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3.8/5 (sur 117 notes)

Nationalité : Irlande
Né(e) : 1988
Biographie :

Sue Rainsford est une romancière et critique d'art irlandaise.
Diplômée d’un MFA en écriture et littérature de Bennington College dans le Vermont, États-Unis.
Lauréate de la résidence d’artistes MacDowell Fellowship en 2019.
Son premier roman Jusque dans la terre est encensé par le New York Times, le Guardian et The Irish Times. Et obtient de nombreux prix dont le Kate O'Brien Award.9 août 2022..

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22 déc. 2021 2021 was another wonderful year for Irish writing and so many incredible books by Irish authors and authors living in Ireland were released this year


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Solitude. Solitude. Il faut avoir un coeur, pour se sentir seul.
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Après un certain temps, les oiseaux avaient compris et ne s'approchaient plus de moi.
C'est difficile à exprimer, à décrire, une solitude aussi absolue.
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Et parfois, même si elle est nuisible, une maladie est trop profondément enracinée, et le corps ne peut même plus envisager de s'en débarrasser.
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Et ses seins, masse fluide emplissant les bonnets de son soutien-gorge comme des feuilles mortes humides qui bloquent l'entrée d'une canalisation.
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Essayer de ne pas être vu, ça ralentit le temps.
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Père a toujours été plus bestial que moi.
Certaines nuits, il laissait son échine s’affaisser, il se mettait à quatre pattes, il abandonnait raison et langage, et il courait de par la forêt.
Il revenait à l’aube, la gorge, la poitrine et le ventre rouges, entrait par la porte de derrière, se redressait et se mettait debout dans la cuisine. Les os qui craquent, les épaules qui se remettent en place, disait-il.
– Pourquoi tu ne viens jamais à la chasse avec moi, Ada ?
Je riais et je répondais que j’avais mes propres loisirs.
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Les étés, par ici, se composent de longues herbes négligées, d’une uniforme lumière de citron, de chaleur qui cuit la terre et qui fait vibrer l’air. Les ombres sont si noires, si profondes qu’elles semblent aussi solides, aussi vivantes que les corps qui les projettent.
Par ici, l’été, même les matins brûlent d’une ardeur acérée, et tous les matins, quand je me lève, je laisse la chaude confusion de mes draps pour aller dehors, sur les pavés du patio, et j’examine la grille de la bouche d’évacuation.
Entaille, petit trou, petit ravin.
Même par ce temps, une moiteur secrète y scintille.
Moi, elle me fait peur.
Cette canalisation.
Elle me fait peur parce que, tout longs et secs que soient nos étés, des limaces en ressortent, rampent sur leurs ventres de serpent, errent partout sur le patio afin de s’introduire dans la maison. J’ai toujours détesté les limaces, depuis que je suis toute petite. Une fois, j’en ai pris une et je l’ai coincée entre mon index et mon pouce, et je les ai frottés l’un contre l’autre jusqu’à ce que la bête, minuscule, un bébé, de la taille d’une fève, soit écrasée.
La nuit, j’entends leur lente procession. Toutes ces limaces qui vivent sous la maison, je les entends se traîner sur les cailloux et dans la poussière, se ratatiner comme la peau de vieux fruits. Aveuglément, de ci de là, sur la pelouse, leurs yeux-tentacules aux aguets.
Et maintenant, à la lumière du jour, le jardin bruisse et soupire, m’empêchant de percevoir les murmures souples de leurs ventres.
J’en vois une, petit mufle aveugle, serpent noir de la taille d’un pouce, qui sort de la grille fissurée. Elle se dirige vers l’herbe jaune, sorte de croûte carbonisée qui recouvre les entrailles luxuriantes de la pelouse.
Si Père était là, il épandrait du sel.
Il en verserait dans la bouche d’évacuation.
Si je pouvais entendre craquer leurs mille cadavres, si je pouvais supporter leur odeur sans nausée, je ferais la même chose.
Père ne détestait pas les limaces, mais il s’en méfiait.
À la fois liquides et solides, ni l’un ni l’autre pourtant, et si lentes.
Il est juste, je suppose, que j’en suive une aujourd’hui, car ce jour est celui où une longue attente s’achève enfin. Car la Terre bouge.
Pour la première fois depuis tant et tant de pâles années. Elle bouge.
Tout est terminé.
Tout près, le plant touffu de lavande ne répand presque plus de parfum.
C’est la chaleur.
Rien n’y résiste.
Enfin, rien n’y résiste qui n’est pas sous terre.
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Les étés, par ici, sont faits de longues herbes négligées, d’une uniforme lumière citron, de chaleur qui cuit la terre et qui fait vibrer l’air. Les ombres sont si noires, si profondes qu’elles semblent aussi solides, aussi vivantes que les corps qui les projettent.
Par ici, l’été, même les matins, quand je me lève, je laisse la chaude confusion de mes draps pour aller dehors, sur les pavés de la cour, et j’examine la grille de la bouche d’évacuation.
Entaille, petit trou, petit ravin.
Même par ce temps, une moiteur secrète y scintille.
Moi, elle me fait peur.
Cette canalisation.
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Si nous leur donnons la moindre raison d'avoir peur de nous, ils cesseront immédiatement de penser au fait qu'ils ont besoin de nous. En un instant. Et ils nous forceront à partir. (71)
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Toute ma vie, je n’ai jamais eu de problèmes particuliers, à part peut-être le brouillard de poussière rouge. Quand il pleut, je vois rouge. Quand je regarde de l’eau, n’importe quelle sorte d’eau, une rivière, un lac, un ruisseau :
rouge
rouge
rouge
Et quand les gens vont nager, ou quand ils se tiennent sous la pluie, après, ils dégoulinent de rouge.
Je me suis rendu compte que l’eau n’était pas rouge pour tout le monde quand j’avais dix ans. Ma mère me lisait un livre avec des images. Je lui ai demandé pourquoi l’eau des dessins n’était pas rouge. Elle a eu très peur, mais elle a forcé sa peur à rester à l’intérieur, ce que papa n’arrive jamais à faire.
Elle m’a seulement demandé s’il y avait d’autres choses qui me paraissaient touges, et j’ai montré sa bouche rouge, et ses chaussures rouges, et elle a eu l’air de se calmer.
Par contre, on ne va jamais se baigner l’été. Et j’ai le droit de prendre des douches rapides, mais pas de bains. Et quand il pleut, maman tire les rideaux.
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