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Critiques de Stephen Wright (12)
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La polka des bâtards

Il s'agit bien moins d'un roman historique sur l'esclavage et la guerre de sécession que d'une analogie avec la ségrégation raciale et les contradictions passionnées et tumultueuses de l'Amérique d'aujourd'hui.



Liberty, est le fils d'un père yankee et abolitionniste et d'une mère de planteurs sudistes de Caroline du Nord, qui a fui sa famille et leurs idéaux esclavagistes. le début du livre relate son enfance et son apprentissage du monde, bercés par les convictions de ses parents. La guerre de sécession s'inscrit comme une ligne de fracture dans le récit et l'apprentissage de Liberty. Il y découvre l'affrontement de 2 conceptions de la liberté individuelle. « L'esclavage salarié contre l'esclavage forcé ». La violence et l'absurdité de cette guerre qu'il ne comprend pas, le conduisent à déserter et partir à la rencontre de sa famille maternelle sudiste. « Tout ce qu'il savait, avec une certitude de granit, c'est que ce projet insensé, qui mettait sa propre vie en danger, lui paraissait une nécessité divine, car après tout quel choix avait-il ? Sinon suivre la piste des larmes de sa mère. ». Une piste qui le conduira encore plus loin dans la folie humaine.



Ce récit aussi étonnant qu'admirable, est servi par une très belle écriture rythmée et imagée, émaillée de descriptions éblouissantes de réalisme et de dialogues percutants. J'ai beaucoup aimé ce style d'écriture qui se déploie comme un tapis de pétales de roses parsemé d'épines. Les personnages aussi fantasques que pittoresques, évoluent dans une bulle d'authenticité, tels des personnages irréels ressuscités à la vie par une gestuelle superbement bien rendue et efficace. Brillant et époustouflant! J'adore.



D'accord, je reconnais qu'il y a bien quelques petits bémols. La position d'observateur du personnage de Liberty a tendance à le faire parfois apparaitre avec un coté donneur de leçon un peu exaspérant. J'ai également trouvé que certains passages n'apportaient aucune valeur ajoutée à l'histoire et avaient au contraire tendance à en altérer la portée. Comme par exemple le tout premier chapitre, une scène absolument surréaliste décrivant l'agression d'une jeune fille par une meute de femmes à barbes. Mais ces petits bémols sont toutefois mineurs et aisément oubliés, emportés par le flux et le reflux de l'écriture.



Bien que Stephen Wright n'ait écrit que 4 livres en 30 ans, ses publications sont souvent encensées par la critique. J'ai lu quelque part que ses ouvrages étaient souvent considérés "comme des tableaux apocalyptiques d'une réalité ultramoderne". Je ne pourrai pas mieux résumer celui-ci en une phrase ! Car la survivance "apocalyptique" de cet héritage de violence fait partie intégrante de l'Amérique d'aujourd'hui, de ses failles et de ses contradictions. Mais c'est aussi une réflexion sur l'individu aux prises à la folie du monde qui se retrouve seul face à sa conscience.



Je ne le répéterai jamais assez : ce livre est étonnant ! En tout cas, c'est un livre nourri d'une écriture enivrante qui vaut vraiment le détour, et que je recommande chaudement à tous les "bâtards" que nous sommes….



" Est-ce que c'est vrai ? demanda Wallace, hautement amusé par cette vigoureuse polémique.

— Quoi donc ?

— Vous avez paru insinuer que vous étiez plus ou moins métis.

Liberty haussa les épaules. (…) Comment savoir ? (…). le sang coule à travers le temps comme l'eau des fleuves, il va où il veut, quand il veut, sans se soucier des frontières, qu'elles soient géographiques, physiques ou sociales. Les affluents convergent, divergent, convergent encore, en un réseau peut-être moins aléatoire qu'il n'y paraît. C'est la vie, j'imagine. Et au bout du compte, la vie fait de nous tous des bâtards."
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La polka des bâtards

L'esclavagisme, la guerre de sécession... ces mots vous évoquent quelques choses...sûrement. Ils sont l'écho d'une partie de l'histoire américaine très sombre.



Cité comme un "Autant en emporte le vent" revisité, La polka des batârds est en fait un tableau romanesque sur l'Amérique plus intense, plus réaliste et plus parlant.

Par les yeux de Liberty, un jeune homme nait dans une famille abolitionniste, nous revisitons la période trouble de la guerre de sécession. Bercé par les idéaux de ses parents, c'est tout naturellement que Liberty s'engage sous l'uniforme bleu ( les Yankee ) pour se battre contre l'esclavagisme. Il va découvrir que ce conflit est bien plus complexe que ce qu'il pensait ( politique, industrialisation, attachement farouche aux traditions, économie...). Il prend conscience que l'Amérique est faite de passion, d'ambition, d'idéaux et de folie.

Le sort des esclaves n'est pas la priorité de cette guerre. Dans les deux camps, Liberty rencontrera la haine raciale.

Lassé par ces combats qui n'ont plus de sens pour lui, il décide de partir en quête de son histoire. Ses grands parents maternels sont des planteurs sudistes, farouchement attachés à leurs traditions.

Ce qu'il découvre en arrivant au domaine familial dépasse de loin toutes les horreurs qu'il a déjà vues sur le champ de bataille. La folie a gagné son grand père. Il s'adonne à des expériences monstrueuses ayant pour but de blanchir les noirs. Persuadé que la solution est là, il se lance dans le métissage.

On découvre au fil du récit des personnages haut en couleurs. Mais un en particuliers m'a marqué. C'est Monday, le vieux serviteur du grand père fada. Il fait tout son possible pour rester en dehors des " affaires des blancs". Et lorsque Liberty lui dit qu'il n'est plus un esclave, qu'il est libre de faire ce qu'il veut, d'aller où bon lui semble, Monday lui dit :

" J'entends parler de cette histoire de liberté depuis que les lapins ont des oreilles, et j'ai une question pour vous monsieur Liberty : de quel genre de liberté il s'agit, au juste ?" Liberty ne comprenant pas bien, lui demande de quoi parle-t-il. Monday lui répond " La liberté de l'oiseau, ou la liberté de la mule?" - Liberty : " Vous préférez laquelle ?"- Monday sourit : " Depuis que je suis haut comme trois pommes, j'ai toujours rêvé de voler". C'est simplement magnifique !



La polka des batârds est le reflet d'un pays où tout est possible, le pire comme le meilleur. Amour et Haine, Bien et Mal, Raison et Folie... Nous y retrouvons biensûr une partie de son passé, mais aussi une vision de l'Amérique actuelle, toujours bouillonnante.



"Cette nuit-là, bien au chaud dans son lit de plume, sous le seul toit qui est jamais été sien,[...] sans savoir au juste où ni même qui il était. et il se rappela. C'est l'Amérique, songea-t-il, et toi, qui que tu sois, tu ne risques rien. C'est l'Amérique, et tout finirait bien."
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Méditations en vert

Un oppressant pavé halluciné de 400 pages dans la mare glauque de la guerre du Vietnam.

Paru 4 ans après le voyage au bout de l'enfer du cinéaste Coppola, "Apocalypse Now".



L'auteur, Stephen Wright, 64 ans, ancien du Vietnam, de retour de guerre, se lance à l'assaut de l'écriture. Professeur à Princeton, il enseigne aujourd'hui l'écriture à New-York.



Dans une jungle obsédée de vert, l'auteur nous immerge, jusqu'à suffoquer, dans les boues nauséabondes de la guerre du Vietnam.

Le soldat James Griffin, de l'unité de renseignement militaire (un alter ego de l'auteur ?) se bat pour conserver, sauver sa santé mentale et...sa peau...

Beaucoup de ses camarades de "casse" finiront morts au combat ou reviendront au pays...morts-vivants.

Le style hyperréaliste de l'auteur (impeccablement traduit) cauchemardera le lecteur. Décidément, cette guerre "d'appelés" a terriblement et durablement traumatisé le peuple américain.

James Griffin, la guerre finie, se réfugie dans l'étude des plantes vertes intérieures (l'obsession du vert ?). Auprès de sa petite amie Huey, une artiste-peintre loufoque et de son copain Trips, un rescapé-déglingué du Vietnam, James tente de se reconstruire dans une Amérique qu'il ne reconnaît plus...une Amérique qui ne le reconnaît plus.



Ce livre est difficile, mais il contient aussi des passages souriants : la description du camp militaire comme un guetto hippie, la permission ratée à Saïgon, la préparation de la visite des lointains chefs, par exemple.

Rire nerveux du lecteur au détour d'un dialogue, d'une scène.

Car tous ces soldats sont, deviennent plus ou moins dingues. Souvent drogués (à écouter "Foxy Lady" de Jimi Hendrix), alcoolisés (à se battre dans le mess des Officiers), mais surtout apeurés, ils ont tous "un grain".



La guerre finie, le livre fermé,

le retour à la réalité est dur pour tout le monde !
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Méditations en vert

Je dois à Keisha cette lecture qui m’a plombé le moral pendant deux semaines au moins. J’ai vraiment été soulagée quand j’ai refermé ce roman après les quinze méditations. Je ne suis pas certaine de bien vous rendre compte de ce roman tant il m’a déroutée. Nous suivons une compagnie chargée du renseignement au Vietnam, on imagine facilement les techniques utilisées pour obtenir ces renseignements. Et ne vous inquiétez pas, si par hasard vous n’en aviez aucune idée, ces techniques vont vous être expliquées dans les moindres détails, jusqu’à votre écœurement et certainement aussi celui des soldats. Pour supporter ce genre de séances les soldats se droguent et dans leur cerveau embrumé la réalité devient fantasmagorique, et le lecteur ? et bien moi je maudissais Keisha mais je ne voulais pas être mauviette ni faux-cul et passer ces passages. J’ai donc tout lu en remarquant que le soldait de base a des envies de meurtre sur son supérieur quand celui-ci tue son chien mais reste impassible devant la mort en série des Viets. Mes difficultés de lecture ne disent rien de la qualité du roman . C’est un texte très dense, construit avec des allers et retours continuels entre la vie au pays après la guerre et la guerre elle même en particulier la défaite américaine. Entre les rêves cauchemardesques nourris avec toutes les drogues possibles et la réalité de la guerre. J’ai retenu de cette lecture :



Que personne ne pouvait en ressortir indemne.

Que personne ne pouvait y être préparé.

Que même dans des moments aussi terribles, on peut tomber sur quelqu’un d’aussi borné que le sergent Austin qui semble n’être là pour rendre la vie encore plus difficile aux hommes sous ses ordres.

Que sans la drogue, les soldats du contingent n’auraient pas pu tenir très longtemps dans cet enfer.
Lien : https://luocine.fr/?p=12171
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La polka des bâtards

Liberty Fish, le digne rejeton d'un couple, que l'on qualifierait aujourd'hui de militants antiracistes, se rend, à l'occasion de la Guerre de Sécession où il s'est enrôlé sous la bannière de l'Union, chez ses grands-parents maternels, un couple de sudistes farouchement attachés à l'esclavage. Sur cette trame, propice à la confrontation de deux conceptions radicalement opposées de la liberté individuelle, Stephen Wright a bâti un étrange et fascinant roman qui nous plonge dans les méandres du racisme ordinaire, vécu, une fois n'est pas coutume, du côté des "blancs". L'ambiguïté est cependant de mise car les uns comme les autres semblent avoir la plus totale méconnaissance de ce que souhaiteraient les "noirs", qui sont finalement, et bien malgré eux, au centre de leur vie. De nombreux personnages émaillent cette épopée, très spéciale tant par les thèmes abordés que par le style narratif (admirablement rendu par la traduction), qui nous emmène jusqu'aux confins de la folie humaine...
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La polka des bâtards

Un résumé trompeur



Fils de Roxana, la belle sudiste anti-esclavagiste née et élevée dans une plantation de Caroline, et de Thatcher Fish, Yankee abolitionniste, le jeune Liberty Fish mérite bien son prénom, il adore explorer son environnement et adhère vite aux idées de ses parents.



Il s'engage sous l'uniforme bleu au cours de la guerre de Sécession et en profite pour se rendre chez ses grands parents maternels inconnus, fâchés avec sa mère depuis vingt ans.







Car en réalité



Nous sommes bien loin d'Autant en emporte le vent et d'une écriture classique. (Mais j'adore Gone with the wind et Rhett Butlet, hein?)(Bon, on s'égare)







La majeure partie du roman est vécue à travers le regard de Liberty, et dès sa jeunesse il rencontre des gens hauts en couleur : M'dame l'orange son institutrice; Arthur Fife, boucanier de 146 ans qui vit sous terre, dans une grotte au plafond planté de fleurs... , l'oncle Potter toujours par monts et par vaux, qui raconte ses aventures extraordinaires. Au cours d'une croisière sur un canal avec son père, c'est l'occasion encore de croiser des specimens d'humanité batailleurs, avides ou racistes. Qui voudrait goûter de la mixture miracle du colonel Foggbottom, qui "guérit l'urticaire, les ballonnements, les vertiges et le Déclin, et toutes maladies annexes causées par le Galop des Temps Modernes"? Qui accepterait de se faire arracher les dents à la tenaille par le Dr Fitzgibbon? Ah on ne s'ennuie pas à suivre Liberty Fish dans ce tourbillon incroyable d'aventures parfois proches du conte qui éclairent sans pitié la société de l'époque, en plein bouillonnement, et surtout la question des noirs et des esclaves.







Sur le champ de bataille, Liberty échappe miraculeusement à la mort et aux blessures (mais on a compris qu'il ne s'agit pas de savoir si c'est réaliste), en revanche, la guerre, vécue au ras du sol dans les quelques mètres carrés qui l'entourent, est sale, sanglante, incompréhensible, une boucherie... "Ils n'étaient plus des hommes mais, transmutés par la forge du combat, des pièces mécaniques, les rouages interchangeables et ronronnants d'une machine infernale dont le créateur démoniaque avait non seulement fabriqué mais personnellement sélectionné chacun de ces individus pour servir ses desseins et satisfaire ses besoins carrément maléfiques."







La folie culmine quand Liberty découvre enfin la plantation des Maury, ses grands parents. Son aïeul se livre à des expériences variées et dévastatrices dans le but de rendre les noirs blancs, n'hésitant pas à donner de sa personne pour engendrer des bâtards. Même la grand mère est d'une rare violence à l'égard des esclaves.







L'esclave Monday vient d'apprendre qu'il est libre, après la mort de son maître:



"J'entends parler de cette histoire de liberté depuis que les lapins ont des oreilles, et j'ai une question pour vous, Monsieur Liberty : de quel genre de liberté il s'agit, au juste?



-Comment ça, de quel genre?



-Eh bien, la liberté de l'oiseau, ou la liberté de la mule?



-Vous préférez laquelle?



Alors, sur le visage de Monday, s'épanouit lentement le premier vrai sourire qu'il s'autorisait depuis l'embarquement: "Depuis que je suis haut comme trois pommes, j'ai toujours rêvé de voler."







Liberty finira, au terme d'une équipée parfois délirante qu'il subira souvent, "bien au chaud dans son lit de plume, sous le seul toit qui ait jamais été le sien" et se réveillera de son rêve "sans savoir au juste où ni même qui il était. Et puis il se rappela. C'est l'Amérique, songea-t-il, et toi, qui que tu sois, tu ne risques rien. C'est l'Amérique, et tout finirait bien."







Ce roman fracassant, servi par une écriture dynamique et éblouissante, est à découvrir!
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Méditations en vert

Drogues (dures), insomnies ponctuées de cauchemars, symbiose végétale et marche dans la ville sont le quotidien de James Griffin, soldat rentré mal en point du Vietnam, où il servait dans une unité de renseignement militaire.

Le récit alterne narration à la 1re personne, pour l'errance urbaine aux États-Unis, et à la 3e personne, lorsqu'on suit différents soldats dans la folie de la guerre. De folie, il est principalement question ici. La folie d'un monde. Des personnages. De la nôtre, lecteurs. Folie et tendresse hésitante, respiration minimale, ici et là. À quoi s'ajoute une série de « méditations en vert », empreintes d'un humour discret, autour de la vie des plantes.

Du cauchemar poisseux, humide, gris-vert qu'est devenue la vie de James Griffin à son retour de la guerre, l'auteur (dont on lira également La Polka des Bâtards ou encore États Sauvages, chez Gallimard) extrait un récit fascinant, tant dans son propos - d'une violence trouble, comateuse - que dans son rythme, sa construction, son style ; récit qui appelle, en tout cas pour moi, lecture et relectures - une forme d'addiction, les années passant, depuis sa traduction en français en 2010 chez Gallmeister.

À l'occasion, vous emporterez ce livre sur l'île déserte qui vous sera un jour attribuée afin, notamment, de vous souvenir du peu qui pourrait être sauvé du naufrage qu'aura été l'humanité : pour commencer, un minimum d'attention, d'empathie (à la manière, peut-être, dont Chögyam Trungpa, dans le Mythe de la Liberté, parle de la respiration comme d'une « faible référence »). « Est-ce que vous avez parlé à une plante aujourd'hui, est-ce que vous avez fait preuve de gentillesse à l'égard de quelque chose de vert ? » (Stephen Wright).
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Méditations en vert

Good morning Vietnam!



James Griffin se retrouve au Vietnam dans une unité de renseignements militaires, à s'user les yeux sur des photos prises d'avion. Autour de lui, chacun cherche à survivre, compte les jours, pète les plombs, fait tourner la drogue, etc. Stephen Wright sait raconter une histoire sans trop insister parfois (et ça vaut mieux, quelques détails réalistes, ça suffit largement). Les dialogues sont ciselés, l'humour caustique omniprésent, permettant de survivre, et au lecteur de continuer, qui se demande quand même où il a mis les pieds, car il y a du lourd dans cette unité... Wendell qui ne pense qu'à tourner un film (avec éventuellement les américains grimés en viet-congs), un sergent-chef à vérifier que tout le monde obéit aux consignes, un colonel devant déjouer des tentatives d'assassinat de la part de ses soldats...), des bleus découvrant la jungle et l'horreur de la guerre.



Griffin et son pote Trips survivront, mais dans quel état... La narration est coupée par le récit de leur vie d'après, plutôt hallucinée, Trips cherchant à se venger du sergent-chef, justement.



Un grand roman, à lire absolument



Plein de trucs du genre :

"La première fois que j'ai entendu parler de l'agent orange, confessa Griffin, j'ai vu un morceau de fruit enveloppé dans un imperméable."



Les 30 dernières pages ne se lâchent pas. Je peux divulgâcher, c'est sans importance, figurez-vous que durant une projection de film avec des morts-vivants, les vietnamiens attaquent!

"A chaque fois qu'on a un bon film, se plaignit quelqu'un.

C'est à se demander s'ils n'ont pas un double de la programmation de nos films, ou quelque chose comme ça."

"A la section Recherche et Analyse, un plateau de jetons de Scrabble fut projeté par terre.

Eh bien, Messieurs, dit le sergent Maloney d'un vois traînante, on dirait que le 5ème régiment NVA nous a trouvés le premier."

"Un mortier marqua un trou dans le terrain de basket, une roquette enleva les cuisines de l'arrière de la cantine."

"Le sergent Anstin ordonna à deux soldats de prendre sur un bloc-notes, à la lumière d’une lampe de poche, le nom de tous ceux qui n'avaient pas leur casque, ni leur gilet pare-balles."

(et c'est juste le début de la fin...)


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La polka des bâtards

Un roman picaresque (on compare parfois Liberty à Alice) qui prend le prétexte de la période qui a précédé la guerre de Sécession et le conflit lui-même pour nous offrir une satire féroce de l'Amérique contemporaine. Hymne au métissage, Wright emprunte pourtant des chemins cyniques et détournés pour arriver à son but, mais quelle jubilation dans le récit et le style ! Et quelle dernière partie !
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Méditations en vert

Stephen Wright est né en 1946, appelé sous les drapeaux en 1969 et envoyé au Vietnam l’année suivante. De retour aux Etats-Unis il publie en 1983 Méditations en vert unanimement salué par la critique à sa sortie. A ce jour il a écrit quatre romans et il vient tout juste d’être traduit et publié en France.

Méditation en vert nous replonge dans l’enfer de la guerre du Vietnam mais rarement l’expression galvaudée et devenue cliché n’a été aussi adaptée que dans ce livre. Pour vous en faire une idée je vous citerai le film Apocalypse Now. Rappelez-vous ces images surréalistes faites de violence terrible, de rock’n roll en fond sonore, de visions hallucinatoires dues aux drogues, d’Américains surarmés et de Vietnamiens pieds nus, imaginez ces odeurs de napalm, de sueur et de sang, de végétation en décomposition sous la chaude humidité, de shit entêtant et enivrant. Toutes ces images me sont revenues en mémoire à mesure que je m’enfonçais dans la lecture de ce roman.

Car on s’y enfonce, traçant notre chemin de lecture à la machette, surtout au début du roman particulièrement ardu et déroutant qui peut vous donner envie d’abandonner tant sa compréhension en est difficile. Et puis lentement, on s’habitue, on se laisse prendre par la forme éclatée de la narration où le vrai se mêle aux fantasmes et hallucinations causés par les drogues.

Si vous avez tenu jusque là, vous faites désormais partie de l’unité de renseignement militaire où nous accompagnerons James Griffin qui cherche à conserver sa raison, Kraft l’agent de la CIA, Wendell qui filme la guerre, le commandant Holly ou le soldat Franklin un black énervé et le trop jeune Claypool.

Certains passages du roman sont très difficiles à lire car ils semblent écrits sous l’empire d’un hallucinogène puissant mais si vous arrivez à passer outre, vous lirez un très beau livre sur la folie absurde de la guerre, folie dans le sens premier de délire, démence, qui atteint des sommets lors de cette guerre.

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La polka des bâtards

Liberty Fish, fils d'un abolitionniste et d'une fille de planteur sudiste, a grandi dans l'Amérique à la veille de la guerre de Sécession. Lorsque la guerre débute, il s'engage parmi les Nordistes. Lassé des massacres, il décide de déserter et de partir à la recherche du domaine maternel. Mais il va découvrir la dégradation morale et psychologique d'un Sud encroûté dans ses préjugés.





Les premières pages de la polka des bâtards ont été assez abruptes, le style très imagé est assez difficile à suivre.



Une fois que l'on s'est adapté on suit la jeunesse de Liberty où il se retrouve assez souvent confronté à la bêtise.



Mais le plus dur arrive lorsqu'il retrouve son grand-père, partisan farouche d'un Sud blanc, complètement givré car il se lance dans des expériences génétiques hautement improbables.



Liberty dans ses pérégrinations doit affronter le pire de ce que l'homme peut faire. Malgré ce qu'il peut voir, Liberty garde toujours le même état d'esprit. Comme une sorte de modèle qu'il faudrait garder en tête dans le monde dans lequel nous vivons.
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Méditations en vert

Un roman sur la guerre du Vietnam, mais pas à la manière d'Apocalypse Now ou Voyage au bout de l'enfer. On ne quitte pratiquement pas le camp où vivent et survivent les soldats entre ennui, drogue et attaques des Viêt-Cong. Un mélange de Céline et de Woody Allen avec des pincées de F. Dard. Envoutant.
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