Un poème chinois formidable déniché sur l'excellent site litteratureaudio. Le donneur de voix Ahikar est accompagné d''un ehru ( instrument traditionnel à corde).
Su Shi ( ou Su Dongpo) est le grand poète de la dynastie Song (960-1279). Ce poème médiéval est intemporel. S'il est agréable de l'écouter, on peut aussi le lire, tranquillement, sans hâte. Puis le partager avec ses amis.
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Su Dongpo, appelé aussi Su Shi, était un lettré qui a vécu en Chine vers l'an mil. Lettré et fonctionnaire, qui pour ne pas toujours s'être plié aux décisions de ses supérieurs a plusieurs fois alterné des postes à responsabilité et d'autres où il n'était que subalterne. Études et formation confucéenne. Dans ce recueil, on trouve un peu du tout. Je dois dire que l'ensemble est très hétérogène. Poèmes, réflexions politiques, anecdotes sur ses expériences de vie… Certains textes m'ont littéralement transporté comme ses réflexions sur le sens de la vie et ses poèmes, et d'autres beaucoup moins. Les dernières pages font référence à des personnages de l'époque et à moins d'avoir déjà une bonne connaissance de la Chine médiévale, on est un peu perdu.
Globalement, c'est un bon petit recueil de textes qui permet de se faire une idée de la Chine ancienne.
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Voilà, en deux cents pages, un tour d'horizon synthétique de l'oeuvre de Su Dongpo, ou Su Shi (de son nom de lettré), artiste et haut fonctionnaire malchanceux de la Chine des Song du Nord, au XI°s. C'est la lecture du "Palais des Nuages" de Patrick Carré, où ce personnage fascinant apparaît, qui m'a lancé sur la piste de son oeuvre poétique et autobiographique. A travers la féérie du Palais des Nuages, j'ai lu les beaux poèmes de l'auteur, imaginé ses calligraphies, entraperçu son humour et rêvé à sa sagesse. Très modestement, à travers une traduction qui, aux dires d'un sinologue que je connais, laisse à désirer, on peut pénétrer dans cet univers culturel chinois si étrange pour l'Européen, à pas de loup, grappillant ceci ou cela au passage, mais on sait que l'on passera toujours à côté de l'essentiel. Ce n'est pas grave, c'est même exaltant de se sentir dépassé comme par une montagne dont on n'arpentera jamais toutes les pentes ni tous les paysages.
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Il n'y a que les livres pour convenir aux sens et avoir une utilité, pour ne pas s'abîmer quand on les utilise, ne pas s'épuiser quand on y puise, où les sages et les incapables obtiennent quelque chose, chacun en fonction de ses talents, où les êtres bons et intelligents trouvent quelque chose, chacun suivant ses dons, où quelles que soient les différences de talent et de don, chacun retire un gain quand il y a recours.
[...] D'un mot, je voudrais donc faire savoir, à ceux qui viendront ensuite, les difficultés qu'avaient autrefois les hommes de bien pour lire, et faire regretter que les lettrés aujourd'hui aient des livres mais ne les lisent pas.
Su Dongpo (1036-1101)
(P143)
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Je crois que vous n'avez pas raté grand chose. Su Dongpo c'est une pointure, ça ne fait aucun doute, mais traduit en français (et Pimpaneau est aussi une pointure), à partir de textes en chinois classique, cela ne peut être qu'un calvaire.
J'ai fait les études de chinois qui permettent d'imaginer vaguement les écrits originaux, et aussi tous les cours de civilisation qui font que les notes de bas de page de tout ce qui s'est passé historiquement à chaque anecdote est sensé m'être familier, ou un petit rappel chronologique. La conclusion est la même. Poésie et essais sont complètement hermétiques, tarabiscotés, illustrant une pensée chinoise avec un cogito qui va pas dans le même sens que nous, si bien que les phrases alambiquées et élégantes en français passent quand même pour du charabia, je dirai presque que c'est intraduisible joliment.
Je n'ai pas spécialement accroché sur la "critique" des arts, et les textes sur des personnages historiques n'est même pas entré dans mon cerveau. Pour se faire une idée; essayez de lire ce livre avec des gens qui parlent à côté de vous, vous plongé dans histoire politique et culturelle de l'an 1000 avec philosophie orientale, c'est 20 minutes, 4 pages, aucune info retenue.
Le plus accessible et au final le plus intéressant dans ce recueil de textes, ce sont ces dissertations politiques, et examens mandarinaux, sur des thèmes comme la féodalité, les châtiments et les récompenses, la loi, et mon préféré: la corruption. C'est partout pareil, mais toujours reconnu en Chine, la corruption on ne s'en lasse jamais. "Rien ne se perd, tout se..." Ah Non madame, on a juste copié-collé en 2015!
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Magnifique traduction des commémorations de Su Shi, genre très peu connu en France et qui porte pourtant l'essentiel de la philosophie du lettré chinois. Passionnante présentation du traducteur, Stéphane Feuillas, grande érudition et haut style.
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Anthologie de textes de Su Dongpo traduits et présentés par Jacques Pimpaneau
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