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EAN : 9782364905412
132 pages
La Musardine (10/09/2020)
3.52/5   27 notes
Résumé :
Un essai libre et sans concession contre le couple mais à la gloire du sentiment amoureux.

Affirmez à voix haute que vous ne voulez pas être en couple et, aussitôt, une pluie de jugements s'abattra sur vous : "tu es égoïste", "tu as peur de t'engager", "tu vis comme un ado attardé", "tu dis ça parce que tu n'as pas trouvé la bonne personne"... Une procession de formules toutes faites que l'on rabâche machinalement depuis des siècles. Mais que se pass... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Roland Barthes l'avait déjà dénoncé, avec beaucoup plus d'ironie, de subtilité et beaucoup moins d'acrimonie : dans sa misère et sa sclérose, le discours amoureux est particulièrement inadapté à décrire la complexité de l'amour. Stéphane Rose, dans ce long pamphlet ou court témoignage, opine et proclame que ledit discours amoureux possède un biais normatif et prescriptif fort en faveur du couple et en défaveur du célibat – le couple, faut-il préciser ?, étant entendu comme hétérosexuel, patriarcal, patrimonial, fondé sur la sexualité reproductive et monogame. Pour cet auteur de quarante-cinq ans, homme, hétérosexuel, sans doute bien portant, professionnellement épanoui, ne désirant pas d'enfant, ayant déjà expérimenté la vie de couple ainsi que de multiples autres formes de relations amoureuses conformément à l'autorisation voire à l'encouragement implicite que les sociétés néolibérales contemporaines octroient aux individus présentant son profil sociologique, la conjugalité est liberticide, le mariage est normalement voué à l'échec et l'exercice de sa sociabilité affective sans engagement doit être défendu de haute lutte...
Ce témoignage, qui eût été sans doute plus intéressant s'il était venu d'une femme, semble éluder avec soin la question de l'origine d'un tel biais : si une fugace et très approximative référence aux archétypes de Jung constitue l'excipit – et il ne me paraît pas du tout certain que le couple corresponde à la notion d'archétype – n'aurait-il pas simplement suffi de constater notre l'héritage culturel religieux, ou bien de jeter un coup d'oeil du côté de l'existence, partout dans le monde, de normes sociologiques, anthropologiques et juridiques sur la filiation, ou encore de rappeler les conséquences du concept d'« investissement parental » issu de la biologie évolutionniste ? le couple, c'est la norme de la réglementation sociétale de la filiation : comme tel, il est défendu, et pourtant bien moins qu'il ne l'est ailleurs et ne l'a été de tout temps.
Oui, le langage décrivant les comportements amoureux est figé – encore qu'on puisse avec intérêt se pencher sur toutes les tentatives récentes de créer des néologismes remettant en question le « totalitarisme amoureux » tels que : « polyamour », « aromantisme », « asexualité », « demisexualité », etc. etc. ; oui, ces remises en cause n'ont absolument pas la hardiesse du libertinage d'antan ; oui, nombreuses sont les métamorphoses des pratiques de rencontre amoureuse liées à l'Internet (je crois que l'auteur a d'ailleurs commis un autre ouvrage sur ce sujet). Mais, de grâce, cessons fourguer le désir de « casser le logiciel conjugal » comme s'il s'agissait d'un acte éminemment transgressif voire révolutionnaire, à l'époque et dans le cadre socio-économique qui provoquent « l'amour liquide » ! C'est l'inverse qui est vrai.
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L'écriture de Stéphane Rose est agréable, simple et percutante. On a volontiers envie de le suivre dans ce qu'il décrit en introduction comme l'expression de sa relation personnelle à la notion de couple. Sans s'ériger en guide ou faire de prosélytisme, il s'interroge sur les contraintes implicites de la conception du couple dans la société actuelle. Il nous invite ainsi à nous demander si plutôt que de quitter la personne qu'on aime, on ne devrait pas quitter le couple qu'on forme avec elle, pour enfin s'assumer comme une personne libre, autonome et dont les désirs et aspirations changent plusieurs fois au cours d'une vie.

Cette introspection est guidée par un examen pointu du langage qui entoure la notion de couple : attachement, cellule familiale, âme soeur, perle rare etc. et par opposition, du vocabulaire qui attaque ceux qui refusent de se "caser" pour la vie ou d'en avoir l'aspiration.

Beaucoup des points qu'il soulève parle à mon expérience et à mes convictions. Cette analyse poussée et troublante invite chacun à poser un regard lucide sur ce qu'il attend d'une relation. Il n'est pas seulement question de sexe ou de désir, mais de tout ce qui fait le couple, dans toutes ses composantes. Je retiendrai l'idée qu'il est particulièrement illusoire et immature de vouloir que l'amour d'une autre personne nous rende complets et heureux, si l'on n'est pas capable d'être soi-même une personne à part entière, en paix avec sa propre vie.
J'attendais de ce livre des clefs sur la gestion d'une relation que je n'ai pas forcément trouvées. Mais Stéphane Rose est logique avec sa propre démarche : c'est à chacun de nous de trouver nos propres réponses. Un livre à lire et relire pour alimenter ses réflexions sur ce sujet complexe qu'est la vie à deux.
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Dans ce cours essai, l'auteur présente sa vision du couple et propose une nouvelle dynamique, plus vivante et unique. En effet, en se basant sur les expressions courantes de ce champ lexical relationnel, il se rends compte de "l'échec" ou de la prison que forme cette dynamique relationnelle, et préfère alors s'en écarter, aller vers quelque chose de davantage spontané et vivant, léger.
Peut être un peu léger, sur un ton détaché, cet essai peut amener un peu de fraîcheur dans les relations amoureuses, et donner un nouvel élan, s'autoriser à vivre au delà des normes sociales.
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Ayant changé récemment ma vision du couple, j'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a permis à la fois de me conforter dans le sens où je n'étais pas la seule à adopter ces points de vue, et à affiner ma vision sur d'autres points.
J'avais un peu peur que ce soit une énumération d'expressions et que ce soit lassant, mais absolument pas ! le livre se lit agréablement et m'a faite rire à maintes reprises.
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Un excellent pamphlet, direct, bien écrit, drôle, au vitriol, simple. Evidemment on voit bien que ce livre vient d'un homme, intelligent, hétéro (cis), éduqué, privilégié, ce qui lui donne d'emblée un point de vue assumé comme tel. L'auteur a au moins l'honnêteté de s'annoncer comme seul responsable de son expérience, même s'il l'amène à des niveaux d'universalité.

Il manque bien sûr la dimension spirituelle et archétypale du couple dans ce tour d'horizon, mais là encore il s'agit d'un témoignage vécu plus que d'une théorie du couple.
Lien : http://noubel.com
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
2. « Une maîtresse m'a confié un jour sur un coin d'oreiller qu'elle papillonnait sexuellement d'un partenaire à l'autre en attendant de trouver "l'amour de sa vie". Curieux, je lui demande comment elle définissait ce fameux amour. Elle m'a répondu : "Je ne sais pas le définir, mais quand je le rencontrerai, je le reconnaîtrai, je saurai que c'est lui, et il me reconnaîtra aussi."
Je ne connais qu'un type de personne capable d'en reconnaître une autre avec un tel instinct : une maman. » (p. 89)
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1. « Les humains qui font et refont leur vie sont peut-être les mêmes qui la gagnent. Refaire sa vie, gagner sa vie, réussir sa vie, rater sa vie... Il y a derrière ces expressions l'idée que la vie n'est pas acquise, que le corps et l'esprit qui s'animent chaque jour ne suffisent pas à définir la vie. » (p. 55)
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Aimer, c'est là, maintenant, tout de suite, dans le temps bref d'une pulsation du coeur, qui bat plus vite quand je te désire, moins vite quand tu m'apaises. C'est une expérience sensorielle de l'instant, pas une assurance anti-solitude pour quand on sera vieux, qu'on contracte avec une assurance-vie et une convention obsèques.
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Je sais que ça ne durera peut-être pas, qu’arrivera possiblement le moment où la relation “bascule vers autre chose”, en l’occurrence vers quelque chose qui m’emmerde ou qui l’emmerde, donc je ne me mens pas à moi-même et vis cette relation magique au jour le jour, sans chercher à la projeter dans un futur impossible, ce qui ne m’empêche pas d’en prendre soin. Elle dure le temps qu’elle dure, trois jours, trois mois, trois ans, trente ans (soyons fous) et quand elle s’arrête je verse une larme, promène ma mélancolie dans la rue en écoutant de la musique triste, jusqu’au prochain sourire, aux prochains mots échangés qui amorceront l’histoire suivante, sans considérer le manque comme une anomalie, un problème à régler immédiatement.
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Et n'oublions pas ceux qui s'en foutent. Ceux qui préfèrent être seuls, qui trouvent qu'aimer, c'est trop compliqué, qui préfèrent l'amour inconditionnel d'un chien, ou pas d'amour du tout.
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Videos de Stéphane Rose (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphane Rose
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