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Citations de Stephen Wright (24)


Vous les Américains, qui aimez tant la paix, quand vous n’êtes pas occupés à vous entretuer, vous semblez toujours aux prises avec des étrangers d’un genre ou d’un autre. (p298)
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Mon père a toujours dit qu’il faut un feu plus grand et plus brûlant pour briser des chaînes que pour les forger.
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« C’est un garçon », déclara platement Aroline, lui fourrant sous les yeux, d’un geste théâtral, une créature braillarde, tortillante, chatoyante, pommelée de rouge et de bleu, en laquelle Roxana reconnut aussitôt un fragment luisant de son propre cœur.
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Et c’est ainsi que, une fois de plus, Potter hissa en selle sa masse non négligeable et franchit les montagnes, puis les bois de Pennsylvanie, et pratiquement les mêmes pâturages de l’Ohio qu’il avait déjà traversés neuf ans plus tôt, appâté par le soleil qui déclinait chaque nuit entre les oreilles nerveuses de son cheval pie, s’accordant des repas et du sommeil en quantité et à intervalles raisonnables, la hâte et la témérité de son équipée précédente ayant laissé la place à une détermination magnétique qui l’entraînait lentement mais implacablement vers l’avant – vers l’embarcadère de Weston, la traversée en bac du Grand Fleuve Boueux et la sensation inédite de laisser les États-Unis derrière lui, pour pénétrer sur le Territoire du Kansas, où le ciel était si inexorablement vaste, si présent, qu’on avait toujours l’impression d’en garder un morceau collé au coin de l’œil, qu’on soit dehors ou dedans.
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Stephen Wright
J'aimerais connaître le musée qui expose les têtes et les bras des statues qu'on expose dans les autres musées.
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Lorsque enfin Roxana osa lever les yeux vers son mari, d’un air privé de toute défense, elle suffoqua, et tendit la main pour toucher le renflement monstrueux autour de l’œil mi-clos, où la peau débordait d’une couleur organique habituellement soustraite aux regards. « Ce n’est rien, dit Thatcher en écartant doucement sa main. C’est la marque de l’amour chrétien.
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Vous feriez mieux de vous asseoir, Miss Roxana. Tenez, prenez cette chaise. Je vais vous préparer une bonne omelette.

— Je n’en veux pas. Je veux savoir ce qui s’est passé hier soir. »

La main de Sally battait les œufs dans un saladier, de plus en plus vite. « Pourquoi il faut toujours que ce soit moi qui explique à tout le monde ce qui se passe ici ?

— Parce que tu sais, Sally. Tu sais toujours tout. Tu connais la vérité et tu n’as pas peur de la dire. N’oublie pas : la vérité te rendra libre. »

Sally s’interrompit pour dévisager sa jeune maîtresse blanche d’un air stupéfait. Puis elle rejeta la tête en arrière et éclata de rire, au point de devoir s’essuyer les yeux sur son tablier. « Seigneur Jésus ! Je vous jure, cette enfant, elle dit de ces choses, parfois ! La vérité n’a jamais libéré personne dans cette plantation, et elle n’est pas près de le faire. Les seules choses qui peuvent rendre libre, c’est l’argent et la mort. Et personne n’a de sous, mais de la mort, ça, on en a à foison, à ne plus savoir qu’en faire. »
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« Repose-toi bien, papy », murmura Liberty en refermant doucement la porte. Les autres pièces étaient vides, les lits aussi, et, appréhendant un peu de dormir dans une maison où la mort faisait déjà la sieste, il passa la nuit sur un tas de paille malodorante dans une étable abandonnée, aux deux portes grandes ouvertes. Si c’est le sommeil qui le visita dans son nid ammoniaque, il vint sous la forme d’un esprit hirsute à l’haleine brûlante et fétide, aux yeux de charbon ardent, qui murmurait dans le labyrinthe de son âme les leçons chantonnées d’un abécédaire infernal qu’il ne parvenait jamais à mémoriser : A comme Abolition, le chemin de la perdition… N comme Noir, qui noie les chats blancs au lavoir.
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Elle sentait le savon et la jacinthe, et son odeur de Roxana – presque vanillée, et à jamais associée pour Liberty à l’amour et au réconfort –, et quand il s’arrêta à la porte pour lui dire au revoir (pour la dernière fois, en l’occurrence : il ne la reverrait jamais), il se vit offrir un aperçu privilégié de la nature même de la nature en voyant enfin sa mère, pour un instant éternel et poignant, comme un être à part entière, complètement distinct de lui, avec un passé dont il n’aurait jamais qu’une connaissance fuyante et fragmentaire, et un présent qu’il ne pourrait jamais habiter pleinement, et il se dit que sa timide entrée dans la confusion de l’âge adulte venait de commencer.
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Chéris le passé, si amer soit-il, (...) car il ouvre la porte d’une liberté future.
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Le sang coule à travers le temps comme l'eau des fleuves, il va où il veut, quand il veut, sans se soucier des frontières, qu'elles soient géographiques, physiques ou sociales. Les affluents convergent, divergent, convergent encore, en un réseau peut-être moins aléatoire qu'il n'y paraît. C'est la vie, j'imagine. Et au bout du compte, la vie fait de nous tous des bâtards.
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L'esclave Monday vient d'apprendre qu'il est libre, après la mort de son maître:

"J'entends parler de cette histoire de liberté depuis que les lapins ont des oreilles, et j'ai une question pour vous, Monsieur Liberty : de quel genre de liberté il s'agit, au juste?

-Comment ça, de quel genre?

-Eh bien, la liberté de l'oiseau, ou la liberté de la mule?

-Vous préférez laquelle?

Alors, sur le visage de Monday, s'épanouit lentement le premier vrai sourire qu'il s'autorisait depuis l'embarquement: "Depuis que je suis haut comme trois pommes, j'ai toujours rêvé de voler."
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Est-ce que vous avez parlé à une plante aujourd'hui, est-ce que vous avez fait preuve de gentillesse à l'égard de quelque chose de vert ?
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Griffin revint sur son travail depuis son arrivée en République du Vietnam. Tout d’abord, l’évaluation des dégâts causés par les bombardements ; maintenant, des études sur la défoliation. Il avait vu le pays se couvrir d’acné, maintenant il allait le voir perdre ses cheveux. Tôt ou tard, il se rendait bien compte que ce n’était qu’une question de temps, ils allaient lui demander de se mettre à quatre pattes, d’astiquer son squelette et de mesurer sa boîte crânienne avec un compas d’épaisseur en acier
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"Il avait vu le pays se couvrir d'acné, maintenant il allait le voir perdre ses cheveux"
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« Une enfant maigrichonne et maladive s’avança vers lui, ses profonds yeux noirs résolument fixés sur les siens. Elle avait plusieurs plaies au bras gauche, un côté du visage brûlé, et une partie de ses cheveux étaient roussis. Elle devait avoir neuf ou dix ans. Elle avait besoins de soins médicaux. Le voyant près du grand chef avec les barrettes, elle avait dû penser qu’il était médecin. Kraft lui sourit. – Non de Dieu ! s’exclama quelqu’un. Elle tient une grenade ! Les hommes autour de Kraft se jetèrent au sol pour se mettre à l’abri. Il pouvait voir la grenade maintenant grosse comme un melon dans une main aussi minuscule. Il ne pouvait dire si elle était dégoupillée ou non. La petite fille continuait à avancer vers lui tranquillement. – Arrête-toi ! hurla Kraft. Dung lai ! Il leva son fusil. La petite continuait.
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Les hommes et les femmes ne voulaient toucher les hot-dog américain, croyant qu’il s’agissait vraiment de pénis de chien bouilli.
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Essayez les couilles dis-le capitaine Raleigh.
Le sergent Mars déchira le caleçon noir du prisonnier en deux. Se penchant en avant entre les jambes du prisonnier, il fixa les câbles au scrotum.
Le lieutenant Pgan actionna la manivelle.
Claypool n’avais jamais entendu un tel cri, pas même au cinéma. Un cri qui transperçait la peau, qui se poursuivait sans interruption entre deux tours de manivelle. À un moment, le prisonnier parut admettre que oui, il était Viêt-cong, un lieutenant, un sapeur, mais ensuite il eut l’air de le nier. Puis il se mit à parler sans s’arrêter, un flot confus dans un Vietnamien haché s’écoulant par une brèche ouverte dans une digue.
-Je ne sais pas ce qu’ils racontent dit le sergent Mars avec dégoût.
- Il prie très fort, expliqua le lieutenant Phan, mais Bouddha pas répondre au téléphone.
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Là, faisant montre d’une superbe tout française, Jean-Paul Roichepeur, dégusta tranquillement une boîte de foie gras tandis que le plomb bourdonnait autour de sa tête comme des abeilles dans une vigne et que les explosions de mortier modifiaient la topographie de son poste de commandement, et lorsque les barbares du ViêtMinh furent à moins de cent mètres , se débarrassant de sa fourchette en argent et de ce qui restait du foie gras d’oie, il s’empala de façon théâtrale sur sa propre épée en s’écriant : » Et voici comment la France a riposté à tous les despotes ! » Malheureusement déviée par une armure de décorations et de médailles tape à l’œil, la lame manqua les organes vitaux et il mit cinq heures à mourir et pendant toute son agonie Jean-Paul Roichepeur divulga involontairement tous les secrets militaires dont il avait connaissance. « Très déclassé » , murmura la presse parisienne.
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Il y avait le chef de la section des interrogatoires qui appelait cette dernière la Clinique dentaire et qui faisait des cours sur l’extraction d’informations vêtu d’un tablier à barbecue représentant un malheureux cuisinier de banlieue derrière son grill de jardin sur lequel des steaks fumaient comme une aciéries de Gary dans l’Indiana, au-dessus d’une pancarte portant la légende BRULÉ ou CARBONISÉ et qui, lorsqu’il n’était pas occupé à mettre au point des nouveautés aussi futées que celle qui consistait à placer de façon décorative des punaises à carte sur la surface de l » œil après les avoir fait chauffer, pratiquait le jet d’eau orientale, une opération au cours de laquelle on bloque la bouche grande ouverte avec des cales de bois et on inonde la gorge ainsi relevée, les narines et les yeux de litres et des litres d’eau non potable jusqu’à ce que la nausée et l’étouffement qui s’ensuivent provoque l’expulsion incontrôlable de toute nourriture non digérée, de l’eau, des mucosités et des coordonnées géographiques précise du bataillon auquel appartient le patient.
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