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Citations de Stephen Crane (35)


Après un voyage compliqué et plein de haltes, vinrent les mois d'une vie de camp monotone. Il avait cru que la vraie guerre était une série de luttes à mort, avec très peu de temps pour le sommeil et les repas ; mais depuis que son régiment était en campagne, l'armée n'avait rien fait que d'essayer de se tenir tranquille et au chaud.
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La totale aisance des voix, des mimiques ou des gestes avait pour Peza quelque chose de terrible. Comment ces hommes en passe de se battre pouvaient-ils se montrer aussi curieux que s'ils se trouvaient sans un café ? A deux doigts d'exécuter son premier grand pas vers la mort, il éprouva alors une gêne extrême, eut du mal à se composer un visage et ne sut quoi faire de ses mains, tel un dadais à une réception.
Il se sentit ridicule, et il se sentit également plein d'appréhension, consterné de voir ces hommes capables d'oublier les menaces du front pour parler de sa tenue vestimentaire et de ses affaires.
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Previously he had never felt obliged to wrestle too seriously with this question. In his life he had taken certain things for granted, never challenging his belief in ultimate success, and bothering little about means and roads. But here, he was confronted wirh a thing of moment. It had suddenly appeared to him that perhaps in a battle he might run. He was forced to admit that as far as he was concerned he knew nothing of himself. 
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Certaine jeune fille aux cheveux clairs s’était moquée gaiement de son allure martiale, mais il y en avait eu une, plus brune, qu’il avait observée résolument, et il avait eu le sentiment qu’elle devenait réservée et triste à la vue du bleu et des cuivres de sa tenue. Au moment où il s’était éloigné sur l’allée, entre les alignements de chênes, il avait tourné la tête et l’avait repérée à une fenêtre d’où elle le regardait partir. Et quand il l’avait aperçue, elle s’était mise à fixer le ciel au travers des hautes branches. Il avait décelé une forte dose d’émoi et de hâte dans son geste, lorsqu’elle avait changé d’attitude. Il y repensait fréquemment.
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Après cet incident, et alors qu'il se repassait dans la tête les images des combats auxquels il avait assisté, il sentit qu'il avait toute compétence pour rentrer chez lui et faire vibrer le cœur des villageois avec ses récits de guerre. Il pourrait exposer ses lauriers. Ils étaient insignifiants, mais dans une région où les lauriers sont rares, il n'était pas exclu qu'ils étincellent. (Ch.15, pp. 138-139)
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A tout instant il avait conscience de la présence de ses compagnon autour de lui. Il ressentait la subtile confrérie des combattants, plus fortement encore que la cause pour laquelle ils se battaient. C'était une fraternité mystérieuse née de la fumée et du danger de mort. (Ch.5, p.60)
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Il avait désespéré de pouvoir assister à une bataille digne des Grecs. De pareils combats il n'y aurait plus, avait-il décrété. Les hommes étaient devenus meilleurs ou plus timorés. L'éducation publique et religieuse avait effacé l'instinct de se jeter à la gorge de l'autre, ou une stricte maîtrise de soi muselait les passions. (Ch.1, pp.16-17)
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Il avait frôlé la mort toute-puissante et découvert qu'après tout, ce n'était que la mort toute puissante. Il était un homme.
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Sur le chemin de Washington, son moral était au plus haut. Le régiment était caressé et dorloté à chaque halte, si bien que l'adolescent finit par croire qu'il devait être un héros déjà. Il y avait une large dépense de pain, de viandes froides, de café, de cornichons et de fromage. Tandis qu'il était caressé par le sourire des jeunes filles, et que les vieux le complimentaient avec des tapes amicales sur l'épaule, il sentait se lever en lui la force de réaliser de hauts faits d'armes.
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Dans sa détresse, il se déclara différent des autres combattants de la colonne. Il concédait désormais qu’il ne deviendrait jamais un héros. Il était un rustre doublé d’un poltron. Les fantasmes de gloires n’étaient que pitoyables chimères. Il gémit du fond du cœur et repartit en titubant.

(Gallmeister, p.86)
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Il avait fui, se dit-il, parce que l’anéantissement était proche. Il avait eu un geste positif en sauvegardant sa vie, car il représentait un élément infime de l’armée. Il avait considéré cet instant, argua-t-il, comme l’un de ceux où le devoir de chaque élément infime est de se sauver si cela est possible. Par la suite, les officiers pourraient assembler ces éléments infimes et reconstituer une ligne de front. Si aucun d’eux n’avait assez de sagesse pour échapper aux spasmes de la mort en un moment pareil, eh bien, qu’en irait-il de l’armée ? Il était absolument évident qu’il s’était conformé à des règles parfaitement adaptées et recommandables. Ses actes avaient démontré beaucoup de sagacité. Ils témoignaient de son sens de la stratégie. C’était là l’œuvre de jambes appartenant à un grand tacticien.
Des pensées associées à ses camarades lui vinrent. La frêle ligne bleue avait résisté aux assauts et elle l’avait emporté. Il en éprouva de l’amertume. Il avait le sentiment que l’ignorance aveugle et la stupidité de ces infimes éléments l’avaient trahi. Il avait été renversé et écrasé par le manque de sens commun qu’ils avaient démontré en défendant cette position, alors qu’une réflexion intelligente les aurait convaincus que c’était impossible. Lui, l’homme éclairé qui voyait au loin dans les ténèbres, avait pris la fuite en raison d’un savoir et d’une sagacité supérieurs. Il ressentait une immense colère à l’égard de ses camarades. Il savait que l’on pouvait établir leur imbécillité.
Il se demanda ce qu’ils diraient quand, plus tard, il ferait son apparition au camp. Dans sa tête, il entendit des hurlements ironiques. Leur esprit obtus ne leur permettrait pas de comprendre la finesse de sa position.
Il commença à s’apitoyer vivement sur son sort. Il était indignement mal traité. Il était foulé aux pieds d’une injustice d’airain. Il avait procédé avec sagesse et conformément aux mobiles les plus vertueux qui puissent exister sous le bleu de la voûte céleste, uniquement pour subir les déboires dépendant de circonstances détestables.
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He had burned several times to enlist. Tales of great movements shook the land. They might ne be distinctly Homeric, but there seemed to be much glory in them. He had read of marches, sieges, conflicts, and he had longed to see it all. His busy mind had drawn for him large pictures extravagant in color, lurid with breathless deeds. 
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The youth was in a little trance for astonishment. So they were at last going to fight. On the morrow, perhaps, there would be a battle, and he would be in it. For a time, he was obliged to labor to make himself believe. He could not accept with assurance an omen that he was about to mingle in one of those great affairs of the earth.
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Il avait frôlé la mort toute-puissante et découvert qu'après tout, ce n'était que la mort toute-puissante. Il était un homme. (Ch.24, p.205)
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Les hommes, en se précipitant comme des déments, s'étaient mis à pousser des cris d'encouragement, telle une horde barbare, mais sur des tonalités singulières, propres à galvaniser le faible d'esprit et le stoïque. [...] C'était l'excitation effrénée qui, fonçant à la rencontre du désespoir et de la mort, demeure insensible aux probabilités. Une absence d'égoïsme temporaire mais sublime. (Ch.18, p.164)
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