En un demi-siècle de carrière cinématographique John Ford n'a tourné aucun film vraiment médiocre. Il a réalisé un grand nombre de chefs-d’œuvre. Et si son nom reste attaché,ainsi que celui de John Wayne, au western, il est pourtant injuste de ne pas lui reconnaître d'autres réussites que dans ce genre.
Andrew Sinclair remet les choses au point et réattribue à ce grand maître du cinéma la paternité de l'intégralité de son œuvre.
Si son premier succès de critique fut "la patrouille perdue"racontant l'histoire de trois hommes perdus dans le désert parmi une troupe d'une douzaine, son premier grand chef d'œuvre fut "le mouchard", l'adaptation d'un roman formidable irlandais de Liam O'Flaherty. L'interprétation du personnage de Gypo par Victor Mc Laglen est extraordinaire et déconcertante.
Puis il tourna "Marie Stuart", l'adaptation d'une pièce en vers de Maxwell Anderson. Il montre une reine magnifique que la lutte contre la terrible Élisabeth reine d'Angleterre emportera vers une tragédie.
"Révolte à Dublin", la transposition d'une pièce de O'Casey, le dramaturge irlandais, est un échec commercial, mais qui n'empêchera pas John Ford de poursuivre sa carrière et de nous offrir, des années plus tard, "Les raisins de la colère", "Qu'elle était verte ma vallée", "L'homme tranquille", "Mogambo", "La taverne de l'irlandais" et bien d'autres chefs-d’œuvre en plus de tous les westerns prestigieux dont il signa la réalisation.
Andrew Sinclair fait dans ce livre passionnant le récit du destin fabuleux de ce grand maître d'Hollywood. Il retrace de façon impartiale la vie et la carrière de celui qui, après David Wark Griffith a codifié les règles du langage cinématographique.
Il tourne les pages d'un grand album de souvenirs pour nous rappeler quel grand cinéaste fut John Ford.
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Une biographie de l'actrice Vivien Leigh.
Ce livre est resté longtemps clôt dans ma bibliothèque. Le titre (trompeur) me freinait, il m'évoquait un récit à l'eau de rose. Pourtant, j'ai été agréablement suprise par cet ouvrage, très bien écrit, à la fois précis, documenté et vivant. Il est assez complet et permet d'apprendre énormément sur la vie et la carrière de l'actrice. Le fil chronologique contribue à rendre la lecture agréable et fluide. Anne Edwards a écrit d'autres biographies dont celle de l'écrivaine Margaret Mitchell. Peut-être que le titre était considéré comme plus "vendeur" à l'époque de sa parution à la fin des années 1970.
Vivien Leigh est née en 1913 à Darjeeling, en Inde, de parents britanniques. À sept ans, elle est envoyée dans un couvent à Roehampton en Angleterre. Elle y fait rencontre Maureen O'Sullivan. De deux ans son aînée, cette dernière deviendra elle aussi une actrice célèbre (notamment pour avoir interprété le rôle de Jane dans Tarzan). Pendant les années passées à Roehampton, Vivien est décrite comme une élève modèle qui s'adapte plutôt bien à la vie au couvent.
À treize ans, elle quitte Roehampton pour suivre ses parents en Europe. La famille s'installe en France à Dinard puis à Biarritz avant de partir pour San Remo en Italie et pour la Suisse. L'éducation de Vivien se poursuit dans différents couvents. Cette mobilité lui donnera l'opportunité d'apprendre plusieurs langues. De retour à Londres, elle commence des cours d'art dramatique.
En 1932, à dix-neuf ans, elle épouse Leigh, un avocat qui en a trente-deux. Bien qu'ils aient peu de choses en commun, Vivien est amoureuse. Leur fille Suzanne voit le jour en 1934. Vivien insiste pour reprendre des cours d'art dramatique et fait quelques apparitions au théâtre et au cinéma. Son mari y voit seulement une distraction.
En 1935, son interprétation d'Henriette, une prostituée, dans la pièce The mask of virtue marque un tournant pour sa carrière. Alexander Korda la repère. Dès le lendemain, il lui propose un contrat de cinq ans. Vivien doit tourner deux films par an pour lui et reste libre de consacrer le reste de son temps à sa carrière théâtrale. Elle tourne Mystère de la section huit mais s'intéresse peu au cinéma. Elle se passionne pour le théâtre classique et se voit confier des rôles tels que celui de la reine dans Richard II ou celui d'Ann Boleyn dans Henri VIII.
Au cinéma, elle partage l'affiche avec Laurence Olivier dans L'Invincible Armada. Elle avait rencontré l'acteur quelques temps auparavant et était immédiatement tombée sous son charme. En 1937, Vivien quitte Leigh tandis que Laurence rompt avec sa femme, l'actrice britannique Jill Esmond.
Dans A yank at Oxford (1938), Vivien tient un second rôle auprès de son amie d'enfance Maureen O'Sullivan. Elle tourne aussi Vedettes du pavé (1938) aux côtés de Charles Laughton avec qui elle ne parvient pas à s'entendre.
Quelques mois après le départ de Laurence Olivier pour le tournage des Hauts de Hurlevent de Wyler à Hollywood, Vivien le rejoint. Les deux acteurs étant toujours mariés, ils sont contraints de rester discrets. Au sein de la société américaine, leur liaison pourrait nuire à leurs carrières respectives. Myron, l'imprésario de Laurence et frère de David O'Selznick, présente Vivien pour le rôle de Scarlett. David O'Selznick, qui cherche en vain son personnage depuis deux ans et demi, lui fait passer des essais. Elle est convaincante et obtient le rôle. Selznick lui fait alors signer un contrat de sept ans. Le tournage d'Autant en emporte le vent débute en janvier 1939. Le réalisateur George Cukor, que Vivien apprécie particulièrement, est rapidement renvoyé. Il est remplacé par Victor Fleming qui maltraite Vivien. Cette dernière obtient son premier Oscar pour ce film.
Vivien passe ensuite des essais pour Rebecca d'Hitchcock, mais elle n'est pas retenue. Elle tourne dans la valse de l'ombre (1940) avec Robert Taylor. Dans le même temps, Laurence et Vivien obtiennent le divorce de leurs conjoints. Le couple est réuni à l'écran dans Lady Hamilton (1941). Lorsqu'ils rentrent en Angleterre, les deux acteurs trouvent un pays dévasté par la guerre.
En 1944, Vivien fait une fausse couche durant le tournage de Cléopâtre. Sa santé psychique se détériore et une tuberculose pulmonaire la contraint au repos. Elle est en dépression lorsqu'elle tourne Anna Karenine (1948). Les tensions avec Duvivier sont vives. Elle entame ensuite une tournée théâtrale en Australie avec l'Old Vic en Australie auprès de son époux.
Elle joue Blanche du Bois dans Un tramway nommé désir d'abord au théâtre, puis dans l'adaptation cinématographique de Kazan et obtient un oscar en 1950 pour ce rôle. Dans le même temps, elle poursuit sa carrière théâtrale.
Ses crises se multiplient lors du tournage de La piste des éléphants à Ceylan en Asie. Elle est remplacée par Elizabeth Taylor. Elle subira de nombreux traitements pour soigner sa maladie mentale. L'emblématique couple Leigh - Olivier n'y résiste pas. Vivien passera les sept dernières années de sa vie avec Jack Merivale. Elle tourne Le visage du plaisir (1961) et La nef des fous (1965), et continue sa carrière théâtrale.
Une rare biographie de l'actrice en français. Je le conseille à tous ceux qui s'intéressent au cinéma de cette période. En laissant de côté mes aprioris sur la couverture, j'ai passé un bon moment de lecture et en ressort instruite sur le sujet. Le récit est ponctué de nombreux extraits de lettres écrites par l'actrice à ses proches.
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J'ai beaucoup aimé l'histoire du Portugal, de ses viticulteurs ainsi que les descriptions des propriétés viticoles à travers ce livre.
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Recit de la passion amoureuse clandestine entre Malraux et Josette.
Ce livre raconte la promesse faite à une amie (sans doute prodigieuse) avec la guerre en fond de décor. ... dans un texte qui fait la part belle aux écrits (courriers, messages. ..).
Le tout nous offre le portrait d'un Malraux inconnu, secret et forcément émouvant.
Tout homme garde sa part de mystère et d'amour non dit. C'est le message que je retiens.
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Superbe fresque familiale sur six générations qui se déroule à Porto entre 1809 et 1966. Suzanne Chantal nous entraîne sur les rives du Douro, dans les vignobles et dans la ville de Porto, pour suivre les tribulations d’une famille productrice de Porto. Mais Ervamoïra, c’est aussi l’histoire de la production fameux vin, l’évocation des techniques anciennes et le chemin vers la modernisation. Suzanne Chantal ancre également son récit dans l’histoire mouvementée du Portugal. Par conséquent, ces 654 pages, qui se lisent facilement et sans jamais s’ennuyer, nous apprennent énormément de choses sur Porto et la vallée du Douro, et on n’a plus qu’une envie : aller sur place pour confronter les images nées de la lecture avec la réalité.
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Une pointe de déception vient entacher mon enthousiasme du départ surtout pour une lecture recommandée et un thème de prédilection.
Je crois que Suzanne Chantal est passé à côté d'une grande et belle histoire au cours de laquelle elle aurait pu nous conter l'histoire du Porto et mille détails et anecdotes autour de ce vin.
La saga en elle-même n'est pas déplaisante bien qu'assez ordinaire et seule l'intrigue finale vient relever une chute, somme toute, que l'on sentait trop venir.
Lisez-le si vous aimez ces histoires de famille où les générations se succèdent mais n'en attendez pas trop de révélations sur le vin de Porto.
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Je l'ai lu au début ou j'allais à la BB et j'ai trouvé que c'était une très belle histoire.
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