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Critiques de Tamsin Calidas (38)
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Je suis une île

Tamsin Calidas Je suis une île

10/18



« La vie insulaire, c’est différent ce n’est pas pour tout le monde. »



Qui n’a jamais eu l’envie de tout plaquer pour vivre l’expérience d’une île ? Quand Tamsin Calidas et son mari Rab quitte Londres pour tenter l’expérience dans une île des Hébrides au large de l’Ecosse ils croient vraiment en ce nouveau départ.

Ils achètent un cottage, un croft dit-on en Ecosse. Il y a beaucoup de travaux de rénovation mais Rab est costaud et Tasmin courageuse. Bientôt, ils acquerront les vaches et les agneaux nécessaires à leur nouvelle vie insulaire, Maud le chien pour surveiller les troupeaux et la jument. Le climat est rude, les conditions de travail difficile et les relations de voisinage hostiles. Ils sont et restent des étrangers et personne ne comprend pourquoi ils sont venus là, pour quelles raisons se sont-ils entichés du croft de Victor et surtout de quel droit.

Tandis que les saisons se succèdent les ennuis s’accumulent, l’argent vient à manquer, le couple ne parvient pas à avoir un enfant et se délite. Quand Rab quitte Tasmin et revient sur le continent, la jeune femme ne peut compter que sur elle, la ferme, les bêtes et l’hostilité grandissante de ses voisins. Une étrangère qui évolue dans un milieu d’hommes. Un état de fait que la jeune femme paye chèrement.

Seule l’amitié de Cristall allège et adoucie les semaines de Tasmin, avec la vieille femme elle partage le gout des jardins, des plantes, de la nature. Mais un jour Tasmin n’a plus personne.

Comment trouver la force d’avancer et où la trouver ? C’est la seconde partie du roman qui va apporter quelques réponses.

L’écriture est belle, habitée, et pour cause, l’histoire est un récit et nous offre de magnifiques pages sur la communion avec la nature, sur la résilience et sur le deuil, les deuils, l’obstination et le retour à la vie.

Je ressors impressionnée de cette lecture, sous le charme. Conquise.

Et je me dis que finalement le rêve insulaire c’est bien mais le temps des vacances.







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Je suis une île

J'ai pris ce livre juste parce qu'il était question des iles Hébrides que j'aimerai beaucoup visiter. Le récit est, comme les images que j'ai de ces îles, âpre, rude, froid et empli de solitude. Au fil des pages, on suit le déclin financier et social de cette femme qui ne lâchera rien et ira au bout des choses dans une solitude et un dénuement total. loin de l'idée de solidarité, de bienveillance que l'on pourrait trouver au sein d'une communauté d'iliens machos et bêtement traditionnels. C'est, sans doute, issu d'un récit et d'un vécu particulièrement sur l'épisode de l'immersion dans la mer avec un but affirmé de non retour. J'ai eu froid, j'ai ressenti ce que pouvait être la faim, j'ai espéré une embellie dans la vie de cette femme. C'est une histoire forte, prenante et qui dérange un peu.
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Je suis une île

Je viens de passer quelques jours en compagnie de Tamsin Calidas qui a quitté sa vie citadine à Londres pour une île isolée des Hébrides (Ecosse).



Beaucoup de personnes rêvent d'un tel dépaysement et d'une telle déconnexion mais combien sont réellement prêtes à le vivre ? La réalité est bien loin de ce qu'on a idéalisé. La vie précaire, l'isolement extrême, la météo capricieuse... Mais, il y a encore plus difficile à endurer : la violence des hommes et des femmes, tant physique que psychologique, ainsi que les nombreuses désillusions qui suivent les rencontres. de nombreux habitants de l'île, dont la famille est là depuis des générations et des générations, ne veulent pas partager cette terre qu'ils considèrent n'appartenir qu'à eux. Ils se montrent d'une extrême cruauté envers les nouveaux venus. Tamsin traverse de nombreuses épreuves. On se demande à plusieurs reprises pourquoi elle reste. Mais, au-delà des raisons financières, il y a son amour pour la faune et la flore, sa quasi fusion avec la nature et son profond attachement aux animaux. Elle a une force de caractère admirable et un incroyable recul sur les choses. Au-delà de l'histoire, son écriture est particulièrement immersive, nous sommes avec elle, nous aussi nous sommes une île.



Bien qu'éprouvant, je vous recommande fortement ce voyage avec Tamsin Calidas.
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Je suis une île

« Je suis une île » raconte comment son autrice a quitté avec son conjoint Londres sur un coup de tête pour s’installer sur une île des Hébrides en Écosse. De la fourmillante city londonienne à la vie insulaire, le grand écart à réaliser est vertigineux. Ils l’ont fait mais à quel prix.



« Je suis une île » est un roman autobiographique de Tamsin Calidas. Découpé en trois parties, il raconte son changement de vie suivant le déroulé chronologique : l’euphorie d’une nouvelle vie, son naufrage, sa renaissance.

le chemin de sa renaissance va être long, dur, semé d’embuches et de rares mains tendus. Ce qui la sauve ? Son écoute de la nature qui s’affine au fil des années au point de communier profondément avec elle. Blessée dans sa chair comme dans son âme, elle trouve son énergie vitale à travers sa relation aux plantes, aux animaux, à la mer. Les éléments naturels sont sa famille, elle fait corps avec eux au prix d’efforts, de renoncements mais aussi d’apaisement avec elle-même.
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Je suis une île



C'est une autobiographie.

attention je vais spoiler, mais ce n'est pas comme si il y avait une "intrigue" à ne pas dévoiler .

Le nombre d'épreuves que traverse cette femme est impressionnant: agressions à Londres,

stérilité et désir d'enfant déçu, trompée par son mari et échec du couple,

victime de l'ostracisme des habitants sur l'île, du sexisme et du racisme, accidents (elle a les deux mains cassées et un grave accident auparavant ) mort en voiture de sa meilleure amie ... Extrême dénuement, elle endure le froid, elle en arrive à un mode "survie" en se nourrissant de brins d'herbes et d'écorces d'arbres. Elle songe à mourir, tant elle est épuisée physiquement et psychiquement.

Déjà, un immense respect pour toutes les épreuves surmontées par cette femme, sa force morale incroyable .

J'ai beaucoup aimé ses descriptions de la nature sauvage, maritime et celtique, son rapport cosmique avec les éléments et les animaux, son amour pour tout être vivant, la profonde spiritualité à laquelle elle aboutit .

Le style littéraire

n'est pas celui d'un auteur (sur les considerations existentielles) ; cela m'a dérangée dans la lecture au début et j'ai pris le parti de ne pas y attacher de l'importance .

La traduction en français aurait pu peut-être améliorer cela ?

Mais en conclusion, j'ai aimé ce livre .

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Je suis une île

Il est clair que je suis passée totalement à côté de ce livre. L'auteure m'a agacé de bout en bout. Récit autobiographique fait d'apitoiement permanent qui a rendu la lecture bien difficile. Une jeune femme qui ne fait qu'avancer pour mieux reculer, pleurer en permanence, se laisse intimider et se plaint de ne pas arriver à mieux se défendre. Non, décidément, ça n'est pas passé.
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Je suis une île

Merci à Babélio et aux éditions Dalva de m'avoir permis la lecture de ce magnifique témoignage qui se lit comme un roman .

Tamsin Calidas et son mari Rab ,las de la vie londonienne ,décident de tout quitter pour s'installer sur une île des Hébrides au large de l'Ecosse pour y mener une vie plus proche de la nature .Et ils vont s'accrocher à cette nouvelle vie malgré l'ampleur de la tâche et la froideur des îliens seulement leur couple va bientôt s'effriter et Tamsin va se retrouver seule et désargentée à affronter les difficultés quotidiennes de la vie à la ferme .Un magnifique témoignage à lire et relire !!!

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Je suis une île

🌊 Quel beau récit de vie tellement éprouvant !

Quel courage !

Je suis admirative !



🌊 Tamsin Calidas décide de quitter sa vie citadine de Londres pour aller s'installer avec son mari sur une île isolée des Hébrides écossaises où ils sont tombés amoureux d'un croft, une petite ferme en ruine.

Ils élèvent des moutons, le travail est pénible entre la ferme et la rénovation qui n'avance pas mais ils ne ménagent pas leurs efforts, c'est pour eux une vraie déconnexion et une renaissance.

Ils vont pourtant très vite déchanter ... La dure réalité va transformer le rêve en cauchemar et les espoirs en désespoirs, le couple se brise ...

Pas facile pour une femme seule de se faire une place sur cette terre sauvage entre la ferme à gérer, le manque d'argent, l'hostilité des habitants et la nature toute aussi hostile de cet archipel d'Ecosse.

L'île et la mer recèlent des trésors mais Tamsin va devoir aller au bout d'elle-même et y puiser tout son courage et sa force pour survivre, pour apprivoiser cette terre, pour l'aimer jusqu'à se fondre en elle et devenir cette île.



🌊 Chapeau bas Madame Calidas !

Vous avez écrit votre biographie comme si c'était un roman et c'est ce qui rend votre histoire d'autant plus impressionnante car quand vous racontez toutes les épreuves que vous avez traversées, on se souvient soudain que ce n'est pas une fiction et on se dit juste que c'est fou ! N'importe qui d'autre serait parti ! Et quand je dis "épreuves" le mot est faible car entre la peur, le froid, la faim, la solitude, la haine, l'ostracisme et tout ce que je ne peux pas dévoiler, vous avez tenu bon contre vents et marées telle une guerrière. 💪

Quant à votre plume, elle est tout simplement magnifique, elle nous fait tellement bien ressentir votre communion avec la nature que j'ai eu plusieurs fois la gorge nouée, votre amour pour les animaux est très touchant !

Nous sentons l'odeur de la mer et ressentons le bruit du vent, nous ne sommes pas votre île mais vous nous en imprégnez si bien que nous y vivons le temps d'une lecture à l'image d'un parcours philosophique empreint de suspens.

Pour moi qui ai peur de l'eau, c'est une expérience juste inimaginable mais ce récit est un voyage qui prend aux tripes et j'étais triste de vous quitter quand je suis montée dans le ferry pour rentrer en Vendée. 😉 🌊
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Je suis une île

Amis du livre, bonjour.

5 étoiles pour ce magnifique roman autobiographique, qui s’étale sur 14 ans.

Roman écrit par une femme, pour les femmes et les hommes aussi qui ont cette sensibilité parfois enfouie.

Cette île pourrait être la nôtre, cette vie de même, qui n’a pas rêvé ou imaginé de changer son destin de citadin, pour aller, ailleurs.

Merci pour ce merveilleux livre lu en deux jours, qui n’appelle pas à une suite, à quoi bon, tout est presque dit….

Belle lecture à tous.
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Je suis une île

No man is an island,

Entire of itself,

Every man is a piece of the continent,

A part of the main.

If a clod be washed away by the sea,

Europe is the less.

As well as if a promontory were.

As well as if a manor of thy friend's

Or of thine own were:

Any man's death diminishes me,

Because I am involved in mankind,

And therefore never send to know for whom the bell tolls;

It tolls for thee.



Nul homme n'est une île,

entière en elle-même ;

tout homme est un morceau du continent,

une partie de l'ensemble.

Si une motte de terre était emportée par la mer,

l'Europe en serait diminuée,

aussi bien que si c'était un promontoire,

aussi bien que si c'était le manoir de tes amis

ou le tien propre :

la mort de tout homme me diminue,

parce que je fais partie du genre humain,

et en conséquence, n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas ;

il sonne pour toi.



─ John Donne, No Man is an Island



Je suis une île est le premier livre de Tamsin Calidas qui relate les quinze années qu'elle a passées sur une île des Hébrides. Traduit en français par Caroline Bouet et publié aux toutes jeunes et prometteuses éditions Dalva que je découvre, son titre semble démentir les vers que John Donne écrivit il y a près de quatre cents ans et que nous connaissons tous grâce à Papa Hemingway.



❝Quel moment extraordinaire que celui où vous revoyez le calibrage de votre compas et trouvez un cap. Je rêvais de fixer mon regard sur un horizon brut et dégagé depuis des années — depuis que j'avais trouvé une vieille carte de l'Écosse et que je l'avais épinglée dans le couloir de mon appartement.❞



Qui n'a jamais rêvé de faire table rase du passé, se tourner résolument vers l'avenir et trouver un lieu où être enfin soi ? Combien de ces rêveurs ont fait de leur rêve une réalité ? Plusieurs événements traumatisants ont conduit Tamsin et Rab, son époux, à quitter leur maison londonienne de Notting Hill et leurs emplois pourtant prospères pour chercher à s'établir dans un lieu qui leur rendrait leur sérénité perdue.



Ce lieu nous le découvrons tout d'abord grâce à une carte placée au début de l'ouvrage divisé en trois actes, eux-mêmes divisés en chapitres avec un seul mot pour titre et une photo noir et blanc prise par l'autrice pour illustration. (J'ouvre une parenthèse pour dire combien l'objet livre est beau et le travail d'édition, soigné. La traduction me paraît parfois hasardeuse, mais n'ayant pas lu le texte original, ce n'est que mon impression de lectrice). le croft, un de ces territoires scrupuleusement délimités et changeants, que Tamsin et Rab achètent sur une île des Hébrides, bien que passablement décrépit, sans eau courante ni électricité, contient la promesse d'une vie à réinventer loin du tumulte de la ville, d'une famille à fonder, de nouvelles relations à nouer.



❝C'est le silence qui me frappe. Il a quelque chose de poreux, comme si le ciel tout entier s'était déversé à l'intérieur, ne laissant que peu de place au reste. Ici, nul éclat de voix, nulle brique à travers la vitre. Nul fracas métallique de bâton sur une grille métallique ni grondement de bus. À l'intérieur, le silence qui règne rappelle l'eau fraîche et pure. Et je sais que c'est ce calme que je recherche depuis longtemps.❞



C'est sans compter sur les difficultés que tous deux ont assez inexplicablement occultées, sans doute tout à l'euphorie de ce nouveau départ décidé sur un coup de tête, en six semaines à peine. Il faut dire qu'elles ne manquent pas pour ces Londoniens sans aucune expérience de l'élevage de moutons et de vaches, et il est illusoire de penser que les relations avec les îliens fiers et ouvertement hostiles pacifieront leur installation sur l'île.



Dans ce monde à quelque dix miles du continent que l'on relie par un ferry tributaire des caprices de la météo, à l'écart de tout, replié sur lui-même, la bonne entente et l'entraide sont vitales. La coutume veut que l'on ne ferme pas à clef les maisons, qu'une lumière restée allumée soit une invitation à entrer à l'improviste pour discuter autour d'une tasse de thé ou d'un verre de whisky quelle que soit l'heure. Qu'en est-il quand toute une communauté vous rejette vous faisant chaque jour le reproche de n'être pas né sur ces terres, de les usurper, de vous y installer au nez et à la barbe des personnes auxquelles elles doivent revenir selon un tacite code ancestral ?



❝Les pierres et les souvenirs sont l'ossature géologique et culturelle de l'île. […] Acquérir le droit d'avoir sa place ici est aussi ardu qu'arracher ces rochers au sol de l'île. Ce droit est offert joyeusement à chaque enfant qui naît ici, ainsi qu'aux personnes liées par le mariage au petit groupe uni de familles locales. […]

Chaque poche de sol est jalousement gardée, comme on veillerait sur un parent proche. Ce sont des territoires que l'on défend bec et ongles. […] malgré tous vos efforts, jamais vous ne les méritez. Avoir sa place ici dépend du bon vouloir des autres.❞



Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre, et Tamsin et Rab en font chaque jour la douloureuse expérience en se retrouvant mis au ban de la petite société de l'île qu'ils n'intègreront jamais.



❝C'est un très beau monde où la fierté obstinée, la haine de la différence et la peur du changement règnent en maître. À bien des égards, ce monde demeure féodal, avec son propre système d'honneur prompt à s'indigner mais lent à pardonner.❞



Pour Tamsin et Rab, l'embellie pourrait venir de cette famille qu'ils ont à coeur de fonder, mais les échecs répétés des FIV auront raison de leurs ultimes espoirs. Tout est précaire, au croft comme dans leur couple, et Rab finit par jeter l'éponge pour s'en retourner vivre sur le continent, laissant Tamsin seule, au pire moment puisqu'avec deux poignets cassés, toute tâche lui devient d'une difficulté insurmontable. N'importe qui aurait songé à renoncer. N'importe qui, sauf elle.



Écrire une autofiction est un choix narratif assumé où le « je » de l'autrice se met en scène. L'écueil est de n'être pas capable d'objectivité et, ici, Tamsin Calidas ne l'évite malheureusement pas. Pour intéressantes que sont les péripéties qu'elle rapporte à propos de ces années-là, le personnage qu'elle se crée est trop lisse et on cherche en vain un défaut à cette Tamsin idéalisée. À la lire, et à l'exception notable de Cristall, les îliens ne sont que des hommes et des femmes bourrus, inhospitaliers, acrimonieux — ❝Tous ces regards qui me mangent. […] Pas besoin de gril, l'enfer c'est les autres❞, écrivait Sartre dans Huis clos — envers lesquels elle ne montre aucune curiosité et dont elle se garde bien de sonder les motivations. de même qu'elle ne cherche pas à comprendre quelles pourraient être les raisons profondes du revirement de son mari, se contentant de noter son changement physique et de ses humeurs.



❝Je l'ai vu dans son corps qui s'étiolait. Dans les années qui ont suivi, j'ai vu ce problème[l'isolement, la solitude] creuser au point de buriner ses traits et sa peau.❞



À l'évidence, écrire est un exutoire, et bien que sa phénoménale force de caractère et son instinct sûr ne puissent être mis en doute, elle se regarde souffrir et en ferait presque oublier que derrière ses récriminations se tapit une vraie souffrance, celle de la solitude ❝je suis tellement seule que parfois je ne me reconnais pas❞, de l'impossible maternité, d'une vie pécuniairement et socialement précaire sur une île où, assez contradictoirement disons-le, elle ne s'intègre pas tout en souhaitant ardemment s'y enraciner.



Le troisième acte est de loin, de très loin même, le mieux réussi, qui raconte le trouble exaltant de se reconnecter à la nature sauvage pour y trouver l'apaisement.



❝Je perds le contact avec les mots. Je vais dans les bois car ils m'offrent une conscience silencieuse plus douce et plus durable que tout ce que je connais. Je presse ma joue contre l'écorce fraîche, j'appuie ma tête lasse contre un tronc solide. Je me fabrique un abri rudimentaire et j'y apporte des couvertures épaisses. […] Je suis prête à me défaire du monde que je connais. […] le matin venu, je n'ai pas envie de m'en aller. Alors je reste.❞



Les cent dernières pages, hymne à l'âpre beauté des Hébrides qui exalte sa communion avec la faune et la flore environnantes, sont tout simplement splendides. Les passages recuits d'aigreur du début cèdent enfin devant de sages élans littéraires qui, en autorisant enfin l'émotion à passer, rendent grâce à la grandeur des paysages changeants de l'île, l'éblouissement polychrome des fleurs sauvages au printemps, la noirceur des ciels d'automne tourmentés, les caprices dévastateurs des tempêtes soudaines, la morsure des hivers rigoureux, les rencontres inopinées avec les animaux qu'à l'image de Saint-François d'Assise, elle soigne et tente d'apprivoiser. Et l'eau, l'eau primordiale, l'eau matrice réconfortante dans laquelle elle nage chaque jour quelle que soit la température, quelle que soit la météo.



❝Chaque jour, je jette quelques heures perdues dans l'eau. Chaque jour, cela renouvelle ma force, enflamme une résilience intérieure et me procure un sentiment de gratitude pour mon souffle chaud et mon coeur qui bat. […] La mer vous modèle habilement, vous dotant de nouveaux contours capables de résister aux coups durs de la vie.❞



Malgré la faim qui lui tord l'estomac et la pousse à se nourrir de ce qu'elle trouve quand les finances sont en berne,



❝La feuille épaisse du sycomore est la plus dure. le hêtre est doux, froissé, avec de minuscules poils comme une peau duveteuse […] Goûter ces premières bouchées est étrange, comme un secret illicite dans ma bouche. Mais c'est plus que cela. C'est un soulagement. Je suis affamée, j'ai désespérément besoin de nourriture.❞



les jours passés auprès de Maude sa chienne et de Fola sa jument sont empreints d'une sérénité qu'elle a enfin trouvée après s'être dépossédée de tout.



❝Je n'ai ici ni famille, ni proche, ni ami, ni lien affectif. Ce sentiment inconnu est étrangement libérateur.❞



Je suis une île est le récit en trois actes d'un changement de vie radical. Lent, répétitif et quelque peu maladroit dans ses deux premiers tiers, il devient le passionnant récit d'un voyage intérieur et d'une renaissance, avec le secours d'une nature âpre mais toujours généreuse et les somptueux paysages indomptés de ce coin d'Écosse.



❝Je suis une île. J'ai un nom. Une poignée de vent en guise de voix. J'offre à la mer ce silence froid qui est en moi.❞



Je remercie Babelio et Juliette Ponce des éditions Dalva pour cet envoi et leur confiance.


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Je suis une île

Il en est de certaines lectures qui tout doucement s'instillent en vous, vous emporte insidieusement sans que vous en rendiez forcément compte, distille en vous quelque chose d'indéfinissable et qui vous porte vers une réflexion tout aussi vertigineuse que bienfaitrice.

Et bien "Je suis une île" est de celles-là.



D'abord, une pensée toute particulière pour HordeDuContrevent qui par sa somptueuse critique de cet ouvrage a su éveiller ma curiosité quant à cette auteure, cette maison d'édition dont le credo est de mettre "à l’honneur des autrices contemporaines. À travers leurs textes elles nous disent leur vie de femme, leur relation à la nature ou à notre société. Elles écrivent pour changer le monde, pour le comprendre, pour nous faire rêver." J'ajouterai dans le cas présent nous renvoie également à nous-mêmes.

Et me sortir de ma zone de confort, au propre comme au figuré



2 livres me sont revenus en mémoire, lors de l'avancée au fil des pages que je prenais le temps de lire pour m'en imprégner

- Un effondrement d'Alexandre Duyck ;

- Tomber sept fois, se relever huit de Philippe Labro.



Peut-être est-ce aussi car ce roman provoque une sorte d'effet miroir qui ne peut laisser indifférents certains....



Car au risque de ma lancer dans des assonances, plusieurs adjectifs me viennent à l'esprit à l'évocation de l'histoire de Tamsin Calidas :

Expérience, accoutumance, vigilance, puissance, transparence, violence, persistance, résonance, et résilience.



Expérience car "C’est toujours pendant une forme de traversée, le passage d’un espace à un autre, que votre cœur s’ouvre et que tous vos rêves commencent." Et expérience car la lecture de cet ouvrage s'apparente à la lecture d'un livre qui ne ressemble à aucune autre.



Accoutumance car : "Lorsque j’emprunte cet itinéraire quotidiennement pour me rendre au travail, j’ai conscience d’être en proie à un sentiment d’agitation perturbant. Le fait de trimer jour après jour peut vous pousser à vous poser toutes sortes de questions ouvertes. Vous en venez parfois à lever les yeux vers le ciel pour y trouver des réponses, les épaules redressées, parées contre une angoisse existentielle sans cesse renouvelée." Et accoutumance aux mots posés par l'auteur sur le papier.



Vigilance car "L’humanité est une chose vulnérable et vigilante". Et vigilance tant on en éprouve pour l'héroïne.



Transparence car "Le stress est invisible ; subtil et insidieux, il se renforce au fil du temps. L’angoisse est pareille à un feu qui se consume lentement.". Et transparence tant les mots parfois bruts, les sentiments exacerbés, disent tant de nous, de nos peurs, de nos joies, de nos craintes, de nos peine



Violence car "Parfois, votre vie peut vous paraître étriquée à la manière d’un pull devenu trop petit pour vous depuis longtemps, qui entrave tant vos mouvements qu’un besoin pressant de vous étirer pour vous en défaire s’empare de vous. Depuis des années, je désirais secrètement tirer d’un coup sec sur ce dernier fil pour me libérer." Et violence car elle peut parfois s'avérer salvatrice, ou comme un déclic dont seul notre inconscient a le secret.



Persistance car je dirais à l'instar d'une lecture récente et dont une citation convient parfaitement à celui-ci également : "de même que le stylo quitte la surface de la page entre deux mots, de même les pieds du marcheur se lèvent et s’abaissent entre deux pas ; de même que le cerf continue de courir quand son bond l’arrache au sol, et que le dauphin continue de nager quand il saute et jaillit par-dessus les vagues, de même l’écriture et la navigation sont des activités continues, une ligne ininterrompue, la persistance d’un même courant, d’un même élan." Et persistance dans ma mémoire de ces mots et images qui ont émaillés ma lecture.



Résonance car cette femme-île va devoir entrer en résonance avec le milieu avec les éléments bruts, avec l'environnement, avec la nature, avec l'île elle-même. Et résonance car "cette histoire nous rappelle que d’étranges forces sont toujours à l’œuvre, souvent invisibles, au sein du paysage. Dans ce vol tourbillonnant, ce que j’ai vu, c’est que la prédation et la protection sont les deux facettes d’un même instinct." Et résonance comme peut l'être la vie parfois. Et résonance également tant je suis doué "pour nourrir les autres des trésors rutilants de ces cueillettes, mais j’ai beau être calme, j’ai toujours eu bien du mal à m’en nourrir."



Résilience car :" Il est effrayant de se regarder, de regarder ses faiblesses, dans toute leur nudité crue. De comprendre vraiment que la vie n’est qu’un unique souffle intense et tremblant.Cela me fait peur d’en être arrivée là. Je sais que mon existence est différente des autres. J’ai appris à vivre chaque jour avec de moins en moins. À présent, je vis avec tellement peu que j’ai du mal à savoir ce qu’il manque.Vient un moment où nous savons que quelque chose ne fonctionne pas. Ce moment est venu puis reparti pour moi, sauf que j’ai continué, en m’épuisant, mais en me battant. C’est comme nager sur place, avec le courant chaque jour un peu plus fort qui, lentement, irrésistiblement, m’entraîne vers le fond. J’ai simplement continué à faire les choses, parce que nous adhérons tous à une règle simple : nous ne cessons jamais d’essayer. Personne n’a le droit de laisser tomber. On peut s’arrêter, mais jamais passer la main." Et résilience car parfois quelque chose, quelqu'un, une force inconnue, une force surhumaine dans son acception littérale vous pousse à sortir du gouffre. Peut-être aussi parce tout doit s’effondrer pour que le renouveau puisse advenir ?



Tamsin Calidas écrit : "Les belles choses se produisent souvent quand on s’y attend le moins."

Je me permets d'écrire : Les belles lectures se produisent souvent quand on s'y attend et le moins....

Mais c'est bien là que réside la force de la lecture au travers des autres trouver une part de soi-même, ou la retrouver tout simplement.

Et tout simplement j'ai envie de prononcer un merci...
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Je suis une île

C’est une bien belle œuvre que voilà! Il vous touchera et ne vous laissera pas intact. Je ne parle pas seulement du livre , je parle aussi de la vie de l’autrice. Elle nous emmène dans le voyage de sa vie qui part d’une simple carte clouée sur un mur dans son appartement de Londres et qui se termine dans une île des hebrides. Sa vie est un combat , mais aussi une ode à la résilience face à la dureté des hommes et de la nature. À tout ceux que la vie n’a pas épargnée, que la solitude pèse,qui pensent qu’il n’y a pas d’espoir. Lisez ce livre , cet autrice est un bel exemple . Ce roman à quelque chose d’exceptionnel. Merci à vous Tamin Calindas pour ce que votre livre m’a apporté. ❤🦌🐄🌳🌊

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Je suis une île

Beauté sauvage d'un changement de vie radical, régénérateur et rédempteur…Ce livre m'a touchée au point d'infuser mes idées de clarté et d'humanité. Un coup de coeur serti par une écriture belle à tomber…



« Notre souffle forme un nuage blanc quand je frotte vigoureusement son épaisse robe avec mes mains gercées. Des tessons tremblants de glace déversent sur nous une pluie blanche et chatoyante. Nos silhouettes sont illuminées par une lueur dorée tandis que le soleil commence à se lever et que la journée semble d'une immense beauté dans sa réalité physique et sa simplicité nue ».



Ce livre est l'histoire de l'auteure, Tamsin Calidas, sous forme de témoignage…Un prénom et un nom aux sonorités de promesses d'île que je murmure désormais avec émotion, presque avec sensualité, avec respect assurément. Cette londonienne a quitté sa vie citadine pour s'installer sur une petite île des Hébrides en Écosse. Elle et son mari ont tout plaqué, laissant de côté leurs carrières de haut vol, pour pouvoir vivre davantage en lien avec la nature, comme nous sommes nombreux parfois à l'imaginer, à le rêver, mais bien peu à le faire de manière aussi radicale, dans un « croft », sorte de micro-exploitation rudimentaire, sur une île éloignée de tout, au climat hostile, là où les falaises sont taillées de façon anguleuse par les embruns salés et les vents venus de la mer produisant un son de cornemuse, là où les clochettes des bruyères se font éclatantes tandis que les collines roussies s'assombrissent en hiver, là où les rivages nus scintillent de berniques qui s'accrochent aux rochers. Là où « le vent chante à travers les vieilles charrues abandonnées tel un métier à tisser invisible qui continue à entremêler les fils de la terre et ses souvenirs, tramant chaque jour un passé et un présent différent ». Là où les ciels d'automne tourmentés peuvent devenir noirs et frappés avec fureur, là où les fleurs sauvages au printemps se font aquarelle polychrome. Là où le silence est si intense qu'il en devient poreux. Sur cette petite île d'un vert brillant dans le soleil étincelant, minuscule joyau des Hébrides.



Tamsin Calidas a réussi à atteindre un mode de vie d'une simplicité âpre et extrême qu'elle a appris à aimer au-delà des mots. Tamsin Calidas, femme-île, bercée par les eaux, fouettée par les vents, adoptée par les oiseaux, vénérée par ses animaux, à la peau tannée, aux joues sèches, aux mains blessée, à la force rugueuse, une petite poignée de vent en guise de voix.



Mais, quelle est la contrepartie, du moins le processus pour atteindre une telle osmose avec la nature et d'une telle connaissance de soi ?… En vivant désillusions sur désillusions, au point que l'idée même de mort soit réconfortante.

La stérilité mine le couple qui se brise, l'argent vient à manquer au point de devoir glaner des végétaux pour se nourrir et de ne pouvoir se chauffer, les deux mains se cassent, la solitude est extrême, l'ostracisme des insulaires est menaçante, la seule amie décède…Réduite à néant, ce dépouillement total la conduit tout d'abord à l'amertume, au ressentiment, rendant la narration répétitive et douloureuse… jusqu' à l'acceptation permettant à la douleur la plus aigüe de marquer son coeur. En vivant en accord avec le principe de destruction et d'altération de l'univers. En lâchant prise. En se débarrassant de routines éculées. En se laissant guider par le vent qui offre une source de force et de renouveau. En se laissant mordre par la mer glaciale, tous les jours, cette eau des origines, primordiale, quelle que soit la température, quelles que soient les conditions météo. En communiant avec la faune et la flore environnante.



D'année en année, son instinct devient connecté aux multiples indices livrés par la nature, aux moindres petits signaux que son corps assimile :

« C'est le milieu de la matinée. le toit en tôle ondulée de la vieille grange aux agneaux est pris d'assaut par un vent de nord-est, inhabituel en cette fin d'été. La poussière dans la cour se soulève, tourbillonne en rafales ; l'air lourd est chargé, saturé du parfum épais de la pluie. Mais hormis un éclat couleur de plomb, le ciel demeure clair. C'est déroutant de regarder le ciel et de constater qu'il est en décalage avec lui-même. Cela aiguise l'instinct, le met sur le qui-vive. Je sais qu'une véritable tempête est imminente, file à l'horizon, pas uniquement parce que j'ai aperçu les goélands blottis contre les mangeoires, ni parce que les moutons se sont réfugiés dans les bois dans la partie sud-ouest du croft, ni tout bêtement parce que j'ai vu le mercure chuter dans le baromètre. Je le sais pour toutes ces raisons, mais surtout à cause du goût fade et gris caractéristique qui stimule la production de salive dans ma bouche. Je lève la tête pour humer et goûter un peu plus l'air. Ce goût émoussé sur les bords est le signe annonciateur soit d'un problème, soit d'un changement ».



Cette connexion devient même interconnexion réveillant ses instincts ataviques profonds, puisant dans ses pulsions anciennes et ses souvenirs ancestraux, élans animistes durant lesquels « le temps parait à la fois passer en un clin d'oeil et simultanément dilaté à l'extrême ».



Ce beau livre publié aux jeunes éditions Dalva, aux pages souples et généreuses, nous offre, à chaque début de chapitre, de petites photos, photos de ses animaux, fragments de lèvres et de sourire, de bouts de doigts gelés enveloppant une tasse chaude , de paysages austères et puissants, photos qui m'hypnotisaient et me permettaient de bien me rendre compte du réalisme du récit, notamment celles où nous la voyons s'immerger dans l'eau glaciale.



"Tout doit s'effondrer pour que le renouveau puisse advenir"



J'ai vécu sur cette île aux côtés de Tamsin Calidas le temps de ce livre, vécu ce sentiment de gratitude et de résilience. J'ai ressenti sa capacité à s'endurcir, à enfoncer ses racines peu profondes comme elle le pouvait, à la manière d'un chardon, en s'adaptant et en luttant.

Ce fut une lecture marquée par une forme de douce sororité, de compassion, d'apaisement donnant furieusement envie de l'épauler et, comme elle, de se reconnecter à la nature sauvage. Pour autant, ce coup de coeur n'est pas qu'affaire de compassion et d'empathie. Il s'explique aussi par cette façon lumineuse qu'à cette femme de réussir à mettre en mots des vérités indicibles qui vibrent en moi…



«La vision du monde que vous développez est déformée. Vous niez l'existence de la noirceur parce que tout votre être s'accroche à la lumière. La vie est une lutte acharnée entre sentiment d'appartenance à un lieu et déracinement ».

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Je suis une île

Cette histoire est lourde et difficile et parfois même à la limite du supportable mais il y a une telle richesse de force et d’émotions qu’on ne peut qu’être happé par ce roman.



La lecture est fluide au départ ce qui nous permet de rentrer progressivement dans cet univers.





Et puis au fur et à mesure nous sommes imprégnés par le vécu de l’auteur, ses peurs, ses doutes, ses questionnements, son état d’esprit.



La démarche est salutaire mais parfois un peu redondante. Il y a vraiment pour moi des longueurs sur la fin ou le vécu est beaucoup moins présent.



Par contre c’est un très beau voyage, difficile, mais apaisant. les descriptions sont incroyables.



Rien que pour cela et la force de caractère de l’auteur la lecture vaut le détour. C’est tout simplement incroyable !!!

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Je suis une île

Quelle vie !

Mon dieu, je suis en admiration devant l’auteure. Quelle force a eu Tamsin Calidas pour vivre quatorze ans sur cette île sauvage du nord de l’Ecosse battue par les vents.

Elle s’y installe avec son mari. Jeune couple londonien heureux d’avoir acheté ce croft, cette fermette, ils arrivent plein de rêves et d’énergie. Ils se lancent dans les travaux de la maison et l’élevage de moutons. Mais l’île, son climat et ses habitants sont hostiles. Et l’histoire de Tamsin et de Rab devient vite terrible. La violence balaie l’amour, tout comme la mer déchaînée balaie les falaises de l’île.

Ce livre n’est pas uniquement porté par le souffle du vent. Son écriture est vraie, libre, sans fard et les sentiments, les douleurs et la solitude de la jeune femme sont devenus miens. J’ai souffert avec elle. J’ai lu son récit avec la boule au ventre. Ce fut éprouvant car il y est question de survie souvent. Elle m’a émue, terriblement touchée et je suis admirative de cette femme, de sa combativité jour après jour pour rester debout, se battre envers et contre tout et tous, et de sa résilience, incroyablement forte malgré ses doutes.

A noter aussi que les pages de ce livre sont agrémentées de photos en noir et blanc du paysage, de Tamsin elle même, de ses bêtes.

Ne passez pas à côté de ce récit âpre, rugueux et pourtant si lumineux, c’est le récit d’une survivante.

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Je suis une île

Un roman d'une grande richesse quant à son histoire et son écriture.

Une fois entrée dans l'histoire, nous avons bien du mal à en sortir car les éléments s'enchaînent et nous espérons toujours un rayon de soleil qui va enfin égayer la vie de cette femme.

L'écriture est fluide et donne envie de continuer la lecture.

Dans ce roman plusieurs sentiments et éléments sont réunis : l'amour, la joie, la peine, la solitude, la mort, l'abandon et bien d'autres choses encore.
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Je suis une île

Pris au hasard, sans doute attirée par la couverture, magie de certaines illustrations qui vous attirent plus que d'autres, ce roman a comme propriété de vous emporter avec la même implacabilité que les courants marins qui ceignent l'île, alternant douceur et sauvagerie, vous laissant quelque peu assommé sur le rivage suite à ces tempêtes d'émotions nées de la complexité des âmes, de leur sauvagerie, tout comme de celle d'une nature dont la beauté n'a d'égale parfois que la rudesse. Une très belle plume et, semble t-il, un récit de vie en filigrane qui ouvre des perspectives de dépassement de soi impressionnantes !
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Je suis une île

Libraire depuis quelques années maintenant, les découvertes inattendues de lectures me sont précieuses.

C'est le cas pour ce profond récit : "Je suis une île" de T.Calidas, le résumé et la belle couverture m'interpellent.

Mon envie est incontrôlable, j'ouvre ce livre et je plonge avec l'auteure dans cette belle nature d'une île du nord de l'Ecosse, je l'accompagne dans son aventure de vie, son écriture simple et riche, je ne le lâche plus.

Dans ce lieu solitaire entouré d'eau, on assiste à toutes les saisons.

L'hiver rude, glacial à la limite du supportable, le printemps où tout sent bon et réconforte, l'été lumineux et reposant , l'automne des vents et des tempêtes qui arrachent.

Un éternel recommencement.

Tamsin Calidas et son mari Rab, veulent commencer une autre vie loin de la ville de Londres figée dans le bruit, la pollution et l'insécurité.

Pleins d'espoir, ils emménagent sur cette île des Hébrides, la terre de feu écossaise pour y restaurer une ferme et élever des moutons dans une paix retrouvée.

Comme les aléas de Dame Nature, elle devra surmonter nombre de désillusions, d'abandons, d'obstacles et d'épreuves.

On l'accompagne, on est à ses côtés au fil de ses 18 années passées sur cette terre changeante et somptueuse.

On l'a suit pas à pas dans sa conquête d'un territoire qu'elle revendique haut et fort.

Lecture pour les amoureux des grands espaces et de la résilience, récit splendide d'une force incroyable.

Ecriture sincère et addictive.

N'hésitez surtout pas.

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Je suis une île

Gros coup de cœur pour ce livre dont le titre a attiré mon attention. La photo de couverture également, son nom : Tasmin Calidas... sans savoir exactement pourquoi.

Pour achever le tout, je me suis lancé dedans sans chercher à connaître les tenants et aboutissants, sans savoir si c'était un roman ou un récit.

Alors, quand à un certain moment, plutôt vers la fin, je me suis dit : "Dommage que ce soit un roman, une telle introspection ne peut être basée que sur du vécu" suivi de "mais c'est quoi finalement ce truc?", j'ai compris que j'étais en présence d'un récit de vie. Quelle vie !

Donc, chers amis vous l'aurez compris, ce qui suit n'est absolument pas objectif : je suis littéralement tombé sous le charme de cette personnalité hors du commun qui s'exprime dans ces pages. De ses mots également.

Au point d'aller visiter son site, de l'écouter y lire un passage de son livre avant d'écrire ces quelques lignes.

On peut dire que c'est un récit de vie, de survie, mais c'est bien plus. C'est une invitation à la réflexion sur ce que peut vouloir signifier communier avec la nature. Chaque jour. Chaque saison. Avec chaque élément. Seule mais avec de la vie autour.

Sans pathos, avec rugosité et tendresse, elle dresse le portrait de son évolution psychologique, de ce chemin intérieur qu'elle s'impose et qui dévoile assez pudiquement un caractère exceptionnel.

C'est un billet d'invitation pour certains amis susceptibles de se laisser entraîner dans ce genre de littérature introspective. Lisez-la au plus vite.



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Je suis une île

La narratrice/autrice et son mari changent de cap. Ils abandonnent la vie londonienne pour une ferme délabrée dans une île des Hébrides en Ecosse. Ils se lancent avec enthousiasme et naïveté dans l'élevage, le jardinage, la construction des murs et surmontent les conditions climatiques difficiles. Ils cherchent à nouer des contacts avec les autres habitants, en vain. Pour les insulaires, ils sont des étrangers qui leur prennent leur terre. Ils feront tout pour les inciter à partir.

Aux difficultés matérielles et financières s'ajoute une profonde déconvenue : Tasmin Calidas n'aura pas d'enfant.

Rester seule après le départ de son mari, la jeune femme va prouver qu'elle a aussi sa place dans cet univers masculin et macho. Elle tire sa force dans les contacts avec la nature, le vivant animal, végétal, minéral. Elle-même s'identifie à un île et se marie aux éléments : eau, feu, air.

Sans doute de très belles pages dans cette ode à la vie sauvage mais j'ai trouvé ce récit un peu long et parfois excessif.
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