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EAN : 9782070419531
234 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.69/5   844 notes
Résumé :
La Terre n'est plus qu'un vaste désert. Des monstres engendrés par d'antiques technologies radioactives hantent ce qu'il reste des océans - quelques lacs d'eau saumâtre, rien de plus. Dans ce monde âpre, un enfant noir, rejeté par tous les membres de sa tribu, se met en route vers Niourk, la ville mythique, peuplée de fantômes. Au bout de cette quête se trouve peut-être le moyen de redonner vie à notre Terre assassinée.
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Critiques, Analyses et Avis (100) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 844 notes
Une belle histoire qui démarre comme un roman d’apprentissage et d’aventure pour basculer ensuite vers la fable philosophique. Le roman date des années 50, mais si je ne l’avais pas su, je l’aurais daté des années 1980. C’est donc qu’il a bien vieilli, mieux qu’il était sans doute en avance sur son époque… Dans l’évolution de la Science-Fiction française, je dirais qu’on sent que le roman se situe entre la SF humaniste à la René Barjavel et la SF humaniste à la Paul-Jean Hérault… Il s’agit donc évidemment d’un récit humaniste. ^^


Il y a clairement une dimension anthropologique dans cette histoire tellement ce récit post-apocalyptique est construit comme un récit préhistorique. On se croirait dans "La Guerre du feu", ou dans un bon vieux "Rahan, Fils des Âges Farouches" ! Et on sent que l’auteur a puisé à la source de tous ces auteurs qui ont su défendre et mettre en lumière les civilisations premières.
Dans les 3 premières parties nous suivons une tribu humaine qui nomadise autour des monts Cub, Hait et Jam, entre ce qui fut autrefois le Golfe du Mexique et l’Océan Atlantique. L’enfant noir, mis à l’écart de sa tribu caucasienne en raison de sa peau colorée, voit son sort basculer quand il découvre sur la montagne Santiag la dépouille du Vieux, chef spirituel de la tribu. En s’appropriant ses secrets, et donc son statut social au sein de la tribu, il découvre un bâton-tonnerre qu’il pense être offert par les dieux…
En compagnie de l’ours qu’il a sauvé et apprivoisé, il va se porter au secours des siens pourchassés par une race de pieuvres anthropophages ayant accédé à l’intelligence au contact des déchets radioactifs jetés à la mer par les hommes de l’Avant.
Et après sa rencontre le dieu fou (comment s’appelle déjà le 2e tome de la saga "Hawkmoon" de Michael Moorcock ? Je me demande si…), il décide de conduire son peuple vers la cité de Niourk située au bord du fleuve Huds, malgré un mal mystérieux qui emporte les siens les uns après les autres…
Dans la 4e partie, nous suivons dans les entrailles de Niourk les naufragés de l’espace Ing 3 et Capt 4 à la recherche de Doc 1. Il court après l’enfant noir qu’il prenne pour l’un des leurs…
Dans la 5e et dernière partie, l’enfant noir guéri de l’irradiation dont il était victime achève sa transfiguration.
Et finalement, l’enfant noir, qui passe de la « pensée sauvage » (oui, je n’aime pas trop ce terme, encore trop péjoratif) à la civilisation, suit le chemin inverse de William Cheval-Noir Singer, qui dans "L’Œil de chat" de l’auteur américain Roger Zelazny, régressait de la civilisation à la « pensée sauvage » de ses ancêtres navajos pour échapper à son poursuivant télépathe…

Contrairement à ce qu’assène la pensée unique actuelle, l’être humain est un animal social qui ne peut vivre uniquement par et pour lui-même.
D’un côté nous avons les sauvages terriens qui considèrent comme des dieux tous ceux qui sont plus intelligents qu’eux.
D’un autre côté nous avons les civilisés vénusiens qui considèrent comme des animaux tous ceux qui sont moins intelligents qu’eux.
Alf, le bon sauvage, offre une troisième voie : nous nous élevons et nous tombons tous l’ensemble…
Le roman nous conte donc la civilisation, puis la transfiguration de l’enfant noir, qui en devenant Alphabet acquiert des pourvois quasis divins. Et que fait-il de son omniscience et de son omnipotence ?

Au final l’auteur reprend la maxime de Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » C’est en conjuguant raison et passion, et en offrant du sens à l’usage des sciences, que l’homme sera enfin en paix avec lui-même.
C’est un récit daté de 1957, qui appartient à une époque où on croyait encore en l’avenir et en l’homme. Pas comme aujourd’hui, car depuis le There Is No Alternative de Celle-Qui-Ne-Faut-Pas-Nommer, l’humanité n’a plus d’autre horizon que celui offert par les adorateurs du Veau d’Or.


Comme "Les Royaumes du Nord" de l’auteur anglais Philip Pullman, ce livre est autant un roman jeunesse qu’un roman adulte. On peut le lire des deux manières, mais en tant qu’adulte, et c’est la dimension jeunesse qui m’a le plus séduit… Comme quoi, il ne faut jamais jurer de rien !
J’ai quand même un certain nombre de doutes sur son accessibilité pour la jeunesse actuelle : le roman est court mais scandé par un rythme particulier avec ces chapitres qui parfois ne font qu’une page, et certaines scènes très crues peuvent déranger, comme celles consacrées au cannibalisme rituel. Mais une bonne histoire reste une bonne historie, et je reste persuadés qu’en la remaniant on peut la moderniser facilement sans la dénaturer. Du coup je suis curieux de découvrir son adaptation en bande dessinée.
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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"Niourk"...Un très bon Wul, sans aucun doute. C'est le deuxième roman écrit par l'auteur. Si on le replace dans le contexte de la SF des années 50, il peut très certainement être perçu comme étant à part de la production de l'époque.

Wul, comme à son habitude, sur une toile en bois de SF certifié, s'amuse à marier les couleurs de différents genres : roman préhistorique, roman d'initiation, conte philosophique...Le héros, un jeune enfant noir, évolue dans un monde post-apocalyptique tout à fait saisissant : les océans se sont asséchées, jusqu'à ne plus former que des lacs salés. Les nouvelles terres se sont couvertes de savanes, marécages, déserts et autres jungles. L'enfant noir vit en marge d'une tribu d'hommes revenus à l'état sauvage, qui se nourrissent du fruit de leur chasse et dorment dans des huttes sommaires construites à partir de squelettes de cétacés, aujourd'hui disparus. Il est mis au ban du fait de sa couleur. Un jour, le Vieux, Celui-Qui- Sait-Tout, déclare qu'il compte se rendre à Santiag, la cité des Dieux, et que quand il reviendra, l'enfant noir mourra...

J'ai vraiment apprécié ce roman qui nous offre un univers tout à fait remarquable, et qui reflète bien la sensibilité de Wul (sense of wonder, poésie, sens de l'aventure...). Certaines images marquent notre imaginaire : Niourk (New York), ville ultra technologique, abandonnée depuis des siècles et dont les robots continuent de fonctionner, les poulpes géants, qui ont muté (à cause des déchets nucléaires déversés par les hommes dans les océans) pour devenir de monstrueuses créatures amphibies. L'intrigue est, somme toute, très restreinte et c'est davantage à une ballade que nous convie l'auteur. Mais une ballade qui n'est pas sans réflexion. le parcours de l'enfant noir pourrait symboliser l'évolution de l'humanité, depuis Néandertal jusqu'à un futur "homo superior". Finalement, je vois un peu "Niourk" comme un complément à "Oms en Série" (ou plutôt l'inverse, vu l'ordre de parution). Dans ce dernier, le savoir, d'un point de vue individuel, puis à l'échelle d'un peuple, était le moyen de parvenir à l'émancipation. Dans Niourk, celui-ci devient le produit de l'action de l'intelligence de homo sapiens sapiens sur son environnement et donc le corollaire de son évolution.

La mise en garde finale est évidente : oui, nous sommes supérieurement intelligent, et en mesure de dominer un monde (voir, dans le futur, l'univers). Mais, il ne faut pas oublier d'où nous venons, ni que l'expérimentation sans éthique est dangereuse. Bref, ce n'est pas parce que nous pouvons le faire que nous devons le faire. Ainsi, le savoir est un bien précieux, mais certainement pas une fin en soi. Finalement, il m'aura manquer presque rien pour que je mette 5 étoiles (peut-être un chouia plus de poésie) : 4,5/5

PS : ce livre est par moment étiqueté littérature jeunesse : certaines scènes cynégétiques assez crues m'amènent à penser que, personnellement, je ne mettrais pas ce livre dans les mains d'un enfant avant l'âge de 13, 14 ans
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Stéphane Wull , est un des grands auteurs dont les oeuvres ont enrichis la science-fiction française de nombreux classiques .

C'est parmi les auteurs français , avec Laurent Genefort , un des grands champions de la création d'univers .

Niourk ne déroge pas à cette règle du dépaysement absolu , ici un dépaysement très mélancolique pour ce qui est de l'aventure humaine sur la terre .
Notre espèce vit désormais sur une planète terre transfigurée , une sorte de crépuscule inquiétant , alors que la civilisation a disparu de notre monde , alors que les hommes vivent de façons précaires dans des sociétés préhistoriques .

A bien des égards , Niourk est une fiction préhistorique , mais posée en contexte pos-apocalyptique , dans un monde ravagé où les océans ont en grande partie disparus , où bien des animaux ont mutés , il y a de grands espaces radioactifs ....
Certains de ces animaux semblent d'ailleurs doués d'intelligence et ils menacent de détrôner l'humanité de sa position d'espèce dominante sur ce monde désormais irrémédiablement étranger au passé révolu . Un monde qui passe donc très lentement , au grès des siècles , à autre chose , inéluctablement et tristement .

C'est un texte bien écrit qui est à la croisée de la littérature jeunesse et de la SF pour adultes . Il est accessible aux deux publics sans l'ombre d'un doute .
Le texte est empreint d'une certaine naïveté à certains moments , pour un lecteur adulte , je veux dire .
Ce peut être gênant mais par ailleurs c'est compensé par un tableau de l'univers qui est méticuleusement peint .
C'est un roman où il se passe quelque chose , ça bouge ... sans être un thriller pour autant , ce qui n'est pas pour me déplaire .. Ça change en effet ...

Mais globalement ce texte possède le charme d'un univers éloquent , et une d'une trame narrative bien rythmée . Une bonne caractérisation aussi ( bonne véritablement ) et une aptitude certaine à installer une mélancolie très insidieuse et lancinante , au fil des pages . Ces qualités en font une lecture qui peut donc toucher le lecteur adulte .

C'est un roman initiatique où un jeune homme arpente un monde qui persuadera le lecteur contemporain , qu'il appartient au passé .
C'est une ballade dans des régions sauvages , avec des dangers et des menaces , dues au présent , comme également dues aux legs technologiques du passé .

Finalement il y a aussi un contact avec une humanité survivante , une société à la civilisation futuriste , mais qui poursuit ses aventures ailleurs , pas sur terre , ailleurs ...

On peut aimer Niourk , on peut ne pas aimer Niourk , c'est selon ... , mais une chose est certaine , c'est un univers qui affiche une grande présence .
C'est donc une belle ballade de science-fiction , incontestablement de celles qui laissent durablement au lecteur une quantité d'images persistantes dans la tête .
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Nous sommes au vingt-cinquième siècle et la terre a été ravagée. Les océans ont disparu, ne laissant que quelques lacs d'eau salée. La quasi-totalité de l'espèce humaine aussi, a disparu. Un petit groupe revenu à l'âge primitif survit, entre ce qui a été Cuba et les Etats-Unis, en chassant des chiens sauvages ou des jaguars.
Thôz est le chef, c'est un rude guerrier. le vieux est celui qui sait tout, une sorte de vieux sage sorcier. Aujourd'hui le vieux a décidé de rendre visite aux Dieux à Santiag. La tribu l'attend mais le vieux ne revient pas.
L'enfant noir, que le vieux a décidé de tué à son retour, décide de partir à sa recherche dans la ville des Dieux. Il est loin de se douter du déroulement de son périple car l'enfant noir apprend vite … très vite.
C'est un de mes premiers romans de science-fiction que je relis aujourd'hui avec grand plaisir. Un roman initiatique qui nourrit nos rêves, d'aventures et d'exploits dans un monde post-apocalyptique.
Ce roman est très court, les chapitres qui le composent aussi. C'est un formidable tremplin pour qui veut découvrir le monde de la SF. Je pense surtout aux ados qui ont peine à lire ... mais pas que. Même si certains passages ont vieilli, je me suis de nouveau laissé embarquer avec un immense plaisir.
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À FORCE DE JOUER AVEC LE FEU, ON Y RETOURNERA...

Une fois n'est pas coutume, la critique qui suit n'est pas de votre serviteur. Je profite cependant de l'excellente initiative des éditions Milady - qui date désormais d'une années presque pleine - pour avoir réédité ce titre devenu introuvable en édition poche, jusqu'à cette remise à jour. J'ai d'autant moins de scrupule à parler de cette initiative que ma propre édition est celle de chez Folio SF, aujourd'hui épuisée.

L'année 2017 est presque achevée, à quelques heures près et 2018 se profile, avec son lot de bonnes et de mauvaises surprises, de grandes et de petites joies, de petits et de grands malheurs. Il y a cependant quelques faits qu'en dehors d'un Donald Trump et quelques autres intégristes de l'hyper-productivisme énergétique, chimique, techniciste et consumériste sans contrôle, nous sommes désormais tous obligés d'admettre à défaut de toujours bien l'accepter. Parmi ces faits de grande ampleur, il y a que notre petite planète bleue, si belle lorsque les petits hommes que nous savons envoyer très haut au-dessus de nos têtes et qui nous en rapportent des images absolument magiques de ce qu'ils ont vu, ce petit morceau de roches et de métal en fusion (dès lorsqu'on gratte un peu), se porte mal, bien mal, très mal. Nulle leçon à donner de ma part : je n'en ai ni les compétences, ni l'affront, ni rien, n'étant ni pire ni meilleur que la plupart de ceux au milieu desquels je vis. Et tel effort que j'essaie de faire ici, pour abîmer un peu moins ce magnifique coin de paradis galaxique, je le défais plus loin, bien souvent sans même m'en apercevoir, par aveuglement, par méconnaissance, parfois même par lâcheté ou égoïsme.

Mais je ne peux pas dire que je ne sais pas !

Là est sans doute l'immense différence d'avec les contemporains de ce très grand et étonnant auteur que fut Stefan Wul. Sans par ailleurs résumer ce titre, Niourk, à une simple fable écologique, ni à une prophétie apocalyptique, il faudrait être parfaitement aveugle pour ne pas comprendre que Stefan Wul avait pressenti tout ce que nous sommes, de manière accélérée, en train de vivre depuis une petite vingtaine d'année. Il en avait deviné certains des cheminements, certaines des conséquences possibles : la destruction de notre monde par nos propres soins, nos délires démiurgiques insensés, notre désir d'être dieux à l'égal de dieu (s'il existe), la fuite vers un ailleurs déshumanisé ou une humanité condamnée à la régression... Mais, parce que c'est sans aucun doute inscrit dans les gênes de l'être humain, un espoir, faible et hasardeux que l'on retrouve avec ce jeune garçon, cet "enfant noir" qui se donnera plus tard le nom d'Alf, petite étincelle dans un océan sec de destruction et de fin d'un monde, le notre ?

Ce livre a exactement soixante ans - l'équivalent de trois générations - et, n'était sa composition, son style, il n'a pour ainsi dire pas pris une ride. Alors oui, l'écriture, la mise en mot, la construction du récit et la narration si particulière de Stefan Wul peuvent sans doute dérouter le lecteur d'aujourd'hui. Ce serait aussi nier que ce style sobre, admirable dans son économie de moyens, poétique souvent, emportera sans aucun doute le lecteur qui aura su ouvrir son regard en grand, mettant de côté les habitudes stylistiques d'aujourd'hui, pas toujours aussi intéressantes qu'elles veulent bien le prétendre...

Voici donc une critique plus raisonnée - plus raisonnable ? - de cet ouvrage que l'on peut lire et relire à presque tout âge, sans jamais s'y ennuyer. Celle-ci est tirée du blog "SB&C", n'est évidemment pas exactement ce que j'aurais rédigé, mais donne un résumé assez précis et juste de ce fameux Niourk. Bonne lecture et un beau réveillon à tous :

«Ce roman de science-fiction nous parle d'une époque très lointaine où les hommes sont retombées à l'état primitif. Parmi les ruelles envahies par la nature, les tribus s'organisent pour survivre en communauté. Ils sillonnent alors le monde à la recherche de nourriture. Mais un beau jour, un enfant noir va venir ternir le tableau. Rejeté, mal aimé, le jeune garçon est totalement exclu de la tribu, au point de le donner en sacrifice au dieu. Pour autant, le petit enfant n'est pas près de se laisser avoir, alors que le vieux de la tribu part à la rencontre des dieux, l'enfant noir décide de le suivre. Là commence alors une histoire incroyable, où nous allons faire la rencontre d'un univers ingénieux, bluffant et tout simplement inimaginable.

Stefan Wul nous offre, avec ce livre, une vision très sombre de notre avenir, imaginant un système de religion basé sur des anciens panneaux publicitaires et mettant en avant l'effondrement du climat et de la planète. Ce monde est clairement sombre, pour autant, l'auteur nous expose une nouvelle façon de comprendre le monde à travers la science-fiction. Une situation intéressante, d'autant plus que la thématique écologique est souvent amenée sur le devant de la scène dans ce genre de roman, mais pas aussi bien que dans ce récit. La force ici réside surtout dans l'imagination de son auteur, on ne sait pas d'où Stefan Wul a eu cette idée, mais ici on le trouve brillant.

Un véritable voyage au coeur d'un monde rasé, une trouvaille parmi des centaines de livres de science-fiction, une perle tout simplement. Ce livre est très surprenant, d'abord par son histoire qui met en avant des personnages très singuliers, notamment l'enfant noir qui est mis à l'écart à cause de sa différence et également tous les membres de sa tribu que l'on va suivre dès le début du récit. Il y a une sorte d'ambiance très « fantasy » mais qui s'adapte parfaitement à un genre futuriste où le monde aurait finalement régressé. C'est plausible, c'est malin… Je ne sais plus quoi dire mis à part qu'il faut le lire !

Une construction et une trame particulière

Que dire de ce livre, et surtout de sa construction. Peut-être que cela est un peu « trop » à certains moments. Bien que ce roman ait été une vraie surprise, j'ai trouvé qu'il y a avait quelque passage laborieux vers la fin de l'histoire. Mis à part ça, j'ai trouvé le style de Stefan Wul passionnant ! Il sait manier la science-fiction et ce côté « classique » à la perfection. Il n'y a pas à dire, il est bien l'un des seuls auteurs français à pouvoir se frotter aux plumes anglophones qui nous rendent tous accro.

Mais parlons également du public visé par ce livre. Si cette histoire peut être facilement abordée par les personnes qui aiment la science-fiction, elle est également totalement adaptée à un public jeunesse qui aimerait découvrir un univers d'anticipation, futuriste, qui pourrait donner le gout de la lecture à beaucoup de personnes. de plus, nous avons ici des chapitres très courts, plutôt concis, qui correspondront généralement aux besoins d'une première lecture.

Si vous aimez les romans de science-fiction et que vous ne trouvez pas votre bonheur car vous recherchez un auteur francophone, je vous invite à lire ce livre afin de découvrir la magnifique plume de Stefan Wul ! »
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critiques presse (4)
BDZoom
26 avril 2019
Avec humour, nostalgie, désinvolture et réécriture de sa propre histoire, le grand-père fait découvrir sa Bretagne, une Bretagne que Stéphane Heurteau a choisi de dessiner d’un trait caricatural agrémenté de couleurs légères...
Lire la critique sur le site : BDZoom
BulledEncre
13 décembre 2012
Quand un Maître rencontre un autre Maître, cela donne un «must have» !
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BoDoi
06 novembre 2012
Rien n’est superflu, tout est coordonné pour que le plaisir de lecture soit total, et celui des yeux également : Vatine s’offre ainsi des dessins pleine page du meilleur effet.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
10 octobre 2012
Olivier Vatine, seul aux commandes pour cette adaptation, comble les attentes tant du point de vue de la narration que graphique.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Quand ils furent tout près des chasseurs, l’ours. Mais l’enfant le calma d’une caresse derrière les oreilles.
- Que les chasseurs ne craignent rien, dit-il, l’ours est l’ami de l’enfant noir.
Et il resta debout, une main posée sur l’échine de la bête, tenant de l’autre une arme étranger et brillante. Une blessure en séton saignait sur sa cuisse. Le grand chapelet de vertèbres était passé trois fois autour de son torse mine.
Une quinte le courba en deux. Il se racla la gorge, cracha et reprit sa respiration. Puis il parla d’une traire en regardant Thôz.
- L’enfant noir est en même temps le Vieux, dit-il, il a mangé la cervelle du Vieux, parce qu’il a trouvé le Vieux mort à Santiag, la ville des dieux. Il a aussi mangé la cervelle du jaguar et du vautour, et aussi celle d’un monstre qu’il a tué dans les collines de sables. Il a fait de l’ours son ami. Il a tué les monstres avec le bâton brillant que les dieux lui ont donné. L’enfant noir est l’ami des dieux. L’enfant noir est le Vieux, mais il est aussi le jaguar et le monstre. C’est pour cela qu’il est plus fort que le Vieux. C’est pour cela qu’il fait plus de choses que le Vieux.
Il se tut. L’ours lui léchait la main. Derrière lui, sur la plage où la fumée s’était dissipée, treize grands cadavres confirmaient sa puissance.
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-Tenez, je me rappelle avoir lu quelque chose dans votre dictionnaire, Doc. La définition du mot dieu : superstition grossière de l'Home sapiens. En êtes-vous vraiment là ? C'est un signe indubitable de votre insuffisance. Vous êtes assez forts pour fouler aux pieds les vieilles idoles et même l'idée un peu simple que l'Home sapiens se faisait de Dieu. Mais si vous n'avez rien mis à la place, il vous manque quelque chose.
-Tu crois en un dieu, Alf ?
-Je crois en Dieu. Mais je crains de ne pouvoir vous expliquer. Vous êtes trop supérieurs ou pas assez, pour comprendre. Voilà ce que l'on gagne à naître dans un bocal...Vous n'avez pas assez d'intelligence et vous avez perdu la naïveté. Pauvres, pauvres "supérieurs" !
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- L’ennui avec vous, c’est que vous vous croyez supérieurs parce que vous êtes nés dans un bocal, d’un ovule fécondé par une étincelle. Parce que je suis sexué, parce qu’une mère m’a donné le jour, vous me prenez pour un animal. Vous vous décernez à vous-mêmes le titre d’Homo superior. En fait, vous n’êtes pas des hommes, vous êtes des robots…
Il leva la main pour empêcher le doc de parler.
- Oui, je sais bien, j’exagère. Je veux dire que vous vous acheminez vers une civilisation de robots. Vous avez aboli la conception naturelle ; de siècle en siècle, vous abolirez une autre chose, puis une autre encore. Vous ne serez plus des hommes. Vous vouoez mobnter très haut dans la puissance, mais vous n’avez gardé aucun point d’appui, vous avez eu tort de couper vos racines. Voyez-vous, je suis déjà monté plus haut de vous, mais ma personnalité s’étend de l’animal jusqu’à l’Homo multipotens. La vôtre ne va que de l’Homo artificialis à l’Homo superior. Ce serait à moi de vous mépriser, si j’étais encore capable de mépriser quelqu’un.
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-C'est un enfant, comme vous dites, Doc. Pour l'instant, il s'amuse. Mais ne peut-il devenir dangereux pour nous quand il cherchera d'autres jouets ? Il finira par vouloir jongler avec les planètes. Je crois que...
-Brig !
-Non, laissez-moi parler, Doc. Je sais que vous vous êtes attaché à lui. Moi aussi, d'ailleurs. Mais il faut voir les choses en face. Physiquement, ce n'est qu'un petit animal ; mentalement, c'est un monstre. Le monstre le plus dangereux qui ait jamais vécu.
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[Les scientifiques vénusiens à propos de l’enfant noir]
- Un beau spécimen pour le vivarium de la cité dit Brig. Cela va démolir les théories de Stef sur l’inexistence des races colorées aux temps prévénusiens.
- Ce qui surprend le plus, dit le Doc, c’est qu’il est sexué. Cela a quelque chose d’horrible, ce détail animal sur une silhouette humaine, c’est monstrueux.
- C’est assez écœurant, en effet. Vous croyez vraiment qu’il est né d’une mère comme une bête ?
- Sans aucun doute. C’est un homme naturel, absolument naturel. J’ai hâte de voir tout à fait rétabli pour juger de son degré intelligence.
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Et voici la troisième Castelnews tant attendue ! Gros programme, cette fois, et pas seulement parce qu'on y évoque le programme des mois de mars et d'avril. Marie revient également...
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