauver ce qui peut l’être, déterminer le lieu et la cause de crash, commencer les réparations qui s’imposent… Bref on est un peu dans les naufragés de l’espace. Sauf que de descriptions en description (très réussies d’ailleurs, le suspens étant maintenu un bon moment), la terrible vérité se fait jour : on est dans une version SF du mythe de Jonas et la Baleine !

J’ai tout de suite pensé à la scène de l’astéroïde dans "L’Empire contre-attaque" et plus encore à l’épisode 3x08 (Green Eyed Monster) de "Farscape", la série SF la plus fun de tous les temps. On est dans un archétype universel, mais comme ce roman est le seul de l’auteur français à avoir été traduit en anglais, tout est possible…



La deuxième partie est très inégale tant on alterne hard science truffée de jargon technique et poésie humaine ou inhumaine.





La troisième partie m’a plutôt laissé indifférent.





La quatrième partie nous amène vers l’inévitable dénouement.



Du coup, j’ai presque hâte de lire "Noô" du même auteur qui lui aussi puise à la fois dans la SF et dans la poésie antique.





Plaisant ou déplaisant le récit reste intéressant, et vu qu’il ne fait qu’une centaine de pages on ne perd son temps à le découvrir. N’empêche, il y avait quand même matière à faire une super histoire de SF, du coup je suis très curieux de savoir comment Ankama a modernisé le récit en l’adaptant en bande dessinée !
Commenter  J’apprécie          381
Stefan Wul, Intégrale 2

Cette deuxième intégrale des éditions Bragelonne consacrée aux oeuvres du français Stefan Wul recueille :

(notons que ces intégrales se sont réalisées sous l'impulsion du vétéran de la Science-Fiction Laurent Genefort qui a bien galéré avant de trouver quelqu'un pour son projet de mettre à la portée du grand public un grand pionnier du genre)





- "Oms en série" : la belle rencontre du Planet Opera et de Spartacus sur fond de choc des civilisations !

http://www.babelio.com/livres/Wul-Oms-en-serie/36069/critiques/992907



- "Le Temple du passé" : d'excellentes idées mais des inégalités

http://www.babelio.com/livres/Wul-Le-temple-du-passe/73351/critiques/680109



- "Retour à « 0 »" : de bonnes idées mais encore plus d'inégalités

http://www.babelio.com/livres/Wul-Retour-a-0/101213/critiques/714796



- "Terminus 1" : une belle histoire, mais le potentiel n'est pas totalement exploité

http://www.babelio.com/livres/Wul-Terminus-1/311847/critiques/699922





Des récits courts, de la Science-Fiction vintage : pour moi d'agréables moments de lecture, même si ce tome 2 de la réédition des oeuvres de Stefan Wul est peut-être le maillon faible de l'entreprise…
Commenter  J’apprécie          370
Le temple du passé

Quand on lit ce roman, la première chose à ne pas perdre de vue, c'est qu'il a été écrit en 1957.

Même si je n'ai pas été envoutée par ce livre, je dois une fois de plus tirer mon chapeau à Stefan Wul de l'avoir écrit en si peu de pages.



Si l'idée de base ne m'a pas particulièrement séduite (une fusée avalée par un monstre extra terrestre), j'ai beaucoup apprécié les manipulations génétiques (n'oublions toujours pas que nous sommes en 1957).



Il est vraiment dommage que ce roman ai mal vieilli parce que le fond est quand même bien imaginé.. et la chute finale surprenante.



Commenter  J’apprécie          373
L'orphelin de Perdide

Parfois je suis bien embêté pour parler d’un livre (ou plutôt de cette novella) : c’est le cas ici avec cet "Orphelin de Perdide"… Difficile de passer derrière le gros coup de cœur du camarade Pavlik dans lequel je me reconnais volontiers mine de rien. De toutes les manières, on est bien chez Stefan Wul : imagination, aventure, humanisme, poétisme et romance cul-cul la praline… blink



Le héros Max est supracool, surtout quand on sait qu’il a été créé en 1958 !

- il est à la fois super relax et super sérieux, et dans les deux cas il y a la super classe : il a bond fond et grand cœur, tout le monde le connaît lui et ses exploits, il a des amis et des ennemis partout dans le galaxie… En tout cela, il rappelle le "Cobra" de Buichi Terasawa ! (Planète Manga forever)

- mieux, il a un grand projet : les fruits de tous ses exploits, parfois légendaires, ont tous été réinvestis dans un seul but. Et quel est ce but ? Faire de la planète Devil-Ball le refuge de tous les déshérités de la galaxie… En tout cela, il rappelle le "Harlock" / "Albator" de Leiji Matusmoto ! (Planète Manga forever)



Il y a un côté planet opera absurde, du Serge Brussolo avant l’heure pourrait-on dire, avec cette exo-planète appelée Perdide qui possède une faune et à une flore hyper dangereuses par intermittence… Dans la relation entre le pur et naïf Claudie et Max et Silbad / Sylvain Bader les vieux baroudeurs de l’espace, on peut voir un hommage au "Petit Prince" d’Antoine de Saint-Exupéry.

Il y a un côté space opera classique et classieux : sur Gamma 10, entre le héros à la Han Solo, le monstre à la Rancor et tutti quanti, on ne s’étonnerait même pas de voir débouler Luke Skywalker et son sabre laser… ^^ Tout le passage sur la planète des flibustiers intersidéraux et ses rebondissement pulpiens sent bon la SF vintage à Edmond Hamilton et Leigh Brackett (pape et papesse du genre à la ville et époux à le campagne ^^)

Mais c’est pitié que j’ai trouvé que ces deux aspects ne se mariaient pas trop bien. Pire le dénouement se perd en explication pseudo scientifiques pour finir en eau de boudin… VDM





L’adaptation animée de René Laloux, intitulée "Les Maîtres du temps", est très intéressante autant pour ses qualités que pour ses défauts : elle offre un dénouement autrement plus crédible que celui du livre, un charadesign tip-top pour l’époque, elle remplace les contrebandiers de Gamma 10 par un Pur Esprit plus stalinien tu meurs, le lâche et méprisable prince Bôz devient le courageux et nihiliste prince Maton, mais du coup on gomme l’aspect space opera assez cool du récit originel… Tant mieux, tant pis ???
Commenter  J’apprécie          3710
Niourk

Un drôle de roman qui mélange plusieurs genres, nous fait passer d'un retour à la préhistoire à un monde futuriste en quelques pages !! du coup c'est aussi beaucoup de thèmes abordés , certains plus aboutis que d'autres . Parce que finalement la partie " préhistorique" est la plus longue mais aussi la plus intéressante et la plus riche d'enseignements; après c'est de la sf je dirai basique et c'est rapide ! Notre jeune garçon noir devient subitement très intelligent , (la magie semble exister aussi tellement c'est un peu absurde) et façonne ce monde dévasté à sa façon. J'ai bien aimé la conclusion, très humaniste au final et bien plus plaisante que le futur proposé !

Un petit ovni de Sf que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire !

Challenge Mauvais genre 2019

Pioche dans ma PAL mars 2019

Commenter  J’apprécie          350
Oms en série

J'ai découvert ce livre grâce aux conseils de mon mari, qui connaissait bien l'auteur et en avait gardé de très bon souvenirs d'adolescent. C'est un ouvrage qui se lit très rapidement, bien écrit et agréable à lire. Si je devais y mettre une note, je dirais en réalité 3,5 / 5 car j'ai bien aimé mais je ne dirais pas non plus qu'il s'agit d'une merveille (bref, vous m'aurez compris, mon opinion est divisé).



L'histoire se déroule sur la planète Ygam, divisée en six continents (deux naturels et quatre artificiels). Pas de problème pour retenir le non des deux continents principaux qui ne nomment respectivement A (nord et Sud) et B. Autre chose importante à savoir sur cette planète étrange est que une journée passée sur Ygam équivaut à 46 jours terrestres. Cette planète est dominée pas une race suprême, celle des Draags. Cependant, il ne faut jamais négliger les plus petits que soi (et cela les Draags vont l'apprendre à leurs dépends) ou encore ceux que l'on considère comme étant une race inférieure et que l'on estime, à tord, dénuées de raison. C'est le cas ici du peuple des Oms, une race que les Draags ont sauvé du cataclysme qui s'est abattu sur la planète Terre, les utilisant comme des animaux de compagnie (l'équivalent pour nous, humais, de nos chiens ou de nos chats).

Les Oms, beaucoup plus intelligents et certainement aussi beaucoup plus sensibles qu'ils ne voulaient bien le laisser croire, vont donc un jour, décider de se détacher de leur chaînes et d'être estimés à leur juste valeur. Guidés par Terr (diminutif de Terrible), ce peuple qui se reproduit très rapidement, va donc se préparer à une gigantesque Exode afin de ce rendre sur le "Continent Sauvage" afin d'avoir leur terre à eux. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Eh oui, j'y ai en effet trouvé de nombreuses allusions au peuple juif ainsi qu'à la religion chrétienne (notamment lorsque Terr prépare ses hommes à embarquer pour atteindre le "Nouveau Monde" et les sauver de ce qui se serait probablement terminé dans un bain de sang (Terr, ou Terrible si vous préférez, serait-il ici notre nouveau Noé ? A voir !).



Un livre original, dans lequel le lecteur se plonge facilement, n'ayant pas trop de difficultés à comprendre ce monde dont il ne connaît rien mais qu'il découvre très vite et apprend à aimer. A découvrir !



Ah, j'allais oublier, j'ai une grande préférence pour les Oms (et Omes) que j'ai trouvé très attachants mais, comme vous l'aurez compris, cela n'engage que moi...
Commenter  J’apprécie          353
Niourk

À FORCE DE JOUER AVEC LE FEU, ON Y RETOURNERA...



Une fois n'est pas coutume, la critique qui suit n'est pas de votre serviteur. Je profite cependant de l'excellente initiative des éditions Milady - qui date désormais d'une années presque pleine - pour avoir réédité ce titre devenu introuvable en édition poche, jusqu'à cette remise à jour. J'ai d'autant moins de scrupule à parler de cette initiative que ma propre édition est celle de chez Folio SF, aujourd'hui épuisée.



L'année 2017 est presque achevée, à quelques heures près et 2018 se profile, avec son lot de bonnes et de mauvaises surprises, de grandes et de petites joies, de petits et de grands malheurs. Il y a cependant quelques faits qu'en dehors d'un Donald Trump et quelques autres intégristes de l'hyper-productivisme énergétique, chimique, techniciste et consumériste sans contrôle, nous sommes désormais tous obligés d'admettre à défaut de toujours bien l'accepter. Parmi ces faits de grande ampleur, il y a que notre petite planète bleue, si belle lorsque les petits hommes que nous savons envoyer très haut au-dessus de nos têtes et qui nous en rapportent des images absolument magiques de ce qu'ils ont vu, ce petit morceau de roches et de métal en fusion (dès lorsqu'on gratte un peu), se porte mal, bien mal, très mal. Nulle leçon à donner de ma part : je n'en ai ni les compétences, ni l'affront, ni rien, n'étant ni pire ni meilleur que la plupart de ceux au milieu desquels je vis. Et tel effort que j'essaie de faire ici, pour abîmer un peu moins ce magnifique coin de paradis galaxique, je le défais plus loin, bien souvent sans même m'en apercevoir, par aveuglement, par méconnaissance, parfois même par lâcheté ou égoïsme.



Mais je ne peux pas dire que je ne sais pas !



Là est sans doute l'immense différence d'avec les contemporains de ce très grand et étonnant auteur que fut Stefan Wul. Sans par ailleurs résumer ce titre, Niourk, à une simple fable écologique, ni à une prophétie apocalyptique, il faudrait être parfaitement aveugle pour ne pas comprendre que Stefan Wul avait pressenti tout ce que nous sommes, de manière accélérée, en train de vivre depuis une petite vingtaine d'année. Il en avait deviné certains des cheminements, certaines des conséquences possibles : la destruction de notre monde par nos propres soins, nos délires démiurgiques insensés, notre désir d'être dieux à l'égal de dieu (s'il existe), la fuite vers un ailleurs déshumanisé ou une humanité condamnée à la régression... Mais, parce que c'est sans aucun doute inscrit dans les gênes de l'être humain, un espoir, faible et hasardeux que l'on retrouve avec ce jeune garçon, cet "enfant noir" qui se donnera plus tard le nom d'Alf, petite étincelle dans un océan sec de destruction et de fin d'un monde, le notre ?



Ce livre a exactement soixante ans - l'équivalent de trois générations - et, n'était sa composition, son style, il n'a pour ainsi dire pas pris une ride. Alors oui, l'écriture, la mise en mot, la construction du récit et la narration si particulière de Stefan Wul peuvent sans doute dérouter le lecteur d'aujourd'hui. Ce serait aussi nier que ce style sobre, admirable dans son économie de moyens, poétique souvent, emportera sans aucun doute le lecteur qui aura su ouvrir son regard en grand, mettant de côté les habitudes stylistiques d'aujourd'hui, pas toujours aussi intéressantes qu'elles veulent bien le prétendre...



Voici donc une critique plus raisonnée - plus raisonnable ? - de cet ouvrage que l'on peut lire et relire à presque tout âge, sans jamais s'y ennuyer. Celle-ci est tirée du blog "SB&C", n'est évidemment pas exactement ce que j'aurais rédigé, mais donne un résumé assez précis et juste de ce fameux Niourk. Bonne lecture et un beau réveillon à tous :



«Ce roman de science-fiction nous parle d’une époque très lointaine où les hommes sont retombées à l’état primitif. Parmi les ruelles envahies par la nature, les tribus s’organisent pour survivre en communauté. Ils sillonnent alors le monde à la recherche de nourriture. Mais un beau jour, un enfant noir va venir ternir le tableau. Rejeté, mal aimé, le jeune garçon est totalement exclu de la tribu, au point de le donner en sacrifice au dieu. Pour autant, le petit enfant n’est pas près de se laisser avoir, alors que le vieux de la tribu part à la rencontre des dieux, l’enfant noir décide de le suivre. Là commence alors une histoire incroyable, où nous allons faire la rencontre d’un univers ingénieux, bluffant et tout simplement inimaginable.



Stefan Wul nous offre, avec ce livre, une vision très sombre de notre avenir, imaginant un système de religion basé sur des anciens panneaux publicitaires et mettant en avant l’effondrement du climat et de la planète. Ce monde est clairement sombre, pour autant, l’auteur nous expose une nouvelle façon de comprendre le monde à travers la science-fiction. Une situation intéressante, d’autant plus que la thématique écologique est souvent amenée sur le devant de la scène dans ce genre de roman, mais pas aussi bien que dans ce récit. La force ici réside surtout dans l’imagination de son auteur, on ne sait pas d’où Stefan Wul a eu cette idée, mais ici on le trouve brillant.



Un véritable voyage au cœur d’un monde rasé, une trouvaille parmi des centaines de livres de science-fiction, une perle tout simplement. Ce livre est très surprenant, d’abord par son histoire qui met en avant des personnages très singuliers, notamment l’enfant noir qui est mis à l’écart à cause de sa différence et également tous les membres de sa tribu que l’on va suivre dès le début du récit. Il y a une sorte d’ambiance très « fantasy » mais qui s’adapte parfaitement à un genre futuriste où le monde aurait finalement régressé. C’est plausible, c’est malin… Je ne sais plus quoi dire mis à part qu’il faut le lire !



Une construction et une trame particulière



Que dire de ce livre, et surtout de sa construction. Peut-être que cela est un peu « trop » à certains moments. Bien que ce roman ait été une vraie surprise, j’ai trouvé qu’il y a avait quelque passage laborieux vers la fin de l’histoire. Mis à part ça, j’ai trouvé le style de Stefan Wul passionnant ! Il sait manier la science-fiction et ce côté « classique » à la perfection. Il n’y a pas à dire, il est bien l’un des seuls auteurs français à pouvoir se frotter aux plumes anglophones qui nous rendent tous accro.



Mais parlons également du public visé par ce livre. Si cette histoire peut être facilement abordée par les personnes qui aiment la science-fiction, elle est également totalement adaptée à un public jeunesse qui aimerait découvrir un univers d’anticipation, futuriste, qui pourrait donner le gout de la lecture à beaucoup de personnes. De plus, nous avons ici des chapitres très courts, plutôt concis, qui correspondront généralement aux besoins d’une première lecture.



Si vous aimez les romans de science-fiction et que vous ne trouvez pas votre bonheur car vous recherchez un auteur francophone, je vous invite à lire ce livre afin de découvrir la magnifique plume de Stefan Wul ! »
Commenter  J’apprécie          343




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Stefan Wul (2357)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz de Niourk

Qui est Thôz ?

Le sage de la tribu
Le chef de la tribu
Une femme de la tribu
Un chien

5 questions
90 lecteurs ont répondu
Thème : Niourk de Stefan WulCréer un quiz sur cet auteur

{* *}